français 1er s
Introduction : Cette lettre est une correspondance entre deux personnages secondaires : Madame de Volanges à Madame de Rosemonde. Par conséquent le regard est plus extérieur, et on s’attend à une visée moralisatrice. ElIe fonctionne comme un épilogue : elle se situe à la fin pour raconter quel sort a été réservé à trois héros de l’histoire : la marquise, Danceny et Cécile. En quoi ce dénouement est-il moralisateur ? I Le récit de la déchéance de la Marquise de Merteuil a)La déchéance physique M. st malade, elle est atteinte de la petite vérole (1. 5), appelée aussi variole. Elle a été totalement éradiquée en 1977, grâce à l’OMS et aux vaccins. Cela vient du latin « varus » qui signifie Swp to page « pustule C’est une le visage et laisse de ace or7 pustules. Les adverb d’ir. ,’ décrite : « affreusem L’adjectif « hideux » é ure totalement c l’apparition de orreur physique iment hideuse C’est la description de l’horreur absolue. De plus, on nous dit qu’elle « a perdu un œil » (1. 6).
L’œil est caractéristique de ce qu’est le personnage une femme qui observe la société pour mieux la manipuler. Son nom fait penser à « œil » : Mert-œil. Le fait d’être défiguré est a aussi symbolique : elle cachait ses actes répréhensibles sous une. apparenterespectabilité, tout reposait sur l’apparence chez elle, l’image qu’elle donnait à voir aux autres (cf. lettre 81) : d’ailleurs Mme de Volanges le fait bien apparaitre : « la maladie l’avait retournée, à présent son âme était sur sa figure » (1. 1). b)La déchéance financière Mme de M. a perdu son procès : « dépens, dommages et intérêts, restitution des fruits, tout a été adjugé aux mineurs : en sorte que le peu de fortune qui n’était pas compromis dans ce procès st absorbé. » (1. 15). On a une accumulation de noms et une gradation dans l’expression de la déchéance financière. Cela l’a conduit même à devenir une voleuse puisqu’elle emporte ses diamants et son argenterie (1,25). On parle d’une véritable banqueroute. )La déchéance morale et social Cest peut-être ce qui est le pire pour cette femme : contrainte à l’exil en Hollande (terre symbolique du bannissement de la société). Elle est partie dans des conditions . dégradantes : « est partie seule dans la nuit et en poste » . Elle est réduite à l’état de oleuse, de pestiférée (de peste) : son départ honteux. Gradation depuis le début de la lettre pour ce qui est de cette déchéance sociale, le point culminant étant cette fulte :elle perd d’abord l’estime de ses « ennemis » : « ses plus grands ennemis sont partagés entre. iindignation PAG » rif 7 d’abord l’estime de ses « ennemis » . « ses plus grands ennemis sont partagés entre. l’indlgnatlon qu’elle mérite, et la pitié qu’elle inspire ». Le fait qu’elle puisse inspirer de la pitié à quelqu’un (d’autant plus à ses ennemis)est extrêmement dévalorisant pour uelqu’un qui avait une si haute opinion d’elle-même, un si grand orgueil. _Elle a perdu ensuite l’estime de Mme de Volanges, alors qu’elle était l’une de ses amies les plus fidèles : « vous jugez bien que je ne l’ai pas revue » (1. ) : formulation très dévalorisante (« vous jugez bien le fait de la renier ne peut être qu’une évidence, il ne pourrait en être autrement. Elle est aussi abandonnée par ses propres domestiques, ceux qui sont obligés, normalement,de lui être dévoués : « aucun d’eux n’a voulu la suivre » (1. 20). Là aussi on assiste à une inversion : M. a été ? ‘origine des rumeurs dans tout le roman, c’est elle . qui faisait et défaisait les réputations, on craignait son jugement… Et elle devient l’objet de ce type de pratique.
Elle se retrouve au centre de tous les regard mais aussi toutes les rumeurs : « on m’a dit que » , « ses gens disent » , « ce départ fait plus crier encore que tout le reste » . Elle devient même victime des médisances des autres : « le marquis qui ne perd pa Laclos laisse tout de même une ouverture dans la note qu’il propose : « nous ne pouvons faire PAGF3C,F7 propose : « nous ne pouvons faire connaitre les sinistres ?vénements qui ont comblé les malheurs ou achevé la punition de madame de Merteuil Il laisse sous-entendre que le sort du personnage est pire encore, il maintient la curiosité du lecteur.
Il-Que sont devenus Danceny et Céciles de Volanges ? a)Le sort de Cécile Cécile va définitivement entrer au couvent et vouer sa vie à la religion : « prend demain un habit postulante » (1. 30-31)— vie qui sera désormais, là aussi exempte de plaisir, en témoigne l’affliction de la mère : « cérémonie plus triste encore » (1. 37), « ce grand sacrifice que je fais » (1,39-40). )Le sort de Danceny _ Danceny lui aussi entre dans les ordres (Chevalier de Malte) • « on dit s’y fixer » (1. 36).
Mais cette fois-ci le lecteur en sait plus que Mme de V. : la connaissance de cette dernière est imparfaite : – « je n’ai d’autre motif, pour m’y croire obligée, que le silence que vous avez gardé vis-à-vis de moi » :elle ne connait pas l’état de Cécile ni la nature exacte de sa faute. – Les questions et les points de suspenslon : « il serait peut- être encore temps de le retenir Mon amie » (1. 4546) montrent également l’ignorance de Mme de V. uant au rôle du chevalier Danceny ; elle est encore persuadée que sa fille a fauté avec lui. ôle du chevalier Danceny ; elle est encore persuadée que sa fille a fauté avec lui. C’est une manière de faire participer le lecteur, il est actif jusqu’au bout : on maintient son intérêt. 0 Cela présente plusieurs avantages : _- Ça valorise le lecteur qui se trouve dans la confidence, au centre de toutes les informations, et ce même à la fin du roman. – La portée morale, la leçon, prendra aussi une dimension plus importante : Mme de Volanges est pleine de piété et ‘humilité face à ce qui lui arrive alors qu’elle ne sait pas tout. – À cause de l’ignorance de Mme de V. on n’aborde pas du tout le cas de Valmont (pourtant c’est lui qui est la cause du déshonneur de sa fille et de son propre malheur) en fin de compte ce personnage n’est _ présent qu’en creux et aucune faute ne retombe directement sur lui (de même il est fait mention de la mort de Tourvel « ma fille, et mon amie ! » (1-41), dont il est l? aussi la cause, mais à aucun moment sa responsabilité n’est mise en évidence) . On note une réelle différence de traitement entre lui et Madame de Merteuil. III-La portée moralisatrice de la fin du roman entrant en résonance avec la préface du rédacteur a)Une réflexion sur le titre 1. 3 : le titre est repris ce livre a été écrit pour mettre en garde des liaisons dangereuses. Il délivre des leçons aux libertins et aux non-libertins c mettre en garde des liaisons dangereuses. Il délivre des leçons aux libertins et aux non-libertins comme annoncés dans la préface du rédacteur : être libertin comme Merteuil est une mauvalse chose (adressé aux libertins) et faites attention aux relations de votre fille (adressé aux non-libertins). . 42-43: « Qui ne pourrait pas frémir en songeant aux malheurs que peut causer une seule liaison dangereuse! t quelles peines ne s’éviterait-on point en y réfléchissant davantage! ‘ b)Leçon à retenir Que nous apprend le personnage de Mme de M ? Lorsqu’on a un comportement immoral, on est toujours puni pour ses mauvalses actions. Elle subit l’indignation qu’elle mérite. Sa punition est pire que la mort (1. 4-5). Il s’agit du déshonneur. C’est une leçon apportée aux mères et aux filles comme le rappelait la préface du rédacteur :-il faut fuir les séducteurs- les mères oivent faire attention aux mauvaises fréquentations de leur progéniture (cf : préface du rédacteur). Portée universelle de cette fin : passage du « on » impersonnel au « on » universel (l. 44). Les nombreuses interrogations oratoires mettent en valeur la peine de l’énonciatrice. Valeur de vérité générale de cette phrase : 1. 47 : « Mals ces réflexions tardives n’arrivent jamais qu’après l’événement. : présent de vérité générale. Conclusion : Nous assistons ici à une conclusion ouverte puisque présent de vérité générale. l’auteur laisse sous-entendre que
Madame de Merteuil a connu pire que ce qui nous est raconté, probablement parce que c’est elle qui a tout orchestré, qui tenait les ficelles de cette terrible histoire où son esprit vengeur commandait toutes les actions. Valmont, par vanité, suivait, mais lui est tombé amoureux, même si cet amour reste ambigu. De plus, il a adopté un comportement noble puisqu’il s’est laissé mourir, conscient de ses fautes, contrairement à la marquise qui elle n’a jamais reconnu ses fautes et fuit comme une voleuse, lalssant aux autres une partie des conséquences de ce désastre.
Ce roman s’inscrit bien dans la crise des Lumières dans laquelle la raison dominatrice est remise en question à travers la terrible fin de la marquise qui s’en va non seulement déshonorée, mais défigurée parce qu’elle a utilisé son intelligence pour manipuler, se venger et non pour faire le bien, probablement par orgueil et par vanité. Comme dirait le proverbe arabe : « l’orgueil est une fleur qui croit dans le jardin du diable Ce roman en montre toutes les conséquences désastreuses et a pour but d’avertir les jeunes gens de ne pas se laisser pieger par ce libertlnage funeste.