le rapport de stage de RMA watanya
La critique sociale dans l’IIe des Esclaves Le contexte politique À l’époque où Marivaux écrivait ses pièces le pouvoir absolutiste était contesté en France où une révolte opposant les paysans et les seigneurs avait lieu. Il y eut aussi l’affaire Law : ce banquier anglais, sous Louis XIV essaya d’instaurer le billet de banque. Il transforma la somme de la richesse de la France en billets. Seulement, la richesse du pays reposait sur un homme qui faisait circuler plus d’argent que la France n’en possédait, ce qui impliqua la faillite…
Cette expérience a marqué les mentalités. Dans L’ile des Esclaves, des maîtres eviennent valets et sous la Régence qui s OF (cf. : Fragonard, peint de – Le contexte social pièce se déroule erche des plaisirs Les nobles ont souvent beaucoup de domestiques alors que les bourgeois ont généralement une servante unique qui dort près de sa maîtresse, de ce fait, il y a une familiarité entre elles, la plupart du temps.
Le contexte culturel Des philosophes comme Voltaire ou Montesquieu contestent la religion et la monarchie absolue et de Marivaux à Beaumarchais, la satire individuelle s’élargit à des dimensions de satire sociale. Des salons sont créés et c’est à travers eux que sont diffusées les dées nouvelles. Les valets ne sont pas admis à la Comédie française, même en payant leur place. STATUT SOCIAL. Dans cette pièce de Marivaux, il y a une critique du statut social.
En effet, on sait que le pouvoir des nobles n’est pas acquis par le travail et le mérite mais il est transmis de façon héréditaire. Cela implique donc que le maître, en l’occurrence le noble donne des ordres parce qu’il en est ainsi depuis sa naissance et le valet obéit comme il le fait depuis toujours. Dans L’Île des Esclaves, Iphicrate est un noble. II a une épée, privilège de la noblesse, et s’en sert eaucoup pour se faire respecter d’Arlequin qui, lui, n’a que la parole pour se défendre.
D’ailleurs, Iphicrate ne veut-il pas dire en grec » celui qui domine par la force » ? Entre ce maître et son valet s’est installée une relation violente aussi bien physique que morale qu’Arlequin n’hésite pas ? dénoncer dès la scène I par exemple lorsqu’il dit » les marques de votre amitié tombent toujours sur mes épaules ou encore lorsqu’il avoue que les compliments d’Iphicrate » ont coutume d’être faits à coup de gourdin » ; or, celui-ci étant dans la chaloupe, le maître ne peut faire taire Finsolence de son valet. f Scène IX) Cette violence, symbole de puissance, se retrouve aussi chez Euphrosine et Cléanthis. Cléanth•s signifie en grec » fleur glorieuse Son nom était déj? apparu dans L’Amphitryon de Molière où il désignait une servante effrontée refusant la soumission. Entre elle et sa maîtresse, la violence n’est pas physique mais morale. Les exemples les plus frappants sont les scènes III et IV dans lesquelles Cl 20F 13 mais morale. Les exemples les plus frappants sont les scènes Ill et IV dans lesquelles Cléanthis énumère les défauts de sa maîtresse de façon très agressive.
Ces défauts n’apparaissent amais lorsqu’elle est en public car les maitres portent un ‘ masque » ; ils cachent leur vrai visage pour plaire à leur entourage et seuls les valets, qui les côtoient tous les jours, connaissent leur vraie nature. Les valets critiquent, à travers les scènes des portraits, le fait que les maitres s’affublent de masques. Mais, comme au théâtre, comme chacun le sait, il y a des spectateurs, cette critique s’adresse au public.
Les valets n’étant pas admis à la Comédie française, Arlequin et Cléanthis deviennent leur porte-parole, les porte-parole d’une classe sociale obligée de subir tour à tour iolences physiques et morales. Ces violences conduisent même à la dépersonnalisation des valets : ils n’ont même plus de noms et répondent seulement aux surnoms » hé » pour Arlequin et » Sotte, Ridicule, Bête, Butorde, Imbécile » pour Cléanthis (cf Scène Ill) Mais, il y a dans L Ile des Esclaves, une autre critique : la critique des mœurs féminines de l’époque de Marivaux. Il.
CRITIQUE DES MŒURS FÉMININES. Marivaux est issu de la petite noblesse de province. II a préféré fréquenter les bancs de l’Université de droit plutôt que ceux des salons mondains. En effet, il ne supportait pas les masques errière lesquels se dissimulait la société de l’époque en particulier les femmes ; ceci se ressent beaucoup dans son écriture, que ce soi 30F 13 société de l’époque en particulier les femmes ; ceci se ressent beaucoup dans son écriture, que ce soit dans L’île des Esclaves, dans Le Jeu de l’Amour et du hasard ou encore dans Les Fausses Confidences.
Dans la scène Ill, Trivelin dit à Cléanthls et Euphrosine qu’elles sont d' » un sexe naturellement faible » et que de ce fait, elles ont dû » céder plus facilement qu’un homme aux exemples de hauteur, de mépris et de dureté Ceci indique que Marivaux a e l’antipathie envers les femmes qu’il trouve superficielles et facilement influençables. Euphrosine, dont le nom signifie en grec » pleine de gaieté » est l’incarnation même de la femme de l’époque de Marivaux : elle est » vaine, minaudière et coquette du moins c’est ainsi que la décrit Cléanthis dans la scène 3.
Euphrosine subit en première chacune des épreuves imposées par Trivelin, Arlequin et Cléanthis : dans les scènes Ill et IV, elle est la première à entendre son portrait peint par Cléanthis à la suite duquel elle se doit d’admettre ses défauts. Ensuite, vient le tour d’Iphicrate. Puis dans la scène VIII, elle est courtisée par Arlequin ce qui est, pour elle, une véritable humiliation . il n’est pas noble, c’est un valet.
Iphicrate ne sera mis au courant des visées de Cléanthis que dans la scène IX. Trivelin, et donc Marivaux, impose les épreuves à Euphrosine puis à Iphicrate mais, avec lui, elles paraissent moins difficiles ? surmonter (Cléanthis est plus agressive qu’Arlequin dans la scène des portraits) (cf scène Ill, p. 61) Cléanthis n 4 3 plus agressive qu’Arlequin dans la scène des portraits) (cf scène Ill, p. 61) Cléanthis n’a pas toutes les manies d’Euphrosine : elle n’est pas oble.
Or, lors du changement de statut imposé par Trivelin, elle se plait dans le rôle de maitresse et lorsqu’elle demande à Arlequin de la séduire dans la scène VI, on voit bien qu’elle n’a pas envie de jouer. Elle veut profiter au maximum de sa nouvelle condition sociale alors qu’Arlequin ne peut jouer son rôle correctement. Lui, ne peut remplacer son maître et je pense qu’il ne le souhaite pas mais Cléanthis a toujours été jalouse du train de vie mené par Euphrosine et maintenant que ce train de vie peut être le sien, elle en jouit au maximum sans se soucier de son ancienne m aîtresse.
Dans cette pièce, on a donc la figure de femmes coquettes, superficielles et maniérées d’une part et d’autre part, la figure d’une femme revancharde, jalouse et malveillante. Dans ce livre de Marivaux, celui-ci a voulu faire passer un message critiquant la société de son époque. Entre autres se dresse une critique du statut social visant à dénoncer les privilèges des nobles et l’inégalité des conditions. Arlequin et Iphicrate, pourtant nés dans la même maison et s’aimant sincèrement, sont séparés par leur différence sociale.
Dans le domaine amoureux, c’est la même chose : lorsque Arlequin avoue son amour à Euphrosine, celle-ci est blessée dans son amour-propre : comment un valet peut-il tomber amoureux d’elle ? Le mélange de condition sociale dans un couple est inconcevable étan 3 tomber amoureux d’elle ? Le mélange de condition sociale dans un couple est inconcevable étant donné que la société de l’époque ne l’accepte pas. On privilégie donc le respect des statuts plutôt que le bonheur.
Cela nous amène donc à une autre critique présente à la fois dans Le Jeu de l’Amour et du hasard et dans L’île des Esclaves : celle des mœurs féminines de l’époque guidées par la coquetterie, la anité, la malveillance et la jalousie. CONCLUSION. Mais ces critiques, bien qu’adressées au public, ne sont pas là pour remettre en cause un système : Marivaux ne rêve pas d’une société sans différences sociales et sans classes sociales. Il constate simplement les agissements d’une société basée sur l’amour-propre et le paraître où les valets ont plus de dignité que les maitres.
Si la hiérarchie sociale lui semble nécessaire, elle n’en est pas moins arbitraire et absurde et Marivaux essaie de la reformuler dans un nouvel esprit centré sur le respect de l’individu et non sur le respect des convenances. Les fonctions du comique (les formes du comique ont été vues) A-Distractive Tous ces comiques (situation, gestes, mots) ont une signification. Ils ont pour fonction principale de divertir les spectateurs mais aussi d’apporter, implicitement, une morale à rhistoire. Les comiques incarnent la commedia dell’arte (le théâtre de foire d’origine italienne.
Marivaux a été inspiré par le comportement et la personnalité des acteurs italiens). Arlequin incarne ce théâtre avec sa bouteille (comique de gestes), 6 3 personnalité des acteurs italiens). Arlequin incarne ce théâtre vec sa bouteille (comique de gestes), le retournement de fonctions maître/valet (comique de situation), les chansons (comique de mots). Les comiques ne sont présents que dans certaines tirades de la pièce et c’est ainsi que les spectateurs passent du rire au sérieux. 3.
Morale Si Marivaux, par L’Île des esclaves, a pour but de faire une pièce distractive, il a aussi un autre but. On voit bien que cette pièce n’est pas un simple divertissement car les bouffonneries d’Arlequin et l’obstination de Cléanthis à décrire les défauts de sa maîtresse, la réalité à peine exagérée en fait, car, comme d’autres, Marivaux avait fait de la célèbre phrase du poète latin Horace (né en 65 av J. -C. ) : » castigat ridendo mores » (la comédie corrige les mœurs en faisant rire) sa devise.
Il voulait ainsi à la fois divertir et éduquer. C’est pourquoi, il en va de même dans cette pièce où Marivaux ne veut pas abolir l’esclavage (loin de lui cette idée saugrenue ! ) mais, par l’inversion des rôles dans L’Île des esclaves où il aurait pu créer des personnages vengeurs, nous fait comprendre par les valets généreux que les relations entre maîtres et valets peuvent être améliorées, en en faisant ainsi sa principale fonction morale, ais par les dires et actes des personnages, nous distrait aussi.
Molière aussi, dans sa comédie Dom Juan, par exemple, nous fait comprendre par les bouffonneries, les propos ridicules de Sganarelle, que la superstition est condamnable bouffonneries, les propos ridicules de Sganarelle, que la superstition est condamnable mais, même si le sérieux et grave Dom Juan relevait plutôt de la tragédie, son valet par ses dires ou ses actes enlève toujours le caractère dramatique de la pièce, et nous rappelle sans cesse que le libertinage est mal aussi. Marivaux, donc, nous distrait et nous éduque à la fois en ritiquant la méthode des échanges entre maîtres et valets.
Le tragique présent dans la pièce. Lorsque Arlequin a pour objectif de se moquer de son patron (scène 6), il le dénonce ; pareil pour Cléanthis. Ces personnages ont alors une fonction cathartique. Mais la catharsis ne se trouve pas normalement dans une tragédie ? Ceci prouve que du tragique est présent dans l’œuvre. L’intervention d’Euphrosine en position d’esclave dans le dialogue avec Arlequin à ce moment maître, qui tente de la séduire et de l’obliger à l’aimer, relève de la tragédie. Ce passage se situe scène 8 EUPHROSINE Ne persécute point une infortunée, parce que tu peux la persécuter impunément.
Vois l’extrémité où je suis réduite ; et si tu n’as point d’égard au rang que je tenais dans le monde, ? ma naissance, à mon éducation, du moins que mes disgrâces, que mon esclavage, que ma douleur t’attendrissent. Tu peux ici m’outrager autant que tu le voudras, je suis sans asile et sans défense, je n’ai que mon désespoir pour tout secours, j’ai besoin de la compassion de tout le monde, de la tienne même, Arlequin ; voilà l’état où je suis ; ne le trouves-tu pas assez m B3 onde, de la tienne même, Arlequin ; voilà l’état où je suis ; ne le trouves-tu pas assez misérable ?
Tu es devenu libre et heureux, cela doit-il te rendre méchant ? Je n’ai pas la force de t’en dire davantage : je ne t’ai jamais fait de mal ; n’ajoute rien à celui que je souffre. Elle sort. ARLEQUIN, abattu, les bras abaissés, et comme immobile. J’ai perdu la parole. On volt bien que Euphroslne suscite la pitié dans ce passage en utilisant le champ lexical dune victime : « persécute « infortunée « réduite « esclavage « douleur « sans asile et sans défense « désespoir « secours « misérable « souffre
Apparemment, l’effet produit est sans attente : Arlequin se sent coupable et prononce ces mots « j’ai perdu la parole Ses gestes aussi traduisent la pitié qu’a suscitée Euphrosine « abattu, les bras abaissés, et comme immobile Arlequin retombe dans sa situation de valet. Ce passage correspond à une tragédie. On retrouve du tragique dans la tirade de Cléanthis page 87. Arlequin s’est réconcilié avec Iphicrate et est redevenu valet et demande à Cléanthis de faire la même chose avec Euphrosine. Cléanthis, outragée, dénonce les maîtres par son monologue.
Elle utilise le langage théâtral qui a deux destinataires : les personnages et le public. Ceci est une PARABASE (acteur qui s’avance au-devant de la scène, enlève son masque et s’adresse au public). Nous sommes vraiment aux limites du comique. La tragédie est aussi présente dans d’autres pièces qui relatent les couples maîtr du comique. les couples maître et valet comme Dom Juan qui meurt, puni de tous ses pêchés. Du tragique dans une pièce comique permet de faire réfléchir les spectateurs qui s’identifient aux personnages à qui il arrive des malheurs. Le tragique a alors une fonction morale.
Conclusion Nous vous avons donc montré dans cet exposé qu’au premier abord L’ile des esclaves apparaît comique grâce à des situations, à des gestes ou bien encore à des mots spécifiques qui ont une fonction divertissante, mais surtout morale et politique. Malgré ce comique, cette pièce est aussi un peu tragique car elle suscite la pitié du lecteur ou du spectateur. C’est un moyen pour Marivaux et Beaumarchais de critiquer la société de son époque sans pour autant être un révolutionnaire. Nous pouvons par ailleurs dire que la pièce de Marivaux est une inversion et non pas une subversion.
Cest à dire que Marivaux n’essaie pas de créer quelque chose de mieux. En quoi la pièce est-elle plus moraliste que politique : Tout d’ abord, même si Marivaux ne recrée pas un monde dans sa pièce, il a le mérite de poser des questions (égalité des classes). L île des esclaves est à rapprocher d’une autre pièce de Marivaux : La Colonie. Dans cette pièce, des naufragés restent dans une ile pour y créer une société meilleure qui sera gouvernée par des femmes. L île des Esclaves pose le problème de la lutte des classes, La Colonie celui de la guerre des sexes. En conclusion, pou 0 3