Les femmes américaines durant la première moitié
Cet examen me permettra d’établir si cette idée reçue concernant a liberté des femmes est bien fondée, ou si elle est plus nuancer. l)Le foyer americain, clé de voute de la société où la femme à sa place naturelle communauté qui permet aux individus de se constituer. Pendant longtemps, la répartition des rôles au sein du noyau familial a peu évolué. C’est au père qu’incombe la responsabilité de gagner l’argent du ménage. Il est le bread winner, tandis que la mère, figure centrale de la famille, s’occupe de la maison et de l’éducation des enfants. Avant le mariage, les relations entre hommes et femmes sont certes plus libre dans la société américaine.
Ceci s’explique par l’éducation mixte qui fait que jeunes gens et jeunes filles ont l’habitude de se rencontrer depuis leur plus jeune âge. Les mariages sont rarement arrangés, contrairement à ce qu’il se passe encore en Europe. Les Français qui se rendent aux Etats Unis sont aussi surpris par la facilité avec laquelle les Américains divorcent. C’est cependant oublier que cette pratique touche surtout les citadins issus des classes les plus favorisées. Le divorce n’est d’ailleurs pas si facile que cela à obtenir et les divorcés sont rarement bien vus dans la société. Les évolutions au sein du foyer américain se font lentement, et ne sont vraiment visible qu’à partir de 1960.
Le modèle dominant reste principalement celui du père soutien de famille, de la mère au foyer, et d’enfants de moins de 18 ans, tous vivants sous le même toit. On constate l’apparition de quelques familles monoparentales, mais elles sont encore rares. En 1950, on relève seulement 4% de mères non mariées. Les naissances hors mariage sont extrêmement mal vues. L’idéologie américaine voit avant tout la femme comme la mère républicaine. Elle doit tenir sa maison et éduquer dans le respect des va Il a mère républicaine. Elle doit tenir sa maison et éduquer dans le respect des valeurs américaines les citoyens de demain. Dans les années 1950, ce foyer traditionnel représente un repère pour la société, notamment dans le contexte de la guerre froide.
Dans un article de PAtIantlc Monthly intitulé « Women aren’t Men » Agnès Meyer affirme que la seule vocation de la femme est la maternité. Néanmoins la lente insertion des femmes dans le monde du travail ainsi que le mouvement féministe vont petit à petit modifier ce modèle traditionnel du foyer où la femme trouvait par essence sa place naturelle et déterminée. Il) Le monde du travail, un univers typiquement masculin peu peu investi par les femmes A Pépoque coloniale et jusqu’à la fin du 19ème siècle, si la femme a une activité, elle est généralement non monétaire : elle travaille sur l’exploitation agricole familiale ou assiste son mari artisan.
A la fin du 19ème siècle, un nombre croissant de femmes intègrent le marché de l’emploi en dehors du cadre familial. Plus que le travail féminin, c’est la diversité des emplois ouverts aux femmes américaines qui ont tendance à étonner les Européens. Ces dernières sont nombreuses dans les bureaux des administrations et entreprises. Dès les années 1890 par exemple, la compagnie Metropolitan Life emploie plus de femmes que d’hommes, et compte en 1 914, 490 employés, dont 70 hommes et 420 femmes. Ces employées de bureaux, surnommées « miss Remington », sont le plus souvent filles de contremaître ou d’artisan, lui-même né aux Etats-Unis, de parents américains.
Elles considèrent leur emploi comme un moyen d lui-même né aux Etats-Unis, de parents américains. Elles considèrent leur emploi comme un moyen d’obtenir une relative indépendance vis-à-vis de leur famille. La sténographe type de la grande entreprise ne gagne pas assez ‘argent pour vivre de manière tout à fait indépendante, mais contribue de manière significative au budget familial. Les familles des classes moyennes inférieures qui ne voulaient pas que leurs filles travaillent dans des usines, considéraient plus favorable le travail de bureau. On trouve aussi des femmes avocats ou médecins. Elizabeth Blackwell, par exemple, entre au Geneva Medical College en 1847 tandis qu’en 1850 est créé le premier Female Medical College.
En 1900, déjà 5000 Américaines ont un diplôme universitaire. Leurs conditions de travail sont cependant moins avantageuses que celles des hommes, leurs salaires plus bas. Elles occupent des emplois généralement les moins qualifiés : domestiques, ouvrières ou employés de grand magasin. Les lois leur interdisent le travail de nuit ou les travaux pénibles, bloquant ainsi leur accès à des emplois mieux rémunérés. Cela ne signifie par pour autant qu’elles ne peuvent pas espérer être promues. Dans la compagnie d’assurance Metropolitan Life, les simples employées à 9 dollars par mois en 1915 pouvaient être promues à un poste de sténographe rémunéré deux dollars de plus.
Et de fait, dans certaines limites, la compagnie encourageait son personnel féminin à développer ses capacités, otamment en proposant des cours de dactylographie. Il n’en demeure pas moins que les hommes bénéficiaient d’une bien meilleure formation, engendrant ai 4 OF Il demeure pas moins que les hommes bénéficiaient d’une bien meilleure formation, engendrant ainsi un système à deux vitesses au sein de la société. Les hommes pouvaient envisager une carrière ; quant aux femmes, pourtant majoritaires dans les bureaux, elles n’étalent que des femmes, et on estimait encore que leur vocation naturelle était le mariage et la procréation.
C’est pourquoi le travail des femmes, bien qu’étant de plus n plus courant ne remet pas en question l’organisation traditionnelle de la famille. Si des femmes célibataires travaillent en 1900, le taux d’emploi n’est que de 5% pour les femmes mariées. Cela s’explique par le fait que les femmes américaines abandonnent généralement leur emploi lorsqu’elles se marient. C’est particulièrement vrai chez les immigrantes qui travaillent en usine. Certaines sociétés, comme Ford, obligeaient même leurs employées à partir après leur mariage. Certaines femmes essayaient tout de même de déjouer le système ; Besse Smith, par exemple, engagée en 1 912, et renvoyée en 191 8 lorsqu’on découvert qu’elle avait conservé son nom de jeune fille alors qu’elle était mariée.
Quand l’entreprise soupçonnait qu’une femme s’était mariée, une enquête était ordonnée. Ce fut le cas avec Florence Cunningham, soumise à l’enquête en 1923. Celles qui refusaient de se soumettre aux enquêtes de routine étaient considérées comme suspectes, et renvoyées sur le champ. Ce qui arriva à Melle Chadwick, engagée en 1914 chez Ford, et renvoyée lorsqu’elle insista sur la préservation de sa vie privée. On accuse ici le regard traditionnel porté sur les femmes. Les codes vestimentaires et privee. Les codes vestimentaires et les comportements étaient également stricts. Le travail des femmes était surveillé, et elles étaient mises soigneusement à l’écart des hommes.
A Metropolitan par exemple, des départements entiers étaient majoritairement féminins ou masculins. Dans certains bureaux régnaient même une séparation totale des sexes. Dans les départements où hommes et femmes étaient mêlés, ces dernières étaient habituellement confinées dans des tâches bien précises qui ne demandaient ni compétence d’expert, ni utilisation de technologie de pointe. Savoir taper à la machine constituait tout le bagage technique des emmes de Metropolitan. D’autres moyens permettaient de renforcer encore la ségrégation : hommes et femmes entraient dans l’immeuble par des portes séparées, suivaient des chemins différents, empruntaient des escaliers et des ascenseurs différents.
A l’heure du déjeuner, différentes salles à manger accueillaient les employés féminins et masculins, et alors que les hommes avaient l’autorisation de flâner en ville, les femmes devaient au contraire rester dans l’immeuble. Elles pouvaient seulement déambuler par petits groupes sur le toit. Toutes ces mesures n’interdisaient néanmoins pas le contact et a compagnie ne pouvait pas totalement empêcher hommes et femmes de s’entremêler dans certaines circonstances. Le bureau constituait dans ces cas là un lieu de convivialité sûr et réglé dans lequel les jeunes gens déployaient des pratiques sociales valorisables à l’extérieur. es deux guerres mondiales favorisent le développeme pratiques sociales valorisables à l’extérieur.
Les deux guerres mondiales favorisent le développement du travail féminin par la nécessité de remplacer les hommes partis au front, qui oblige les entreprises à recruter massivement des femmes, même dans le secteur de l’industrie lourde qui leur était raditionnellement fermé. En 1945, nombre de femmes perdent leur emploi. Mais leur participation à l’effort de guerre contribue néanmoins à lever le tabou qui pesait sur le travail féminin, et notamment sur celui des femmes mariées. Le retour des femmes au foyer dans les années 1950 n’est que temporaire, mais il ne concerne pas toutes les américaines. En effet, avec les Trente Glorieuses, et la prospérité retrouvée, les offres d’emploi se multiplient, surtout dans le tertiaire.
La féminisation du travail représente la principale évolution du statut des femmes, dans la première moitié du 20ème siècle. Les avancées sont inégales, lentes, mais bien présentent et montrent une claire évolution des mentalités, tant du côté des femmes que des hommes. Les bouleversements rencontrés par le début du 20ème siècle vont largement contribuer à cette évolution. Parce qu’elles travaillent, les femmes deviennent de plus en plus entreprenantes, et indépendantes, et vont commencer revendiquer leur statut social. Revendications donc sociales qui se répercutent dans le domaine politique. Ill)Féminisme et droit de vote, revendication pour une liberté nécessairement aux changements d’une époque tourmentée
Si les Européennes s’étonnent de la liberté qu’ont les femmes américaines, nombre de ces dernières ne se satisfon s’étonnent de la liberté qu’ont les femmes américaines, nombre de ces dernières ne se satisfont pas de leur sort. En effet, si la mère républicaine est glorifiée, elle n’est pas pour autant considérée comme une citoyenne. Les pères fondateurs ont défini les droits des Américains sans faire mention des Américaines. L’un d’entre eux, John Adams, affirme que « leur délicatesse les rend incapables de la pratiques et de la connaissance des grandes affaires de l’existence ». Pour comprendre révolution du statut de la femme, et comment naissent ses revendications, il faut remonter un peu, vers les origines du mouvement féministe.
Au lendemain de la guerre d’indépendance, fidéal de la mère républicaine s’impose : il faut favoriser l’instruction des filles afin que, devenue mères, elles puissent former les citoyens de demain. Caccès à une éducation de meilleure qualité permet alors certaines femmes de prendre conscience qu’elles existent en temps que groupe. Dans le contexte réformateur du Grand Réveil religieux des années 1820, des organisations de femmes se créent dans tout le ays. L’American Female Moral Reform Society, par exemple, lutte contre la prostitution et la consommation d’alcool, et la Female Anti-slavery Society combat l’esclavage. Certaines femmes vont même jusqu’à revendiquer l’égalité des droits avec les hommes, notamment en matière de citoyenneté.
C’est ainsi qu’une convention se réunit à Senecca Falls en 1848 pour proclamer une déclaration des droits de la femme qu reprend les termes de la Déclaration d’Indépendance de 1776, en y ajoutant une mention sur l’égalité des hommes et des fem Déclaration d’Indépendance de 1776, en y ajoutant une mention ur l’égalité des hommes et des femmes. Quelques Etats de l’Est, comme celui de New York en 1848 votent des lois qui garantissent aux femmes mariées le droit de disposer des biens acquis avant leur mariage ou qu’elles reçoivent par la suite. Mais cela signifie que partout ailleurs, ce sont les maris qui gèrent les biens de leur épouse.
Les femmes veuves propriétaires sont autorisées à voter dans certaines villes, mais leur situation au regard du droit de vote est exceptionnelle. En effet, ce droit est refusé aux femmes au niveau fédéral jusqu’en 1920. En fait, la situation des Américaines varie selon leur lieu de résidence. Si les élections fédérales leur demeurent longtemps interdites, elles peuvent participer aux scrutins dans certains Etats. e Wyoming est le premier à légaliser le vote des femmes en 1869, les derniers sont le Montana et le Nevada en 1914. Si les femmes ont pu obtenir plus facilement dans fouest que dans rest la reconnaissance de leurs droits civiques, c’est qu’elles tirent leur liberté de leurs conditions particulières de vie.
Elles font valoir qu’elles travaillent dans des conditions aussi pénibles que les hommes, et qu’à ce titre, elles méritent des droits égaux. Elles se mobilisent pour que des référendums soient organisés fin de modifier les lois électorales. Dans le reste du pays, une telle évolution a lieu plus tardivement. En 1917, l’Arkansas ouvre la voie pour le Sud, et l’Etat de New York pour l’Est. En 1916, pour la première fois de l’histoire américaine, une femme est elue au Congrès. Le mouve la première fois de l’histoire américaine, une femme est élue au Congrès. Le mouvement s’essouffle vers les années 1 950, avec la revalorisation du modèle familial traditionnel.