Thérèse Raquin

essay A+

Ils ne se supportaient plus. Ils se sentaient oppressés dans leur logement. Leurs journées se succédaient : toutes identiques. Lorsque l’image de Camille devenait trop présente, trop désagréable pour les deux meurtriers, ils criaient, s’emportaient, se mettaient dans des états de folie inimaginables. Puis le calme et le sllence pesants revenaient. Thérèse qui avait toujours était d’une extrême nervosité était maintenant devenue une grande névrosée. Elle voulait stopper le sentiment de culpabilité qui la rongeait de plus en plus chaque jour.

Elle était incapable de ‘occuper de Madame Raquin, sa simple vue lui rappelait son défunt mari. Elle ne pensait plus à la nourrir. Laurent ne faisait rien de ses journées. Il passait de longs moments à pleurer. Swp to page or 4 femme affalée, inert Sni* to n sa tante. Elle ne savai police pour leur décl manger Madame un matin la vieille enait de tuer elle appeler la as les enquêteurs pouvaient se douter qu’elle tait coupable : elle risquait la prison. Elle devait faire disparaître le corps. Elle pouvait enterrer le cadavre dans le jardin ou le bruler, mais elle n’en avait pas la force.

Thérèse resta plusieurs jours immobiles, à regarder le cada adavre de Madame Raquin. Ses pensées devenaient de plus en plus incontrôlables, Camille était maintenant omniprésent dans son esprit. Il l’appelait, il voulait qu’elle lui ramène sa mère. Thérèse n’avait pas évoqué la mort de madame Raquln avec Laurent. Ils étaient devenus des étrangers l’un pour l’autre, ils vivaient sous le même toit mais ne se parlaient que pour accuser l’autre. Cest donc seule, que jeudi soir Thérèse quitta sur la pointe des pieds le lit conjugal.

Elle enveloppa le corps de Madame Raquin dans une couverture, le balança sur son dos comme un vulgaire sac de pommes de terre. Elle se dirigea vers le lieu précis où Camille avait été assassiné. Elle s’approcha des berges de la Seine et laissa Madame Raquin tomber. Le cadavre s’enfonçait lentement dans les eaux glacées. Thérese regarda le corps disparaitre, se faire happer par les flots. Elle ne ressentait aucune émotion, elle exécutait juste des ordres. Elle était sous la totale emprise de Camille, il voulait que sa mère le rejoigne et il avait réussi.

La lune se reflétait sur l’eau sombre de la Seine. Thérèse resta là à contempler ce spectacle. Lorsqu’elle sentit une présence dans son dos. Elle se retourna et ce fut avec stupeur qu’elle reconnut le visage de Laurent. Il pleurait. Il venait de comprendre ce que sa femme avait accompli. Ils se dévisagèrent. En regardant les yeux de Laurent brouillaient de larmes Therèse sentit qu’il allait craque PAG » OF d En regardant les yeux de Laurent brouillaient de larmes Thérèse sentit qu’il allait craquer. Il allait la dénoncer. Elle en était sûre.

Elle ne voulait pas finir le reste de sa vie en prison. Certes elle était responsable de deux morts, mais elle les avait réunis maintenant. Camille n’avait plus de raison de la hanter. Elle lui avait rendu sa mère. Elle était persuadée que c’était le départ d’une nouvelle vie pour elle. Elle ne pouvait pas laisser Laurent la livrer à la police. Elle n’hésita pas un instant avant de pousser Laurent dans l’eau. Celui-ci pris de cours ne mit que quelques secondes avant de sombrer dans les eaux profondes, il ne prit même pas la peine de se débattre.

Sa mort fut pour lui un soulagement. A l’aube Thérèse regagna son logement maintenant vide. Elle se coucha. Son sommeil fut très agité, elle se retournait dans ses draps sans arrêt. Lorsqu’elle ouvrait les yeux elle voyait les isages des désormais trois noyés : Camille noyé, Laurent noyé, madame Raquin noyé. Elle pensait avoir apaisé ses tourments en agissant comme elle avait fait. Elle les avait rendus plus virulents. La semaine qui suivit cette affreuse nuit fut horrible. Elle enchainait cris, les pleurs et les crises d’angoisse.

Les corps de Laurent et de madame Raquin allaient finir par être découverts. Elle n’avait pas d’allbi. Jeudl sur la berge elle n’avait pensé ? aucune machination qui empêcherait la police de la soupçonner. sur la berge elle n’avait pensé à aucune machination qui empêcherait la police de la soupçonner. Elle sentait le piège se refermer sur elle. De plus, Laurent disparu, elle ne pouvait plus rejeter sa culpabilité sur lui. Cette maison faisait remonter en elle, sans cesse, les souvenirs d’êtres morts.

Elle ne pouvait plus habiter ces lieux. Sa folie s’aggravait. Elle prit une décision simple partir. Cétait son seul espoir. Elle devait fuir. Elle alla s’installer dans un petit village au nord de Paris. Elle avait fait racquisition d’une maisonnette en bordure de la forêt. Elle. En journée elle arrivait à vivre normalement. Il suffisait qu’elle occupe son esprit à une activité quelconque et les fantômes se enaient assez loin d’elle pour lui permettre de vivre, mais les soirees et les nuits étaient insupportables.

C’étaient comme s’ils se vengeaient de ne pas avoir pu la hanter la journée. Thérèse vécut plusieurs mois ainsi. Elle trouvait que ces journées valaient bien la peine de quelques nuits difficiles : c’était le prix ? payer pour avoir le droit à un peu de bonheur. Lors d’une nuit particulièrement éprouvante. Elle craqua. Elle ne pouvait pas lutter éternellement. Elle s’épuisait. Elle descendit dans la cuisine. Elle saisit un couteau et l »enfonca violemment dans son ventre. Elle tomba inerte sur le sol.