le monopole

essay A

Chapitre 5. Le monopole Présentation. 5. 1. Une entreprise est dite en situation de monopole lorsqu’elle est l’unique offreur sur le marché d’un bien, si le nombre de demandeurs sur le marché est grand et s’il n’existe pas de substitut proche pour ce bien. Une position de monopole sur un marché peut provenir de trois causes. Une entreprise innovante peut développer un bien nouveau ou un procédé de fabrication moins coûteux pour un bien existant. Tant qu’elle n’est pas imitée par d’autres entrepri sur le marché. Cette position peut ê p:• Une entreprise peut exemple dans or 16 sition de monopole ôt d’un brevet. légal, comme par le domaine du rail (monopole naturel) ou du tabac (financement des dépenses de l’Etat). Une entreprise peut créer une situation de monopole en adoptant des pratiques visant à limiter rentrée sur le marché. Par exemple, l’entreprise apportera une grande quantité de biens sur le marché, afin de maintenir les prix bas. Si le marché n’est pas contestable, c’est-à-dire si rentrée ou la sortie du marché nécessite des coûts importants (de publicité, par exemple), cette pratique dissuadera l’entrée de nouveaux offreurs. . 2. Comportement du monopole. 5. . 1 . Hypothèses et définitions. Considérons une entreprise en situation de mono monopole sur le marché du bien 1. La demande sur le marché est donnée par P (x). Le monopole est caractérisé par son coût de production C (y). Etant l’unique offreur sur le marché, les décisions du monopole auront un effet non négligeables sur l’équilibre du marché. On dit qu’il a un pouvoir de marché. Par hypothèse, on admet que le monopole sait qu’il a ce pouvoir et qu’il en tient compte pour évaluer ses décisions. Cette hypothèse est prise en ompte dans la définition suivante.

On définit la recette totale du monopole, notée RT , comme la fonction qui associe à toute quantité y de bien 1 offerte par le monopole, sa recette à l’équilibre du marché. Céquilibre sur le marché signifie que la demande x et l’offre y s’égalisent à un niveau q donné ; il s’écrit donc x = y = q. Si le monopole offre y = q unités, à l’équilibre du marché, les consommateurs demandent x = q unités et le prix d’équilibre s’établit au niveau p = p (q). Il s’ensuit que, lorsque le monopole offre y = q unités, sa recette totale est RT = P (q) q.

Sur la figure ci-dessous, considérons la conséquence d’une hausse de l’offre y de l’entreprise de ql à q2 unités. Pour la quantité offerte y = ql à l’équilibre du marché, le prix d’équilibre est pl = p (qq ) et la recette de l’entreprise est RTI = pl ql . Si l’entreprise offre 2, le marché s’équilibre au prix 02 p s’équilibre au prix p2 P (q2 ) et la recette du monopole est désormais égale à RT2 – p pl p(x) B o On constate que la variation des recettes du monopole est la résultante de deux effets de sens contraires.

En augmentant son offre, la recette diminue sur les l premières unités, du fait de la baisse du prix, d’un montant égal à (pl -p2 ) ql (Cf. la surface A). Elle augmente par contre du fait de l’accroissement des ventes, d’un montant égal à p2 (q2 — ql ) (Cf. la surface B). On appelle recette marglnale du monopole, notée Rm, la variatlon de sa recette totale suite à l’accroissement d’une unité infiniment petite de la quantité vendue. Sur la figure ci-dessus su osant que la différence q2 -ql est infiniment PAGF par dP/P dWx Si la fonction de demande est décroissante, l’élasticité-prix de la demande est négative. r exemple, si ep (1) = -2%, une augmentation de l’offre de l%? partir de la quantité 1 produit une baisse du prix du bien de 2 L’élasticité-prix de la demande donne lieu à une autre expression de la recette marginale . po (q) q Rrn= P (q) 1 + = P (q) (1 + ep (q)) Parfois, on utilisera aussi la notion de recette moyenne, RM RT / q 5. 2. 2. Equilibre du monopole. A l’équilibre du marché, le profit du monopole s’écrit IT = p (q) q — par définition, un équilibre du monopole est une offre y = q O qui maximise cette expression du profit.

Pour mieux expliciter cett 6 peut écrire le problème = poqoqo coqo=o pooqoq0+2Poqo-cooqogo. La première condition s’écrit de façon plus intéressante : Rm = Cm A l’équilibre, l’offre du monopole égalise sa recette marginale et son coût marginal. Cette propriété a une interprétation évidente. La recette marginale mesure l’accroissement des recettes du monopole sur la dernière unité offerte. Le coût marginal est le coût de production de la dernière unité produite.

Si les conditions du second ordre sont satisfaites (la recette marginale est non croissante et le coût marginal est non décroissant), il vient que le monopole devrait produire jusqu’au oint où la dernière unité produite rapporte autant qu’elle coûte. La figure ci-dessous illustre la détermination de l’équilibre du monopole. Sur la partie haute de cette figure, sont tracés la fonction de demande inverse sur le marché P (x), la recette marginale Rm et le coût marginal de production Cm = CO (y), supposé ici constant.

Sur la partie basse de cette figure, sont tracés la recette totale RT et le coût total CT = C (y). PAGF s 6 recette totale est maximale au point où la recette marginale s’annule. Elle est croissante avant, décroissante après. Ceci s’explique directement si l’on e souvient que Rm est la dérivée de RT . D’autre part, la recette totale est nulle lorsque le prix du bien s’annule : P (x) = RM = O. Graphiquement, on détermine directement l’équilibre du monopole au point d’intersection entre les courbes de recette marginale Rm et de coût marginal Cm.

L’abscisse q O de ce point détermine l’offre du monopole. (La condition du second ordre est bien vérifiée ici, car la recette marginale est décroissante et le coût marginal est constant. ) Son profit maximum est égal à l’aire de la surface délimitée par les ordonnées po et Cm, entre les abscisses O et q Sur la partie supérieure de la figure, le profit se lit directement, pour toute offre y = q, en faisant la différence entre RT et CT . On sait qu’il est maximum i cc au point d’abscisse q O . On note que la parallèle à CT passant par qo,RTqo est tangente à la courbe RT .

Ceci n’est pas fortuit puisque cela revient à dire que Rm = Cm, qui la condition pour que le profit du monopole soit maximum à l’équilibre du marché. 4 Exercice 5. 1 . Soit la fonction de demande inverse P (x) – — bx et le coût marginale et la recette moyenne du monopole. Calculer le coût marginal et le oût moyen. Faire la représentation graphlque ci-dessus. Déterminer l’équllibre du monopole graphiquement et analytiquement. 5. 3. Monopole et optimum social. Sur un marché concurrentiel, un équilibre du marché décentralise un état optimal de l’économie.

Ceci n’est plus vrai sur un marché monopolistique. Pour mettre en évidence ce résultat, considérons la figure ci- dessous, reprenant une partie de la figure précédente. p(x) = RM po Rm q* 7 6 monopole à offrir une quantité plus importante du bien. En effet, si le monopole augmente son offre d’une unité (infiniment etite) à partir de la quantité q O , futilité des consommateurs, mesurée en unités de numéraire, augmente de P q O et le coût de production du monopole augmente de Cm- Comme P q i C > Cm, le surplus social, égale à la différence entre les deux, augmente de P q O— Cm > O.

Le surplus social est maximum pour la quantité q et l’état optimal de l’économie se situe au point E * . Par comparaison, on peut mettre en évidence les conséquences du comportement du monopole. Dans l’état optimal E* , le surplus social est égal à l’aire A + B + C. Dans l’état EO , le ationne le marché et le surplus social est seulement égal à l’aire partie A représente le surplus des consommateurs. La partie B correspond au profit du monopole. Le profit du monopole est comptabilisé dans le surplus social, du fait qu’après distribution des profits, il se traduit par l’augmentation des revenus en numéraire de certains consommateurs. ) La parte C s’appelle la charge morte du monopole Enfin, on peut comparer cette situation avec celle qui apparaitrait sur un marché concurrentiel. Pou Ons qu’un grand nombre PAGF 16 leur technologie soit représentée par Cm. On sait que la courbe d’offre de chaque entreprise coïncide avec sa courbe de coût marginal, dans sa partie non décroissante. our le cas présent, il s’ensuit que la courbe d’offre du marché se confond avec Cnn. Sur un tel marché concurrentiel, le prix s’établirait à l’équilibre au niveau p Cm et la quantité offerte au niveau q * . Autrement dit, Péquilibre du marché décentraliserait l’état Le surplus des consommateurs serait alors égal à A + optimal E • profit des entreprises serait nul. 5. 4 Monopole discriminant. Sous certaines conditions, un monopole peut tenter de ‘approprier une part plus grande encore du surplus des consommateurs, en pratiquant une politique de prix différenciés.

En pratique, ceci prendra la forme de rabais en fonction de la quantité demandée ou d’abonnements. Ce type de politique de tarification est possible à deux conditions. D’une part, il faut que l’entreprise soit capable de différencier les consommateurs, soit par des critères objectifs (d’âge, de revenu, etc. ), soit au moyen de contrats, la segmentation du marché résultant alors de la souscription volontaire, par chaque consommateur, du contrat le plus avantageux pour lui. D’autre part, il faut que l’entreprise puisse restreindre au maximum les reventes entre consommateurs. . 4. 1 . La discrimination parfaite. On suppose ici que le mo PAGF ç 6 e une information pa On suppose ici que le monopole possède une information parfaite sur les préférences des consommateurs. pour illustrer cette situation, supposons qu’il existe dans l’économie I consommateurs, chacun désirant une unité du bien produit par le monopole et disposé à payer au maximum vi (1) pour cette unité. (Formellement, la fonction d’utilité d’un consommateur i s’écrit U i (xil , xi2 ) = xi2 si xil < 1, = i (1) + xi2 slnon. Pour simplifier la présentation, on supposera que les consommateurs i sont rangés dans l'ordre décroissant de leur disposition à payer vi (1) et que la demande {Ci, vi (1)) ; i = 1, , N } peut être approximée par une fonction continue P (x), x représentant le nombre de consommateurs servis (Cette hypothèse nécessite en fait rexistence d'un continuum de consommateur i e [O, IJ. ) On peut alors utiliser la même figure que précédemment. 6 Sous ces hypothèses, la situation étudiée peut être représentée par la figure ci-dessous.