Art Savoir Faire Et Beaux Arts

essay B

10 L’ART Art, savoir-faire et beaux-arts L’art comme manifestation de la beauté Lorsque Bacon définit l’art comme « l’homme ajouté à la nature », il désigne encore ce qu’évoquent le latin ars et le grec technè : tout savoir-faire produisant un objet, satisfaisant de quelque manière que ce soit. revendiquent le nom ors qui ne décident pas li Sni* to alors celui qui s’adon exclusivement orient Mais comment définir la beauté ? intres et architectes guer des artisans ctions : l’artiste est ou arts de la beauté. ?? La beauté est pourtant difficile à définir. Sa conception change historiquement et culturellement : si La Joconde est « belle D, ce n’est sans doute pas suivant les mêmes critères qu’un masque africain ou une toile de Picasso. Se pose de surcroît la question de son origine : l’artiste en est-il l’inventeur ? S’inspire-t-il au contraire de la nature ? Ou d’une idée de la perfection que pourrait atteindre la nature ? ?? Les beaux-arts présentent aussi une évolution – qui dépend des connaissances scientifiques ou techniques et des conceptions olitiques ou morales : Fart du portrait n’obéit pas aux mêmes règles pour Clouet, Ingres au Van Gogh. Il est dès lors difficile de mettre au point une définition éternelle de la beauté. nature. La peinture des vases grecs ou les innombrables Crucifixions de la peinture classique ne sont pas « réalistes et la plupart des paysages antérieurs ? l’impressionnisme sont inventés dans les ateliers.

On voit mal par ailleurs ce qu’imiteraient l’architecture ou la musique. • Non soumis à un « modèle », l’artiste élabore une œuvre qui onne, selon les termes de Kant, « l’impression d’une finalité sans fin ou intrinsèque. Cette dernière désigne l’organisation des éléments pour constituer une totalité autonome, un « objet » tel qu’on ne pourra lui ajouter ni en retrancher quoi que ce soit. L’œuvre d’art n’a pas d’intérêt pratique immédiat – contrairement à l’objet technique : « elle ne sert à rien Mais elle doit @ HATIER 2009 93528 FICHES PHILO BAT 3déc. ndd 33 03/12/2008 pourtant correspondre à une certaine nécessité puisqu’elle nous pporte une satisfaction. La satisfaction artistique Cette satisfaction est différente d’une connaissance : une œuvre n’est pas un concept et n’a rien à nous apprendre. Le plaisir ressenti se voudrait cependant universalisable (j’aimerais que tout le monde partage mon jugement sur telle œuvre). C’est que l’œuvre témoigne fondamentalement, d’après Hegel, de la liberté de l’esprit, qui se sépare de l’ordre naturel en offrant « la manifestation sensible d’une idée Mort de l’art et art moderne