Cours sur l’art philosophie

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INTRODUCTION/PROBLEMATISATION. Qu’est-ce qu’une œ technique, d’un prod 8 Plusieurs critères son , , Swape nextp g beauté, etc. mais tou contemporain. Faut-il Cours sur l’art philosophie Premium By I RHaapg 31, 2015 lg pages QU’EST-CE QU’UNE ŒUVRE D’ART ? Sujets : -L’art nous détourne-t-il du réel ? -Peut-on prouver qu’une œuvre d’art est belle ? -L’œuvre d’art peut-elle nous apprendre quelque chose ? -Suffit-il d’être doué pour être artiste ? -L’art peut-il se passer de la référence au beau ? to vien « ext distinguer d’un objet It de Partisanat ? ‘Inutilité, l’unicité, la otamment par l’art t est de l’art ?

Mais ne résistons-nous pas à une telle idée ? Cela ne conduit-il pas aussi à perdre la notion d’art, en la vidant de son sens (si tout est de l’art, on ne peut distinguer ce qui est de l’art et ce qui n’en est pas) ? Il est donc nécessaire de chercher à définir ce qu’est une œuvre d’art. On a tendance à mettre en relation art et beauté : l’art se définirait par la création de la beauté. Mais une telle définition pose des problèmes : on trouve des œuvres, que l’on considère comme des œuvres d’art, sans qu’elles soient belles (l’urinoir de Duchamp par exemple).

Ne sont-elles pas alors de l’art ? Mais alors pourquoi sont-elles considérées comme telles ? Mais ? supposer qu’une œuvre d’art se définisse par la beauté, un autre problème se pose : cette beauté est-elle objective ou su subjective ? Si la beauté est objective, pourquoi alors ne sommes- nous pas tous d’accord pour trouver une œuvre belle (certains trouvent beau le Requiem de Mozart, d’autres non ; certains admirent la Joconde quand d’autres restent de marbre en face d’elle) ? Cela laisserait penser que la beauté est plutôt subjective.

Mais si c’est le cas, alors on peut trouver tout beau, c’est-à- dire que tout peut devenir de l’art. On retombe alors dans les problèmes vus au paragraphe précédent. une autre question porte sur la création artistique : comment l’expliquer ? L’œuvre d’art est-elle la production d’un génie ? Mais alors il n’est nul besoin d’apprendre, d’acquérir des techniques pour être artiste, et n’importe qui peut l’être. Mais si c’est le cas, pourquoi existe-t-il des Ecoles de Beaux-Arts, des facultés d’arts plastiques, de musique, etc. Ces différentes écoles suggèrent que l’art nécessite des techniques, qu’on ne peut créer sans maitriser son art, mais pour autant, des cours de dessin ou de einture sont-ils suffisants pour faire un grand peintre ? Et l’art n’est-il assimilable qu’à une technique ? Là encore nous sommes réticents à cette idée. Ce qui montre en tout cas la nécessité de réfléchir sur l’origine d’une œuvre d’art, ce qui dirige sa production. Enfin, une dernière question porte sur la fonction de l’art • pourquoi y a-t-il de l’art ?

A-t-il un rôle ? Mais au contraire, l’art ne se caractérise-t-il pas par son aspect désintéressé, par son absence d’utilité ? Mais un pur désintéressement est-il envisageable ? L’œuvre d désintéressé, par son absence d’utilité ? Mais un pur désintéressement est-il envisageable ? L’œuvre d’art n’est-elle pas au moins un moyen d’expression de l’artiste, ou de dénonciation, ou de révélation ? Mais cette utilité lui est-elle essentielle ? I. ART ET TECHNIQUE Le mot art (ars en latin traduit le mot grec technè) est ambigu.

Il peut renvoyer à la technique, au savoir-faire (on parle plus alors d’artisan), ou bien aux beaux-arts, à la recherche du beau (on parle alors d’artiste). Le mot sign’fie donc à la fois la production technique et la création d’une œuvre belle: On va donc voir ce qui approche et ce qui distingue art et technique A. Rapprochement art/technique *s’opposent à la nature : les produits de la technique, comme les créations de l’art, s’opposent au production de la nature. Ce sont des productions humaines, ce qui suppose liberté et réflexion.

Dans l’art et la technique, l’homme « a pensé à une fin » nous dit Kant, càd qu’il y a une idée, une représentation qui précède la production de l’objet; ce qui n’est évidemment pas le cas concernant les productions naturelles. L’œuvre d’art, comme l’objet technique, sont toujours des productions humaines : « c’est oujours une œuvre de Ihomme qu’on entend par là. « (Kant) *s’opposent à la science : « L’art, en tant quhabilité de l’être humain, se distingue aussi de la science » : la science est un savoir théorique, qui a pour but la connaissance.

L’art est un savoir-faire, un savoir pratique, qui a pour but l’action réussie, l’objet bien réalisé, et savoir-faire, un savoir pratique, qui a pour but l’action réussie, l’objet bien réalisé, et non le savoir. En ce sens, si l’art suppose l’apprentissage d’un certain nombre de règles, de procédés (et donc un certain nombre de connaissances), celles-ci visent ? ‘acquisition d’une habileté : le but est de bien faire et non de bien savolr. L’artiste, comme l’artisan, sont donc créateurs d’œuvres.

L’un comme l’autre produit des objets définis selon des règles définies. Cependant, si artisan et artiste ont bien une étymologie commune, il est aussi nécessaire de les distinguer. En quoi consiste cette différence ? B. Distinction art/technique Deux éléments importants sont à évoquer concernant la distinction entre l’artiste et l’artisan : d’une part, l’art qui vise la création du beau s’affranchit de l’utile, d’autre part il fait appel au genie. le beau s’affranchit de l’utile : cf.

Kant, Critique de la faculté de juger : « Le beau est l’objet d’un sentiment de goût désintéressé ». Par exemple, lorsque je trouve belles des pommes peintes par Cézanne, ce n’est ni parce que j’ai faim, ni parce que j’aime les pommes. Le beau ne vise pas l’utile ; le plaisir esthétique n’est pas de la consommation. Au contraire, l’objet fabriqué par l’artisan l’est bien en vue d’une certaine fin, d’une certaine utilité (une chaise pour s’asseoir, un stylo pour écrire, une horloge pour donner l’heure, etc.. – Les beaux-arts ont pour fin la production du eau, l’artisanat vise l’utilité pratique. Bien avant Kant, Aristote déjà insistait dans le I 4 OF Bien avant Kant, Aristote déjà insistait dans le livre VIII des Politiques sur l’idée que l’art, et notamment la musique, n’était ni nécessaire, ni utile, ni rentable. Pour autant, il avait selon lui un double intérêt, une double valeur : d’une part fart procure de l’agrément, fait plaisir et a donc une valeur hédoniste.

Jautre part il rend possible l’éducation du caractère (on en reparlera en fin de cours lorsqu’il sera question de la fonction cathartique de l’art), et ar là acquiert une valeur éthique. *la question du génie : Ne définir rart que par les règles et l’habileté qu’il requiert semble interdire le génie c’est-à-dire la création originale. Le génie en effet paraît bien n’obéir à aucune règle existante, sans quoi sa création perdrait son caractère d’original et ne serait plus que copie ou reproduction.

Mais néanmoins, s’il n’y a pas de règles en art, comment comprendre que l’on enseigne l’art ? Y a-t-il des règles de l’art ? Si oui, que faire du génie qui crée indépendamment des règles ? Si non, comment expliquer l’enseignement artistique ? Kant propose une réponse à cette difficulté : pour lui, l’artiste doit bien posséder le génie. Mais le génie est plus que le simple talent : il est ce qui donne des règles à l’art, ce qui crée des formes susceptibles d’êtres imitées, sans se référer à quelque chose de déjà existant.

Au contraire, une œuvre qui correspondrait de manière perceptible à un modèle, c’est-à-dire faite visiblement selon des règles laborieusement appliqu perceptible à un modèle, c’est-à-dire faite visiblement selon des règles laborieusement appliquées, sera dite académique, et ne aurait, pour Kant, constituer une œuvre d’art. Le génie ne crée donc pas à partir de règles qu’il connaitrait et qu’il serait capable d’exposer, néanmoins celles-ci existent et s’expriment dans ses œuvres.

Dès lors, on voit bien qu’artiste et artisan ne sont pas synonymes, et que la maîtrise de règles ne suffit pas à expliquer la création artistique : l’artiste semble bien avoir affaire, de manière essentielle, à la beauté. II. ART ET BEAUTE A. Le beau, entre objectivité et subjectivité (ou  » entre relatif et absolu « ) Le beau apparaît d’abord comme relatif à une époque (on trouve ifférents courants artistiques, qui manifestent différentes manières de concevoir le beau suivant les époques).

N’est donc pas considérée comme belle la même chose à toutes les époques ( es impressionnistes, si appréciés aujourdhui, étaient loin de l’être à leur époque, les règles en matière musicale ne sont plus du tout les mêmes qu’à l’époque de Bach, etc. ). On peut ajouter que suivant la culture à laquelle on appartient, suivant aussi le milieu social, on n’apprécie pas les mêmes choses. Cest ainsi que Marx affirmait que l’art dépendait de la classe sociale dominante, ? un moment historique donné, considérant dès lors qu’on ne peut apprécier une œuvre d’art sans la replacer dans son contexte.

De même, les masques ou totems de certaines sociétés ne sont pas, ou n’ont pas toujours été considérées comme bel 6 OF totems de certaines sociétés ne sont pas, ou n’ont pas toujours été considérées comme belles dans nos sociétés occidentales, et l’on pourrait donner de nombreux autres exemples. Panofsky, dans l’introduction de ses Essais d’iconologie, explicite cette Idée d’un jugement de goût culturellement marqué, ? artir d’un exemple : il s’agit de La Cène de Léonard de Vinci.

Panofsky montre ainsi qu’il y a 3 niveaux de lecture de cette œuvre : au premier niveau, on appréhende une fresque, où on reconnait (par notre expérience pratique) 13 personnages. L’un au centre inspire le respect, les autres sont tendus, et l’ambiance générale est à la solennité. Ce premier niveau est celui de la description, de ce que Panofsky appelle le « sujet primaire ou naturel ». Ce niveau de description est le niveau « pré-iconographique » ou « descriptif A un second niveau, on interprète le thème, comme représentant la Cène.

On accède alors au sujet secondaire ou conventionnel Y. Or un tel niveau ne peut être identifié que grâce à la connaissance des Evangiles un Athénien du temps de Périclès, ou un Aborigène d’Australie ne pourraient rien y comprendre ; il faut donc bien une culture spécifique pour accéder à ce niveau que Panofsky nomme niveau « iconographique » ou « analytique Enfin, à un troisième niveau, on perçoit, à travers l’œuvre, la personnalité de l’artiste, on est capable de reconnaître la touche de Léonard de Vinci et sa vision du monde marquée par la Renaissance italienne.

Or cette lecture n’est possible que si on connait ces différents marquée par la Renaissance italienne. Or cette lecture n’est possible que si on connaît ces différents éléments, ce qui n’est le cas que pour certaines personnes, dans certains milieux, ? certaines époques, etc. II s’agit de ce que Panofsky appelle le niveau de « l’iconologie » ou niveau « compréhensif On voit ainsi que Panofsky défend l’idée d’une relativité du jugement esthétique, qui serait inséparable d’une certaine culture, laquelle nous rendrait plus ou moins sensible à telle ou telle œuvre.

Pourtant, et paradoxalement, on a l’impression, devant une œuvre d’art, qu’elle est toujours belle ou, du moins, qu’elle devrait toujours être considérée comme belle même si le contexte culturel est différent. En ce sens, il semble que le beau transcende (=dépasse), ou du moins a la prétention de (qu’on se situe du point de vue de l’artiste comme de celui qui trouve une œuvre belle) transcender le temps et l’espace même si ce n’est pas effectivement le cas.

II y aurait donc une universalité non de fait, c’est-à-dire une réelle unanimité, mais tout au moins une niversalité de droit, c’est-à-dire une universalité exigée, ressentie comme nécessaire en ce qui concerne le jugement sur le beau. Exemple : quelle que soit l’époque, tous les hommes semblent bien devoir trouver belles les pyramides égyptiennes, les temples, les églises, un tableau de Van Gogh, la musique de Mozart etc. Le beau semble ainsi avoir, au moins en droit, une valeur universelle.

Cela tient à ce qu’il semble bien que le beau soit objectif : c’est parce que BOF objectif : c’est parce que le beau est objectif (ne dépend pas de chacun) qu’il est universel. Pourtant, une telle objectivité ne va pas non plus de soi : ce que je ressens à la vue d’une œuvre belle, c’est un sentiment, une émotion, quelque chose qui semble éminemment personnel. Quand je dis  » ceci est beau je porte un jugement sur une sculpture, une musique, etc.

Ce jugement est un jugement esthétique, un sentiment de plaisir ou de déplaisir, une émotion que j’éprouve en présence de ce que je dis être beau. Mais qui me dit que ce sentiment est objectif, universel? N’est-il pas surtout individuel, essentiellement subjectif ? Le sentiment de beau est donc atypique puisqu’il est à la ois subjectif (il touche ma sensibilité) et en même temps j’ai l’impression qu’il est objectif, valable pour tout le monde et en tout temps. Comment comprendre un tel paradoxe ?

Kant, dans la Critique de la faculté de juger propose une solution. B. Le beau, objet d’un jugement esthétique. Le sentiment du beau est, pour Kant, un sentiment particulier qu’il faut distinguer, de l’agréable :  » L’agréable a une valeur même pour les animaux dénués de raison. La beauté n’a de valeur que pour les hommes Le sentiment d’agréable est un sentiment intéressé : je veux posséder l’objet que je trouve agréable pour atisfaire un désir. L’objet agréable se consomme.

Ce n’est pas le cas du jugement du beau, dans lequel aucun désir naturel ne semble satisfait. Si je trouve beaux les fruits beau, dans lequel aucun désir naturel ne semble satisfait. Si je trouve beaux les fruits d’une nature morte, je n’aurais pas pour autant envie de les manger. Or ce lien entre l’agréable et le désir semble condamner l’agréable à rester subjectif, lié au tempérament, à l’histoire de chacun. Ce qui n’est pas le cas pour le beau qui, selon Kant, même fondé sur la sensibilité, est objectif.

Il faut bien insister ici sur le fait que pour Kant, l’universalité du jugement esthétique (le beau ne pouvant être qu’universellement beau selon Kant) repose pourtant sur la sensibilité et non sur la raison. C’est pourquoi je ne peux argumenter sur la beauté d’une œuvre afin de convaincre les autres qu’elle est bien belle. Certes cette argumentation est tentante, car une œuvre belle non seulement touche ma sensibilité mais éveille également mon intelligence : elle « donne à penser » (Kant) et c’est pourquoi je veux expliquer son sens et pourquoi elle me plaît.

Mais non eulement pour Kant le sens d’une œuvre d’art ne peut jamais se réduire à ce que je peux en dire ; mais par ailleurs tout discours, toute argumentation sur une œuvre belle ne pourra jamais remplacer le sentiment du beau, le plaisir esthétique. Cest ce qu’explique Kant lorsqu’il dit qu’au sentiment du beau est liée une « universalité sans concept « Le jugement esthétique ne peut être déterminé par des preuves, tout comme s’il n’était qu’un jugement purement subjectif. Si quelqu’un ne trouve pas beau un édifice, un paysage, un poème, cent voix peuvent bien vanter la chose à laque 0 8