Dissertation sur la politique des romains dans la relig

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Quand les législateurs romains établirent la religion, ils ne pensèrent point à la réaffirmation des meurs, ni à donner des principes de morale ; ils ne voulurent point gêner des gens qu’ils ne connaissaient pas encore. Ils n’eurent donc d’abord qu’une vue générale, qui était d’inspirer à un peuple, qui ne craignait rien, la crainte des dieux, et de se servir de cette crainte pour le conduire Eure fantaisie.

Les successeurs de maman n’osèrent point faire ce que ce prince n’avait point fait : le peuple, qui avait beaucoup perdu de sa férocité et de sa rudesse, était devenu capable d’une plus grande discipline. AI eut été facile d’ajouter aux cérémonies de la ré Dissertation sur la politique des romains dans la religion premier BOY chipies 1 04, 2009 17 pages ceux des autres peuples, que les premiers firent la religion devenu capable d’une plus grande discipline.

Il eut été swaps toi vie nées page religion des principes et des règles de morale dont elle naquit ; mais les législateurs des Romains étaient trop clairvoyants pour ne point connaître combien une pareille réaffirmation eut été dangereuse : c’eut été convenir que la religion était défectueuse ; c’était lui donner des âges, et affaiblir son autorité en voulant l’établir. La sagesse des Romains leur fit prendre un meilleur parti en établissant de nouvelles lois. Les institutions humaines peuvent bien changer, mais les divines doivent être immuables comme les dieux mêmes.

Ainsi, le sénat de orme, ayant chargé le prêteur pétioles[l] d’examiner les écrits du roi maman, qui avaient été trouvés dans un coffre de pierre, quatre cents ans après la mort de ce roi, résolut de les faire brûler, sur le rapport que lui fit ce prêteur que les cérémonies qui étaient ordonnées dans ces écrits différaient beaucoup de celles qui se pratiquaient alors : ce qui pouvait jeter des scrupules dans l’esprit des simples, et leur faire voir que le culte prescrit n’était pas le même que celui qui avait été insu?tué par les premiers législateurs, et inspiré par la nymphe Égérie.

On portait la prudence plus loin : on ne pouvait lire les livres sibyllins sans la permission du sénat, ui ne la donnait même que dans les grandes occasions, et lorsqu’ s’agissait de consoler les peuples. Toutes les interprétations étaient défendues ; ces livres mêmes étaient toujours renfermés ; et, par une précaution si sage, on ôtait les armes des mains des fanatiques et des séditieux. Les devins ne pouvaient rien prof séditieux.

Les devins ne pouvaient rien prononcer sur les affaires publiques sans la permission des magistrats ; leur art était absolument subordonné à la volonté du sénat ; et cela avait été ainsi ordonné par les livres des pontifes, dont cocorico nous a conservé quelques fragments[2]. Polype met la superstition au rang des avantages que le peuple romain avait par-dessus les autres peuples : ce qui paraît ridicule aux sages est nécessaire pour les sots ; et ce peuple, qui se met si facilement en colère, a besoin d’être arrêté par une puissance invisible.

Les augures et les réussies étaient proprement les grotesques du paganisme ; mais on ne les trouvera point ridicules, si on fait réflexion que, dans une religion toute populaire comme celle-là, rien ne paraissait extravagant ; la crédulité du peuple réparait tout chez les Romains : plus une chose était contraire à la oison humaine, plus elle leur paraissait divine. Une vérité simple ne les aurait pas vivement touchés : il leur fallait des sujets d’admiration, il leur fallait des signes de la divinité ; et ils ne les trouvaient que dans le merveilleux et le ridicule.

C’était à la vérité une chose très extravagante de faire dépendre le salut de la république de l’appétit sacré d’un poulet, et de la disposition des entrailles des victimes ; mais ceux qui introduisirent ces cérémonies en connaissaient bien le fort et le faible, et ce ne fut que par de bonnes raisons qu’ils péchèrent contre la raison même. Si ce culte avait été plus r fut que par de bonnes raisons qu’ils péchèrent contre la raison même.

Si ce culte avait été plus raisonnable, les gens d’esprit en auraient été la dupe aussi bien que le peuple, et par-là on aurait perdu tout l’avantage qu’on en pouvait attendre ; il fallait donc des cérémonies qui poussent entretenir la superstition des uns, et entrer dans la politique des autres : c’est ce qui se trouvait dans les divination. On y mettait les arrêts du ciel dans la bouche des principaux sénateurs, gens éclairés, et qui connaissaient également le ridicule et l’utilité des vantions.

cocorico dit[3] que fabliau, étant augure, tenait pour règle que ce qui était avantageux à la république se faisait toujours sous de bons auspices. Il pense comme margelles[4], que, quoique la crédulité populaire eut établi au commencement les augures, on en avait retenu l’usage pour l’utilité de la république ; et il met cette différence entre les Romains et les étrangers, que ceux-ci s’en servaient indifféremment dans toutes les occasions, et ceux-là seulement dans les affaires qui regardaient l’intérêt public.

cocorico [5] nous apprend que la foudre tombée du ôté gauche était d’un bon augure, excepté dans les assemblées du peuple, perpétrera ta comité. Les règles de l’art cessaient dans cette occasion : les magistrats y jugeaient à leur fantaisie de la bonté des auspices, et ces auspices étaient une bride avec laquelle ils menaient le peuple.

cocorico ajoute : ch. institut repeuplée? causa est, ut consortium, vélo ni jure lègue, vélo ni judiciaires populo, vélo ni créances institut repeuplée? causa est, ut consortium, vélo ni jure lègue, vélo ni judiciaires populo, vélo ni créances magistrats, principes civilisait sent interprétés[6]. Il avait dit auparavant qu’on lisait dans les livres sacrés : gave tonnante et fulgurante, comité populo barbare néfaste esse[7]. Cela avait été introduit, dit-il, pour fournir aux magistrats un prétexte de rompre les assemblées du peuple [8].

Au reste, il était indifférent que la victime qu’on moulait se trouva de bon ou de mauvais augure ; car lorsqu’ n’était pas content de la première, on en moulait une seconde, une troisième, une quatrième, qu’on appelait hostile succédanée. Paul mile voulant sacrifier fut obligé d’immoler vingt victimes : les dieux ne furent apaisés qua’ a dernière, dans laquelle on trouva des signes qui promettaient la victoire.

C’est pour cela qu’on avait coutume de dire que, dans les sacrifices, les dernières victimes valaient toujours mieux que les premières. Cessa ne fut pas si patient que Paul mile : ayant égorgé plusieurs victimes, dit soutenue[9], sans en trouver de favorables, il quitta les autels avec mépris, et entra dans le sénat. Comme les magistrats se trouvaient maîtres des présages, ils avaient un moyen sûr pour détourner le peuple d’une guerre qui aurait été funeste, ou pour lui en faire entreprendre une qui aurait pu être utile.

Les devins, qui suivaient toujours les armées, et qui étaient plutôt les interprètes du général que des dieux, inspiraient de la confiance aux soldats. Si par hasard quelque mauvais présage avait inspiraient de la confiance aux soldats. Si par hasard quelque mauvais présage avait épouvanté l’armée, un habile général en convertissait le sens et se le rendait favorable ; ainsi scorpion, qui tomba en sautant de son vaisseau sur le rivage d’affaire, prit de la terre dans ses mains : « Je te tiens, dit-il, ô terre d’affaire ! Et par ces ôtes il rendit heureux un présage qui avait paru si funeste. Les sciences s’étant embarqués pour faire quelque expédition en affaire, furent si épouvantés d’une éclipse de soleil, qu’ils étaient sur le point d’abandonner leur entreprise ; mais le général leur représenta « qua la vérité cette éclipse eut été de mauvais augure si elle eut paru avant leur embarquement, mais que, bisexuelle n’avait paru qu’après, elle ne pouvait menacer que les Africains. Par-là il fit cesser leur effrayer, et trouva, dans un sujet de crainte, le moyen d’augmenter leur courage. Cessa fut verte plusieurs fois par les devins de ne point passer en affaire avant l’hiver. Il ne les écouta pas, et prévint par l ses ennemis, qui, sans cette diligence, auraient eu le temps de réunir leurs forces. Crasses, pendant un sacrifice, ayant laissé tomber son couteau des mains, on en prit un mauvais augure ; mais il rassura le peuple en lui disant : « Bon courage ! Au moins mon épée ne m’est jamais tombée des mains. Lacunes étant près de donner bataille à tigrée, on vint lui dire que c’était un jour malheureux :« Tant mieux, dit-il, nous le rendrons heureux par notre victoire. Taurin le Superbe, voulant établir des dit-il, nous le rendrons heureux par notre victoire. » Taurin le Superbe, voulant établir des jeux en l’honneur de la déesse Mania, consulta l’oracle d’appelons, qui répondit obscurément, et dit qu’il fallait sacrifier têtes pour têtes, capacités prof capacités, supplication.

Ce prince, plus cruel encore que superstitieux, fit immoler des enfants ; mais jaunis bruts changea ce sacrifice horrible : car il le fit faire avec des têtes d’ail et de pavot, et par-là remplit ou éluda l’oracle [10]. On coupait le noud gordien quand on ne vouait pas le délier ; ainsi clausus plucher, voulant donner un combat naval, fit jeter les poulets sacrés à la mer, afin de les faire boire, disait-il, puisqu’ ne voulaient pas manger [11].

Il est vrai qu’on punissait quelquefois un général de n’avoir pas suivi les présages ; et cela même était un nouvel effet de la politique des Romains. On voulait faire voir au peuple que les mauvais succès, les villes prises, les batailles perdues, n’étaient point l’effet d’une mauvaise constitution de l’état, ou de la faiblesse de la république, mais de l’impiété d’un citoyen, contre lequel es dieux étaient irrités. Avec cette persuasion, il n’était pas difficile de rendre la confiance au peuple ; il ne fallait pour cela que quelques cérémonies et quelques sacrifices.

Ainsi, lorsque la ville était menacée ou affligée de quelque malheur, on ne manquait pas d’en chercher la cause, qui était toujours la colère de quelque dieu dont on avait négligé le culte : il suffisait, pour s’en garantir, de faire des sacrifia dont on avait négligé le culte : il suffisait, pour s’en garantir, de faire des sacrifices et des processions, de purifier la ville avec des torches, du soufre et de l’eau salée.

On faisait faire à la victime le tour des remparts avant de l’égorger, ce qui s’appelait sacre fictif ambigu, et impubliable. On allait même quelquefois jusqu’ purifier les armées et les flottes, après quoi chacun reprenait courage. Scella, grand pontife, et vairon, un de leurs grands théologiens, disaient qu’il était nécessaire que le peuple ignorant beaucoup de choses vraies, et en crut beaucoup de fausses ; saint augustes[1 2] dit que vairon avait découvert par-l tout le secret des politiques et des ministres d’état.

Le même Scella, au rapport de saint augustes[13], divisait les aïeux en trois classes : ceux qui avaient été établis par les poètes, ceux qui avaient été établis par les philosophes, et ceux qui avaient été établis par les magistrats, a principes civilisait. Ceux qui lisent l’histoire romaine, et qui sont un peu clairvoyants, trouvent à chaque pas des traits de la politique dont nous parlons.

Ainsi, on voit cocorico qui, en particulier, et parmi ses amis, fait à chaque moment une confession d’incrédulité[14], parler en public avec un zèle extraordinaire contre l’impiété de verres. On voit un clous, qui avait insolemment profane les mystères de la inné déesse, et dont l’impiété avait été marquée par vingt arrêts du sénat, faire lui-même une harangue remplie de zèle à ce sénat qui l’avait foudroyé, contre le mépris des pratiques anciennes harangue remplie de zèle à ce sénat qui l’avait foudroyé, contre le mépris des pratiques anciennes et de la religion.

On voit un saluent, le plus corrompu de tous les citoyens, mettre à la tête de ses ouvrages une préface digne de la gravité et de l’austérité de coton. Je n’aurais jamais fait, si je voulais épuiser tous les exemples. Quoique les magistrats e donnaient pas dans la religion du peuple, il ne faut pas croire qu’ils n’en usent point. M. Coudront a fort bien prouvé que ceux qui étaient éclairés parmi les païens adoraient une divinité suprême, dont les divinités du peuple n’étaient qu’une participation.

Les païens, très peu scrupuleux dans le culte, croyaient qu’il était indifférent d’adorer la divinité même, ou les manifestations de la divinité ; d’adorer, par exemple, dans Vénus, la puissance passive de la nature, ou la divinité suprême, en tant qu’elle est susceptible de toute génération ; de rendre un culte au Lille, ou à l’être suprême, en tant qu’il anime les plantes et rend la terre féconde par sa chaleur.