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essay B

Harry Potter et la Chambre des Secrets par J. K. Rowling Traduit de l’anglais par Jean-François Menard Pour Scan P. F. Harris, un spécialiste du départ sur les chapeaux de roues et un ami du mauvais temps. 1 UN TRÈS MAUVAIS ANNIVERSAIRE Ce n’était pas la première fois qu’une dispute éclatait au petit déjeuner dans la maison du 4, Privet Drive. Mr Vernon Dursley avait été réveillé à l’aube par un hululement sonore qui provenait de la chambre de son nev —C’est la troisième f capable de surveiller chouette, il faudra qu Harry tenta une fois it-il.

Si tu n’es pas i se passait. —Elle s’ennuie, dit-il. Elle a l’habitude d’aller voler un peu partout. Si je pouvais au moins la laisser sortir la nuit. —Tu me prends pour un imbécile ? ricana l’oncle Vernon. un morceau de jaune d’œuf accroché dans sa grosse moustache touffue. Je sais bien ce qui arrivera si on laisse sortlr cette chouette. Il échangea un regard sombre avec Pétunia, son épouse. Harry essaya de répondre quelque chose, mais un rot bruyant et prolongé étouffa ses paroles. Cétait Dudley, le fils des Dursley. —Je veux encore du lard, dit celui-ci. ??Il y en a dans la poêle, mon trésor adoré, dit la tante Pétunia en tournant un regard embué vers on énorme fils. Il faut qu’on te donne à manger pendant qu’il en —Allons, Pétunia, c’est absurde, je n’ai jamais souffert de la faim quand moi-même j’étais au collège de Smeltings, dit l’oncle Vernon d’un ton convaincu. Tu as assez à manger, là-bas, n’estce pas fiston ? Dudley qui était si gras que son derrière débordait de chaque côté de sa chaise, eut un sourire et se tourna vers Harry. Passe-moi la poêle, dit-il. —Tu as oublié de prononcer le mot magique, répliqua Harry avec mauvaise humeur.

Cette simple phrase produisit un effet stupéfiant sur le reste de la famille : Dudley poussa un cri ?touffé et tomba de sa chaise dans un grand fracas qui ébranla toute la cuisine; Mrs Dursley laissa échapper un petit cri et plaqua ses mains contre sa bouche; quant à Mr Dursley. il se leva d’un bond, les veines de ses tempes battant sous l’effet de la fureur. —Je voulais simplement dire « s’il te plcft ! » précisa Harry d’un ton précipité. Je ne pensais pas du tout à… —QU’EST-CE QUE JE TAI DIT ? tempêta son oncle en projetant sur la table un nuage de postillons. JE NE VEUX PAS QU’ON PRONONCE CE MOT DANS MA MAISON !

Mais je. —COMMENT AS-TU PU AVOIR L’AUDACE DE MENACER DUDLEY ! rugit l’oncle Vernon en martelant la table de son poing. —J’ai simplement… —JE T’AVAIS PREVENU ! J’INTERDIS QU’ON FASSE ALLUSION A TON ANORMALITÉ SOUS CE TOIT ! Harry regarda tour à tour le visage violacé de son oncle et celui de sa tante qui était devenue livide. Avec des gestes tre ‘efforça d’aider Dudley ? s’efforça d’aider Dudley à se relever. —D’accord, dit Harry. D’accord… L’oncle Vernon se rassit en soufflant comme un rhinocéros prêt ? charger et surveilla attentivement Harry du coin de ses petits yeux perçants.

Depuis qu’il était revenu à la maison pour les vacances d’été, l’oncle Vernon l’avait traité comme ne bombe sur le point d’exploser. Harry, en effet, n’était pas un garçon normal. Pour tout dire, il était même difficile d’être aussi peu normal que lui. Car Harry Potter était un sorcier—un sorcier qui venait de terminer sa première année d’études au collège Poudlard, l’école de sorcellerie. Et si les Dursley n’étaient pas très heureux de le revoir pendant les vacances, leur infortune n’était rien comparée à celle de Harry.

Poudlard lui manquait tellement qu’il avait l’impression de ressentir en permanence une douleur dans le ventre. Le château lui manquait, avec ses passages secrets, ses fantômes, ses cours (sauf eut-être celui de Rogue, le maître des potions), le courrier apporté par des hiboux, les banquets dans la Grande Salle, les nuits dans le lit à baldaquin du dortoir de la tour, les visites à Hagrid, le garde-chasse, qui habitait une cabane en lisière de la forêt interdite, et surtout, le Quidditch, le sport le plus populaire dans le monde des sorciers (six buts, quatre balles volantes, quatorze joueurs évoluant sur des manches à balai).

Dès que Harry était rentré à la maison, l’oncle Vernon s’était empressé de ranger dans un placard sous l’escalier ses livres de magie, ses robes de so ous l’escalier ses livres de magie, ses robes de sorcier, son chaudron, sa baguette magique et son balai haut de gamme, un Nimbus 2000. peu importait aux Dursley que le manque d’entraînement fasse perdre à Harry sa place d’attrapeur dans l’équipe de Quidditch. Et peu leur importait qu’il ne puisse pas faire ses devoirs de vacances. Les Dursley étaient ce que les sorciers appellent des Moldus, c’est-à-dire des gens qui n’ont pas la moindre goutte de sang magique dans les veines. our eux. avoir un sorcier dans la famille représentait une honte infamante. L’oncle Vernon avait exigé que la cage diHedwige, la chouette de Harry, soit adenassée pour l’empêcher de porter quelque message que ce soit dans le monde des sorciers. Harry ne ressemblait en rien au reste de la famille. L’oncle Vernon était grand, avec une énorme moustache noire et quasiment pas de cou. La tante Pétunia avait un visage chevalin et une sllhouette osseuse. Dudley était blond, rosé et gras comme un porc.

Harry, au contraire, était petit et maigre, avec de grands yeux verts étincelants et des cheveux d’un noir de jais qu’il n’arrivait jamais à coiffer. Il portait des lunettes rondes et une mince cicatrice en forme d’éclair marquait son front. Cette cicatrice faisait de Harry un être exceptionnel, même pour un sorcier. Seule trace d’un passé mystérieux, ce petit éclair sur le front lui avait valu de se retrouver sur le perron des Dursley onze ans auparavant, alors qu’il n’était encore qu’un bébé A l’âge d’u le perron des Dursley onze ans auparavant, alors qu’il n’était encore qu’un bébé.

A l’âge d’un an, Harry avait réussi à suwivre au terrible maléfice que lui avait lancé le mage le plus redoutable de tous les temps, Lord Voldemort, dont le nom restait si effrayant que la plupart des sorcières et sorciers n’osaient pas le prononcer. Les parents e Harry avaient succombé ? l’attaque de Voldemort, mais Harry avait survécu, avec pour seul souvenir cette cicatrice en forme d’éclair. Par un mystère que personne n’était jamais parvenu à éclaircir, les pouvoirs de Voldemort avaient été détrults à l’instant même où il avait tenté sans succès de tuer Harry.

Ainsi, Harry avait été élevé par la sœur de sa mère disparue et par son mari. Il avait passé dix ans chez les Dursley, en croyant ce que les Dursley lui avaient dit de ses parents, c’est-à-dire qu’ils s’étaient tués dans un accident de voiture, et sans jamais comprendre pourquoi, sans le vouloir, il rovoquait toujours d’étranges phénomènes autour de lui. Enfin, un an plus tôt exactement, le collège Poudlard lui avait écrit une lettre. a vérité lui avait alors été révélée et Harry avait pris sa place à l’école des sorciers où lui et sa cicatrice étaient déj? célèbres…

Mais à présent, l’année scolaire était terminée et il était revenu passer l’été chez les Dursley où on avait recommencé à le traiter comme un chien qui aurait traîné dans un lieu malodorant. Les Dursley ne se souvenaient même pas qu’aujourd’hui était le jour du douzième anniversaire de Harry. Bien sûr, e souvenaient même pas qu’aujourd’hui était le jour du douzième anniversaire de Harry. Bien sûr, il ne s’était pas attendu à des merveilles : jamais les Dursley ne lui avaient offert de véritable cadeau, encore moins de gâteau, mais de là ? l’oublier complètement..

A cet instant, l’oncle Vernon s’éclaircit la gorge d’un air grave et dit : —Comme vous le savez, aujourd’hui est un jour particulièrement important. Harry Ieva la tête. Il osait à peine en croire ses oreilles. —C’est peut-être le jour où je conclurai la plus belle affaire de ma carrière, dit l’oncle Vernon. Harry recommença à manger son toast. Bien sûr. pensa-t-il avec amertume, l’oncle Vernon parlait de ce dîner idiot qui devait avoir lieu le soir même. Depuis quinze jours, il ne parlait plus que de ça.

Un riche promoteur immobilier et sa femme devaient venir dîner et l’oncle Vernon espérait décrocher une énorme commande (l’entreprise qu’il dirigeait fabriquait des perceuse et toute sorte d’appareils pour faire des trous). —Je crois que nous ferions bien de revoir le programme une fois de plus, dit l’oncle Vernon. Nous devrons tous être à nos postes à huit heures précises. Pétunia, tu seras ? Dans le salon, répondit aussitôt la tante Pétunia. Prête ? ecevoir nos invités avec la distinction qui s’impose. —Bien, très bien. Et toi, Dudley ? ??J’attendrai près de la porte pour leur ouvrir dès qu’ils auront sonné. Il ajouta d’une voix fausse et maniérée : Puis-je me permettre de vous débarrasser de vos manteaux, Mr et Mrs Mason ? —Puis-je me permettre de vous débarrasser de vos manteaux, Mr et Mrs Mason . —Ils vont l’adorer ! s’exclama la tante pétunia avec ravissement. —Excellent, Dudley, approuva l’oncle Vernon. Il se tourna alors vers Harry. —Et toi ? —Je resterai dans ma chambre en silence et je ferai semblant de ne pas être là, répondit Harry ‘une voix monocorde. ??Exactement, dit l’oncle Vernon d’un ton mauvais. Je les conduirai au salon, je te les présenterai, pétunia, et je leur servirai l’apérltif. A hult heures quinze. —J’annoncerai que le dîner est serai, dit la tante Pétunia. Et toi, Dudley, tu diras. Puis-je vous accompagner jusqu’à la salle à manger, Mrs Mason ? dit Dudley en offrant son bras grassouillet à une dame invisible. Mon parfait petit gentleman ! s’exclama la tante Pétunia avec émotion. —Et toi ? dit l’oncle Vernon d’une voix méchante en se tournant ne pas être là, répondit sombrement Harry. Exactement.

Maintenant, nous devrions préparer quelques compliments à leur servir au cours du dîner. Une idée, Pétunia ? —Vernon m’a dit que vous étiez un joueur de golf exceptionnel, Mr Mason… Où donc avez•. tous trouvé cette robe si merveilleusement élégante, Mrs Masan ? —Parfait… Dudley ? —Je pourrais dire : « On avait une rédaction à faire à l’école sur notre héros préféré, Mr Mason, et c’est vous que j’ai choi trop, à la fois pour la tante Pétunia et pour Harry. Mrs Dursley fondit en larmes en serrant son fils contre elle, tandis que Harry plongeait sous la table pour cacher son fou rire. ???Et toi, mon garçon ? Harry se redressa en s’efforçant de retrouver son sérieux. ne pas être là, dit-il. —JY compte bien ! lança l’oncle Vernon d’une voix forte. Les Mason ne connaissent pas ton existence et c’est très bien comme ça. Lorsque nous aurons fini de dîner, Pétunia, tu retourneras dans le salon avec Mrs Mason et j’orienterai la conversation sur les perceuses. Avec un peu de chance, j’aurai conclu le marché avant le dernier journal du soir. A la même heure demain matin, nous nous occuperons d’acheter une villa à Majorque.

Cette idée n’avait rien d’enthousiasmant pour Harry. Les Dursley e seraient pas plus contents de le voir à Majorque qu’à Privet Drive. —Bien, maintenant, je vais en ville chercher les vestes de smoking pour Dudley et moi. Et toi, lança-t-il à Harry, ne t’avise pas de déranger ta tante pendant qu’elle fait le ménage. Harry sortit par la porte de derrière. Le ciel était clair, le soleil éblouissant. Il traversa la pelouse, se laissa tomber sur le banc du jardin et chanta à mi-voix : « Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire, joyeux anniversaire, cher Harry… ? Pas de cartes de vœux, pas de cadeaux et en plus, il fallait qu’il passe la soirée à faire semblant de e pas exister. Il contempla la haie d’un air abattu. Jamais Il ne s’était sent faire semblant de s’était senti aussi seul. Ce qui manquait le plus à Harry, c’était ses amis de Poudlard, Ron Weasley et Hermione Granger. Ils lui manquaient plus que tout le reste, plus encore que les matches de Quidditch. Mais lui ne semblait pas leur manquer du tout. Ni l’un ni l’autre ne lui avait écrit, bien que Ron lui eût promis de l’inviter à passer quelques jours chez lui.

Très souvent, Harry avait songé à ouvrir la cage d’Hedwige en se servant d’une formule magique pour l’envoyer porter une lettre à Ron et à Hermione, mais le isque était trop grand. Les sorciers débutants n’avaient pas le droit de recourir à la magie en dehors du territoire de l’école, mais Harry n’en avait rien dit aux Dursley : seule la terreur d’être changés en scarabées les retenait de l’enfermer lui aussi sous l’escalier, dans le placard où étaient rangés sa baguette magique et son balai.

Les quinze derniers jours, Harry s’était amusé à marmonner des mots sans suite en regardant Dudley s’enfuir aussi vite que pouvaient le porter ses grosses jambes dodues. Mais le long silence de Ron et d’Hermione l’avait tellement coupé du monde de la magie u’il en avait même perdu le goût de faire des farces à Dudley. Et pour couronner le tout, Ron et Hermione avaient même oublié son anniversaire. Que n’aurait-il pas donné en cet instant pour recevoir un message de Poudlard ? De n’importe qui, mage ou sorcière.

Il aurait même été content de revoir son vieil ennemi Drago Male n’importe qui, ennemi Drago Malefoy, simplement pour s’assurer que tout ce qu’il avalt vécu n’était pas un rêve… Non que l’année passée à Poudlard ait été d’un bout à l’autre une partie de plaisir. A la fin du dernier trimestre, Harry s’était retrouvé face à face avec Lord Voldemort en personne. Et même si Voldemort n’était plus que l’ombre délabrée de lui-même, il s’était montré toujours aussi terrifiant, aussi retors, aussl déterminé à retrouver son pouvoir.

Pour la deuxième fois de son existence, Harry avait échappé à ses griffes, mais il sien était tiré d’extrême justesse et même maintenant, des semaines plus tard, il lui arrivait encore de se réveiller au milieu de la nuit, ruisselant de sueur froide et se demandant où se trouvait Voldemort à présent, hanté par son visage livide et ses yeux démesurés où brillait une lueur démente… Harry se redressa soudain sur son banc. Il regardait la haie d’un air absent—et il s’aperçut que la haie le regardait aussi.

Deux énormes yeux verts venaient d’apparaître au milieu du feuillage. Harry se Ieva d’un bond. Au même moment, une voix moqueuse retentit à l’autre bout du jardin. —Je sais quel jour on est, chantonna Dudley qui s’avançait vers lui en se dandinant. Les énormes yeux disparurent aussitôt. —Quoi ? dit Harry, sans cesser de fixer la haie. —Je sais quel jour on est, répéta Dudley en s’arrêtant devant lui. —Bravo, tu as enfin réussi à apprendre les jours de la semaine, répliqua Harry. PAGF ID 80