Textes

essay B

Familiale La mère fait du tricot Le fils fait la guerre Elle trouve ça tout naturel la mère Et le père qu’est-ce qu’il fait le père ? Il fait des affaires Sa femme fait du tricot Son fils la guerre Lui des affaires Il trouve ça tout naturel le père Et le fils et le fils Qu’est-ce qu’il trouve Il ne trouve rien abso Le fils sa mère fait du Quand il aura fini la g or 5 to nextÇËge affaires lui la guerre Il fera des affaires avec son p re La guerre continue la mère continue elle tricote Le père continue il fait des affaires Le fils est tué il ne continue plus

Le père et la mère vont au cimetière Ils trouvent ça naturel le père et la mère La vie continue la vie avec le tricot la guerre les affaires Les affaires la guerre le tricot la guerre Les affaires les affaires et les affaires La vie avec le cimetière. vers lui sous la pluie Ruisselante ravie épanouie Et tu t’es jetée dans ses bras Rappelle-toi cela Barbara Et ne m’en veux pas si je te tutoie je dis tu à tous ceux que j’aime Même si je ne les ai vus qu’une seule fois Je dis tu à tous ceux qui s’aiment Même si je ne les connais pas Rappelle-toi Barbara

N’oublie pas Cette pluie sage et heureuse Sur ton visage heureux Sur cette ville heureuse Cette pluie sur la mer Sur l’arsenal Sur le bateau d’Ouessant Oh Barbara Quelle connerie la guerre Qu’es-tu devenue maintenant Sous cette pluie de fer De feu d’acier de sang Et celui qui te serrait dans ses bras Amoureusement Est-il mort disparu ou bien encore vivant Il pleut sans cesse sur Brest Comme il pleuvait avant Mais ce n’est plus pareil et tout est abimé Cest une pluie de deuil terrible et désolée Ce n’est même plus l’orage De fer d’acier de sang Tout simplement des nuages

Qui crèvent comme des chiens Des chiens qui disparaissent Au fil de l’eau sur Brest l’oiseau. J’en ai vu plusieurs J’en ai vu un qui s’était assis sur le chapeau d’un autre il était pâle il tremblait il attendait quelque chose… n’importe quoi… la guerre… la fin du monde… il lui était absolument impossible de faire un geste ou de parler et l’autre l’autre qui cherchait  » son  » chapeau était plus pâle encore et lui aussi tremblait et se répétait sans cesse mon chapeau… on chapeau… et il avait envie de pleurer. J’en ai vu un qui lisait les journaux ‘en ai vu un qui saluait le drapeau j’en ai vu un qui était habillé de noir il avait une montre une chaîne de montre un porte monnaie la légion d’honneur et un pince-nez J’en ai vu un qui tirait son e ain et qui criait… réparez vos mentonnières fermez vos paupières le marchand de gadoue va vous emporter c’est fini les trois mousquetaires voici le temps des égoutiers Lorsque avec un bon sourire dans le métropolitain poliment vous nous demandiez deux points ouvrez les guillemets descendez-vous à la prochaine ou nous vous descendrons avant n vous foutra par la portière c’est plus pratique que le cimetière c’est plus gai plus vite fait c’est moins cher Quand vous tiriez à la courte paille c’était toujours le mousse qu’on bouffait mais le temps des joyeux naufrages est passé lorsque les animaux tomberont à la mer ne comptez pas sur nous pour les jeter la bouée à moins qu’elle ne soit en pierre ou en fer à repasser il faut en prendre votre part le temps des vieux vieillards est fini Lorsque vous reveniez de la revue avec vos enfants sur vos épaules vous étiez saouls sans avoir rien bu t votre moelle épinière faisait la folle et la fière devant la caserne de la Pépinière vous travaillez de la crinièr honorables et très estimés dans votre quartier vous vous rencontrez vous vous congratulez vous vous coagulez hélas hélas cher Monsieur Babylas j’avais trois fils et je les ai donnés à la patrie hélas hélas cher Monsieur de mes deux moi je n’en ai donné que deux on fait ce qu’on peut ce que c’est de nous… vez-vous toujours mal aux genoux et la larme de l’œil la fausse morve de deuil le crêpe au chapeau les couronnes mortuaires t l’ail dans le gigot vous souvenez-vous de l’avant-guerre les cuillères à absinthe les omnibus à chevaux les épingles à cheveux les retraites aux flambeaux ah que c’était beau c’était le bon temps bouclez-la vieillards cessez de remuer votre langue morte entre vos dents de faux ivoire le temps des omnibus à cheveux le temps des épingles à chevaux ce temps-là ne reviendra plus à droite par quatre rassemblez vos vieux os le panier à salade le corbillard des riches est avancé fils de saint Louis montez au ciel la séance est terminée