Au nom de quoi peut-on reprocher à autrui d’être égo

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Peut-on reprocher quelque chose que l’homme n’est pas à même de corriger (pour hobbies, l’homme demeure un loup pour l’homme, même dans un état constitué. L’égoïsme n’est pas remplacé par l’altruisme, il se fait seulement plus calculateur) ? L’égoïsme est-il une aliénation, sur laquelle aucun reproche ne peut avoir aucune prise ? Par exemple, la morale ou la raison épée aucun reproche ne peut avoir aucune prise ? Par exemple, la morale ou la raison peuvent-elles fonder un reproche sur une défiance qu’elles ne peuvent corriger ? Peut-on ne pas être égoïste ?

Et donc comment reprocher son égoïsme quelqu’un ? Dans la théorie libérale, le bien commun est le produit spontané des intérêts individuels, si on les laisse libre ; combattre l’égoïsme est une tache vaine et nuisible au bien public. Cette question est à discuter, au nom de ‘idée même de République (akan), et au nom de la réalité de ce bien commun que le libéralisme prétend défendre (pour marc, le libéralisme est un discours idéologique, il prétend viser à l’universalité en défendant en réalité des privilèges de classe).

Introduction Si l’égoïsme est spontanément condamné en tant que comportement immoral consistant à préférer son bien propre à celui d’autrui, qu’est-ce qui fonde ou justifie une telle condamnation ? Un tel reproche n’est pas légitime en soi : s’il est habituel, l’égoïsme semble aussi être la chose la plus partagée au monde. Ne caractérise-t-il pas le emportement généralisé de l’espèce humaine, chacun préférant son propre intérêt à celui d’autrui ? Dès lors, reprocher à autrui d’être égoïste, n’est-ce pas s’exposer soi- même à être démasqué en tant qu’être égoïste ?

Le cas échéant, comment alors justifier une telle condamnation ? Première partie – Comment reprocher à autrui d’être égoïste si ce n’est au nom de la condamnation ? Nom de la morale ? On stigmatise en effet un comportement individualiste qui choisit systématiquement son bien propre au détriment de celui des autres, l’intérêt particulier prédominant sur l’intérêt général. A/ La parcimonie ou cupidité est ainsi décrite comme vice courant par aristocrate dans l’éthique à maçonnique (AV, 3).

Cependant, si l’égoïste qui manifeste un caractère odieux sera rejeté par tous, il peut parfaitement avoir des amis, mais dans son intérêt propre (soit par plaisir, dit aristocrate, soit par utilité – cf.. Été. Nice. , VIE, 3). Or, l’amitié véritable ne consiste pas à avoir des amis pour son intérêt propre, mais à les aimer pour eux-mêmes et à chercher leur bien propre (Été. Nice. , VIE, 4) : on doit aimer son ami comme on s’aime soi-même, l’ami étant un « alter-ego » (ou autre soi-même).

élargie à ceux qu’on ne connaît pas, la bienfaisance s’oppose aussi à l’égoïsme. Lorsque personne de notre entourage fait preuve d’égoïsme, elle montre ainsi qu’elle ne nous considère pas en tant que véritable ami, mais ne cherche qu’ nous instrumentaire. Ces donc une faute morale que de se montrer égoïste, voire une trahison, d’ordre éthique, à l’égard de la personne qui se présente nous sous le masque de l’amitié. B/ Peut-on cependant affirmer avec certitude que l’amitié, même véritable, est dénuée d’égoïsme ?

Sel affirmer avec certitude que l’amitié, même véritable, est dénuée d’égoïsme ? Selon les jansénistes de Port-Royal, l’ « égoïsme » (terme qu’ils ont eux-mêmes forgés) caractérise l’état de la nature humaine dans le péché ; et même les comportements « altruistes » peuvent être en fait ramenés à un égoïsme plus fondamental (cf.. La Chute de Camus). Or, si tous les hommes sont égoïstes, au nom de quoi pourrai-je stigmatiser autrui en lui reprochant de l’être ? Ne serait-ce pas faire preuve d’hypocrisie, et m’exposer en retour à un tel reproche ?

L’égoïsme d’autrui est en effet, comme l’indique aussi La roucoulade, bien davantage visible à mes yeux que le mien propre (Maximes supprimées, 51 ). Pour les « demi-habiles » qu’attaque Pascal, c’est au nom de l’ « honnêteté », c’est-à-dire de la courtoisie et d’un idéal éthique de la sociabilité et de la civilité, que le reproche d’égoïsme est fondé. Celui qui ne parvient pas à réfréner ses passions égoïstes et donc à se rendre « aimable » autrui devient ainsi « haïssable » aux autres. Mais c’est précisément cet idéal d’honnêteté qu’attaque Pascal.

En effet, si motion, son interlocuteur sceptique, prétend ôter le caractère haïssable de l’égoïsme par le biais d’une éthique, immanente au monde, de la civilité, il ne suffit pas de se Indre aimable aux autres, dit Pascal, pour ne plus être haïssable : « En un mot le moi a deux qualités : il est injuste en soi, en ce qu’il se fait centre en soi, en ce qu’il se fait centre de tout ; il est incommode aux autres, en ce qu’il les veut asservir, car chaque moi est l’ennemi et voudrait être le tyran de tous les autres.

Vous en ôtez l’incommodité, mais non pas l’injustice. » (Pascal, 5494 Pensées de Sellier (455 brunissions, 597 alfa) ; cf.. Aussi – nous utilisons par la suite l’édition Sellier – 5511, 510, biais ; liasse « la nature est corrompue », 5 243, 244, 253 ; 743, etc.. ) Ce n’est donc pas au nom d’une éthique immanente à la société humaine (l’ « honnêteté ») que Pascal va condamner l’égoïsme, à l’égard d’autrui et envers soi-même, mais au nom de la religion.

Selon lui, seule la grâce et la charité peuvent rendre « l’homme aimable et heureux tout ensemble » (5 680, « Le discours de la machine »), tandis que l’honnêteté ne le rendrait aimable que superficiellement, conservant intact la corruption de sa nature. Deuxième partie – La condamnation passionné de l’égoïsme, qui vise autant le sien propre que celui d’autrui, se fait donc au nom de la foi. L’égoïsme apparaît comme une donnée irréductible de la nature humaine : l’honnêteté, c’est-à-dire les comportements vertueux et altruistes, ne feront que le « couvrir » et le dissimuler.

Au fond, c’est aussi au nom du bonheur que Pascal critique l’éthique immanente de l’honnêteté : rien ne sert de chercher son bonheur en « cultivant son immanente de l’honnêteté : rien ne sert de chercher son bonheur en « cultivant son propre jardin », comme le fait le Candide de volontaire, car il n’ a pas de bonheur individuel : celui-ci ne saurait être qu’universel (fin du 5181, liasse « le souverain bien » ; cf.. Aussi 5519 et 26). – Au-delà – ou en-deca de l’aspect théologique de la pensée de Pascal, celui-ci nous invite à réfléchir, sur le plan philosophique, sur ce qui lie inextricablement le bonheur et la justice.

Or, l’égoïste, c’est précisément celui qui cherche faire son propre bonheur en demeurant indifférent l’injustice de notre monde (par opposition à L’homme révolté de Camus).