Hannah arendt : la crise de la culture
DE de Philosophie du Droit ahan ARENDT, La crise de la culture. Étude Critique Si j’ai raison de soupçonner que la crise du monde d’aujourd’hui est essentiellement politique, et que le fameux « déclin de l’Occident » consiste essentiellement dans le déclin de la trinité romaine de la religion, de la culture BOY kvn0026 16, 2009 34 pages fameux « déclin de l’Occident’ consiste essentiellement tradition et de l’autorité alors les révolutions de l’époque moderne apparaissent comme des tentatives gigantesques pour réparer ces fondations » (p. 83). Propagande antisémite, elle est arrêtée par la gestation puis relâchée faute de preuve. Elle fuit en France puis aux états- Unis où elle publiera la majeure partie de son ??uvre. Pourtant devenue citoyenne américaine, elle ne s’empêchera pas de critiquer à la fois le Marxisme et la société américaine qui favorisent les écarts entre la pauvreté des uns et la richesse des autres. Et c’est une partie de ces critiques qui servira de fondement aux articles publiés dans La crise de la Culture.
Dans son ouvrage précédent, La condition de l’Homme moderne (thé humain Condition – 1958), Arendt éclaire l’antique vision grecque de la vertu civique et souligne les problèmes soulevés par cette question dans la vie politique déroder. Elle évoque la liberté d’agir et d’introduire de la nouveauté dans le monde face aux processus objectivement déterminés du comportement humain et de la nécessité historique. De même, elle aborde la question des conditions de l’action individuelle.
Tant la liberté que son absence se manifestent au sein d’interactions entre personnes, et les actions sont justifiées seules-renne au regard des règles communes de oc-existence. A l’instar d’aristocrate et digérer, Arendt met en avant la dimension communicante des interactions humaines et explore les concepts de travail et de productivité comme es modes de la vie en commun des hommes. Mais à la différence de ce dernier, elle révèle l’importance de l’espace public pour l’affirmation des hommes dans la communauté politique. La politique, pour Arendt, est l’exercice de hommes dans la communauté politique.
La politique, pour Arendt, est l’exercice de sa liberté dans le discours ou l’action et elle met en avant le bref moment de démocratie limitée qua vu la Cité attentionné comme un modèle pour cette activité de citoyenneté responsable. Arendt continue de développer ces thèmes dans l’ouvrage que nous étudions ici et elle tente d’apporter des explications aux crises pathologiques qui minent notre monde moderne. Ce livre se présente sous la forme de huit exercices de pensée politique. Arendt y montre comment des concepts politiques et des principes ( a liberté, l’autorité, le pouvoir, la tradition, etc.. Ont une signification seulement dans la mesure où ils motivent une action humaine délibéré. Elle indique que le jugement humain est formé par la mise en relation de l’action et de la pensée et elle propose de combler le vide entre la vie de pure contemplation (vital contemplative) et la citoyenneté engagé et responsable (vital activa). Introduit par une citation du poète rêne Char, « Notre héritage n’est précédé d’aucun testament », destinée figurer le gouffre qui s’ouvre sous les pieds de tous les peuples après la deuxième guerre mondiale, cet ouvrage tente justement d’expliquer cette absence de testament.
Le fil conducteur des réponses apportées ne tient qu’en quelques mots : au monde moderne correspond une situation « en rupture avec la tradition En effet, bien qua priori constitué d’éléments hétéroclites, cet ouvrage, par les huit essais qui le composent, possède ne unité, non point d’éléments hétéroclites, cet ouvrage, par les huit essais qui le composent, possède une unité, non point comme enchaînement démonstratif mais comme ensemble homogène abordant les différentes facettes d’un même tout.
Conscient qu’une courte étude ne peut aborder tous les tenants et aboutissants de cet ouvrage, chaque article pouvant à lui seul faire l’objet d’une recherche approfondie, nous opterons pour une lecture avec comme toile de fond la question des fondements de la crise de la modernité. Cet axe de lecture a pour mérite d’opérer un rapprochement renversa entre les différents articles bien qu’il ne facilite pas une approche en profondeur de tous les thèmes abordés dans cet ouvrage.
Tout comme l’histoire est une forme de continuum temporel, cette lecture peut être effectuer sous un angle très chronologique, partant des fondations pour arriver aux chances de progrès que peut offrir l’éducation, nous passerons par la compréhension de l’humain, mortel ou immortel, les questions de liberté, d’autorité, l’évolution de la place du philosophe face à la politique, la rupture de l’ancien vers le moderne et enfin les apports entre modernité et culture. Une métaphysique de la fondation radieuse »I, quand le passé lie l’avenir Parler de rupture implique nécessairement l’existence de deux moments : un avant et un après. AI est donc incontrôlable, pour comprendre la critique de la modernité faite par l’auteur, de s’attacher à retranscrire sa vision de ce monde antes moderne ou traditionaliste (en son sens premier). Pour ahan son sens premier).
Pour ahan Arendt, une communauté politique est une construction reposant sur un acte de fondation et, selon elle, notre tradition trouve son modérément dans l’état-Cité tentaient : « Notre tradition de pensée politique commença lorsque planton découvrit qu’il était en somme inhérent à l’expérience philosophique de se détourner du monde commun des affaires humaines » (p. 38). Attentes portait donc en elle son propre fondement mais aussi celui des civilisations occidentales à venir. Antre nègres, « Pouvoir et Liberté, une approche de la théorie politique de ahan Arendt, revue Étude, avril 1983.
Ainsi, selon Arendt, autorité et fondation sont intimement liées. « L’autorité, reposant sur une fondation dans le passé ui lui tenait lieu de constante pierre angulaire, donnait au monde la permanence et le caractère durable dont tous les êtres humains ont besoin précisément parce qu’ils sont les mortels » (p. 1 26). L’acte de fondation est donc la base de la communauté et il est plus qu’un simple acte physique de délimitation du territoire mais aussi un acte politique de délimitation de l’autorité. « L’autorité des vivants [à orme] était toujours dérivée C… ] de l’autorité des fondateurs » (p. 60). Pour reprendre les mots d’antre nègres, déjà cité dans titre de cette partie, « si la fondation lie le politique ans l’espace, l’autorité le lie dans le temps en lui conférant un lest dans le passé, une dimension, non de hauteur, mais de profondeur »I . Conférant un lest dans le passé, une dimension, non de hauteur, mais de profondeur »1. Cependant, aucune construction humaine n’est éternelle si elle n’est pas perpétuée, c’est pourquoi, « le but de son entreprise [hérédité] est de sauvegarder ce qui doit son existence aux hommes, en lui évitant de s’effacer avec le temps » (p. 8). hérédité, connu comme le père fondateur de l’historiographe, et ses compagnons de science, avaient once pour fonction de commémorer par leurs écrits cette fondation et ses conséquences, base de toute autorité. « La tâche du poète et de l’historiographe [… ] consiste à faire durer quelque chose grâce à la mémoire » (p. 62). Chez les philosophes grecs, l’histoire servait essentiellement sauvegarder ce qui devait son existence aux hommes en lui évitant de s’effacer dans le temps.
Quant aux « choses », la nature n’étant pas créée par l’homme, elles sont immortelles et n’ont pas besoin de mémoire pour continuer d’exister. Elles appartiennent à la sphère de « ‘être à jamais ». L’histoire reçoit dans sa mémoire des mortels qui par l’action et la parole se sont montrés dignes de la Nature. « Le souci de l’immortalité, si important dans la poésie et l’historiographe grecque, est basé sur la très intime connexion entre les concepts de nature et d’histoire » (p. 66).
En dépit de leur mortalité, ils demeureront dans la compagnie des choses qui durent à jamais. On comprend quelle importance avait cette question de la fondation dans l’antiquité, particulièrement chez les Romains. « Politiquement, l’autorité ne Romains. Politiquement, l’autorité ne peut acquérir un caractère pédagogique que si l’on considère avec les Romains qu’en toutes circonstances les ancêtres représentent l’exemple de la grandeur pour chaque génération successive » (p. 1 57). Le passé est donc ce qui lie les conditions d’existence d’un avenir pour la Cité.
AI est tout aussi vivant que le présent, « l’autorité avait ses racines dans le passé, mais ce passé n’était pas moins présent dans la vie réelle de la cité que le pouvoir et la force des vivants » (p. 1 61 Ce passé, perpétué par l’histoire, prenait la forme e la tradition qui « préservait le passé en transmettant d’une génération à la suivante le témoignage des ancêtres » (p. 1 63). La tradition est donc, selon Arendt, ce qui permet de lier passé, présent et futur, conserver l’idée de la fondation pour asseoir l’autorité, ancrer la communauté dans une forme de communion apaisante et régulatrice.