La philosophie n’est pas indispensable a lhomm

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La philosophie n’est pas indispensable à l’homme Comme moi, la plupart des gens qui aiment la philosophie ont l’impression qu’elle est indispensable à leur vie. Beaucoup de philosophes ont considéré qu’elle était la plus haute activité de l’homme et l’activité même qui nous différencierait du régime animal. Pourtant pratiquer la philosophie ne semble pas nécessaire à l’homme et bien que peu de gens y consacre du temps, la plupart vivent bien et en pleine possession de leur humanité. OF4 ‘Vipe next page Quelle raison peut êt inv la plus noble des mat fondamentales peut- affirmation ? a philosophie uelles valeurs dre une telle Les raisons que donne Aristote, bien que datées de l’antiquité, sont assez interessantes. Pour lui les trois valeurs fondamentales de notre monde sont le beau, le vrai et le bien. Pour définir  » le bien  » Aristote dit que le Bien est ce qui est propre à l’homme. Cette définition originale du Bien fait de cette valeur une notion humaine et non pas divine, c’est une définition qui correspond très bien à notre monde moderne. Une action sera jugée comme bonne quand elle sera propre à l’homme.

Aristote dit alors que la meilleure des activités (praxis), celle qui st  » la plus Bien I’, est celle qui est la plus propre à ‘homme, c’est à dire la réalisation de l’homme lui-même. Non pas la est très explicite, c’est l’acte par lequel l’homme s’observe lui- même. Il se renvoie sa propre image pour pouvoir la faire changer et évoluer. Le mot spéculation, lui, vient du latin  » speculum ‘ qui signifie le miroir. Une spéculation métaphysique va être l’observation du reflet des conséquences d’une idée. L’homme par l’esprit va pouvoir anticiper son changement et voir l’avance sa future image.

Le changement dont il s’agit n’est pas un changement de nature de l’homme, mais une évolution par aquelle l’homme se construit lui-même. En résumé, Aristote explique, qu’en faisant de la philosophie, l’homme se construit lui-même et que par conséquent aucune autre activité ne peut être plus propre à l’homme que cette activité qui a pour objet l’homme lui-même. Le raisonnement d’Aristote est assez séduisant, mais il occulte une question importante : La philosophie serait l’activité la plus propre à l’homme, car elle réalise l’homme lui-même, mais la philosophie est-elle la seule activité où Ihomme se réalise ?

Aristote vente les vertus de la réflexion philosophique, mais gnore toutes les autres activités ayant peut-être les mêmes vertus. Dans un premier temps, nous pourrions séparer un peu caricaturalement les activités humaines en deux groupes. Un premier qui contiendrait les activités dont l’effet est fini dans le temps et un deuxième groupe contenant les activités dont les conséquences restent en nous. Voici quelques exemples : vous participez à une fête, vous vous éclatez, vous êtes heureux, mais le lendemain vous avez la gueule de Bois.

Votre plaisir est fini et pour le renouveler, il faudra refaire une fête. Ce 2 la gueule de Bois. Votre plaisir est fini et pour le renouveler, il audra refaire une fête. Cette activité a eu un bénéfice fini dans le temps. Maintenant vous lisez un bouquin qui modifie vos conceptions de la vie, vous finissez votre livre, mais votre nouvelle vision des choses reste. Ah ! Je vous entends déjà critiquer mes exemples partisans. Vous avez raison et ce point est très important.

Reprenons les deux exemples sous un autre angle, vous lisez un bouquin dont les idées vous plaisent, vous finissez le livre mais ces idées étant très abstraites vous les oubliez et êtes obligés d’attendre de lire un nouveau bouquin pour retrouver à nouveau du plaisir. Votre laisir n’a été que ponctuel. Maintenant vous allez à une soirée, vous rencontrez une nouvelle personne, vous découvrez les musiques d’un nouvel album, vous expérimentez les plaisirs de la danse. Le lendemain votre expérience s’est enrichie.

Cette activité vous a changé. Que faut-il en retenir ? I n’y a pas d’activités plus nobles que d’autres. Dans toute activité, il y a toujours au moins deux attitudes pouvant être adoptées. une attitude constructive qui permet d’enrichir notre quotidien et une attitude soumise qui nous fait aborder la réalité comme une fatalité. La course d’endurance, par exemple, va être écue par certain comme une souffrance physique inutile alors que d’autres vont y trouver le moyen d’apprendre à se dominer par leur volonté et la force de leur caractère.

Heureusement notre instinct de vie nous fait naturellement aborder les épreuves de manière constructive. Pour reprendre la définition d’Aristote, c’est parce qu’il est propre 3 épreuves de manière constructive. Pour reprendre la définition d’Aristote, c’est parce qu’il est propre à l’homme d’œuvrer pour lui-même que nous avons l’art de faire de toute activité le suprême bien. La philosophie n’a donc pas le monopole de « la construction de l’humain ». Le sport construit notre volonté, l’art notre sensibilité, la science notre connaissance.

La souffrance consolide nos valeurs ; les relations, notre amour de l’autre. Quel est donc alors la particularité de la philosophie ? La philosophie n’est pas le lieu de la raison, ni de la connaissance, ceux-ci sont la propriété des sciences. La philosophie utilise la réflexion, mais elle utilise aussi l’observation, l’instinct et la subjectivité. Qu’est ce que la philosophie amène à l’homme pour participer à sa construction ? Des systèmes de pensées ? Heureusement non ! Des questions ou du sens ? Elle n’en a malheureusement pas le pouvoir. Ce qu’enseigne la philosophie c’est la sagesse.

Apprendre à reconnaître nos limites et notre ignorance et c’est en cela qu’elle participe à la construction de l’homme. Finalement la philosophie n’est pas le casse-tête que l’on croit, elle est une recherche de la sagesse. Elle n’est pas la plus noble des pratiques, mais un des moyens dont dispose l’homme pour, en se construisant lui-même, parvenir au bonheur. L’homme possède naturellement ce réflexe de s’enrichir au quotidien.