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La majorité des Arméniens se trouvaient dans l’Empire ottoman, essentiellement dans les sept provinces orientales de l’empire (Van, Bitlis, Erzeroum, Diyarbékir, Kharpout, Sivas, Trébizonde) et en Cilicie (Petite Arménie). En dehors des régions historiquement arméniennes, existaient aussi d’importantes communautés dispersées sur tout le territoire, en particulier à Constantinople, où le patriarche était le représentant de la nation devant les autorités.
Avant le début du processus d’extermination (1894), il y avait sur le territoire de la Turquie actuelle trois millions d’Arméniens t autant de Turcs ; l’autre moitié était composée dune véritable mosaïque de peuple Tcherkesses, etc. ). En 1914, les Armé massacres, conversio ottoman, les Arméni ns Chaldéens, Lazes, or 13 sq 2250 000 (suite aux l’exil). Dans l’Empire imination officielle. Ils étaient considérés comme des citoyens de seconde catégorie qui devaient payer plus d’impôts. Ils n’avaient pas le drolt de porter des armes (contrairement aux musulmans), ne pouvaient pas témoigner devant les tribunaux.
Dans leur grande majorité, les Arméniens étaient des paysans pauvres qui devaient en plus subir les violences des nomades kurdes armés venant égulièrement les rançonner. Avec la décadence de l’empire au XIXe siècle, la situation des Arméniens ne fit qu’empirer ; parallèlement, les peuples dominés s’émancipaient au fur et à mesure. La déclaration d’Indépendance de la Grèc page Grèce en 1821 marqua le début du démembrement de l’Empire ottoman. On peut situer le début de l’émergence de la Question arménienne à la guerre russo-turque de 1877-1878.
Après la défaite de la Turquie, le traité de San Stefano, signé en mars 1878, accordait l’indépendance à la Serbie, au Monténégro, à la Roumanie et l’autonomie à la Bulgarie. L’Arménie obtint, pour sa part, d’après l’article 16, des réformes assurant la protection de ses habitants. Les Arméniens n’en demandaient pas plus à l’époque. La Russie, d’après ce traité, annexait une partie de FArménie turque et ne devait se retirer de l’autre partie (de l’Arménie turque qu’elle occupait), seulement après l’application des réformes.
Mais l’Angleterre, ainsi que VAIlemagne et l’Autriche, voyaient dun très mauvais œil la future et prévisible indépendance de l’Arménie. Quelques mois plus tard, au congrès de Berlin qui conduisit à la révision du traité de San Stefano, l’Anglais Salisbury fit transformer Farticle 16 en… 61, en y rajoutant une phrase assassine qui rendait très aléatoire l’application des réformes. En guise de remerciements, l’Angleterre reçut comme cadeau des Turcs lîle de Chypre. Les représailles reprirent de plus belle.
Des tribus kurdes organisées et armées par le gouvernement répandaient plus que jamais la terreur dans les provinces arméniennes, particulièrement les territoires d’où Varmée russe s’était récemment retirée. En 1879, le Grand Vizir déclare : « Aujourdhui, même l’intérêt de l’Angleterre exige que notre pays soit à l’abri de toute ntervention étrangère et que tout prétexte à cette intervention 13 soit à l’abri de toute intervention étrangère et que tout prétexte à cette intervention soit éliminé.
Nous, Turcs et Anglais, non seulement nous méconnaissons le mot Arménie, mais encore nous briserons la mâchoire de ceux qui prononceront ce nom. Aussi, pour assurer l’avenir, dans ce but sacré, la raison d’état exige que tous les éléments suspects disparaissent. Nous supprimerons donc et ferons disparaitre à jamais le peuple arménien. Pour y parvenir rien ne nous manque : nous avons à notre disposition les Kurdes, les Tcherkesses, les ouverneurs de province, les percepteurs, les agents de police, en un mot tous ceux qui font la guerre sainte à un peuple qui n’a ni armes ni moyens de défense.
Nous, au contraire, nous avons une armée et des armes, et la protectrice de nos possessions en Asie Mineure est la plus grande et la plus riche des puissances du monde. » ‘intention des urcs, dès 1879, de « faire disparaître à jamais le peuple arménien », d’après les propres paroles du Grand Vizir, ne peut pas être plus claire. La résistance s’organise Les Arméniens commencent bientôt à s’organiser. La première rganisation de combat naît : c’est le parti Armenakan, créé à Van en plein cœur de l’Arménie, en 1885.
Les deux autres pans, le Hentchak, créé en 1887 à Genève et le Dachnak, créé en 1890 ? Tiflis, ont tous les deux des philosophies révolutionnaires marxistes et sont plutôt partisans d’actions violentes et spectaculaires ; ce qui n’est pas le cas des Armenakans. Les fédaiS arméniens commencent à se faire connaître par leurs actions héroi@ues de défense du peuple contre les Kurdes et l’armée turqu connaître par leurs actions héroi@ues de défense du peuple contre les Kurdes et Parmée turque. Ils suscitent toute une légende populaire à travers de nombreux chants et poèmes.
Nombreux furent ces héros issus du peuple à vouer leur vie ? la libération de leur patrie. Le plus prestigieux d’entre eux fut sans aucun doute Antranik (1865-1927), originaire de Chabin- Karahissar (Arménie mineure) et vénéré par le peuple arménien. Le génocide Face aux revendications arméniennes, la riposte des autorités turques fut radicale. Trois régimes (Abdul Hamid, les Jeunes-Turcs et Kemal Attaturk) ont, de 1 894 à 1922, appliqué de différentes façons le même plan d’extermination des Arméniens avec son oint culminant des annees 1915-1917.
Au printemps 1894, les habitants de Sassoun et sa région (? l’ouest du lac de Van) s’insurgèrent contre les Kurdes venus les rançonner pour la énième fois. Le sultan Abdul Hamid profita de cette occasion pour tester la réaction des puissances européennes. Il envoya sur Sassoun une véritable armada : la 4e armée turque et la 26e division commandée par Zeki pacha, forte de 12 000 hommes, ainsi que 40 000 Kurdes armés jusqu’aux dents, qui se livrèrent à une véritable boucherie qui dura plusieurs semaines.
Les réactions des Européens, bien que parfois outragées, ne furent que verbales. C’est ce qu’attendait le sultan qui pouvait désormais mettre en application son plan d’extermination à grande échelle, à travers tout l’empire, dès l’année suivante. La méthode était toujours et partout la même : vers midi, on sonne le clairon, c’est le signal des tueries. Préalablement préparés, des soldats, d 3 vers midi, on sonne le clairon, c’est le signal des tueries.
Préalablement préparés, des soldats, des Kurdes, des Tcherkesses, des Tchétchènes et des bandes de tueurs spécialement recrutés massacrent la population arménienne, sans distinction d’âge et de sexe. Dans les quartiers ou villages ultinationaux, les maisons habitées par les Arméniens sont préalablement marquées à la craie par les indicateurs (troublante coïncidence, c’est la même méthode qui fut utilisée, lors des massacres des Arméniens d’Azerbaïdjan en 1988 et 1990). Aucune région ne fut épargnée.
Même la capitale, Constantinople, fut le théâtre de deux effroyables massacres. C’était là peut-être l’erreur des Turcs, car il y avait ? Constantinople des témoins oculaires occidentaux (ambassades, sociétés diverses, etc. ). Après une sérieuse menace dintervention militaire des Occidentaux, suite à la boucherie de Constantinople d’août 1896, qui était consécutive à la prise en otage des dirigeants de la Banque ottomane par des fédaïs arméniens (du parti dachnak), le sultan arrêta enfin les massacres.
Deux ans (1894-1896) de massacres sans précédent transformèrent donc l’Arménie occidentale tout entière en un vaste champ de ruines. Le missionnalre allemand Johannes Lepsius mena une enquête minutieuse, au terme de laquelle il fit le bilan catastrophique suivant : 2 493 villages pillés et détruits, 568 églises et 77 couvents pillés et détruits, 646 villages convertis, 191 ecclésiastiques tués, 55 prêtres convertis, 328 ?glises transformées en mosquées, 546 000 personnes souffrant du dénuement le plus complet et de la famine… t il rajoute Ces c PAGF s 3 000 personnes souffrant du dénuement le plus complet et de la famine… et il rajoute :« Ces chiffres sont le résultat de mes recherches personnelles ; ils ne correspondent pas à la réalité des faits, réalité bien plus épouvantable encore ! » Compte tenu de ces données, des 300 000 personnes tuées, des 50 000 orphelins et des 100 000 réfugiés en Transcaucasie, la population arménienne de l’Empire ottoman diminua de plus d’un emi-million d’âmes entre 1894 et 1896.
En 1908, les Jeunes Turcs arrivèrent au pouvoir, apportant avec eux des promesses d’égalité et de fraternité entre taus les peuples de l’empire. Beaucoup y ont cru. Les dirigeants du parti dachnak en premier (ils avaient d’ailleurs contribué à leur arrivée au pouvoir). Il y eut même de grandes manfestations de fraternité arméno-turques dans la capitale et dans les provinces. Hélas ! La métamorphose des Jeunes Turcs fut fulgurante. Bientôt ils devinrent de farouches nationalistes panturquistes. Cela pourrait peut-être s’expliquer comme une conséquence de la erte des provinces balkaniques.
En effet, les Turcs, originaires d’Asie centrale, se retournèrent naturellement vers les pays et peuples frères situés en Asie centrale et en Azerbaïdjan (tous soumis au joug étranger, russe ou persan), d’où la tentation de créer un très vaste état turc du Bosphore à la Chine. De surcroit, les Jeunes Turcs considéraient la race turque comme supérieure. L’Arménie et les Arméniens se trouvant au centre de ce projet, il était impératif, d’après cette logique raciste et barbare, de les éliminer. Dès avril 1909 des massacres commencent en Cilicie, d’abord 6 3