fais de ta vie une oeuvre d’art

essay A

Carpe diem (quam minimum credula postero) est une locution latine extraite d’un poème de Horace que l’on traduit en français par : « Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain littéralement «et la moins crédule pour le suivant » (postero=postero diei, le jour suivant, credula étant au féminin car Horace s’adresse à une femme). Littéralement, cette phrase signifie « Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain Elle est tirée de vers latins du poète

Horace, intéressé par l’épicurisme et le stoïcisme (dans ses Odes, l, 11, 8 « À Leuconoé 23 ou 22 av. J. -C. ). Elle résume le poème qui le précède et dans lequel Horace cherche à persuader Leuconoé de profiter du moment présent et d’en tirer toutes les Swipe Lo nexL page joies, sans s’inquiéter or2 Carpe est une forme pé. carpis, carpere, carps primitive « brouter » de sa mort. rbe latin carpo, our signification ne fleur) ; puis « déchirer, censurer, trier, choisir, go ter, pro iter ».

Rendu célèbre auprès du grand public depuis l’Antiquité, l’extrait Carpe diem fait l’objet d’une mauvaise interprétation : traduit par « Profite du jour présent » (alors que les deux mots signifient « cueille le jour ») et compris comme un une incitation à Ihédonisme le plus fort, peut-être le plus aveugle, il perd tout rapport avec le texte original qui, au contraire, incite ? bien savourer le présent (sans toutefois récuser toute discipline de vie) dans l’idée que le futur est Incertain et que tout est appelé ? disparaître.

Cest donc un hédonisme d’ascèse, une recherche de plaisir ordonnée, raisonnée, qui doit éviter tout déplaisir et toute suprématie du plaisir. C’est un hédonisme a minima : c’est un épicurisme (Horace faisait partie des épicuriens de l’ère romaine). On peut rapprocher ce vers, devenu une maxime, de ces mots tirés du même poème : Spatio brevi / Spem longam reseces, soit « Ôte le long espoir à tes jours comptés » (littéralement « Retranche l’espoir durable au bref laps de temps »).

La rose, fleur rapidement fanée et qu’il faut cueillir dès sa floraison, est devenue une métaphore canonique de la brièveté de l’existence humaine dans la poésie française du xvie siècle, en particulier avec les poètes de la Pléiade. Ronsard écrit ainsi : « Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie » dans ses Sonnets pour Hélène. Le même thème sera repris au xviie siècle par les poètes anglais Robert Herrick et Andrew Marvell ainsi qu’au xxe siècle par Raymond Queneau dans son poème Si tu t’imagines.