le lac

essay A

Commentaire littéraire l. L’obsession du temps Le thème principal de ce poème est la fuite du temps, thème traditionnel de la poésie, déjà privilégié par les éplcuriens de l’Antiquité et par les poètes de la Pléiade comme Ronsard. Ici, le temps est représenté par la métaphore de l’eau qui est filée tout au long du poème. Champ lexical du temps avec des divisions temporelles : « la nuit », « le jour », « l’aurore », « le soir », « les heures », « l’année », « moments », « l’éternité » et présence d’adjectifs significatifs : « l’heure fugitive », « nuit éternelle ». On o l’océan des âges » (21 du temps qui coule. xemple, miment ain Les enjambements n or 5 to View temps du temps métaphore filée s vers 14 et 38 par fin de strophe semblent précipiter le poeme et rendent ainsi sensible pour le lecteur le temps qui passe trop vite. On remarque également les expressions « heure fugitive », « rapides délices » ou la phrase « le temps m’échappe et fuit » qui évoquent l’écoulement impitoyable du temps. L’antithèse « ce temps qui les donna, ce temps qui les efface » suggère quant à elle la fugacité des moments de bonheur, qui disparaissent aussl page ite qu’ils ont éclos. En ce sens, le poème porte la plainte de toute la nature humaine.

L’usage de la première personne du pluriel permet ainsi au lecteur de se reconnaître dans le cri de douleur poussé par le poète. Tout le poème semble ainsi évoquer la fuite du temps. L’allégorie temps-oiseau prend ici une importance particulière. « O temps suspends ton vol », est un impératif adressé au temps comme à un oiseau pour suspendre son vol et se reposer. Au vers 37 où l’adjectif « jaloux » renforce la personnification. Les participes passés, la voix passive (strophe 1) soulignent a passivité et l’impuissance de l’homme face au temps : il est soumis au mouvement du temps.

L’opposition des temps verbaux (passé / présent) : le passé évoque le souvenir, l’expérience vécue (strophes 3 et 4). ‘imparfait insiste sur la durée des actions et le passé simple sur le caractère bref et inattendu des moments vécus. Dans ce poème, le présent sert à l’observation générale (présent gnomique : vers 7, 13) et à la réflexion. À partir du vers 20, présence d’apostrophes et de l’impératif présent. À partir du vers 29, les prières sont remarquables, ainsi que le subjonctif présent dans les trois ernières strophes (au début des vers).

Il y a correspondance entre les temps : le présent fait naître le souvenir. Les interro- négatives des vers 41 e correspondance entre les temps : le présent fait naître le souvenir. Les interro-négatives des vers 41 et 44 soulignent la douleur du poète. Cette réflexion insiste sur l’impossibilité de l’homme à fixer le temps. Cette dernière est signalée par les invocations au temps : il est capricieux (vers 21-22, 30-31 , 37, 41 il est celui qui donne et qui reprend, il a un caractère inlassable, éternel (vers 36). Le pythme est vif : notamment dans les deux premières strophes, il y a absence de points et très peu de coupes.

Les enjambements (vers 3, 4, 7, 8) rallongent les vers. La fragilité de l’homme est mise en valeur et donne une tonalité élégiatique et lyrique au poème. Lamartine réfléchit dans ce texte sur sa condltion d’homme, sur sa faiblesse face à la fuite du temps. Il s’agit d’un appel adressé à la nature qui est seule capable daider l’homme dans sa lutte contre le temps. Il. Le pouvoir de la nature Le titre du poème évoque un lieu aimé qui a été le refuge du oète et de sa compagne : seule la nature peut conserver une trace intacte du bonheur.

La nature est très présente dans l’ensemble du poème. Nous la retrouvons sous la forme de l’élément liquide avec l’image du lac mais également à travers l’évocation du « vent » vers 11 ou du « Zéphyr » vers 57 qui représente l’air ou des « roches profondes du « vent » vers 11 ou du « Zéphyr » vers 57 qui représente l’air ou des « roches profondes » qui représente la terre. Les « rochers », « grottes », « rocs » permettent quant à elle une image minérale de la nature, là où les « sapins », « coteaux’ , « forêts’ et le « roseau » ressent une image végétale.

Cette communication imagée du poète avec les éléments de la nature n’est en fait qu’une manière d’utiliser la fonction expressive du langage, puisque le poète n’a en réalité pour but que d’exprimer ses sentiments. La nature en général et le lac en particulier sont le cadre du bonheur passé (vers 6 : « des flats chéris », 16 : « flots harmonieux ») et la métaphore du navigateur Vers 3, 4, 35) renforce le sentiment d’impuissance : l’homme est un marin qui navigue sur l’océan des âges et voudrait jeter l’ancre pour arrêter le temps.

Le poète apostrophe (« ô » vocatif invocation) tous les éléments de la nature pour qu’ils témoignent du passé, des sentiments du poète le réseau lexical de la nature (vers 5, 9, 11, 18, 49, 54-55, etc. ). L’apostrophe « Ô Lac caractérisée par Husage de la majuscule donne au lac une dimension personnelle, renforcée par le nom « flanc » et par le verbe « mugir » des vers IO et 9. Le vers 64 (« Ils ont aimé ») est la concentration de tout ce qui a été dit dans le poème. Ce vers est la chute et l’apogée du poème . PAGF la concentration de tout ce qui a été dit dans le poème.

Ce vers est la chute et l’apogée du poème : le poète constate le pouvoir des sentiments. Le passé composé signale la conséquence sur le présent : le fait d’avoir aimé l’emporte sur toutes les constatations négatives et amères ; le poète termine sur une note optimiste. Correspondance entre le paysage et les sentiments du poète. Conclusion Le Lac est une réflexion sur le temps en rapport avec un amour qui semble à jamais fini. Lamartine constate avec amertume que le passé heureux est perdu à jamais, que le temps en a effacé la trace et qu’il ne peut être restitué.

La nature qui a été le témoin vivant de la présence du poète a pu garder la trace de ce moment et le restituer au poète. Cest le paysage qui conserve le souvenir, et non l’écriture et qui peut dire « ils ont aimé ». Le titre du poème s’explique : comme le lac retient les eaux fluides et fugitives, le poème retient le temps et fixe pour l’éternité un moment de bonheur inoubliable. Lamartine montre ici que l’art est un moyen de lutter contre le temps qui passe et force est de constater qu’il réussit son projet puisque, aujourd’hui encore, nous lisons son poème et partageons avec lui son souvenir.