Les relations internationales depuis 1945

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Le jeu des puissances dans un espace mondialisé de 1945 à nos Jours La fin de la Seconde Guerre mondiale et la création de « Organisation des Nations LJnies (ONU), en 1945, ne se traduisent pas par un apaisement des relations internationales. À peine les puissances de l’Axe (Italie, Allemagne, Japon) sont-elles vaincues que de nouvelles lignes de fractures apparaissent qui viennent diviser profondément leurs vainqueurs, les Alliés. Celles-ci débouchent sur une guerre nouvelle, dans ses ressorts mais surtout dans sa nature : la guerre froide.

Elle prend fin en 1991, provoquant une nouvelle et chaotique redistribution des cartes éopolitiques. or 10 L’objet de ce cours e force entre les grand puiss en tentant d’en expli l’ordre international. u rapport de pol ues depuis 1945, nséquences sur est mis sur trois moments charnières de cette évolution : les débuts de la guerre froide (1947-1949), sa fin (1989-1991) et la redistributlon des rôles géopolitiques toujours en cours que cette interruption provoque (début du xxie siècle). entrée du monde dans la guerre froide (1947-1949): 1 . 1. La rupture de l’alliance américano-soviétique L’alliance scellée durant la Seconde Guerre mondiale entre les ?tats-Unis et l’URSS était motivée par des raisons purement stratégiques : face à un ennemi commun et puissant, l’Allemagne nazie et ses alliés Italien et Japonais, Américalnes et Soviétiques avaient tout intérêt à mett SWipe page mettre de côté leurs radicales divergences idéologiques pour constituer un front commun, seul à même de leur assurer la victoire.

Cette stratégie s’avéra payante puisque l’Allemagne nazie, prise en étau par l’avancée des troupes soviétiques depuis l’Est de l’Europe, et britannico-américaines depuis l’Ouest, fut contrainte de reconnaître sa défaite en mai 1945. Pour organiser la reconstruction d’une Europe décimée par l’occupation nazie, les Alliés avaient convenu d’un certain nombre de principes lors des conférences de Yalta (février 1 945) et de Potsdam (juillet-aaût 1945).

Les pays libérés du joug nazi devaient recouvrer leur pleine liberté et pour ce faire, des élections démocratiques y seraient organisées afin d’y mettre en place des gouvernements démocratiques dont l’action refléterait l’oplnion des peuples qu’ils étaient appelés à gouverner. L’Allemagne et l’Autriche, jugées trop imprégnées par les idées nazies, subiraient n sort à part : des troupes d’occupation alliées y seraient maintenues le temps nécessaire à leur dénazification.

Mais ces principes généraux ne résistent pas à la réalité. Les troupes soviétiques ayant libéré toute l’Europe de l’Est, Staline entend en profiter pour consolider son influence sur cette partie du monde dont il pensait faire un « glacis protecteur » contre les États-unls qui détenaient à l’époque le monopole de l’arme atomique. Les élections libres prévues par les accords de Yalta n’ont finalement pas lieu en Europe de l’Est, ou bien sont ruquées.

Cest ainsi que l’Europe se trouve bientôt coupée en deux, séparée par ce que Churchill dans son c 10 ainsi que l’Europe se trouve bientôt coupée en deux, séparée par ce que Churchill dans son célèbre discours de Fulton qualifie par métaphore de « rideau de fer Dans les pays d’Europe de l’Est, les Soviétiques placent des communistes qui leur sont soumis au pouvoir afin de s’assurer de leur domination. À l’Ouest, les Américains multiplient les gestes (plan Marshall) pour s’assurer de conserver leur influence sur les démocraties libérales (France, Royaume-Uni, Allemagne de l’Ouest, etc. ). 1. 2.

La bipolarisation du monde Cette séparation de l’Europe en deux camps rivaux s’étend bientôt à l’ensemble de la planète. Chaque pays se trouve de fait obligé de choisir son camp dans la rivalité sans cesse accrue qui oppose les États-Unis à l’URSS. C’est ainsi que le monde se trouve bientôt divisé en deux camps radicalement rivaux, appelés « blocs b. Contrairement à une alliance traditionnelle conclue entre plusieurs pays libres, un bloc se caractérise par la domination d’un pays, son leader, qui est à la fois le protecteur et e modèle des pays qui se sont alliés à lui, parfois contre leur gré.

L’URSS et les États-Unis, appelés les deux « Grands » en raison de leur puissance militaire inégalée, se trouvent ainsi placés tous deux à la tête d’un réseau d’alliés d’envergure planétaire. L’opposition des deux blocs est d’autant plus radicale qu’elle repose sur une confrontation entre deux modèles idéologiques. L’URSS d’une part, se veut la championne du communisme, c’est-à-dire d’un projet d’abolition des inégalités sociales par la suppression de la propriété privée.

Elle prétend défendre les intér es inégalités sociales par la suppression de la propriété privée. Elle prétend défendre les intérêts des plus démunis en œuvrant à l’élaboration d’un monde plus égalitaire et plus juste, ce qui explique qu’elle jouisse pendant longtemps d’une image positive qui lui attire de nombreux soutiens jusque dans l’opinion publique des pays du bloc occidental pro américain. Les États Unis d’autre part se posent en champion de la démocratie et du libéralisme économique.

Quand Moscou dénonce la propriété privée, Washington met au contraire en avant les bienfaits upposés de l’économie de marché qui permet à chacun de profiter, dans le cadre d’un État providence (Welfare state) généreux, d’une redistribution des fruits de la croissance. Le modèle américain de la société de consommatlon (american way of life) est également attractif, notamment auprès de la jeunesse des pays communistes qui vit dans une économie administrée, peu performante et qui ne leur laisse que guère d’espoir d’enrichissement personnel.

La défiance entre les deux blocs est explicitée au cours de l’année 1947 avec l’énoncé par chacun des deux grands de sa « doctrine » déologique. En mars 1947, le président américain énonce ainsi sa célèbre « Doctrine Truman » : il fixe comme objectif prloritaire à son pays le « containement » (endiguement) de l’expansion communiste. En clair, les États-lJnis veulent stopper la propagation du communisme à de nouveaux pays, notamment en Europe et en Asie.

Pour y parvenir, ils mettent l’accent sur l’aide économique à destination des pays ruinés par la guerre, convaincus qu’ils sont que c’est la m 0 économique à destination des pays ruinés par la guerre, convaincus qu’ils sont que c’est la misère qui pousse les peuples ans les bras des communistes. En miroir à cette politique américaine, les Soviétiques répliquent avec la « Doctrine Jdanov du nom d’un proche collaborateur de Staline. Celle-ci accuse les États-Unis di« impérialisme c’est à-dire dune volonté de domination et de conquête au détriment de la liberté des peuples du mande.

L’URSS se donne donc pour mission de prendre la tête d’un front « anti-impérialiste » et crée pour ce faire le Kominform qui réunit tous les partis communistes des différents pays alliés afin de coordonner leur action, et accessoirement de s’assurer de eur obéissance à Moscou. 1. 3. La crise de Berlin, premier accrochage américano-soviétique La rivalité entre les deux Grands trouve à Berlin son premier terrain d’affrontement. La ville se trouve dans la partie Est de l’Allemagne, qui a été placée, suite aux accords de Potsdam, sous occupation soviétique.

Mais en raison du caractère symbolique de l’ancienne capitale nazie, elle a subi un sort spécifique. Sa partie Ouest est découpée en trois zones d’occupations confiées aux Américains, aux Français et aux Britanniques, tandis que sa partie Est revient aux Soviétiques. Autrement dit, Berlin Ouest est une zone appartenant au bloc pro américain, mais qui se trouve isolée au beau milieu du bloc pro-soviétique. Dès 1948, Américains, Britanniques et Français décident de fusionner leurs trois zones d’occupation dans la ville et d’y introduire une monnaie unique.

Ces mesures sont considérées par Stalin PAGF s 0 d’occupation dans la ville et d’y introduire une monnaie unique. Ces mesures sont considérées par Staline comme des provocations et lui fournissent le prétexte dont il rêve pour tenter de mettre la main sur la partie de Berlin qul échappe à sa domination. Il décide donc, le 24 juin 1948, d’imposer un blocus à Berlin Ouest. En clair, il ferme toutes les voies d’accès terrestres à la ville aux camions du bloc de l’Ouest qui assurent son ravitaillement depuis l’Allemagne de l’Ouest.

Il pense ainsi étouffer les habitants de Berlin Ouest et les inciter à accepter leur absorption par le bloc de l’Est. Mais c’est sans compter sur la détermination des Américains qui décident, puisque les routes pour ravitailler Berlin Ouest leur sont fermées, d’organiser un gigantesque et coûteux « pont aérien h. Chaque jour, des centaines de vols sont organisées pour pporter aux Berlinois de l’Ouest tout le ravitaillement dont ils ont besoin. Surpris par la détermination des Américains, Staline finit par lever le blocus en mai 1949.

La crise de Berlin aboutit à la création de deux États allemands rivaux. La République fédérale allemande (RFA) à l’Ouest, avec pour captale Bonn, qui fait partie du bloc occidental. La République démocratique allemande (RDA) à l’Est, avec pour cap’tale Berlin Est, qui fait partie du bloc soviétique. 2. La fin du monde bipolaire (1989-1991): 2. 1. L’effondrement du mur de Berlin En 1961, les Soviétiques avaient fait construire tout autour de Berlin Ouest un mur destiné à empêcher la population soviétique de prendre la fuite vers le bloc occidental.

En effet, l’écart 6 0 population soviétique de prendre la fuite vers le bloc occidental. En effet, l’écart entre la prospérité économique des États-Unis et les difficultés rencontrées par l’Union soviétique était de plus en plus flagrant et poussait un nombre croissant de Soviétiques à vouloir s’exiler. L’édification du mur de Berlin constituait pour Moscou un terrible aveu d’échec de son modèle. Elle montrait au grand jour l’image d’un pays répulsif pour ses propres abitants et répressif à leur égard.

Mais malgré les contestations internationales, le « mur de la honte » comme l’appelèrent ses détracteurs, resta debout et relativement imperméable durant près de trois décennies. Ce n’est qu’en 1989, sous la pression d’immenses manifestations populaires, que le mur finit par s’ouvrlr. Armés de marteaux et de pioches, les habitants de Berlin Est, encouragés par leurs voisins de l’Ouest, s’attaquent au mur. Face à l’ampleur du mouvement, les troupes soviétiques préfèrent ne pas s’y opposer.

Le mur s’effondre durant la nuit du g novembre, ouvrant la voie à la éunification de l’Allemagne qui est effective l’année suivante. Cest surtout un grave coup porté au bloc soviétique et qui contribue à accélérer sa déliquescence. 2. 2. La disparition de l’URSS met fin à la guerre froide Face à l’échec de plus en plus patent du modèle économique soviétique, la nécessité de réformes s’impose bientôt dans les plus hautes sphères dirigeantes de l’URSS. Cest pour ce faire que Mikhall Gorbatchev est porté à la tête du pays à partir de 1985.

Convaincu que le pays risque de s’effondrer s’il n’est pas profondément réformé, il 7 0 de 1985. Convaincu que le pays risque de s’effondrer s’il n’est pas profondément réformé, il lance la glasnost (transparence) destinée à rétablir une liberté d’expression pour les citoyens soviétiques, et la perestro-ika (restructuration) qui introduit une dose de libéralisme dans l’économie soviétique (autorisation de la petite propriété privée). Mais loin de redresser la situation de l’URSS, ces réformes accélèrent sa décomposition.

En effet, les réformes économiques constituent de fait un aveu d’échec du communisme qui ne peut qu’encourager ses opposants à réclamer son abandon ur et simple. Quant à la glasnost, en permettant au peuple de s’exprimer, elle donne le feu vert à une montée incontrôlée des protestations trop longtemps contenues par la force. Cest ainsi que les manifestations d’indépendance se multiplient, d’une part dans les pays du bloc soviétique alliés de l’URSS qui supportent de moins en moins la domination de Moscou, et d’autre part parmi les régions non russes de l’URSS qui réclament leur indépendance.

Du fait de la multiplication des proclamations d’indépendance, l’URSS perd un à un tous ses alliés et finit par se disloquer elle-même. Le 25 décembre 1991, Gorbatchev démissionne de la présidence de l’URSS qui, de fait cesse d’exister. 3. Les nouvelles conflictualités du début du xxie siècle: 3. 1. Chégémonie des États-Unis contestée Sortis vainqueurs de la guerre froide du fait de la disparition pure et simple de leur adversaire, les États-Unis apparaissent à la fin du xxe siècle comme une puissance inégalée et inégalable.

Ils s’imposent bientôt comme les « gendarm 0 s’imposent bientôt comme les « gendarmes du monde », c’est- à-dire comme la puissance qui du fait de sa supériorité militaire st investie de la mission d’arbitrer les conflits qui surgissent sur la planète. Cest ce qu’ils font notamment en 1991 avec la guerre du Golfe destinée à libérer le Koweit de l’invasion irakienne, ou en 1995 en Yougoslavie pour mettre fin aux violences provoquées par l’effondrement du pays.

Mais la domination des États- Unis suscite des contestations de plus en plus fortes qui se manifestent par la montée de l’antiaméricanisme, notamment en Amérique latine où le président vénézuélien Hugo Chavez ne cesse de dénoncer l’impérialisme des États-Unis, ou encore dans le monde musulman. Les attentats du 1 1 septembre 2001, revendiqués par les islamistes d’Al Qaida, montrent à la fois l’ampleur de la haine que peuvent susciter les États-Unis, et les limites de leur puissance.

Le président Bush choisit de répondre à cette agression par une « guerre au terrorisme » qui conduit d’abord ses troupes en Afghanistan (2001), puis en Irak (2003). Leur incapacité à stabiliser ces deux pays conduit à nuancer la supériorité militaire des États- Unis qui est de peu d’utilité dans des conflits informels comme ceux-ci où les soldats ne combattent pas contre d’autres soldats ais contre des insurgés qui se dissimulent parmi les populations civiles.

Ces relatifs échecs conduisent les États-Unis à se replier de plus en plus sur eux-mêmes (isolationnisme), et à rechigner ? toute nouvelle intervention militaire. 3. 2. Vers un monde PAGF 10 eux-mêmes (isolationnisme), et à rechigner à toute nouvelle intervention militaire. 3. 2. Vers un monde multipolaire ? Las de leur rôle de « gendarmes du monde », les États-Unis cherchent aujourd’hui à en partager le fardeau avec d’autres.

Ils y sont d’autant plus encouragés que s’affirment en plusieurs points du globe de nouvelles puissances. Parmi elles, la Chine est celle qui connait la progression la plus fulgurante. On peut y ajouter l’Inde, le Brésil ou encore la Turquie. Quant à l’Union européenne, ses divisions internes l’empêchent pour l’heure de peser réellement dans les discussions internationales.

Reste ? savoir si ce monde multlpolaire qui se dessine et qui succéderait au monde bipolaire de la guerre froide, et unipolaire des années 1990, sera plus stable que ses prédécesseurs. Car si la multipolarité peut à bien des égards apparaître comme plus juste et plus démocratique en ce qu’elle prend en compte les positions e pays nombreux, elle constitue aussi un risque de paralysie voire de conflits du fait de la difficulté à mettre d’accord des pays à la fois plus nombreux et aux intérêts forcément divergents. ? retenir Sur la période qui va de 1945 à nos jours, on note donc avant tout la domination des États-Unis qui a été confirmée par leur victoire dans la guerre froide. Et si celle-ci est aujou dihui remise en question, c’est autant du fait de leur propre volonté de ne plus assumer seuls la gestion des affaires du monde, que du fait de la montée en puissance de rivaux potentiels.