Bosch Expos
Tryptique « le chariot de foin » Volet gauche e panneau de gauche représente l’introduction du péché dans le monde divin, avant qu’il rayonne dans la vie terrestre sur le panneau central. La composition comporte deux parties distinctes : la première occupe le tiers supérieur du panneau, et représente le ciel, alors que la seconde représente le Paradis terrestre. Dans le ciel, tout d’abord, est représentée la Chute des anges rebelles, épisode absent de la Genèse, mais qui sera par exemple to page repris par Pieter Bru 1 562 . Les anges tom n or 12 dans le ciel, et se noi plan du paysage qui
Dans leur chute, les d’une œuvre de ues des nuages * r ntée à l’arrière- rieurs du panneau. rment en animaux, essentiellement en insectes, et viennent envahir le Paradis terrestre en y apportant le mal, inconnu jusqu’alors. Les deux tiers inférieurs du panneau représentent donc le Péché originel dans le Paradis terrestre, en trois épisodes renvoyant précisément à la chronologie de la Genèse. Le panneau du Chariot de foin au contraire se lit de haut en bas. Les différentes étapes se lisent donc dans une continuité du paysage, du plan le plus éloigné vers le premier plan.
Adam et Ève sont représentés nus, conformément au texte de la Genèse – puisque la conscience de la nudité n’arrive qu’après le Péché originel. Au Au troisième plan est représentée la création d’Ève par Dieu. Alors qu’Adam est endormi, et repose à terre sur le côté, Dieu, en manteau et tiare rouges (semblables à ceux du pape du panneau central) bénit Ève debout devant lul. Le second plan représente le Péché originel. Une femme à corps de serpent qui s’enroule autour du tronc d’un arbre portant des fruits tend de sa main droite une pomme.
Elle la propose irectement à Adam, représenté de profil, qui tend la main droite vers elle, puisque Ève a déjà la sienne dans la main gauche, et qu’elle tourne la tête vers lui, comme pour l’inviter à goûter à son tour au Fruit défendu. Au premier plan, enfin, un ange chasse de son bras armé d’une épée flamboyante Adam et Ève du paradis terrestre : Adam se tourne vers lui pour le supplier de la main droite, alors qu’Ève se désolant, dans un geste de la main qu’elle ramène vers son visage, se tourne vers la droite du panneau.
Le sens de lecture de cette dernière scène, de la gauche vers la droite, assure la ontinuité logique du triptyque, puisque la sortie du Paradis terrestre correspond au panneau central, représentant le monde des hommes envahi par le vice et l’oubli de Dieu. Cappétit d’Adam se traduit donc, dans le panneau central, par la ruée vers le foin. Et à la condamnation d’Adam et Ève chassés du paradis terrestre correspond le passage du chariot dans les Enfers du panneau de droite, salaire inévitable des âmes pécheresses.
Volet droite Le volet de droite représente les Enfers, le lieu de dam 12 des âmes pécheresses. Le volet de droite représente les Enfers, le lieu de damnation et e supplices où sont immanquablement voués les hommes en proie aux vices, et vers lequel se dirige dangereusement le Chariot de foin. Sa position dans le triptyque renvoie à la main gauche de Dieu et du Christ, représentés de face sur les deux autres panneaux, et qui désigne traditionnellement les âmes damnées. Deux créatures hybrides encadrent d’ailleurs un homme qui regarde derrière lui le monde terrestre qu’il vient de quitter.
Les hommes, dénudés, sont en proie aux pires supplices : l’un, au premier plan, est englouti dans la gueule d’une créature à tête e poisson, alors qu’un serpent s’enroule autour de sa jambe; un autre est attaqué et dévoré par des monstres à l’apparence de chiens; un autre encore a le ventre fendu, et est transporté la tête en bas par une créature sonnant la trompe; une femme git sur le sol, les bras derrière le dos, tandis qu’un crapaud lui couvre le sexe; un autre enfin, casqué, percé d’une flèche, et tenant un calice, est sur le dos d’un bœuf.
Le plus singulier du panneau reste cette tour ronde au milieu à droite du panneau que les créatures infernales sont en train d’élever. Elles s’y activent de toutes parts, que ce soit en taillant es poutres, à gauche, ou en montant celles-ci au sommet de la tour à l’aide d’une potence, ou encore en s’adonnant à des travaux de maçonnerie, en montant le ciment par une échelle, et en alignant les briques en haut d’un échafaudage 19 maçonnerie, en montant le ciment par une échelle, et en alignant les briques en haut d’un échafaudage. ? l’arrière-plan se découpe, sur un ciel rougeoyant envahi par le feu et la fumée, le profil noir de bâtiments en proie aux flammes. De minuscules silhouettes de corps morts, noyés dans le fleuve situé devant le bâtiment du centre, ou pendu aux murs de ce ême bâtiment, complètent ce paysage d’Apocalypse.
Soit qu’il s’agisse de prévenir le spectateur, afin de le détourner des vices, soit qu’il s’agisse de lui montrer le spectacle effroyable des hommes qui se sont détournés du message de Dieu afin qu’il les condamne absolument, la perspective moralisante de Jérôme Bosch paraît ici des plus claires, même si l’iconographie bute sur la signification exacte de cette tour infernale. Volet refermé e panneau représente un homme d’âge mûr, aux traits marqués et aux cheveux blancs cachés sous un capuchon noir.
Il orte un vêtement brun déchiré au genou gauche et des souliers noirs. Il a sur le dos une large hotte en osier, sur laquelle est suspendue une cuiller de bois. Il porte une dague. Il a dans les mains un bâton de voyageur . Marchant sur un chemin qu traverse la campagne, il s’avance vers un pont de pierre qui enjambe une rivière sur laquelle nage un canard et à laquelle s’abreuve un oiseau blanc au long cou Au-dessus du chemin, sur une petite colline, dans la partie gauche du tableau, se déroule une scène de vol.
Un homme dépoulllé de ses vêtements est en train de se faire lier les 2 ne scene de vol. Un homme dépouillé de ses vêtements est en train de se faire lier les mains derrière le dos, autour du tronc d’un arbre. un paysan au large sourire et une paysanne dansent en se tenant par la main, au son d’une cornemuse dont joue un musicien assis par terre, adossé à un arbre sur le tronc duquel est fixé un nichoir. À droite du joueur de cornemuse, on voit un petit chien assis, et un banc sur lequel on distingue une pelote blanche, et un bâton, abandonnés.
Devant le couple dansant, on remarque le même type de bâton, à terre. Sept moutons paissent dans le pré. Ces cinq plans successifs jouent sur des couleurs relativement restreintes et uniformes : les tons ocres et bruns dominent – les taches rouges des vêtements guidant l’œil vers les deux scènes secondaires, à gauche, par le chapeau, la chemise et les collants des voleurs, et les vêtements de la victime, à droite, par la robe de la paysanne.
Le quart supérieur du tableau en revanche représente un paysage – un lac, des collines, un clocher – qui s’efface progressivement vers l’horizon dans un dégradé bleuté, avant de montrer le ciel. Partie centrale La composition du tableau obéit à une relative symétrie. Au centre du panneau, le chariot de foin, symbolisant les vlces terrestres, – et au premier chef, la cupidité – impose sa présence, par sa couleur jaune et son volume, qui occupe, des roues au sommet, approximativement un sixième de la surface de l’œuvre.
Deux sens de lecture peuvent être dé agés Le premier, horizo PAGF s 2 sixième de la surface de l’œuvre. Deux sens de lecture peuvent être dégagés : Le premier, horizontal, découpe la toile en bandes successives correspondant aux différents plans du tableau, et suit le mouvement du chariot, de gauche à droite, tiré par des créatures ybrides infernales qui emmènent l’humanité corrompue vers les Enfers représentés sur le panneau de droite.
Une première bande, au premier plan, représente les parasites de la société. Au-dessus, une bande jaunâtre, presque vide de personnages, rend lisible la route que suit la procession. Juste devant le chariot, des groupes de personnages représentent, par petites scènes entremêlées, la violence qu’entraîne la cupidité.
Derrière le chariot, deux groupes se répondent symétriquement, en dessinant des formes triangulaires dont les pointes tombent vers a meule : à droite, il s’agit d’une procession représentant les puissants de ce monde, à qui le foin revient de droit; à gauche, il s’agit d’une foule qui sort d’une grotte pour se ruer vers le foin. Derrière le chariot, un vaste paysage composé de montagnes et de lacs dans lequel on distingue, çà et là, des habitations humaines, s’étend jusqu’à l’horizon qui s’efface progressivement dans des couleurs bleutées, selon les principes de la perspective atmosphérique.
Le second, vertical, va du haut vers le bas, selon l’axe central : il débute avec un arracheur de dents aux poches pleines de foin, e poursuit au pied du chariot avec des scènes de violence dont l’enjeu est encore le foin, s’arrête u PAGF 19 poursuit au pied du chariot avec des scenes de violence dont l’enjeu est encore le foin, s’arrête un temps au sommet de la meule, avec une scène de plaisir et de volupté mettant en scène des personnages en apparence indifférents à l’agitation qul anime les hommes restés au sol, mais aussi auChrist de douleur qui observe tout en haut du panneau, dans un nuage blanc illuminé par l’or de la lumière céleste, le monde des hommes que les vices détournent de son sacrifice. Au premier plan du panneau, Bosch représente toute une galerie de personnages généralement considérés comme des parasites de la société de l’époque, incarnant des figures de la tromperie et du vice. Derrière le chariot se trouvent, à la suite de deux personnages à cheval, une procession qui s’encadre dans un triangle, ? l’apparence calme et tranquille : ce sont les puissants de ce mande, qui n’ont pas besoin de se disputer le contenu d’un chariot qui leur appartient de droit. ? cheval, tout d’abord, on reconnaît les deux chefs de la Chrétienté : le pape, chef spirituel, dont le profil rappelle celui ‘Alexandre VI, tendant la main droite, et l’empereur, chef polltique, à la longue barbe rousse, vêtu également de pourpre et coiffé de sa couronne, tenant à la main l’épée, symbole de sa puissance militaire. Au deuxième rang se trouvent deux hommes qui pourraient rappeler les ducs de Bourgogne maîtres des Pays-Bas depuis 1477 : le premier, le plus proche du bord extérieur gauche – ressemblant à Philippe le Beau -, porte une couronne et un 7 2 plus proche du bord extérieur gauche – ressemblant à Philippe le Beau -r porte une couronne et un sceptre, le second, un chaperon blanc archaiSant.
Tout autour du chariot, un foisonnement de personnages qui arrachent et se disputent le foin met en scène la concupiscence, la cupidité, et la violence qui en découle, à travers l’ensemble des classes populaires de la société que marque l’extrême variété des habits représentés. Tirant le chariot, des démons se dirigent vers la droite du panneau, pour les amener dans les Enfers représentés sur le panneau latéral. La continuité du triptyque est en effet assurée par la poursuite de la représentation du groupe des créatures infernales, d’un panneau à l’autre. L’homme nu en tête du ortège, qui regarde derrière lui, tout en étant poussé par une créature à corps de cerf, serait celui qui, attiré dans la vie terrestre – dans le panneau central – par la cupidité et le vice, se voit immanquablement voué aux souffrances infernales – dans le panneau latéral de droite.
Si le mouvement du chariot entraîne donc logiquement le regard, et les hommes, de la gauche vers la droite, du monde terrestre vers les Enfers, les piques à l’arrière-plan de ce groupe à cheval entre les deux panneaux esquisse un mouvement contraire, de la droite vers la gauche : la lance à double crochet et la pique du anneau des Enfers se retrouvent en effet en ordre inversé dans le panneau du Chariot de foin, mettant également en valeur la tête coupée, aux yeux bandés, au cou sanguinolent, attac 9 de foin, mettant également en valeur la tête coupée, aux yeux bandés, au cou sanguinolent, attachée au bout d’une pique, telle un trophée macabre.
Tout en haut de la meule de foin, un groupe de huit personnages semble indifférent à la frénésie des hommes et des femmes restés à terre pour s’adonner aux plaisirs et à la luxure – oisiveté coupable rendue possible par l’accumulation des richesses. Le groupe central est composé de trois personnages assis sur des branchages coupés : à droite, une femme en longue robe rouge et coiffe blanche est accompagnée d’un homme en habit bleu et chapeau rouge. Ce couple d’élégants, bourgeois ou aristocrates, a les yeux baissés vers la partition de musique que la femme tient entre ses mains, et que lui désigne du doigt l’homme à ses côtés.
Ils écoutent le luth du jeune homme situé en face d’eux, les jambes allongée sur la robe rouge, et qui porte chausses, houppelande et chaperon jaune pâle à la mode du 15 ème siècle. Ce dernier regarde avec attention la femme, le buste incliné vers Ce groupe est encadré, sur le même plan, par un ange céleste ? gauche (soit, à la droite du Christ), en robe bleu ciel, et aux ailes rose pâle, et à droite (à la gauche du Christ) par une créature diabolique bleu grisâtre à la queue et aux larges ailes ocellées, ? la manière des paons – symboles traditionnels de vanité. Si l’ange lève la tête vers le Christ, qu’il est d’ailleurs le seul à regarder, et se tient en posture de prière, le démon au contraire pose négligemment un pied su