Travail pratique

essay A+

Le degré d’immersion peut varier d’années en années, mais jamais ne diminue l’intensité de ses souvenirs. Je remarque, bien que je ne puisse l’expliquer, que cette « immersion » se passe toujours au printemps. Cette année, j’ai décidé de coucher sur papier ces souvenirs, tous, sans exception, ou du moins tout ceux que ma mémoire a gardé. J’espère pouvoir vider cet abcès. Je n’espère pas le vider complètement ce serait bien trop beau mais si je pouvais enfouir ces souvenirs dans ma mémoire, faire en sorte qu’ils réapparaissent avec moins de vigueur et moins fréquemment, je me sentirai déjà mieux.

Dans mon cas, près de 50 ans ont passé avant que je ne dise quelque chose à ma meilleure et plus proche amie: mon épouse depuis un demi-siècle. Une des difficultés est que l’on se demande si on sera compris, même si on sait que la compréhension demande du temps. Comment expliquer de telles horreurs? Comment être sûr que les gens nous croiront? Ily a tellement de choses que nous avons vues et qui sont 2 sûr que les gens nous croiront? Ily a tellement de choses que nous avons vues et qui sont incroyables, elles l’étaient à l’époque et elles le sont toujours aujourd’hui.

Comment décrire ce que ‘on ressent lorsqu’on découvre une immense grange brûlée contenant les corps carbonisés de plus de 1. 000 prisonniers enfermés et brûlés vifs par les SS. pas moyen de combattre le feu. Nous ne pouvions plus que marcher parmi les cadavres calcinés, figés dans une dernière attitude d’agonie. Les autres ont été tués par balles alors qu’ils tentaient d’échapper au feu. Comment pourrions nous être sûrs que les autres nous comprendront alors que nous avons tant de difficultés comprendre nous-mêmes? Trop de questions et trop peu de réponses. La guerre, c’est l’enfer!  » Tout le monde dit cela. Le combat est quelque chose ‘incompréhensible pour celui qui ne Ila pas vécu. Participer à la libération d’êtres à derni•vivant, tenant peine debout tant leur état était pitoyable – au point qu’on aurait envie de s’enfuir – est quelque chose d’indéfinissable. Nos esprits ne pouvait pas croire ce que nos yeux voyaient. La question de savoir pourquoi tant de soldats ayant libéré les camps de la mort éprouvent des difficultés à raconter et à témoigner de ce qu’ils ont vécus est extrêmement difficile.

Un grand nombre d’entre eux ont emportés ces souvenirs dans la mort, de fait que même eurs proches ignoraient qu’ils avaient libéré des camps. Pourquoi tant d’hommes ayant vécu de telles expérien 3 proches ignoraient qu’ils avaient libéré des camps. Pourquoi tant d’hommes ayant vécu de telles expériences refusent-ils de témoigner? Pourquoi leur est-il si difficile de partager cela avec les autres? Harry Herder a traîné ce boulet pendant plus de 50 ans et finalement il s’est décidé a écrire ses souvenirs dans l’espoir, comme il le dit, de vider cet abcès, de vider son esprit de ces images qui le hantent.

Il voulait se débarrasser de tout cela. Il oulait effacer ces images de mort, ces odeurs, ces sentiments. Il voulait être délivré de sa souffrance et de ces souvenirs. Les survivants de 11H010causte connaissent bien cela. Tant de victimes ne parviennent jamais à exprimer ce qu’ils repentent. Cest simplement trop de douleurs. Nombre d’entre eux se sentent même coupables d’avoir survécu: ‘Pourquoi mol?  » « Pourquoi suis-je encore là alors que tous ont péris?  » Il n’y aura jamais de réponse. Ne reste que la douleur. Tous nous étions choqués, c’en était quasi insupportable.

Nous le voyions et nous pouvions pas croire ce que nos yeux voyaient. Comment exprimer de tels sentiment à des étrangers et même nos proches? Il n’y a pas de réponses à cette question. Témoigne réveille nos souffrances, nous rappelle les visions d’horreur, l’odeur des cadavres, la rage extrême et la question finale: comment des êtres humains peuvent-ils commettre de tels actes? Je crois que Harry Herder a très justement dit: « Nous demandons votre compréhension.  » Nous parlons à présent 4 Herder a très justement dit: « Nous demandons votre compréhension. Nous parlons à présent par ce que nous savons que bientôt il n’y aura plus de témoins. Nous nous devons de artager ce que nous avons vécu avec le monde. Car telle est la vérité. Arrivé de l’autre côté, j’ai marché jusqu’au village de Cheribibi où se trouve la gare qui doit suivre celle de Vierzon sur la route d’Orléans. Entre temps, je m’étais arrêté dans une belle prairie. Il faisait beau. Je me suis pratiquement mis à poil pour faire sécher mes vêtements au soleil, y compris mes papiers. J’allais probablement devoir montrer mes papiers et ça n’a pas tardé d’ailleurs.

Une voiture s’est arrêtée et comme j’étais à poil, je me suis dit que ce n’étais pas la peine de foutre le camp. C’était a police française. Ils m’ont demandé mes papiers, ils m’ont demandé où j’allais, j’ai dit que j’allais à Béziers et ils m’ont dit que quand j’arriverais à Béziers, je devais me faire refaire des papiers et ce fut tout ! Une fois mes vêtements secs, je me suis rhabillé et j’ai marché jusqu’à Cheribibl où j’ai attendu mes bagages à la gare, ensuite, j’ai pris un billet de chemin de fer jusqu’à Béziers.

J’ai quitté la Belgique à la fin du mois de juin, après les examens scolaires, suivant un cheminement assez facile : le train jusqu’ Lille, puis jusqu’à Paris et puis Béziers, avec un arrêt à la ligne de émarcation à Vierzon, entre la zone occupée et la zone libre. Jusqu’à Vierzon, je n’ai pas eu de problèmes S Vierzon, entre la zone occupée et la zone libre. Jusqu’à Vierzon, je n’ai pas eu de problèmes, j’ai voyagé accompagné d’un ami de mon père. A Vierzon, il m’a abandonné et m’a laissé me débrouillé tout seul.

Je fus arrêté à Vierzon par la Gestapo pour un contrôle de papiers, où on m’a dabord considéré comme juif, et puis plus ! – je n’ai pas un nom particulièrement juif – on à vérifié mes papiers, le contenu de mon sac. Il se trouve que j’étais justement habillé avec une culotte courte de velours, genre cout – Il faisait chaud – et je portais le ceinturon des Faucons rouges. Or, un faucon en fer, cela ressemble à un aigle et ça a trompé l’officier allemand.

Je lui ai dit que c’était l’uniforme des mouvements de Jeunesse et il a pensé qu’un mouvement juif ne pouvait pas reprendre un aigle sur son ceinturon. D’autre part, j’avais des photos sur lesquelles il était écrit en allemand « A notre ami ». Cétait des photos de jeunes filles blondes en uniforme des Faucons rouges, mais de Suisse, et elles avaient signé de leur nom suisse-allemand : « Souvenirs de vacances ». Alors l’officier ‘a gentiment dit de remonter à paris avec le premier train le lendemain matin et il m’a donné une adresse où on me donnerait un laisser-passer et qu’il n’y aurait pas de problèmes.

Vers minuit, j’ai été chez ce même allemand pour lui demander l’autorisation daller à l’hôtel pour dormir parce que j’étais fatigué. Il m’a donné un billet pour aller à l’hôtel mais en fait, ce que je voula j’étais fatigué. Il m’a donné un billet pour aller à l’hôtel mais en fait, ce que je voulais, c’était sortir de la gare ! Je me suis donc caché dans une pissotière en face de la gare et en face d’un istrot, dans lequel je me suis précipité dès qu’il a ouvert, vers cinq heures.

Là , un monsieur a tout de suite compris la situation : je ne devais pas être le premier, ni le dernier non plus. Il m’a donné un café, m’a demandé si je voulais aller de l’autre côté : « Oui ? Bon. Attendez.  » J’avais quand même un peu peur. Un monsieur est arrivé, qui a pris mes bagages et les a portés à la gare en disant que je les récupérerais à la station suivante… puis il est revenu avec une canne à pêche et nous sommes partis. Nous sommes sortis de la ville, on a longé les berges du Cher et on est ite arrivés en pleine campagne.