oeil de marquise
Le roman du Québec moderne C’est à travers l’œil de Marquise que Monique LaRue nous fait partager sa vision de la société. Entre Intimité et universalité, un roman dense, riche, réussi. Au Québec comme ailleurs, il y a des mots tabous : le mot racisme, par exemple. Dans son plus récent roman, Monique LaRue ose aborder de front cette délicate question – et ses corollaires : la cohabitation entre les cultures, les rapports complexes entre indépendance, défense de l’identité, et immigration.
Elle le fait avec ses armes – l’art romanesque – et e positionne, comme son héroïne, Marquise, en observatrice plus qu’en partisane. frileuse sur la questi l’indépendance du Q affronter cette questi animal historique. po I or 2 Sni* to re été un peu ux référendums sur faut absolument «L’homme est un l’ignorance des erreurs que ses ancêtres ont mises dans ses bagages? » Cette question, Marquise l’adresse à une petite fille, symbole d’un avenir que la romancière a choisi de voir avec optimisme. ?Nous oublions souvent quelle chance nous avons de vivre au Québec, ? Montréal en particulier qui est la dernière VIIIe du monde encore uverte aux autres. » C’est d’ailleurs le premier «roman montréalais» de Monique LaRue, sorte d’hommage à la métropole qui lui a, dit-elle, beaucoup apporté. «La diversité, les rencontres qu’on peut faire ? Mont Swipe to vlew next page Montréal sont d’une richesse que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. ? Ce décor urbain, bilingue, coloré, culturel, multiethnique est troué par des allers-retours ou des souvenirs du Mexique, du Japon, des Laurentides et du Bas-du-fleuve. Déprime post-référendaire, déclaration de Jacques Parizeau ur d’argent et le vote ethnique», reconstitution de la Bataille des Plaines d’Abraham, commission Bouchard-Taylor sur les accomodements raisonnables, code de conduite d’HérouxviIle, tout nous rappelle l’histoire récente d’une province tiraillée entre son désir d’ouverture et ses atavismes «de souche».
Si l’histoire est omniprésente au fil des 384 pages de ce passlonnant récit, elle sert surtout à révéler les passions, les amours, les amitiés, les folies et les bontés d’une dizaine de personnages – dont les deux frères ennemis de Marquise – parfaitement bien dessinés, crédibles. Car si Monique LaRue affirme ne jamais reproduire strictement le récit de sa vie et de celle de ses proches, elle dit aussi ne rien inventer. ?Je traîne des carnets avec moi, partout, tout le temps; je note tout. » Six ans d’observation à travers l’œil de Monique, des mois de tricotage subtil de la matière littéraire, une rigueur exemplaire, beaucoup de sensibilité et pas une poussière de poudre aux yeux, cela donne un roman vrai. Le roman vrai du Québec moderne. L’œil de Marquise, Monique LaRue, Boréal, 384 pages, triCk senécal, Alire, 576 pages, 32,955