Sujet examen blanc

essay A

Le moyen le plus puissant et le plus répandu qu’ait de nos jours le monde des choses inférieures pour menacer ‘homme de la rue dans sa possession de soi-même, la presse, le fait donc vivre dans un univers de fictions. Plus encore qu’au cours des siècles passés, l’imposture est son élément. Qu’on ne juge pas que j’ai donné ici une part trop grande à la presse. N’importe quelle insanité sociale, entre autres la guerre, la faire accepter est l’affaire d’une campagne de presse de six semaines. Notre condition, notre vie, les vies de ceux qui nous sont chers, sont à la merci des directeurs de journaux, et des journalistes.

L’actualité entre en nous d’une autre manière, par ‘information orale. Je demandais un jour à M. Demeurée[l] : « Combien y a-t- il d’hommes, dans toute la France, qui connaissent la r si e toi vie nées a e Sujet examen blanc 2011 premier boy couchée empâta 22, 2011 | 3 pages swaps toi vie nées page réalité de la situation ? Deux mille ? » AI me répondit : « Pas même. » Supposons néanmoins que notre information nous vienne par un de ces « moins de deux mille L’informateur voit la réalité, ou plutôt ne voit que son apparence : première perte de réalité, par rapport à nous.

Il a sur elle une opinion, qui après tout n’est qu’une opinion : seconde perte de réalité. Nous prenons cette opinion, que nous arrangeons à notre manière, et qui au surplus, en cet état, n’est encore qu’une opinion : troisième et quatrième pertes de réalité. Si l’on veut bien admettre que la plupart des informations que nous recueillons dans le monde ne nous viennent pas de première, mais de seconde et troisième main, et qu’en cours de route elles se soient vidées chaque relais d’un peu de vérité, on appréciera ce qu’il este de la précieuse substance dans l’opinion qu’au bout du compte nous faisons nôtre.

Encore ai-]e négligé l’hypothèse ou l’homme informé nous aurait fait quelque conte par discrétion. Sans parler de l’hypothèse où l’homme « informé » ne le serait pas. Reconnaissons-le : nous vivons parmi des fantômes. Nous parlons, nous agissons, nous nous échauffons à propos de choses dont nous ne savons rien. Nous recevons sur nous et nous mêlons à nos rendements les ombres portées par des objets qui nous sont Invisibles, dont nous n’avons aucune idée.