Livre Blanc 2
Livre blanc Pour une nouvelle gouvernance du secteur de la santé Marrakech 1, 2 et 3 Juillet 2013 Sommaire Pourquoi faut-il une nouvelle réforme du système . . … 24 de santé au Maroc ? 4 Le Maroc Change Des besoins nouveau Un système de soins à ce nouveau conte or85 Sni* to View La nouvelle donne : la Constitution de 2011 15 Quelles perspectives pour cette nouvelle réforme du système de santé ? AXE 1 – Agir sur les déterminants de la santé, promouvoir ce qui peut l’améliorer et protéger les populations contre ce qui menace leur santé . 1 Chantier 1. Développer les « fonctions essentielles e santé publique» — 21 Chantier 2. Mettre la santé au cœur des politiques publiques : des évaluations dimpact-santé pour dialoguer avec les autres secteurs Chantier 3. L’action locale sur les déterminants de la santé utilisateurs Chantier 6. Réduire la part des paiements directs pour les soins, étendre la couverture des mécanismes de solldarité Axe 3. Moderniser la gouvernance de la santé Chantier 7.
Mettre en place les structures et les capacités que la modernisation de la gouvernance impose et contractualiser la complémentarité public-privé . 46 Chantier 8. Un système d’information intelligent . 0 Chantier 9. un atout qui est aussi un défi • les professionnels de santé et la réforme 53 57 Annexe : La Déclaration d’Adélaïde sur l’intégration de la santé dans toutes les polltiques 2éme Conférence Nationale sur la Santé 2013 Le système «national» de santé marocan a été mis en place en 1959.
La première conférence nationale sur la santé organisée en Avril 1959 sous la présidence de feu S. M. Mohamed V a énoncé les principes qui ont orienté le Système National de Sa PAGF 85 (1994). La création, dans cette nouvelle organisation, de nouvelles directions centrales pour les hôpitaux. es médicaments et la réglementation ainsi qu’une structure sur reconomie de la santé, reflétait une préoccupation plus claire d’une part pour la production de soins curatifs, particulièrement au niveau des hôpitaux et d’autre part pour la maitrise du financement de la santé.
Ces préoccupations étaient à la base de l’enclenchement dune nouvelle dynamique de développement du système de santé marocain qui a permis l’engagement des chantiers de la réforme de la Couverture Médicale de Base et la réforme des hôpitaux. Cinq plans de développement ont opérationnalisé ces principes, avec omme grande priorité l’organisation de l’offre de soins et la lutte contre les grandes endémies.
C’est ainsi que le Maroc a fondé ses premières facultés de médecine et ses écoles de formation professionnelle, et que les premières stratégies de couverture sanitaire (les groupes sanitaires mobiles ; les SPU/SPR, les SIAAP), ont été formulées, tandis que la charte communale de 1959 responsabilisait les collectivités locales sur les frais de soins des populations avant que cela ne change dans la charte de 1976 qui limitait la responsabilit PAGF OF as l’extension des soins de santé e base et du développement des programmes sanitaires.
Mais dès le Livre Blanc de la Santé L’héritage est aujourd’hui contrasté. D’une part les indicateurs montrent, un succès dans la maîtrise de la fécondité, une extension notable du soins comme droit fondamental, est la traduction politique de la nécessité de la modernisation du secteur santé dans un environnement en mutation. réseau de services et un recul des mortalités infantile et juvénile; mais en même temps ils témoignent de disparités grandissantes entre milieux et régions, d’une grande insuffisance en matière de qualité de soins et ‘un retard inquiétant en matière de ressources humaines.
Cela confirme l’utilité des efforts investis dans le domaine de la santé et le succès de certains programmes, mais cela questionne par la même occasion l’adéquation du modèle de système de santé mis en place au lendemain de l’indépendance quant à sa capacité ? répondre aux défis d’aujourd’hui et de l’avenir. Le Maroc a changé, il faut que son secteur santé s’adapte. La Constitution de 2011 d voie de la couverture universelle en santé. Le Brésil et la Thailande ont massivement investi dans les soins primaires – les soins e proximité, toujours dans un cadre de progression vers la couverture universelle.
Le Maroc a profondément changé ces dernières années. Ces changements transforment radicalement le paysage dans lequel opère le secteur de la santé. es appels à la réforme dérivent de changements profonds dans le profil des besoins en santé et dans celui des attentes vis-àvis du système de santé, ainsi que des insuffisances manifestes du modèle du système en place. Ces changements impliquent que la façon d’organiser le secteur, pour effectif qu’il alt pu être dans une phase précédente, n’est plus appropriée our les défis d’aujourd’hui et des années à venir.
La Constitution de 2011, qui inscrit le droit d’accès aux Les arrangements institutionnels des systèmes de santé varient d’un pays à l’autre. Il y a des différences importantes en termes de mode de financement, décentralisation, disponibilité des ressources, couverture, etc. Ils font po s OF as santé primaires. Les débats sont récurrents sur la privatisation, la qualité des soins, le coût et l’accès aux médicaments et aux technologies, les soins donnés aux personnes vulnérables et de façon générale, sur la viabilité économique u secteur santé.
Un deuxième volet de la réforme traite de l’organisation des soins de santé : tout ce qui touche à l’organisation des soins ambulatoires, des hôpitaux, des seraices spécialisés. Les éléments communs à ces réformes, p. ex. aux Etats Unis, en Thaïlande ou au Brésil, est l’importance donnée aux soins primaires – les soins de proximité – et à la couverture universelle. Point commun à ces deux volets, indispensable pour avancer significativement, il faut inculquer une direction. Pour cela il faut que l’Etat opère d’une façon différente que dans le passé : ni laissez-faire, ni vouloir out-faire.
Ces deux volets de réforme doivent donc reposer sur un troisième volet : un changement profond de la façon de gouverner le secteur de la santé. Si les dysfonctionnements qui poussent à réformer se ressemblent c’est également le cas pou PAGF 6 5 déterminants sociaux de la santé et de la manière dont on peut s’organiser pour protéger la santé, et empêcher la maladie. Ce volet de la réforme dépasse les frontières du système de soins : il concerne l’alimentation, l’environnement, les conditions de vie, l’habitat. Les taux de mortalité des enfants ont connu une importante réduction.
Entre 1979 et 1997, la mortalité infantile passée de 91 % o à 37 % o, maintenant de 28. 8%a. La mortalité juvénile est passée de 52 à 10 ; elle 6 est maintenant de 1. 7%0. L’indice de mortalité maternelle est passé de 359 à la fin des années 1970, à 227 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes à la fin des années 90. Il est maintenant à environ 112. L’espérance de vie à la naissance est passée de 47 ans en 1962 à 74,8 ans en 2012, ce qui correspond à un gain de plus de 28 ans en 50 ans – mais avec une difference d’espérance de vie de 5 à 6 ans entre l’urbain et le rural.
La écondité a connu la même tendance. Le taux brut de natalité est passé de 31. 4%D en 1987 à 18. 8 en 2010 • l’indice synthétique de féc PAGF 7 OF as l’attention il y a 20 ans, on compte désormais entre 30. 000 et 54. 000 nouveaux cas de cancers par an. Le vieillissement de la population joue un grand rôle dans l’émergence des maladies chroniques. Les 2,2 millions de personnes âgées de 60 ans et plus représentaient de la population totale en 2007. On estime leur nombre à environ 3 millions ? l’heure actuelle, et on estime qu’il y en aura 4 millions en 2020 ( 11,1%) de la population totale.
Les décès par maladies non transmissibles représentent actuellement 75% de tous les cas des décès ; ils ne sont suivis que de loin par les décès par maladies transmissibles, maternelles, périnatals et nutritionnelles qui représentent et les accidents et traumatismes qui représentent La tuberculose (26000 à 30000 nouveaux cas par an) continue ? poser un problème de santé publique, tout comme les IST/SIDA, les méningites, les leishmanioses avec des foyers épidémiques de la forme cutanée, les infections respiratoires aigués, les toxi-infections alimentaires collectives ou les hépatites virales
Pourtant, depuis quelques années déjà le Maroc est passé d’un schéma classique où les maladies infectieuses étaient prédominantes ? une situation où ce type d PAGF E 5 Santé 2013 sociale et les habitudes de vie qui en découlent; la prospérité du pays. Ces facteurs affectent les mécanismes biologiques, psychiques et comportementaux par lesquels chaque individu s’adapte permanence au cours du temps ? son environnement.
Les systèmes de soins contribuent à prévenir ou corriger les problèmes de santé des individus – autrement dit tout ce qui perturbe leurs capacités fonctionnelles mais Faction pour améliorer la santé nécessite également une réponse en aval, une réponse par rapport à ce qui détermine la santé dans la société(l) . Cela confronte le Maroc à un double fardeau de morbidité : les maladies aiguës en grande partie transmissibles, et les maladies chroniques, en grande partie non transmissibles.
Les chaix stratégiques à faire doivent donc exprimer à la fois le souci d’achever la transition épidémiologique par la consolidation des acquis en matière de prévention et de lutte contre les maladies transmissibles et le souci de faire face à l’émergence d’une nouvelle tructure morbide dominé PAGF 5 Constitution du Royaume qui promet la concertation entre les pouvoirs publics et les différents acteurs soclaux(2) dans l’élaboration, Ces attentes concernent également le milieu dans lequel les populations vivent.
Leur santé dépend en large mesure de facteurs autres que les soins de santé : la qualité de l’environnement, la stratification 1- L’importance des déterminants sociaux de la santé est largement reconnue au Maroc. Des programmes multisectoriels ont été initiés pour lutter contre le VIH, la tuberculose ou la santé maternelle et infantile. Des actions au plan local, pour analyser les causes des inégalités en santé (programme Urban Heart) ou sensibiliser et mobiliser les communautés locales ont été pilotées.
La constitution d’une Commission nationale des déterminants de la santé, qui associerait l’ensemble des départements ministériels et les acteurs clés, est à l’étude. 2- les citoyens, les associations œuvrant pour les droits humains, la santé et le développement, les académiciens, les chercheurs, les experts, les Ordres professionnels et les syndicats des professionnels de santé des secteurs public et privé 8 la mise en œuvre et l’éval paGF 10