Le sujet peut-il être inconscient?
e sujet peut-il être inconscient ? On dit de l’homme qu’il est un sujet pour le distinguer de ce qui n’est pas capable de penser et de se penser, et que l’on qualifiera alors d’objet. Le sujet est donc, par définition celui qui possède une conscience qui lui rend le monde présent. Cette conscience lui permet aussi de se reconnaître lui-même comme étant l’auteur, ou détenteur, de ses pensées. De ce fait, il est aussi capable de penser à ce qu’il va faire et d’orienter son comportement selon sa propre volonté.
Le sujet semble donc être assez transparent à lui-même, avoir un ccès à son intériorité car si on devait admettre qu’il agisse selon des mobiles qu’il ign autonomie et cela no le statut de sujet. Pourtant, depuis Ion ont mises en évidenc p g reconnaitre une même à lui refuser ultiples approches ientes dans le psychisme. La question qui nous intéresse ici est de voir dans quelle mesure ces présences sont influentes et si elles sont conciliables avec le statut de sujet que l’on souhaite conserver à l’humain : le sujet peut-il donc être inconscient ?
Y a-t-il une contradiction indépassable à vouloir concilier les deux notions, ou lors faudrait-il réviser l’approche fondamentale que nous avons d’un sujet ? le sujet est avant tout conscient a)le sujet est conscient de tout un monde Sv. ‘ipe to monde d’objets. La notion d’objet paraît indissociable de celle de sujet (voir étymologie) puisque la reconnaissance de l’objet en tant que tel ne semble pas pouvoir provenir d’ailleurs que d’un sujet.
Celui- ci va d’ailleurs aussi acquérir son statut de cette capacité ? reconnaître un objet puisqu’il peut reconnaître à l’objet son statut d’objet, c’est qu’il est capable de prendre du recul par rapport à son environnement et e le saisir intellectuellement, de le penser. b) Etre sujet c’est donc se saisir comme un être distinct, ayant une individualité de laquelle peut surgir une volonté autonome. Le sujet n’a pas seulement conscience de ce qui l’entoure, par cet acte il se saisit lui-même en tant que sujet.
Cette insertion du monde en lui l’amène à se saisir lui même comme un être à part, distinct de tout ce dont il prend conscience. C’est ce que veut exprimer Hegel lorsqu’il parle de la double existence de [‘homme qui vit d’abord immédiatement, en tant que faisant partie d’une situation et qui se saisit édiatement par le biais de la conscience de soi. Le sujet c’est celui qui est capable donc de dire « je » et de se saisir alors « comme une personne » ainsi que le dit Kant ; et pour cela il constitue une unité.
Et ce qui le caractérise en tant que personne, c’est sa conscience, c’est-à-dire cette capacité ? relier « le divers des représentations ou encore à rassembler les différentes représentations conscientes sous une même unité. Et cette unité c’est le sujet 2 cette unité c’est le sujet dans ce qu’il a de plus substantiel. C’est ce qui amènera Descartes d’ailleurs à déterminer franchement la conscience comme substance, c’est à dire ce sans quoi il ne peut y avoir de pensée. ) Le sujet se saisit entièrement en tant qu’être conscient La conscience pour se réaliser semble nécessiter une sorte de permanence : c’est ce qui fait que je suis capable de me reconnaître comme étant l’auteur de mes pensées et que je ne suis pas traversé par des pensées qui ne m’appartiennent pas et dont je serais seulement le spectateur. De ce fait l’appréhension d’une identité que je formalise dans le ? je » me donne l’idée, ou l’illusion d’une certaine transparence [on peut s’appuyer sur l’analyse du cogito].
Le « je » avec lequel je me qualifie en permanence n’aurait pas de réalité, de fondement si j’admettais en même temps qu’il est possédé par autre chose, ou quelque autre que moi. L’idée d’une opacité, force obscure, qui me gouvernerait ne semble pas pouvoir avoir de prise sur la notion de « sujet » . Il Pourtant il faut admettre l’idée de présences inconscientes qui ont même peut-être un pouvoir d’action important au sein même e cet être que nous reconnaissions comme sujet. ) Des travaux ont montré rexistence de présences inconscientes dans le sujet Cela va de la simple mise en évidence d’un fonctionnement organique interne inconscient à une instance à part entière en rivalit 3 évidence d’un fonctionnement organique interne Inconscient à une instance à part entière en rivalité alors peut-être avec la conscience. b) L’inconscient pourrait faire agir le sujet On pense alors que le sujet est parfois carrément agi par cette instance inconsciente C’est la thèse freudienne. Elle mettra en évidence l’impact plus ù moins important chez l’homme des puissances inconscientes.
La présence de l’inconscient est tellement incontournable qu’elle peut occasionner des troubles sévères, des maladies qui empêchent le sujet d’être pleinement autonome. C’est alors la notion de responsabilité qui est à réviser. c) L’autonomie de l’inconscient (? ) Freud nous a présenté l’inconscient comme une force vive contre laquelle se bat la conscience et qui tente de déjouer (avec une certaine volonté 2) la censure que cette dernière tente de lui imposer. Le sujet deviendrait alors le contenant, ou la possibilité e réalisation de cet être dont il est possédé. (ex : docteur Jeckill/ Mister Hyde).
Si on doit admettre l’idée d’une telle indépendance et autonomie de l’inconscient, on doit alors refuser celle de la conscience et l’on ne peut plus accorder le statut de sujet à cet être gouverné par des forces obscures. Ill Le sujet : un être conscient de son inconscience a) L’inconscient n’est pas un autre « je » C’est une mauvaise lecture de Freud qui amène à tomber dans cet écueil : l’inconscient n’a pas une volonté conscience et n’est donc pas cet « animal redoutable » qu l’inconscient n’a pas une volonté conscience et n’est donc pas cet « animal redoutable » qu’évoque Alain pour dénoncer cette idée fausse. ) C’est la conscience qui a inventé l’inconscient La représentation de l’inconscient comme lieu des pulsions, désirs refoulés n’a de sens que parce qu’il se distingue de la pensée consciente qui caractérise principalement le sujet et motive la plupart de ses facultés. La conscience en se développant a relégué en second plan ce qui était moins élaboré et moins profitable au développement plénier du sujet. Le sujet doit donc revendiquer aussi son inconscience C’est au profit de la conscience que le champ de l’inconscience s’élargit : puisque la première ne peut se développer que parce que la seconde maintient en veille ou à l’état latent ce qui ne lui est pas éminemment favorable. ( on trouvera chez Bergson ou Alain des éléments pour appuyer cette idée. ) . Le sujet qui s’élève au-dessus de ce qui lui préexiste -de part sa capacité de conscientisation- doit donc assumer, vouloir, ce qui est inconscient en lui (et il a tout intérêt en effet à le cerner).
Et il oit reconnaître cet inconscient non pas comme un ennemi de la conscience mais comme un appui, voire une faculté qui autorise au projet conscient de se réaliser (en art, le surréalisme participera à la volonté d’intégrer l’inconscient dans le champ de la conscience), ou encore comme le prolongement de la e sujet doit aussi accorder une certaine élasticité à l’inconsci S prolongement de la conscience.
Le sujet doit aussi accorder une certaine élasticité à l’inconscient, au moins équivalente à celle de la conscience puisque l’un comme l’autre évolueront tout au long de leur existence. Note destinée à mes chers élèves de TL, TES et TS : Ceci n’est qu’un plan, il faudrait donc idéalement développer certains points. Ce que j’ai essayé de rendre visible avec ce plan c’est la progression de la réflexion par rapport au problème pour lequel on devait apporter une solution.
C’est pour cela que dans la dernière partie on dépasse complètement Fopposition que l’on avait mise en évidence avec les deux premières. Il n’aurait pas été possible de s’arrêter à la fin de la deuxième partie puisqu’on aboutissait à l’idée que le sujet -qui ne peut être tel que parce u’il est conscient- pouvait aussi, (comme) être le fruit d’une sorte de manipulation d’origine inconsciente.
On était donc rendu à un moment où on était déstabilisé, sinon perdu ; et il fallait trouver une solution, un moyen de dépasser ce hiatus. C’est donc ce que l’on a fait dans la dernière partie. Je n’ai pas annoncé le plan à la fin de l’introduction parce qu’elle me semblait suffisamment explicite comme telle, et je pensais alors que cela ne pourrait qu’alourdir cette approche (certains « puristes » ont le droit d’estimer que l’introduction n’est pas formellement complète l).