Nouvelle

essay A

Ballade pittoresque Voilà, j’y étais. pour la première fois, j’avais pris le risque. Tout ce qui était autour de moi me rebutait. Les poignées de portières non-fonctionnelles, les sièges déchirés et durs comme de la pierre, l’odeur de gasoil. Les taxis sont donc comme ça au p g Maroc ? À peine installée dan l’enfer. e chauffeur m’avait que je vivais déj? ballade à 200 km,’ h. Il invectivait les autres automobilistes usant de mots pour le moins qu’on puisse dire, étonnants…

Et bien sûr, il n’avait pas oublié de me raconter tout ce qui se passait dans sa vie. Trois mois auparavant, sa sœUr Fatna avait trompé son mari, qui voulait divorcer mais ils avaient deux enfants de trois et cinq ans et il fallait une mère pour s’en occupe . J’écoutais le chauffeur distraitement quand il freina brusquement. Cinq personnes s’engouffrèrent dans le taxi ; l’une avec une poule, l’autre un bébé dans les bras entrain de hurler, les trois autres avaient l’air fatigué, le regard absent. e odeur nauséabonde m’agressa les narines. Elle provenait de l’homme assis à ma droite. Je me retenais pour ne pas vomir. mal à respirer. J’essayai d’ouvrir la Vitre quand je découvris qu’il n’y avait pas de poignée. un des passagers à mes côtés qui s’était certainement rendu compte de mon étonnement, me dit dans un français approximatif : « dimonde le chifor » J’en déduisis que je devais la demander au chauffeur. « puis-je avoir la poignée s’il-vous-plait ? dis-je alors. – Avic plisir ! ?? dit-il avec un accent marocain bien prononcé en me la tendant. J’abaissai complètement la vitre. Enfin de l’air frais ! Je crus que j’allais mourir. Je gardais le visage le plus proche de la fenêtre pour avoir le plus d’air possible. Quelques instants plus tard, le taxi s’arrêta « c’voUs fra 200 dhs lalla ! » Bien qu’estomaquée par le prix, je payai cet escroc pour en finir au plus vite. Je sortis du taxi exaspérée et des bleus au postérieur. « Tout ça à cause de ma satanée voiture » pensais-je alors. Lamia, Kahlaoui Sara Bouafi 2