La violence au théatre, sujet d’invention
Invention : Vous construirez un dialogue entre un metteur en scène pour qui la violence doit être montrée sur scène et un autre pour qui, au contraire, elle doit être suggérée. Introduction Le caractère délicat de la représentation de la mort sur scène semble d’abord résider dans le fait que le théâtre se doit d’impressionner le spectateur, de le marquer, mais pas de le choquer. Cependant il est contestable que la représentation, sous prétexte de la bienséance, ne doive pas montrer ce qui susciterai le plus d’émotion ch Monsieur X, jeune m oderne, vient tout ors Sni* to View d’un personnage. ? de théatre ière mise en scène d’Andromaque, au cours de laquelle les actes de violences sont représentés sans réserve et dont la barbarie va en choquer certains, dont Monsieur Y. Monsieur Y est un metteur en scène d’éxpérience, spécialiste reconnu du théatre classique. Il vient d’assister à la pièce de Monsieur X dont il n’as pas apprécié la représentation de la violence. Les deux metteurs en scènes débattent de la reprèsentation de cette violence sur scène. MONSIEUR Y : Félicitations. Cette pièce a eu un succès fou, je vous adresser, vous avez quelques minutes devant vous ?
MONSIEUR X : Biensûr, c’est à propos de quoi ? MONSIEUR Y : De la manière dont vous avez représenté la violence. Je rejette la violence physique sur scène. Je sais que la violence est un mécanisme efficace pour démontrer concrètement les conflits entre les personnages, cependant, la violence physique, quand elle est réellement faite au corps de l’acteur, est anti-théatrale parce qu’elle brise l’illusion théatrale en détournant l’attention du spectateur essentiellement vers la écurité de l’acteur et non du personnage.
MONSIEUR X : Je ne suis pas d’accord, je pense q’on peut considérer que la représentation de la violence de cette mort, élément clé du dénouement de l’histoire, ne peut se faire que sur scène. Finalement, la mort dans les représentations théâtrales ? travers les siècles a suscité de nombreuses controverses, mais avec l’évolution du genre certains manquements à la règle de bienséance ont été tolérés. MONSIEUR Y : pourquoi ? Rappelons que, chez les Grecs, la violence était racontée.
Les auteurs comptaient sur la force ‘évocation des mots pour créer les effets de terreur chez les spectateurs. Ce procédé, particulièrement efficace, est encore utilisé aujourd’hui. Inutile de choquer le spectateur quand on peut lui faire parvenir de manière intense cette violence par les mots. Dite-moi pourquoi en faire autant ? MONSIEUR X : Autant ? On nous dit sans cesse qu’une image vaut mille mots, qu’el faire autant ? mille mots, qu’elle montre forcément la vérité, qu’il n’y a donc rien à ajouter.
Et c’est ce qui résume le théatre, je m’appuie sur cette base fondamentale dans chacunes de mes représentations. MONSIEUR Y : Méfiance ! Ainsi le théâtre pourrait se contenter de montrer la violence existante et il aurait atteint son but ? Non je ne crois pas. ce dont nous avons le plus besoin, il me semble, pour déchiffrer le monde dans lequel nous vivons, c’est justement des mots ! Car les images, si elles montrent, ne font pas nécessairement comprendre. Et ces images doivent être « interprétées », ? proprement parler : mises en scène. MONSIEUR X : Comment ça ? Je ne vous suis plus.
MONSIEUR Y : C’est normal, tout ça est paradoxal, quand on ontre tout, on montre trop et le spectateur ne voit plus rien, c’est-à-dire qu’il ne voit que le trop. Et le trop bloque la vue. En fait, le trop fat obstacle à la compréhension. D’une certaine manière, l’image empêche alors d’imaginer. MONSIEUR X : Écoutez, ce débat n’as pas lieu d’être. Le théatre est avant tout un art. L’art c’est l’expression par des créations personnelles et humaines d’un idéal esthétique. Pourquoi fixez des règles ? MONSIEUR Y, confus : Art… théatre… fixer… règles..? Il part perplexe en répétant ses mots.