Question

essay A+

Question Documents A — Sophocle, Antigone, ve siècle av. J. -C. (vers 441-472). B- Marivaux, L’Île des esclaves, 1725 (extrait des scènes 1 et 2). C —Jean Anouilh, Antigone, La Table ronde, 1944. D – Bernard-Marie Koltès, Le Retour au désert, Minuit, 1988. > Après avoir défini l’enjeu de l’affrontement dans chacune de ces scènes, vous direz laquelle vous parait la plus intense. Vous justifierez votre choix. Après avoir répondu à cette question, vous traiterez au choix un des sujets suivants : commentaire ; dissertation ouécriture d’invention. DOCUMENT A Créon. – Et toi, maint

Connalssais-tu la déf Antigone. — Oui, je la des plus claires. Créon. – Ainsi tu as os an or 13 s phrases, d’un mot. • lamer ? Sv. ige to nextggge l’ignorer ? Elle était passer outre a ma loi ? Antigone. — Oui, car ce n’est pas Zeus qui l’avait proclamée ce n’est pas la Justice, assise aux côtés des dieux infernaux ; non, ce ne sont pas là les lois qu’ils ont jamais fixées aux hommes, et je ne pensais pas que tes défenses à toi fussent assez puissantes pour permettre à un mortel de passer outre à d’autres lois, aux 1015 non écrites, inébranlables, des dieux !

Elles ne datent, celles- à, ni d’aujourd’hui ni d’hier, et nul ne sait le jour où elles ont pa u. Ces lois-là, pouvais-je donc, par crainte de qui que ce fût, m’exposer à leur vengeance chez les dieux ? Que je dusse mour Swipe to vlew next page mourir, ne le savais-je pas ? Et cela, quand bien même tu n’aurais rien défendu. Mais mourir avant l’heure, je le dis bien haut, pour moi, c’est tout profit . lorsqu’on vit comme moi, au milieu de malheurs sans nombre, comment ne pas trouver de profit ? mourir ? Subir la mort pour moi n’est pas une souffrance.

Cen eût été une, au contraire, si j’avais toléré que le corps d’un fils de ma ère n’eût pas, après sa mort, obtenu un tombeau. De cela, oui, j’eusse souffert ; de ceci je ne souffre pas. Je te parais sans doute agir comme une folle. Mais le fou pourrait bien être celui même qui me traite de folle. Le coryphée. – Ah ! qu’elle est bien sa fille ! la fille intraitable d’un père intraitable. Elle n’a jamais appris à céder aux coups du sort. Sophocle, Antigone, 442 av. J. -C. , scène dite « des Lois » (v. 441-472), trad. Paul Mazon, Les Belles Lettres, 1962.

DOCUMENT B La scène se passe sur une île ; Iphicrate, citoyen d’Athènes, vient d’y être jeté par la tempête en compagnie de son esclave Arlequin. Ils sont apparemment les seuls survivants du naufrage. Nous sommes dans une antiquité de convention. Scène 1 Iphicrate. – Eh ! ne perdons pont de temps, suis-moi, ne négligeons rien pour nous tirer d’ici ; si je ne me sauve, je suis perdu, je ne reverrai jamais Athènes, car nous sommes dans l’ile des Esclaves. Arlequin. – Oh, oh Qu’est-ce que c’est que cette race-là ? Iphicrate. Ce sont des esclaves de la Grèce révoltés contre leurs maîtres, et qui depuis cent ans sont venus s’établir 13 esclaves de la Grèce révoltés contre leurs maîtres, et qui depuis cent ans sont venus s’établir dans une ile, et je crois que c’est ci : tiens, voici sans doute quelques-unes de leurs cases et leur coutume, mon cher Arlequin, est de tuer tous les maîtres qu’ils rencontrent, ou de les jeter dans l’esclavage. Arlequin Eh ! chaque pays a sa coutume ; ils tuent les maitres, ? la bonne heure, je l’ai entendu dire aussi, mais on dit qu’ils ne font rien aux esclaves comme moi.

Iphicrate. – Cela est vrai. Arlequin. – Eh encore vit-on. Iphicrate. – Mais je suis en danger de perdre la liberté, et peut- être la vie ; Arlequin, cela ne te suffit-il pas pour me plaindre ? Arlequin, prenant sa bouteille pour boire. – Ah ! je vous plains de tout mon cœur, cela est juste. Iphicrate. – Suis-moi donc. Arlequin siffle. – Hu, hu, hu. Iphicrate. – Comment donc, que veux-tu dire ? Arlequin, distrait, chante. – Tala ta Iara. Iphicrate. – Parle donc, as-tu perdu l’esprit, à quoi penses-tu ? Arlequin, riant. – Ah ! ah ! ah !

Monsieur Iphicrate la drôle d’aventure ; je vous plains, par ma foi, mais je ne saurais m’empêcher d’en rire. Iphicrate, à part les premiers mots. – Le coquin abuse de ma situation, j’ai mal fait de lui dire où nous sommes. Arlequin, ta gaieté ne vient pas à propos, marchons de ce côté. – J’ai les jambes si engourdies. Iphicrate. – Avançons, je t’en prie. Arlequin. Je t’en prie, je t’en prie ; comme vous êtes civill et poli ; c’est l’air du pays qui fait cela. Iphicrate. je t’en prie comme vous êtes civill et poli ; c’est l’air du pays qui fait cela. Iphicrate. Allons, hâtons-nous, faisons seulement une demi- lieue sur la côte pour chercher notre chaloupe, que nous trouverons peut-être avec une partie de nos gens ; et en ce cas-là, nous nous rembarquerons avec eux. Arlequin, en badinant. – Badin2 comme vous tournez cela ! Il chante. L’embarquement est divin. Quand on vogue, vogue, vogue, L’embarquement est divin Quand on vogue avec Catin3. Iphicrate, retenant sa colère. Mais je ne te comprends point, mon cher Arlequin. Arlequin. – Mon cher patron, vos compliments me charment ; vous avez coutume de m’en faire à coups de gourdin qui ne valent pas ceux-là, et le gourdin est dans la chaloupe.

Iphicrate. – Eh ! ne sais-tu pas que je t’aime ? Arlequin. – Oui, mais les marques de votre amitié tombent toujours sur mes épaules, et cela est mal placé. Ainsi tenez, pour ce qui est de nos gens, que le ciel les bénisse ; s’ils sont morts, en voilà pour longtemps ; s’ils sont en vie, cela se passera, et je m’en goberge4. Iphicrate, un peu ému. – Mais j’ai besoin d’eux, moi. Arlequin, indifféremment. – Oh ! cela se peut bien, chacun a ses affaires ; que je ne vous dérange pas Iphicrate. – Esclave insolent ! Arlequin, riant. – Ah ! ah ! vous parlez la langue dAthènes, mauvais jargon que je n’entends5 plus. Iphicrate. Méconnais-tu ton maître, et n’es-tu plus mon esclave ? Arlequin, se reculant d’un air sérieux. – Je l’ai été, je le confesse ? ta honte ; mais v 3 esclave ? ta honte ; mais va, je te le pardonne : les hommes ne valent rien. Dans le pays d’Athènes j’étais ton esclave, tu me traitais comme un pauvre animal, et tu disais que cela était juste, parce que tu ?tais le plus fort : eh bien, Iphicrate, tu vas trouver ici plus fort que toi ; on va te faire esclave à ton tour ; on te dira aussi que cela est juste, et nous verrons ce que tu penseras de cette justice-là, tu m’en diras ton sentiment, je t’attends là.

Quand tu auras souffert, tu seras plus raisonnable, tu sauras mieux ce qu’il est permis de faire souffrir aux autres. Tout en irait mieux dans le monde, si ceux qui te ressemblent recevaient la même leçon que toi. Adieu, mon ami, je vais trouver mes camarades et tes maitres. (Il s’éloigne. ) Iphicrate, au désespoir, courant après lui l’épée à la main. – Juste ciel ! eut-on être plus malheureux et plus outragé que je le suis ? Misérable, tu ne mérites pas de vivre. Arlequin. Doucement ; tes forces sont bien diminuées, car je ne tobéis plus, prends-y garde. Scène 2 Trivelin avec cinq ou six insulaires arrive conduisant une Dame et la Suivante, et ils accourent à Iphicrate qu’ils voient l’épée à la main. Trivelin. — Arrêtez, que voulez-vous faire ? Punir l’insolence de mon esclave. Iphicrate. – Trivelin. — Votre esclave ? vous vous trompez, et l’on vous apprendra à corriger vos termes. (Il prend l’épée d’Iphicrate et la donne à Arlequin. ) Prenez cette épée, mon c PAGF s 3