Être écrivain.

essay B

Être écrivain. Je ne vis pas de ma plume, pourtant je suis un écrivain. Vous en doutez ? Vous en avez néanmoins la preuve devant vous, vous me lisez en ce moment. Cela n’est pas suffisant ? Vous vous trompez, comme je me trompais, il n’y a pas si longtemps. Plus souvent que je réflexions pondues p par des adolescents simplement parce qu autres. or7 Sni* to uvres ou des emmes et parfois le titre d’écrivain uns à la suite des Comme il semblerait, pour se prétendre écrivain, qu’il suffise d’écrire des historiettes, de les offrir en lecture et que c’est justement ce que je vais faire ici même, j’en conclus que je suis crivain.

Stupidement, je pensais, pour avoir de la valeur, qu’un qualificatif comme celui d’écrivain se décernait après une approbation très favorable d’un grand nombre de lecteurs-acheteurs et que se l’octroyer soi-même faisait passer pour un cabotin. Je me trompais. Depuis Internet, la reconnaissance des lecteurs et des éditeurs n’est plus une référence intrinsèque pour s’arroger ce titre, seule oserait-on mettre en doute sa parole ? Mon boulanger, dans sa minuscule boulangerie, fait rire ceux qui le connaissent, quand il affirme en société  » je suis chef ‘entreprise « , ce qui attire plus de respect que  » artisan boulanger et… ui n’est pas complètement faux, si ce n’est pas complètement vrai. Puisque je suis apte à écrire des mots qui forment des phrases et que je ne manque pas d’imagination, je m’octroie, comme les autres, ce titre. Je suis écrivain. plus un écrivaillon est jeune et plus sa certitude d’être un écrivain de valeur encore méconnue, est grande. Alors pourquoi pas moi ? Plus un barbouilleur de papier pond de textes, moins il court les éditeurs et plus il s’affirme écrivain. Alors pourquoi pas moi ? J’ai débusqué les astuces pour me faire une petite place sous ce soleil fortifiant les ego.

En tout premier, je dois choisir un site de lecture et d’écriture où le webmestre surveille attentivement qu’aucun propos ne peine un de ses clients, ainsi j’aurai l’assurance que personne n’aura l’outrecuidance de me contrarier. — Une fiche personnelle est très importante. Le réflexe naturel est de cliquer sur le nom de l’auteur d’un texte lu pour appréhender son profil. Le sexe semble insignifiant, je peux donc apparemment me présenter comme un homme ou une femme, je recevrai le même traitement. ar contre, je dois bien choisir mon âge.

Moins de vingt-cinq ans, les commentaires seront encoura eants et gentillets. De vingt-cinq ? quarante *AGF 9 rif 7 ans, les commentaires seront encourageants et gentillets. De vingt-cinq à quarante ans, ce n’est pas mal, mais souvent les anciens sont un peu condescendants, cela devient vite agaçant. Après quarante-clnq ans, si je prends soin de ne pas dépasser la soixantaine, je devrais être dans une tranche d’âge favorable pour être rapidement accepté. Mes Centres d’intérêt doivent être les plus nombreux possible dans le domaine de l’art.

Surtout ne pas lésiner. Pour le dernier bon livre, soit il me faut taper fort, de Proust à Houellebecq, sans les priser et même sans les avoir jamais lus (aucune importance ce n’est pas vérifiable), soit être plus malin et choisir une Œuvre d’un auteur du site reconnu par ses pairs (cela attire fort la sympathie). Quant à ma présentation deux possibilités. Ne rien révéler pour intriguer ou me pousser du col pour impressionner, sans en faire trop, mais suffisamment. Les deux marchent très bien. ??Je suis tenu de me faire connaître intelligemment sur le forum, onc en dire assez sur des références flatteuses invérifiables, mais immédiatement après, avec une grande modestie, avouer apprécier l’aide que l’on voudrait m’apporter. Si je me présente modestement, déclarant naïvement  » j’écris pour mon seul plaisir ‘ (ou quelles que soient les autres raisons invoquées sans me vendre), mes premiers écrits risquent d’être lus et commentés avec condescendance par ceux qui sont là depuis un certain temps. — Je poste, en premier, un petit poème pour attirer des lectu PAGF3C,F7 là depuis un certain temps. ??Je poste, en premier, un petit poème pour attirer des lectures ur mon nom. Si on n’est pas poète, faire sa place est nettement plus difficile. Il semblerait que la poésie permette l’entrée des sites par la grande porte. Qu’importe la qualité du poème, qu’il veuille exprimer une idée ou qu’il ne soit qu’un ensemble de sonorités absconses, chacun trouvera ce qu’il cherche et glosera abondamment. Arrivé à ce stade, le plus important est de commenter favorablement, à foison, le plus grand nombre de textes en prenant soin d’aller dans le sens des anciens notables du site repérés lors de ses pérégrinations.

Sans omettre de participer, ans compter son temps, aux différents forums ouverts. Participation toujours dans le sens du vent, bien entendu. Je dois oublier toute idée de la propriété individuelle, réfuter tous les partis politiques en tolérant exceptionnellement de temps ? autre ceux teintés de rose ou de rouge, et aussi ne pas hésiter à me rétracter rapidement si une opinion n’est pas reconnue comme la bienvenue dans la communauté. Sur le forum, je ne dois avoir aucun complexe. Parler de sujets que l’on ne maîtrise pas n’est absolument pas un handicap.

Je n’irai pas jusqu’à dire bien au contraire car si on affirme vec conviction ce que l’on a pioché vaguement ici ou là, il y en aura toujours quelques-uns, impressionnés, qui appuieront et qui décourageront le vrai spécialiste. Le vrai, pas  » celui qui dit qu’il l’est Si ces appuieront et qui décourageront le vrai spécialiste. Le vrai, pas ‘ celui qui dit qu’il l’est Si ces préceptes ont été suivis, aucun problème pour passer aux choses sérieuses. — Sans attendre, je poste directement une historiette en SF. La SF est le poste à cibler après la poésie.

Ce n’est pas si difficile de créer des vaisseaux, des êtres imaginaires, des bagarres ntersidérales, puisque rien de ce qui est décrit n’est vérifiable. Je devrais y arriver. Ily a bien aussi les histoires érotiques qui apportent de nombreux inconditionnels, mais ma pruderie naturelle en dessaleralt la saveur. Je place enfin de toutes petites nouvelles pour me faire connaître. Deux pages : je serai lu par le plus grand nombre, 10 pages : par les habitués. Au-dessus de ce chiffre : je n’aurai plus aucune garantie de lectures suffisante pour accéder à la notoriété.

Je me réserverai donc pour des textes plus longs quand ma crédibilité sera établie. SI cette progression a été scrupuleusement respectée, je serai intégré, adopté, loué et je pourrai enfin écrire ce que je veux. Les commentaires élogieux pleuvront, car il faut reconnaître que les écrivains sans éditeur ne sont pas chiens et rendent toujours ce qu’on leur a donné. Je pourrai alors placer un roman ou une longue nouvelle, si je le veux. Même si la lecture est fatigante sur un ordinateur, il est indispensable, chez les auteurs piliers du site, de marquer leur passage.

Ils avoueront peut-être n’avor pour le moment lu que site, de marquer leur passage. Ils avoueront peut-être n’avoir pour le moment lu que les premières pages par manque de temps. Mais, ils seront comptabilisés dans les commentaires, cela est important. Cependant, j’adopterai la solution de poster chapitre après chapitre, Ce système racoleur est très efficace. — Si une perte de notoriété semble se manifester, je profiterai malignement dans un forum, sous n’importe quel prétexte, pour donner la référence d’un de mes écrits, cela ramène du monde, donc des lectures. Je ne serai pas le premier à le faire.

Et SI, malgré une obséquiosité régulière, fun ou l’autre s’obstine ? e critiquer, je n’hésiterai pas à menacer de quitter le site pour retrouver très vite la sérénité nécessaire à toute production littéraire. Ainsi, grâce au soutien de quelques-uns,  » Ne pars pas, reviens, on t’aime, on t’admire  » qui ne tiennent aucunement à perdre un admirateur inconditionnel, je resterai me sentant entouré et admiré. Il y aurait encore une solution pour me faire apprécier, cela serait de proposer un thème et de payer la publicatlon des œuvres des auteurs dans un beau livre que chacun se fera un devoir d’acheter dès la parution.

Mais là… Je suis trop pingre et fainéant pour le faire… De plus, je dépasserais mon seuil de courtisanerie. Je pourrais aussi avoir du talent. Mais là… Il n’y a pas de raison, en lecture gratuite avec chargement gratuit en prime, sous licence libre en plus, que je ne puisse pas me glorifier rapidement d’un nom gratuit en prime, sous licence libre en plus, que je ne puisse pas me glorifier rapidement d’un nombre considérable de lecteurs, surtout si je prends soin de parsemer mes textes de quelques petites vulgarités ou grossièretés très au goût du jour.

Moi, je e sais : ces lecteurs potentiels ne payeraient pas un centime dancien franc pour me lire, mais combien de personnes bernerais-je facilement avec ces statistiques ? Ce n’est certainement pas en étant caressé et en caressant dans le sens du poil que je vais m’améliorer, mais ai-je un autre choix pour être lu ? Il me faut impérativement placer un  » pense-bête ‘ accroché sur mon ordi pour ne pas perdre le sens des réalités. Ne cède pas au coup d’encensoir. Ils ne sont pas souvent sincères. Tu n’as pas encore prouvé ta supériorité littéraire pour te permettre d’y succomber.

Ne tombe pas dans l’outrecuidance en conseillant les uns et les autres sur ce qu’ils devraient penser ou faire sur des sujets que tu ne domines pas, car il peut y avoir par malchance un spécialiste auprès de qui tu passeras pour un pauvre connard. – Dans tes interventions, n’adopte jamais une attitude condescendante pour ne pas agacer autant que l’on t’agace, lorsque tu décèles cette attitude chez les autres. – Garde assez de bon sens : forums, blogs et consorts sont des lieux virtuels qui ne reflètent pas souvent la réalité, la vérité, la slncérité.