Compte Rendu D 1 Etude Sur Madame Bovary
L ‘éducation d’Emma Connaître les lectures et les goûts d’Emma permet d’entrer dans la conscience d’Emma raison pour laquelle Flaubert les détaille. Emma n’est presque pas un personnage particulier mais un type de personnage, de jeune fille, du milieu du XIXO siècle. le point de vue d’Emma qui commence à s’exprimer dans les chap 2 p 33 (434), 4 (le mariage), S p SO (1030-1040) est celui de la déception. rn l’explication* est don Sni* to View (1206-7), et cela est immédiat 7 p 56 (1208-9), pus ère du chp 6 p 56 iers mots du chap sqq) ce qui cause sa déception est donc le décalage* qui existe ntre ce qu’elle a rêvé et qu’elle rêve encore et rêvera jusqu’à la fin (cf lune de miel et nuit de noce p 56-7 + p 241 (804), 1209-22 ou le porte-cigares, chap 9 p 71 1739-50 + « Paris » = 5 lettres, 2 syl , est « démesuré »! ) et la réalité et ce qui se produit effectivement.
Cf chp 8, partie Ill, p 288, tirade 2590 à 2642 ce qu’on appellera le « bovarysme » Cela a impliqué un très gros travail de recherches à Flaubert, très ennuyeux : lecture de livres pour enfant, pour jeunes filles, mièvres ses propres souvenirs de lectures d’oeuvres dans sa jeunesse romantique pour imaginer ce qu’Emma peut imaginer (une lune de miel p u Christianisme de Chateaubriand, la lecture obligatoire au couvent + Conférences qui rappelle qu’on n’est pas si loin de la révolution française… ensons à Corlnne, Atala, Les Souffrances du jeune Werther, Les Aventures du dernier des Abencérages, Graziella de Lamartine, les romans historiques de Walter Scott. Comment utilisera-t•il ceux qu’il ne cite pas ? par des situations ou détails descriptifs ou rêves d’Emma. ersonnages historiques centrés sur l’amour courtois, mis à la mode par Walter Scott scénarios de romans mièvres avec scènes de genre invraisemblables et morceaux de bravoure attendus (pour, + tard, enter de faire de Léon un bandlt de grand chemin par amour, partie Ill, chap 7 p 276) avec exotisme oriental (Emma rêvera de rejoindre Gêne, port italien, avec Rodolphe… guitaristes et gondoles (cf scène sur la Seine, avec Léon, Ill, chap 3, p 241-3) cfp40( 653-8) et p 51 à 56 ( 1041 à 1180 ou 1196) on assiste à la naissance d’une soif d’absolus successifs amour terrestre, divln, comportement passionnel et morbide, autant de conséquences de l’échec de l’éducation et du prosélytisme religieux.
Cest au couvent qu’Emma donne les premiers signes d’hystérie. Dico Petit Robert . névrose » : affection caractérisée par des troubles affectifs et émotionnels (angoisses, phobies, obsessions, asthénie = manque de force, état de dépression, de faiblesse), dont le sujet est conscient mais ne peut se débarrasser, et qui n’altèrent pas ses fonctions mentales. hystérie » : névrose caractérisée par par une exagération des modalités d’e OF « hystérie » : névrose caractérisée par par une exagération des modalités d’expression psychique et affective (névrose d’expression) qui peut se tradulre par des symptômes d’apparence organique (convulsions, paralysies, douleurs, atalepsie = léthargie paralysie, suspension complète des mouvements volontaires des muscles) et par des manifestations psychiques pathologiques (hallucination, délire, mythomanie, angoisse). Que penser de la visite à la nourrice et du personnage de Berthe ?
Partie Il, chap 3, p 101 – 5, lignes 700 à 848 Autant l’éducation d’Emma était prévu de longue date et a demandé beaucoup de travail de recherches, autant cet épisode s’insère différemment dans le roman. Cette scène est absente des premiers scénarios. Au départ, Léon et Emma doivent être amants à Yonville mais très ite cette idée est abandonnée : Emma dolt être menée petit ? petit à l’adultère, la première étape étant le vicomte avec qui elle danse à La Vaubyessard. Donc, évoquant cette scène, Flaubert la caractérise par « l’action inactive », expression qu’il emploiera souvent dans ses scénarios.
Double fonction : montrer le côté sordide de la mise en nourrice (« sale logis; l’enfant pue »), avec détails réalistes donnés par la profession du mari par ex. puis une narration psychologique, avec la fausse vertu d’Emma qui ne durera pas, le « couillonnisme profond de Léon », de la promenade romantique « au bord de la Rieulle », une rêverie moureuse qui s’attache aux détails vestimentraires pour remplacer un échange plus sensuel = dilatation du temps pour cet ab PAGF 3 OF détails vestimentraires pour remplacer un échange plus sensuel dilatation du temps pour cet abandon des deux personnages à un adultère moral. La rivière aux bestiaux et la rivière aux amoureux » scène d’été rédigée dans la 20 quinzaine du mois de décembre 1852, un an après qu’il a terminé les scénarios généraux et d’ensemble. credo de Flaubert : »Plus je suis dans un milieu contraire et mieux je vois l’autre. » Il écrit avoir travailllé « de grand coeur », Clte la « visite à une ourrice », ajoutant : « on va par un petit sentier et on revient par un autre. Il affirme son souci de réalisme par opposition aux visions des « Parisiens [qui] voient la nature d’une façon élégiaque et proprette sans baugée de vaches et sans orties » D’abord « réaliste » et « moraliste » la scène devient psychologique et poétique grâce à l’épisode du retour qui se clôt par le très elliptique et lacunaire « elle disparut ». Le personnage de Léon, très « frais » et niais, au début, au point de ne pas profiter de l’occasion qui se présente à lui, reviendra en 30 partie sous l’épithète « âcre » pour accélerrer la chute d’Emma.
Entre temps, il y aura Rodolphe, premier amant véritable, homme « normal » « qui l’empoigne en blaguant et lui remue vigoureusement le tempérament » (noté dans les | 0 et 20 scénarios) Ainsi se fait le parcours circulaire d’Emma : « L’état sentimental d’Emma l’avait portée aux sens. Les sens exaltés la poussent aux sentiments. » La mort d’Emma ou com belle mort comment éviter une belle mort commencer avec images du film de Chabrol ? Le suicide d’Emma est programmé dès e premier scénario.
L’année 1854 est consacrée à la fin de la 20 partie du roman, incluant un passage important, l’opération du pied bot. Cette 0 partie doit se terminer sur les retrouvailles avec Léon, initialement prévue à Paris. Suivront « les grandes fouteries de Rouen » dont la fin de la rédaction est prévue pour mi-mai 1855. À l’automne 1855, Flaubert est encore en quête de détails « techniques » sur l’arsenic, or on sait que le roman sera achevé en mars 1856. L’écueil à éviter est la belle mort, qui rachèterait les fautes de l’héroïne sublimée par l’amour.
Il faut arriver au beau par induction, sans oublier la médiocrité universelle du sujet • « Ma pauvre Bovary, sans doute, souffre et pleure dans vingt villages de France à la fois, à cette heure même. Il faut éviter la sensiblerie véhiculée à ‘époque par les gravures de la mort d’Atala : L’arsenic offre une solution réaliste + nécessité de ne pas terminer ce roman sur cette mort mais sur Charles, certes obtus et niais, mais amoureux et abandonné on évite ainsi aussi le souffle sentimental qu’on trouve dans la fin de Manon Lescaut par ex. le caractère exceptionnel de la mort de Virginie dans Paul et Virginie. « Que l’on pleure moins à la mort de ma mère Bovary qu’à celle de Virginie, j’en suis sûr d’avance. Mais l’on pleurera plus sur le mari de l’une que sur l’amant de l’autre, et ce dont je ne doute as, c’est du cadavre. » PAGF s OF dont je ne doute pas, c’est du cadavre. » montre l’importance accordée au l’émotion naît du contraste entre le réalisme clinique de l’ spectacle clinique de cette mort. gonie et les effets sur Charles, tandis qu’en contrepoint la chanson de l’aveugle résume la vie pitoyable d’une héroïne qui pourrait être Emma. Il échappe ainsi à la parole humaine qu’il présente « comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours quand on voudrait attendrir les étoiles. » Sources Les modèles : Le 20 sept 1851, Flaubert écrit à Louise Colet (1810-76), sa aitresse et sa muse, « j’ai commencé hier soir mon roman ». Suit ces indications, deux négations : « Ce n’est pas une petite affaire que d’être simple.
J’ai peur de tomber dans du Paul de Kock ou de faire du Balzac chateaubrianisé. » Le roman, encore un genre mineur, contesté, soit décliné dans un registre aristocratique, féminin et mondain soit pour un lectorat populaire est cependant en train de s’imposer. Paul de Kock est un auteur prolifique de romans populaires (La fermme, le mari et l’amant, 1829 sic ! ) et de vaudevilles, sans ambitions littéraires, reprenant le quotidien le plus terne et le lus médlocre, ce quotidien auquel s’attachera Flaubert ! Il doit aussi s’écarter de deux modèles écrasants : Chateaubriand et Balzac.
Le premier est mort il y a 3 ans, a laissé le manuscrit de ses Mémoires d’outre-tombe dans une caisse de bois blanc, est très connu en 1850 pour Atala 1801) et René (1802), conteur, voyaeeur, poète. Le secon PAGF OF est très connu en 1850 pour Atala (1801) et René (1802), conteur, voyageur, poète. Le second, mort en 1850, s’est emparé de la société française sous la restauration our don oeuvre, et a créé des figures de femmes dont s’inspirera celle d’Emma Bovary Eugénie Grandet, Ursule Mirouët, Henriette de Mortsauf (Le Lys dans la vallée, 1835-6), Dinah Piedefer.. Il est le premier ? s’intéresser en romancier à la condition des femmes « qu’on élève comme des saintes et qu’on marie comme des pouliches », dans l’aristocratie, dans la bourgesoisie et même dans le monde rural aisé (celui du père Rouault, du père Bovary, de Charles Bovary). « Le roman du XIXe siècle, entre les désillusions de l’Histoire et le reflux de la vague romantique » La fin du mythe révolutionnaire : Si Flaubert, en 1851, choisit d’écrire un roman sur rien, c’est ussi qu’il ne se reconnaît ni dans l’histoire ni dans la littérature de son temps.
Sur 6 régimles pol qui se sont succédé du Consulat à la Rép, Flaubert en a connu 4: ds sa jeunesse, la monarchie de Juillet (1830 – 48) puis la courte deuxième République (1 848 – 51) le second Empire (1851 – 70) et les débuts de la troisième Républiquequi peine à s’imposer quand le solitaire de Croisset meurt en 1880. Le chantier de Mme. Bovary s’ouvre donc sur le seul événeelnt historique dont Flaubert ait vraiment été témoin, les journées révolutionnaires de 1848 : une énorme déception, un gâchis istorique et idéologie qui sincrira dans une oeuvre plus tardive, 12 ans après Mme.
Bovary, L’Education sentimentale, histoire d’une « génération perdue ». 7 OF tardive, 12 ans après Mme. Bovary, L’Education sentimentale, histoire d’une « génération perdue ». La genèse de Mme Bovcary se situe dans une époque orpheline de l’exaltation lyrique, de la rêverie héroïque et de la nostalgie napoléonienne. La littérature des années 1850 est très loin du « roman romantique » dans un cadre italien, avec un double dépaysement du temps et de l’espace, et du roman d’apprentissage du monde balzacien. e roman, miroir de la modernité au pouvoir » Pdt que Flaubert rédige les deux premiers chap = préparatifs du coup d’Etat du 2 déc 1851 Louis Napoléon Bonaparte au pouvoir = toute puissance de la bourgeoisie d’argent faillite de tous les régimes politiques précédents assure à la France 19 ans de stabilité politique Pdt que Victor Hugo est en exil, 1848 sanglant = désillusion sur les idéologies, qui n’ont pas su s’allier et en lesquelles on ne peut plus croire, perte des espoirs.
Donc sous un pouvoir autoritaire =France se modernise industrie et urbanisme se structurent artistes s’emancipent + expansion du journalisme endant qu’Emma meurt d’avoir trop lu et trop rêvé au fond d’une province figée dans ses traditions, la population française s’alphabétise peu à peu et entre définitivement dans la culture de l’écrit. + tous débuts de l’émancipation des femmes (George Sand, Delphine de Girardin, Marceline Desbordes-Valmore, Louise Colet) Qques années + tard, la République décrètera pour tous le droit et l’obligation de s’instruire.
Cette époque est-elle aussi vide que cela, donc ? Y a-t-il vraiment « rien » ? On est plu 8 OF s’instruire. « rien » ? On est plus actlf qu’il ne le parait ! « ‘Le roman contre le romantisme » Dans les années 1820 à 1840, le romantisme s’écrit surtout dans le genre poétique et le registre lyrique, et le roman, dans ces vingt annees, s’il existe quand même, intéresse peu. Le romanesque, c’est de l’exotisme + des aventures .
Les Souffrances du jeune Werther (1774) de Goethe Paul et Virginie (1788) de Bernardin de Saint-Pierre Corinne (1807) de Mme. de Staël Pendant toute la période romantique, les écrivains écrivent sur eux-mêmes : La Confession d’un enfant du siècle (1836) d’A. de Musset le « Moi » est le grand sujet, jusqu’à écoeurement. Ensuite, seuls Balzac et Stendhal écrivent autre chose en ombinant le roman historique et le roman d’analyse. Comme tous leurs contemporains, et Flaubert après eux, ils ont adoré Walter Scott (1771 – 1832).
Ils parviennent donc à placer des héros de fiction dans un cadre historique « réel », à écrire sur « la vérité, l’âpre vérité », la médiocrité des « petits faits vrais » (Stendhal), à observer l’homme dans son environnement, avec un regard clinique, un point de vue scientifique que Flaubert admirera chez Balzac, tout en lui reprochant d’autres choses. « Le roman en 1850 » On y lit la confrontation, souvent cruelle, du romantisme au « réer’. Les récits y sont souvent ancrés dans l’Histoire et des personnages de fiction approchent des personnages historiques.
Des types humains et sociaux apparaissent. Sajoutent au romanesque des réflexions polit types humains et sociaux apparaissent. S’ajoutent au romanesque des réflexions politiques, sociales, morales qui donnent une autre dimension aux romans que seulement « romanesque » intrigues sentimentales certes 4 peinture des passions + souci de vraisemblance – exigence de vérité + ambition esthétique + visée formatrice et morale il peut alors, au milieu du XIXO siècle, s’imposer comme un enre littéraire majeur. En 1834, dans la Revue des Deux Mondes, apparaît le terme « réalisme ».
Il est employé pour dire une nouvelle approche du réel par l’oeuvre d’art, débarrassée du romanesque et toute imagination délirante, en 1855 pour parler de la peinture de Courbet qui fait scandale. Flaubert est-il réaliste ? « Il faut partir du réalisme pour aller jusqu’à la beauté » écrit-il. Il ne s’agit pas pour lui d’imiter le réel mais l’objectif reste la beauté obtenue par le style. « On me croit épris du réel tandis que je l’exècre ; car c’est en haine du réalisme que j’al entrepris ce roman.
Mais je n’en déteste pas moins la fausse réalité dont nous sommes bernés par le temps qui court. » (lettre du 30 octobre 1856) À propos d’un livre de Proudhon qui glorifie le réalisme, il écrit aux frères Goncourt, le 12 août 1865 : « Chaque phrase est une ordure. Le tout à la gloire de Courbet ! Et pour la démolition du romantisme ! Ô saint Polycarpe ! » En décembre 1875, il écrit à George Sand : « Goncourt est très heureux quand il a saisi dans la rue un mot qu’il peut coller dans un livre, et moi très satisfait quand j’ai écrit une page sans assonances ni répétitions. » Flaubert re