La religieuse folle Diderot

essay A

ntroduction : amorce sur une remarque biographique : la sœur Angélique de Diderot est morte folle à l’âge de 28 ans au couvent des Ursulines à Langres. Des points communs entre le personnage de Suzanne dans La Religieuse et Angélique. En tout cas on comprend que se mêlent les thèmes de la religion et de la folie sous la plume de Diderot, philosophe des Lumières. La Religieuse : dates, mystification littéraire etc..

Extrait à étudier est un épisode à part, comme une sorte de parenthèse indépendante dans l’ensemble de l’ouvrage, qui constitue une unité. Sorte de bref tableau autour du motif de la eligieuse furieuse. Mais un tableau qui propose des motifs qui sont repris dans l’ens Problématiques poss Dans quelle mesu a la S. wp page sous le regard de Suz livrer à une critique d ligieuse furieuse pour Diderot de se crisie ? En quoi ce texte est-il à la fois romanesque et argumentatif ?

En quoi cet extrait présente-t-il le type de la religieuse folle ? Le tableau vivant de la « religieuse folle » : description de la scène sous le regard de Suzanne . 1. Description de la religieuse folle placée sous le signe du désordre rien n’est contrôlé (les « il » impersonnels du début, cf fiche sur es pronoms), fatalité, jeu sur le sens « d’infortunée Dans Swige to vie' » next page Dans le texte, « infortunée » est synonyme de malheureuse. Diderot ne reprend pas ici le sens de hasard.

En effet, la suite du texte nous apprend que ce n’est pas par fortune mais au contraire à cause des homme et de la société que la religieuse est devenue folle. La folie est moins due au hasard de la roue de la Fortune qu’aux hommes qui ont forcé une jeune-femme à entrer dans les ordres. L’ « infortunée » apparaît clairement comme un double de Suzanne. Portrait, description physique de la religieuse. Phrases en parataxe, juxtaposition par des points virgule.

Accumulation de détails qui montrent la folie du personnage. Picturalité de la scène, décrite comme un tableau (cf remarque sur le vocabulaire et sur « échevelé »). Allitération en [ch], [f], [v1 et Dans le texte, « échevelée » désigne la religieuse folle. Suzanne brosse un portrait de la religieuse en folle grâce à des attributs physiques. Picturalité de la scène, effet de tableau (Diderot aimait les tableaux et écrivait sur les salons de peinture, cf cours d’intro avec Van Loa).

Les phonèmes [ch], f] et [v] se disséminent d’ailleurs dans les phrases qui suivent, comme pur mimer le désordre avec « échevelé chaînes de fer », « s’arrachait les cheveux « chargeait », « cherchait une fenêtre Plusieurs sens sont convoqués pour mieux donner au lecteur l’illusion du vrai : la vue avec échevelé », le toucher suggéré avec « chaines de fer » ou « s’arrachait les cheveux 2 « échevelé », le toucher suggéré avec « chaines de fer » ou « s’arrachait les cheveux l’ouië avec « elle hurlait » .

Le goût n’est pas présent mais on a deux références à la bouche avec ? hurlait » et « imprécations Tableau visuel et sonore. les raisons données par la société font appel au désordre mental de la religieuse. Lexique de la folie, du désordre : « esprit dérangé », « visions « tête ébranlée en avait été renversée » Furie, furieuse. Travail sur le vocabulaire de l’excès : « furieuse » : le mot vient de « furie » qui désigne dans la mythologie romaine des divinités infernales au nombre de trois, qui étaient chargées d’exécuter la vengeance divine.

Par extension, une furie désigne « Fureur portée à l’extrême, déchaînement de fureur Dans le exte, le terme « furieuses » est synonyme de folie et désigne le dérèglement du corps et de l’esprit. « imprécation » : ANTIQ. Prière solennelle appelant (sur l’ennemi, le coupable) la colère des divinités infernales (spécialement des furies). Par extension, l’imprécation est un souhait de malheur adressé à quelqu’un. Le terme fait directement écho dans le texte à « furieuses » qui se situe juste avant notre extrait. 2. Théâtralisation de la scène Voir les remarques sur le pronom « je » : Suzanne est ici spectatrice. Elle est le témoin d’une scène qu’elle transmet au ecteur fictif (le marquis) et au lecteur réel (nous! ). Conformément à la forme narrative choisie, à savoir l’écritu 3 (le marquis) et au lecteur réel (nous! ). Conformément à la forme narrative choisie, à savoir l’écriture de mémoires fictifs, le récit est à la première personne. Malgré tout, Suzanne n’est pas ici actrice de la scène.

Elle est d’abord spectatrice de la scène avec l’expression « Je la vis » reprise par le polyptote « je n’ai jamais rien vu » avant d’être auditrice des discours prononcés par l’Eglise. Néanmoins, la description de la eligieuse folle est l’occasion pour Suzanne de livrer au lecteur ses pensées profondes et ses réflexions sur FÉgIise. Polyptote avec « je la vis » puis « vu description des effets que cela provoque sur la spectatrice : champ lexical de la peur « la frayeur », «manifestation physique avec « je tremblai Exagérations qui marquent une dramatisation de la scène.

Les explications sont autant de petites saynètes : « elle ne voyait plus que des démons, l’enfer et des gouffres de feu Allitérations en [f] pour désigner l’enfer. 1. 3. La religieuse folle comme double de Suzanne ? je vis mon sort dans celui de cette infortunée… il fut décidé… » : la religieuse est un double de Suzanne. L’extrait montre une progression. En effet, on observe un glissement entre « il fut décidé dans mon cœur » et « je renouvelais le serment de ne faire aucun VŒU ». Tout se passe comme si au fil du texte la décision du « cœur » de Suzanne rejoignait celle de la raison.

Suzanne est d’abord passive puis devient active. La suite 4 Suzanne rejoignait celle de la raison. Suzanne est d’abord passive puis devient active. La suite du roman prouvera en effet que Suzanne cherche activement à échapper à son statut de eligieuse. pronom possessif « ma » dans « ma religieuse folle » sorte de spectre qui vient hanter Suzanne Cest pour cela que l’Église cherche à donner de fausses excuses. Il une description qui vise à critiquer l’Église, la voix de Diderot derrière celle de Suzanne Il. 1.

Critique de l’église comme machine à rendre fou Par le truchement du personnage de Suzanne, Diderot crée un lien de causalité entre le fait d entrer dans les ordres et le fait de devenir fou. Cette relation logique se fait grâce au point de vue interne à Suzanne, voulu par le choix d’une narration à la remière personne. La vision de la religieuse folle provoque une réaction chez Suzanne : volonté de « ne faire aucun vœu Scène inaugurale dans le roman mais qui se trouvé dupliquée à plusieurs endroits du roman. Plusieurs religieuses folles.

Réflexions sur le sens du mot « inouï » : Dans l’extrait, c’est le sens d’extraordinaire qu’il faut privilégier. Mais les discours cherchent justement à montrer à Suzanne la singularité et la rareté de cette histoire : la religieuse folle doit être une exception, une chose in- ouïe dans le sens de rare, exceptionnel, unique. Au contraire, le este de l’œuvre montrera que cette religieuse folle est un type qui ne revient que trop souvent… Voir la S montrera que cette religieuse folle est un type qui ne revient que trop souvent… Voir la fin de la Supérieure Madame *** de Saint- Eutrope (p. 223-25). 11. 2.

Critique de l’hypocrlsle des discours discours rapporté de manière indirecte « on me dit… » accumulation, parataxe plusieurs fausses explications sont données : la nature (elle était déjà folle), une réaction face à un traumatisme, des visions mais aussi des lectures. Ironie de Diderot : pour certains, les romans pervertissaient les eunes femmes… et pouvaient leur tourner la tête ! « elle avait fait des lectures pernicieuses qui lui avaient gâté l’esprit Le pronom impersonnel « on » vient étymologiquement du mot « homme » et sert à désigner une personne ou tout un ensemble de personne, selon le contexte.

L’accumulation des « on » au milieu du texte vient accentuer la critique. Le « on » désigne ici de façon très générale l’ensemble des discours de l’Église, des sœurs, de la supérieure mais peut-être aussi du monde ou de la société en général. Suzanne semble alors seule face à ce « on » collectif, anipulateur et mensonger. Avec l’expression « on me dit de cette religieuse je ne sais combien de mensonges ridicules Diderot ne critique pas telle ou telle personne mais bien plutôt une tendance généralisée à l’hypocrisie.

L’emploi de ce pronom impersonnel « on » se teinte alors discrètement d’ironie : « on pressentit l’effet que cet événement pourrait faire sur mon esprit ; discrètement d’ironie : « on pressentit l’effet que cet événement pourrait faire sur mon esprit ; on crut de voir le prévenir Derrière la voix de Suzanne, le lecteur attentif entend clairement elle du philosophe des Lumières Diderot. 11*3. Généralisation de la critique : la religieuse folle apparaît comme un type un type e pronom personnel « elle » envahit le texte puisque la religieuse folle est l’objet du discours à la fois de Suzanne et de l’Eglise.

Il semble intéressant à noter que cette religieuse n’est jamais nommée. La religieuse folle apparaît dès lors davantage comme un type que comme un personnage clairement identifié et reconnaissable. On observe également une glissement intéressant puisqu’on passe du « elle » au singulier désignant clairement la religieuse olle à un « elles » avec la marque du pluriel désignant alors l’ensemble des religieuses folles : « qu’elle ne voyait plus que des démons, l’enfer, des gouffres de feu ; qu’elles étaient bien malheureuses ».

Or ce changement de pronom n’est absolument pas motivé, sinon par le fait que Diderot généralise une fois encore son propos. Ce changement de pronom participe lui aussi de la transformation de la religieuse folle en un type. Conclusion . ouverture : d’autres religieuses folles comme une autre anonyme p. 143-144 et ensuite la mère supérieure de Saint-Eutrope p. 223-225.