Habiter son corps

essay B

HABITER EN CORPS En cette période d’effervescence sportive, les demandes de tatouages au nom des Diables Rouges affluent dans les salons spécialisés. Ce phénomène nous amène à nous pencher sur l’existence de dérives plus ou moins pathologiques dans la façon d’habiter son corps. Je vous propose d’aborder la question en me concentrant sur le Sni* to View problème des mo sur celui de l’automu selon le LAROUSSE, désagréable, ressenti plus précisément, ne sensation pénible, rps » mals aussl « une souffrance morale ».

D’ailleurs, en psychiatrie, c’est ce euxième aspect qui est étudié. Je pense que toutes les formes d’automutilation en induisent forcément. En effet, dégradations cutanées, brûlures, abrasions, cognements, réouverture de plaies, arrachages de cheveux, … malmènent inévitablement celui qui ne peut pourtant s’empêcher de les multiplier. Si certaines de ces atteintes restent plus ou moins inoffensives (les griffures), elles peuvent parfois aller jusqu’à l’extrême violence par la mise en péril de la vie. C’est le cas de l’anorexie. roubles mentaux, la dépression, le manque mais aussi la quête e perfection les expliquent amplement. Je comprends par là, même si ma Vlsion paraitra simpliste aux spécialistes, qu’une fragilité soit innée, soit induite par un traumatisme, est toujours à l’origine de ces comportements morbides. A une époque pas si lointaine, l’Eglise aurait proposé comme solution la confession, présentée comme une « cure d’âme » et il faut lui concéder que le fait d’épingler les causes de souffrances permet de les soulager.

Mais la confession n’est plus un sacrement très en vogue . par ailleurs, même si ces pratiques ont eu tendance à disparaitre vec Vatican Il, certains croyants recourent encore à la « prière charismatique » en cherchant toucher un intercesseur privilégié — un « saint guérisseur » (voir l’ouvrage de Jean-Luc DUBART , Les Saints Guérisseurs, Ab Editions, 2002). Ainsi pour les maladies mentales, on invoque Saint-Gilles dans nos regions. Cependant, en garçon de mon temps, je pense qu’il est plus constructif aujourd’hui de se tourner vers des groupes de soutien.

En effet, on constate bien souvent que ces êtres en souffrance sont avant tout en manque de contacts vrais voire se sentent seuls. Or, la solitude accentue ces sensations et sentiments pénibles. Ces êtres fragiles ont donc besoin, plus que n’importe qui, de quelqu’un avec qui « vider leur sac » PAG » OF d fragiles ont donc besoin, plus que n’importe qui, de quelqu’un avec qui « vider leur sac De plus, je pense que la confiance envers les autres est essentielle à une vie épanouie et peut de même mener à la confiance en soi.

Dans le cas de l’anorexie que je choisis d’aborder autant pour sa gravité que pour sa fréquence chez les filles de ma génération, il existe des ASBL dont la mission est d’informer/prévenir le public t les professionnels mais aussi de soutenir et aider les individus en souffrance par des permanences téléphoniques, des entretiens, des groupes de parole omvw. anorexie-boulimie. com).

A l’heure où vous lisez ces mots vient d’allleurs avoir lieu la journée des familles de l’AFDAS-TCA (Association française pour le développement des approches spécialisées des Troubles du Comportement Alimentaire) à laquelle participent des ASBL belges. Cest là qu’il faut chercher la « réparation En informant les familles, on leur permet d’entourer davantage et moins aladroitement leurs membres en souffrance. L’amour d’une famille est essentiel mals ne suffit pas à aider celui qui souffre au point de s’auto-détruire.

A plus large échelle, il me semble essentiel de mettre en cause les pratiques du monde de la mode: l’apologie de la taille 34, le recours à des mannequins squelettiques (déifiés par le mouvement Pro-ana), l’utilisation de Photoshop pour retouch squelettiques (déifiés par le mouvement Pro-ana), l’utilisation de Photoshop pour retoucher les couvertures des magazines dictent une loi implacable pour de nombreux jeunes ( et moins eunes aussi) de plus en plus victimes de dysmorphophobie. Les adolescentes dont le corps change, peuvent se noyer dans la souffrance pour ne pas correspondre aux images données par les modèles.

Leurs physiques se métamorphosent et cela peut devenir insupportable au point que des jeunes filles (et parfois des garçons – moins de 1 cas sur 10) cherchent à se gommer progressivement du monde auquel elles pensent ne pas correspondre. Par ailleurs, cette dictature du « physique idéal » peut expliquer aussi la réaction inverse: des jeunes choisissent ‘en prendre le contre-pied en adoptant un look excentrique qui les démarquera immanquablement: tatouages, implants dermiques, scarifications, streching (agrandissement progressive du trou d’un piercing), perlages,… eviennent autant de moyens d’exister face à une dictature du canon. Quand on clamera que la vie n’est pas forcément plus belle quand on est grand, mince et bronzé, nombre de ces effets disparaitront. Pour le moment, je ne vois que la marque Dove pour avoir tenté cette approche, marketing, certes mais tellement réconfortante et saine…