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connait souvent très évidente, mais elle n toujours été. Il a mê beauté reposait sur I règles immuables (rè Philosophie Premium gy paucamia anpenq 19, 201 S 23 pages Philosophie – Le beau est-il relatif ? Introduction Il nous semble aujourd’hui admis que la beauté est relative. Ce fut la conséquence de la découverte d’autres formes d’art, d’abord avec la conquête du Nouveau Monde, puis avec celle de « l’art nègre ». Ce qui plaît aux uns ne plaît pas forcément aux autres, et nul ne semble pouvoir s’ériger en juge sous peine de passer pour intolérant et prétentieux. On ne discute pas des goûts », c’est bien connu. Seulement, on devrait se méfier de ce qui parait bien connu car, pour cette raison même, on le to nextÇ€ge or2A st relatif nous parait oduction de la Ons de la beauté. Et comment expliquer que certaines œuvres fassent l’objet d’un consensus, sinon parce que chacun y reconnait la présence de la Beauté? l. Le Beau est dans les choses Il nous paraît aller de sol que la beauté est relative. Mais, jusqu’au XVIIIème, il paraissait évident aux artistes et aux philosophes que la Beauté soit une valeur universelle et absolue. 1.

La Beauté Socrate, dans Hippias majeur, demande à son interlocuteur ce qu’est la Beauté. Hippias la définit: la Beauté, c’est une belle jeune fille. Socrate remarque qu’il s’agit d’une mauvaise définition. Ce n’est Beauté, ce qui est commun aux multiples choses belles. Cest comme si, à la question: qu’est-ce que la République, on répondait: c’est la république française. Ce qui est à découvrir, c’est la Beauté en soi. La belle jeune fille est seulement un cas particulier, une incarnation singulière de la Beauté. Elle est la Beauté réalisée sous une forme particulière, et sans doute imparfaite.

Elle n’est pas la Beauté idéale. La Beauté est ce qu’il y a de commun aux multiples choses ue nous jugeons belles. Chacune réalise de façon plus ou moins approchée cette perfection qu’est la Beauté. Les choses sont belles parce qu’elles Imitent, imparfaitement, cet idéal de Beauté. Elles sont comme des images de la Beauté: l’image est toujours inférieure à son modèle. La Beauté est donc une idée. Elle n’existe nulle part dans la réalité sensible. Je ne peux pas rencontrer la Beauté, pas plus que je ne peux croiser l’homme en général, mais seulement des êtres beaux, ou tel homme.

Cependant, elle est une réalité, d’ordre intelligible. Elle a une existence réelle – pas pour les yeux, ais pour l’esprit. Elle ne peut pas être vue, mais elle peut être pensée. Cette thèse est reprise par Saint Augustin: « Tout ce qui est beau et que les âmes transmettent aux mains artistes provient de cette Beauté située par-delà les âmes et à laquelle mon âme aspire nuit et jour » (Saint Augustin[note], Confessions, XI). Noter opposition entre « tout ce qui est beau » et « la Beauté » : multiplicité et diversité / unicité. Est une aspiration jamais atteinte, un idéal. L ‘Idée du beau est universelle et i 3 / unicité.

Est une aspiration jamais atteinte, un idéal. L’Idée du beau est universelle et mmuable, à l’inverse des choses belles, qui sont multlples, diverses, qui peuvent perdre leur beauté, ou paraître plus ou moins belles selon les circonstances. Cette idée existe, elle a une réalité: il doit y avoir une idée universelle du beau, sans quoi nous ne saurions reconnaître la beauté quand elle nous est présentée. La diversité des opinions, elle, peut s’expliquer par la méconnaissance. On attend donc une définition de la Beauté. Mais Platon échoue, dans Hlppias, à définir la Beauté en soi.

Cependant, d’autres, des artistes, ont pensé y parvenlr 2. Les règles de l’art a. Les lois de l’harmonie. La Beauté étant quelque chose d’objectif, qui peut être reconnu par n’importe quel sujet, elle peut donc être définie et produite à condition d’observer certaines règles techniques. Liart serait donc une technique pour produire le beau (une technique = un ensemble de moyens ou de règles pour aboutir à un résultat). En quoi consiste donc la Beauté ? Elle réside, a-t-on pensé, dans une proportion, ou une harmonie. En effet, on dira couramment qu’un bel homme est un homme bien proportionné.

A l’inverse, la difformité et la disproportion sont assez invariablement jugées laides. La laideur, pour l’âge classique, vient e ce qu’un élément est trop gros, ou trop petit par rapport aux autres ou manquant, ou ajouté du dehors. La beauté visible PAGF a 3 en musique. La beauté des sons suppose leur accord. Or, cet accord peut se calculer de façon mathématique[Note 2]. Ce n’est pas un hasard SI la théorie musicale a été fondée par des mathématiciens comme Pythagore. Entre la longueur d’une corde et la hauteur de la note produite, le rapport est mathématique, les deux sont proportionnels.

LJn accord parfait est constitué d’une fondamentale, de la tierce et de la quinte. Invariablement, un tel accord produit un son jugé armonieux. Comment expliquer ce fait, sinon qu’il est dans la nature même de ces sons d’être harmonieux? Ces notes sont belles. Ce n’est pas seulement que nous les jugeons belles: elles sont belles. Au contraire, l’assemblage d’une fondamentale et de la seconde produit au mieux un son étrange, voire discordant, à notre oreille. Il en va de même pour les gammes: elles sont définies par certains rapports, certains intervalles mathématiques.

Le La équivaut à une fréquence de 440Hz. Il est donc défini de façon on ne peut plus objective. Ce sont presque les mêmes. Car toutes les gammes doivent especter les mêmes intervalles, sous peine de sonner faux. Quelle que soit la note de référence (do dans gamme de Do), il faut garder les mêmes intervalles. Dans une gamme de Do, ou de ré, ou n’importe laquelle, on retrouve les mêmes intervalles, la même alternance de tons et demi-tons. Mais, pour respecter cette succession, dans la gamme de Ré, on trouve un Fa# à la place du Mi, sinon il manquerait un demi-ton.

Ily a une structure mathématique de la beauté des sons. Il se trouve que l’accord entre une note et 3 y a une structure mathématique de la beauté des sons. Il se sa tierce paraît harmonieux. C’est ainsi. C’est dans la nature. b. La théorie des proportions. Pourquoi ne pourrait-on pas créer une belle statue de la même façon, grâce à des règles mathématiques définissant une harmonie, une proportion? Puisque l’on reconnaît en général comme condition de la beauté visible une certaine proportion, tandis que la disproportion nous paraît laide, pourquoi ne pas admettre qu’elle est calculable?

Or, rien n’est plus objectif, et donc moins relatif qu’un rapport mathématique. « La proportion est la commensurabilité de chaque partie singulière de l’œuvre au moyen d’une unité de mesure déterminée ou odule » (Vitruve, De architectura). « La beauté consiste dans une harmonie et dans un accord des parties avec le tout, conformément à des déterminations de nombre, de proportionnalité et d’ordre, telles que l’exige l’harmonie, c’est-à-dire la loi absolue et souveraine de la nature » (Alberti). C’est une transposition des notions musicales d’harmonie et d’accord aux autres domaines.

La proportion: convenance des parties entre elles, en particulier du point de vue de leurs dimensions. Rien ne doit être trop gros ou trop petit par rapport aux autres éléments, mais le rapport de chaque partie au tout doit être identique. Idée de loi naturelle et unlverselle. peut-on dire qu’il existe une proportion naturelle? Des dimensions qui, par nature, nous plaisent? En musique, certains accords sont consonants. Il existe aussi une norme pour la beauté vis PAGF s 3 plaisent? En musique, certains accords sont consonants. Il existe aussi une norme pour la beauté visible, fourni par la nature: les proportions du corps humain.

Certains ont essayé de codifier ces proportions, de trouver quelle est la commune mesure entre les différentes parties du corps. Vitruve propose: le corps est bien proportionné si la tête – la huitième partie du corps. Vinci fait un dessin à partir du canon de Vitruve. Le Corbusier propose le Modulor. Le beau repose sur l’harmonie des formes et des volumes, mais aussi des couleurs. Augustin: la beauté corporelle est « la juste place des parties avec la caresse des coloris’ . Des couleurs se conviennent mutuellement, d’autres pas.

De même pour les parfums, qui se définissent par une note de tête, une de cœur, une de fond. Voilà qui rappelle l’accord en musique. Le nombre d’or est une proportion particulière. Cest une proportion qui plaît, que l’on retrouve par exemple dans les principales églises romanes d’Auvergne. Ces églises donnent en effet une impression d’équilibre. Il est possible que cette harmonie s’explique par l’usage de cette proportion qu’est le nombre d’or, c BA Le rapport entre le petit segment AB et le grand segment BC est le même qu’entre le grand segment BC et le tout AC : AB/BC = BC/AC = un nombre irrationnel ,618.

On en trouve l’usage même chez des peintres modernes comme Mondrian et Seurat PAGF 3 formes artistiques, par exemple littéraires. Le théâtre classique a le goût de la proportion et de la symétrie, comme dans les jardins ? la française: la tragédie se joue en cinq actes. Boileau fait reposer a beauté sur l’harmonie et l’unité . « Qu’un un lieu, qu’en un jour, un seul fait accompli Tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli » (Art poétique). Ainsi, la Beauté pourrait être définie, et même dévoilée, grâce ? des règles immuables.

Mais l’affirmation d’une Idée permanente du beau, identique à travers les âges, indifférente au devenir, se heurte à plusieurs objections, dont la plus redoutable nous est enseignée par les historiens : les conceptions du beau varient selon les époques. Il. Le beau est dans l’esprit Si le beau était objectivement déterminable, alors on pourrait dire de certains jugements de goût u’ils sont vrais, tandls que d’autres sont faux. Il y aurait donc un bon et un mauvais goût.

Mais si l’on ne veut pas être taxé de prétention et d’intolérance, il vaut mieux tenir compte de ce que la beauté a une histoire: on constate une évolution des normes du goût. 1. Des canons à géométrie variable. Plusieurs artistes ou théoriciens ont proposé des canons, ou modules. Par exemple, Vitruve: la tête doit égaler le huitieme du corps. Mais on constate que la proportion jugée idéale change selon les auteurs. pour Polyclète, le corps doit mesurer 7,5 fois la tête. pour Durer, le corps = 7 têtes. Les Egyptiens ont varié eux aussi. Le Corbusier a proposé un canon baptisé Modulor.

Mais il a PAGF 7 3 canon baptisé Modulor. Mais il a changé d’avis: le gabarit fut d’abord le corps d’un homme mesurant 175 m; puis il l’a porté à 1,825 m. Vitruve avait dit que le corps d’un homme bien fait devait s’inscrire à la fois dans un cercle et un carré dont le centre serait le nombril. Léonard de Vinci a fait un dessin d’après les proportions de Vitruve. Mais il a été obligé de modifier ces proportions. Le centre du carré est au niveau du pubis. Il s’agit d’un homme plutôt petit et trapu. 2. Une histoire de la beauté La beauté a une histoire: elle évolue. Le beau ne serait donc pas objectif et absolu.

Mais alors, à quoi donc est-il relatit? A une culture, c’est-à-dire une époque et un lieu. On sait bien, aujourd’hui, que les idées des hommes sur la beauté, leurs préférences, varient en fonction des cultures. Cette diversité est mieux connue aujourd’hui grâce aux progrès de la connaissance historique, en particulier de l’histoire de l’art, qui a permis de comparer nos propres modèles à ceux d’autres civilisations – qu’il s’agisse de la beauté naturelle, celle des corps, ou de la beauté en art. La beauté a une histoire; cela uffit à prouver qu’elle n’est pas immuable.

A l’époque de Rubens ou de Botticelli, la beauté féminine supposait de la rondeur, tandis que dans notre société s’est imposé le modèle de la femme mince. Pour les poètes classiques, la condition de la beauté était la blancheur. Seules les paysannes avaient le teint hâlé. On utilise la céruse, qu’on découvrira être un poison. Aujourd’hui le goût a changé. Cette prise de conscience a fait suite notamment 8 3 découvrira être un poison. Aujourd’hui le goût a changé. Cette prise de conscience a fait suite notamment aux voyages d’exploration, elle date du XVIII ème iècle.

Ainsi, Voltaire note qu’à l’inverse de l’Européen, le Guinéen préfère la peau noire. Et que pour le crapaud, l’idéal du beau est sans doute la crapaude! Dans un autre domaine, notre goût pour les paysages de montagne date du XVIII ème, en particulier de Rousseau, et du romantisme. Fontenelle, Diderot, tous remarquent ce changement des goûts selon les époques et les cultures. 3. Beauté et plalsir Un défaut des canons, c’est de donner des figures figées. ‘usage de canons par les sculpteurs égyptiens en est un bon exemple. Ils conviennent tant qu’il s’agit de représenter des personnages immobiles.

Cela leur confère dignité et solennité, c’est parfait quand il s’agit de dieux. Mais on associe volontiers le beau à la vie et à la santé, donc au mouvement. La statuaire grecque aussi a quelque chose d’un peu raide. Les statues réalisées selon un canon manquent de naturel. Les jardins à la française sont le symbole du goût classique. Mais on peut préférer la nature bien vivante. Selon Baudelaire, le beau est « multiforme et versicolore » (Exposition universelle de 1855). La beauté, c’est ce qui suggère le sentiment de la vie, de la création, de l’inattendu. Comment expliquer que nous trouvons beau ce qui suggère la italité?

Cest que le sentiment de beauté est lié à un sentiment vital, celui de plaisir. Le plaisir est vital, il est utile à la survie, comme la douleur, il nous invite à rechercher ce est vital, il est utile à la survie, comme la douleur, il nous invite à rechercher ce qui est bon pour nous et pour l’espèce. Nous prenons plaisir ? regarder ce qul est beau. Cest que nous trouvons beau ce dont nous attendons du plaisir, ce qui auparavant nous a procuré du plaisir, ce qui d’habitude nous procure du plaisir, et qui par conséquent se trouve associé à la sensation de plaisir. « La beauté, romesse de bonheur ».

A l’inverse, nous trouvons laide une chose qui évoque ou rappelle un sentiment douloureux. Diderot explique la naissance de l’idée de beauté par une théorie de l’association des idées. Le goût est le « résultat d’une infinité de petites expériences » ( ettre à Melle Volland, 2 sept. 1762). La beauté ne procure pas seulement du plaisir, elle tire son origine de ce que l’objet est associé à l’idée de plaisir. Le sentiment de la beauté est un plaisir par anticipation. Associé comment? Au cours des expériences passées. Chacun, au cours de son existence, reçoit une multitude de ensations.

Certaines sont agréables, d’autres non. C’est à partir de ce passé immémorable que se forge, pour chacun, son idée du beau. Cf. Descartes et sa fille louche. La beauté est donc relative ? l’expérience individuelle. e jugement sur la beauté d’un objet dépend du plaisir qu’on espère en tirer. Cest pourquoi un beau ciel n’est pas le même pour le touriste, le paysan ou le marin. un bel arbre n’est pas non plus le même pour le peintre ou pour le charpentier. Tout dépend finalement du bénéfice et de l’utilité que l’objet présente. Est jugé beau, en général, ce