Textes francais

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Les silences étaient jadis de petites boites, comme celles que nous voyons à présent dans les boutiques des apothicaires, sur lesquelles étaient peintes des figures drôles et frivoles : harpies, satyres, oisons bridés, lièvres cornus, canes bâtées, boucs volants, cerfs attelés, et autres figures contrefaites à plaisir pour inciter les gens à rire (comme le fut silence, maître de buchas). Mais à l’intérieur on conservait les drogues fines, comme le baume, l’ambre gris, la cardiogramme, la civette, les pierreries et autres choses de prix.

alcaline disait que société leur tait semblable, parce qu’ le voir du dehors et à l’évaluer par l’aspect extérieur, vous n’en auriez pas donné une pelure l’oignon, tant swaps toi vie nixe page Textes français premier boy marions empâta 23, 2011 26 pages il était laid de corps et d’un maintien ridicule, le nez pointu, le regard d’un taureau, le visage d’un fou, le comportement simple, les vêtements d’un paysan, de condition modeste, malheureux avec les femmes, inapte à toute fonction d’État ; et toujours riant, tronquant avec chacun, toujours se moquant, toujours cachant son divin savoir.

Mais en ouvrant cette boite 3, vous y auriez trouvé une céleste et inappréciable drogue : une intelligence plus qu’humaine, une force d’âme merveilleuse, un courage invincible, une sobriété sans égale, une égalité d’âme sans faille, une assurance parfaite, un détachement incroyable à l’égard de tout ce pour quoi les humains veillent, courent, travaillent, naviguent et batailles. A quoi tend, à votre avis, ce prélude et coup d’essai ?

C’est que vous, mes bons disciples, et quelques autres fous oisifs, en lisant les joyeux titres de quelques livres de votre invention, ? comme garant, panneauter, festivité, La Dignité des braguettes, Des Pois au lard cum commentée, etc.. Vous pensez trop facilement qu’on n’ traite que de moqueries, flatteries et joyeux mensonges, puisque l’enseigne extérieure est sans chercher plus loin, habituellement reçue comme moquerie et plaisanterie.

Mais il ne faut pas considérer si légèrement les ??uvres des hommes. Car vous-mêmes vous dites que l’habit ne fait pas le moine, et tel est vêtu d’un froc qui au- dedans n’est rien moins que moine, et tel est vêtu d’une cape es moine, et tel est vêtu d’un froc qui au-dedans n’est rien moins que moine, et tel est vêtu d’une cape espagnole qui, dans son courage, n’ rien à voir avec l’espagnole. C’est urique il faut ouvrir le livre et soigneusement peser ce qui y est traité.

Alors vous reconnaîtrez que la drogue qui y est contenue est d’une tout autre valeur que ne le promettait la boite : c’est-à-dire que les matières ici traitées ne sont pas si folâtre que le titre le prétendait. Et en admettant que le sens littéral vous procure des matières assez joyeuses et correspondant bien au titre, il ne faut pourtant pas s’ arrêter, comme au chant des sirènes, mais interpréter à plus haut ses ce que hasard vous croyiez dit de gaieté de C?Ur Mais n’avez-vous jamais vu un chien rencontrant quelque os à moelle ?

C’est, comme dit planton au livre Il de la République, la bête la plus philosophe du monde. Si vous l’avez vu, vous avez pu noter avec quelle dévotion il guette son os, avec quel soin il le garde, avec quelle ferveur il le tient, avec quelle prudence il entame, avec quelle passion il le brise, avec quel zèle il en aspire le contenu. Qui le pousse à faire cela ? Quel est l’espoir de sa recherche ? Quel bien en attend-il ? Rien de plus qu’un peu de moelle [… ]. A son exemple, il vous faut être sages pour humer, sentir et estimer ces beaux livres de haute graisse, légers à la poursuite et hardis à l’attaque.

Puis, par une écouter attentive et une méditait lecture attentive et une méditation assidue, rompre l’os et avaler la substantiels moelle, c’est-à-dire ? ce que je signifie par ces symboles photographierons ? avec l’espoir assuré de devenir avisés et vaillants à cette lecture. Car vous y trouverez une bien autre saveur et une doctrine plus profonde, qui vous révélera de très hauts sacrements et mystères horrifiées, tant sur notre religion que sur l’état de la cité et la gestion des affaires. 5 10 15 20 25 30 35 40 5 société : philosophe grec de l’Antiquité, dont planton a restitué l’enseignement dans ses Dialogues.

alcaline en est l’un des personnages. 2 silence : le dieu nommé silence fut le père adoptif de donnions/buchas. 3 Cette boite . L’auteur parle de façon imagée de société. 4 festivité, La dignité des braguettes, Des Pois au lard cum commente : VIOLON I sut le premier, dans ces siècles grossiers, Débrouiller l’art confus de nos vieux romanciers. MARRON, bientôt après, fit fleurir les ballades, Tourna des trilles, rima des mascarades, À des refrains réglés asservir les rondeaux Et montra pour rimer des chemins tout nouveaux.

RONSARDISER, qui le suivit, par une autre méthode, Réglant tout, brouilla tout, fit un art à sa mode, Et toutefois onguents eut un heureux destin. Mais sa Muse, en français parlant grec et latin, Vit, dans l’âge suivant, par un retour grotesque, Tomber de ses grands mots le faste pédantesques. Ce poète orgueilleux, trébuché de si haut, Rendit plus retenus DESPOTES et BRUTALE. Enfin MALLÉABLE vint, et, le premier en France, Fit sentir dans les vers une juste cadence, D’un mot mis en sa place enseigna le pouvoir, Et réduisit la Muse aux règles du devoir.

Par ce sage écrivain la langue réparée N’offrit plus rien de rude à l’oreille épurée. Les stances avec grâce apprirent à tomber, Et le vers sur le vers n’osa plus enjamber. Tout reconnut ses lois ; et ce guide fidèle Aux auteurs de ce temps sert encore de modèle. Marchez donc sur ses pas ; aimez sa pureté ; Et de son tour heureux imitez la clarté. Surnommé le « prince des poètes », un des auteurs les plus importants du eue s. 4 Faste pédantesque : manière d’écrire prétentieuse. DESPOTES (1546-1606) et BARREAU (1552-1611) : poètes baroques français. 6 MALHEURS (1555-1628) : poète et figure dominante du classicisme, au eue s. ARGUMENTATION : LES POLÉMIQUES LITTÉRAIRES (il) SHETLAND, Racine et escarpées (1823) Racine et escarpées est un des premiers grands ouvrages de SHETLAND (1783-1842) ; il y définit son idéal esthétique en rupture avec les règles du classicisme. Shetland affirme, par exemple, que la règle des trois unités n’est pas nécessaire, et fait l’apologie d’une prose naturelle, dans le roman comme au théâtre. Le romantisme est l’art de présenter aux peuples les ??uvres littéraires qui, dans l’état actuel de leurs habitudes et de leurs croyances, sont susceptibles de leur donner le plus de plaisir possible. Le classicisme, au contraire, leur présente la littérature qui donnait le plus grand plaisir possible à leurs arrière-grands- pères. Sophisme et répudié furent éminemment romantiques ; ils donnèrent aux Grecs rassemblés au théâtre d’attentes les tragédies qui, d’après les habitudes morales de ce peuple, sa religion, ses préjugés sur ce qui fait la dignité de l’homme, devaient lui procurer le plus grand plaisir possible.

Imiter aujourd’hui Sophisme et répudié, et prétendre que ces imitations ne feront pas bâiller le Français du dix-neuvième siècle, c’es bâiller le Français du dix-neuvième siècle, c’est du classicisme. Je n’hésite pas à avancer que Racine a été romantique ; il a donné aux marquis de la cour de lois SUIVI ne peinture des passions, tempérée par l’extrême dignité qui était alors de mode, et qui faisait qu’un duc de 1670, même dans les épanchements le plus tendres de l’amour paternel, ne manquait jamais d’appeler son fils monsieur.

C’est pour cela que e pelade d’anatomique dit toujours reste : Seigneur ; et cependant, quelle amitié que celle d’reste et pelade ! Cette dignité-là n’est nullement dans les grecs, et c’est à cause de cette dignité, qui nous glace aujourd’hui, que Racine a été romantique escarpées fut romantique, parce qu’il présenta aux Anglais de l’an 1590, ‘abord les catastrophes sanglantes amenées par es guerres civiles, et pour reposer de ces tristes spectacles, une foule de peintures fines des mouvements du c?Ur, et des nuances de passions les plus délicates.

Cent ans de guerres civiles et de troubles presque continuels, une foule de trahisons, de supplices, de dévouement généreux, avaient préparé les sujets d’élisaient 2 à ce genre de tragédie, qui ne reproduit presque rien de tout le factice de la vie des cours et de la civilisation des peuples tranquilles. Les Anglais de 1 590, heureusement fort ignorants, aimèrent à contempler au théâtre l’image des malheurs eu le caractère fer fort ignorants, aimèrent à contempler au théâtre l’mage des malheurs que le caractère ferme de leur reine venait d’éloigner de la vie réelle.

Ces mêmes détails naïfs, que nos vers lésinerais repousseraient avec dédain, et que l’on prise tant aujourd’hui dans évanoui et dans robe-roi, usent paru manquer de dignité aux yeux des fiers marquis de lois SUIVI. Ces détails usent mortellement effrayé les poupées sentimentales et musquées qui, sous lois SÈVE, ne pouvaient voir une araignée sans s’évanouir. Voilà, je le sens bien, une phrase peu digne. AI faut du rouage pour être romantique, car il faut hasarder.