Théories du commerce international
Les théories du commerce international L’économie internationale, définie comme l’étude des échanges de produits et de facteurs entre entités géographiques différentes (pays ou régions), constitue un thème à la fois ancien et très développé de la science économique : présente déj? XVIIème siècle chez les auteurs mercantilistes, elle a connu son essor avec les auteurs classiques puis néoclassiques, pour constituer aujourd’hui une branche à part, avec ses auteurs attitrés et ses ouvrages de référence.
Depuis le XIXème siècle, le commerce international n’a pas connu une évolution inéaire mais une succession de périodes d’expansion et de contradiction. Il est u l’histoire du commer commerce internatio au. u protectionnisme ? l’effondrement des fl or 14 phases dans croissance du énuée par le retour croissance puis 914 et 1945 ; ressor très marqué des échanges entre 1945 et le début des années 70 ; le ralentissement de la croissance du commerce international depuis 1973. Bibliographie recommandée pour cette fiche : La bible : Economie internationale de Paul Krugman, Maurice Obstfeld, Gunther Capelle-Blancard et Matthieu Crozet Précis d’économie de Emmanuel Combes
Exporter : Pratique du commerce international de J Paveau, F Duphil et Collectif Le commerce international : Théories, politiques et perspectives Proulx et Christian Deblock Terminologie anglais-français du commerce international : Théories, politiques, accords et institutions de Jacqueline Percebois Entre tradition et renouveau, les théories du commerce international l) De Smith à HOS, l’échange international est fondé sur l’échange de différences -Selon Smith, l’échange international provient de différences absolues de productivité.
Il raisonne dans le cas de deux pays, e produisant chacun que deux biens. Il suppose qu’il existe un seul facteur de production : le facteur travail, pleinement employé, mobile entre les deux productions mais immobile internationalement. Les coûts de production unitaire des deux biens sont mesurés en nombre de travailleurs. Un pays dispose d’un avantage absolu sur son partenaire dans un bien lorsqu’il peut le produire avec moins de travailleurs que son partenaire (Ex.
Portugal, Grande-Bretagne). Smith montre alors que chaque pays a intérêt à se spécialiser dans le bien pour lequel il dispose d’un avantage absolu sur son partenaire. Smith affirme que les pays, dés lors, qu’ils disposent d’un avantage absolu, ont mutuellement intérêt à se spécialiser et à s’ouvrir :péchange international est un jeu à somme positive et le protectionnisme n’a pas lieu d’être.
Cette vision est tout à fait novatrice pour l’époque, les auteurs mercantilistes- et notamment le courant français- appréhendaient le commerce international comme un jeu à somme nulle. Le modèle de Smith prése PAGF t deux limites principales. limites principales. Tout d’abord, en ne s’attachant qu’aux conditions d’offre, Smith n’explicite pas les déterminants de la épartition du gain entre partenaires : si les deux pays gagnent ? l’échange, cela ne signifie pas pour autant qu’ils retirent un gain identique.
Ensuite, la spécialisation n’est possible que si un pays dispose d’un avantage absolu : dans le cas contraire, il ne peut pas prendre part au commerce international. Cest précisément pour lever ces limites que Ricardo a développé un modèle en termes d’avantages comparatifs. -Ricardo fonde Porigine de l’échange international sur des différences relatives de productivité : à la différence du modèle smithien , tout pays peut désormais participer au commerce nternational, même s’il dispose d’un désavantage absolu dans les deux biens.
Ricardo dans Principes de l’économie politique et de l’impôt (1817) part d’hypothèse semblables à celles de Smith : il existe deux pays et deux produits ; le facteur travails seul facteur de production, est pleinement employé, mobile entre les deux produits et immobile internationalement ; les coûts de production unitaire de chaque bien sont mesurés en nombre de travallleurs. Ricardo montre que chaque pays a intérêt à se spécialiser dans le bien pour lequel il dispose de la productivité la plus forte.
Dans l’exemple du Portugal et du Ru, en supposant que les coûts de production d’une unité de drap et d’une unité de vin sont moins élevés au Portugal qu’au RU. Il faut en effet 90 travailleurs au Portugal, contre 100 au RU, pour produire un drap, et 80 travailleurs au Portugal, contre 120 au R 12 Portugal, contre 100 au RU, pour produire un drap, et 80 travailleurs au Portugal, contre 120 au RU, pour produire un vin. Le Portugal dispose donc d’un avantage absolu sur son partenaire dans les deux biens : dans une logique smithienne, le RIJ ne peut participer à ‘échange international.
Par rapport à Smith, la nouveauté de Ricardo consiste à calculer, pour chaque pays, les rapports vin/drap et drap/vin. Il apparait que le Portugal, s’il dispose d’un avantage absolu dans les deux biens, est plus efficient dans la production de vin comparativement à celle de drap ; inversement, le RU, s’il dispose d’un désavantage absolu dans les deux biens, est plus performant dans la production de drap, comparativement à celle de vin.
Le Portugal a alors intérêt à se spécialiser dans la production de vin et le RIJ dans la production de drap. La théorie ricardienne montre que le ommerce international est toujours un jeu à somme positive : les deux parties réalisent un gain à l’ouverture, par rapport à la situation initiale d’autarcie. Le modèle de Ricardo ne fournit cependant aucune indication quant la répartition du gain né de la spécialisation : si le Portugal et le RU gagnent à Féchange international, cela signifie pas pour autant qu’ils gagnent la même chose !
Il revient à Stuart Mill d’avoir prolongé la théorie des avantages comparatifs sur ce point, en introduisant le rôle de la demande mondiale. Si le vin est faiblement demandé au niveau mondial, le prix du vin va tendre ers celui pratiqué en autarcie au Portugal ; à l’inverse, si le vin est fortement demandé, le prix du vin va tendre vers le 2 autarcie au Portugal ; à l’inverse, si le vin est fortement demandé, le prix du vin va tendre vers le prix d’autarcie du RU.
La logique ricardienne fonde l’échange international sur l’échange de différences : elle ne peut donc expliquer l’existence d’une spécialisation internationale dans le cas où les deux pays sont identiques en termes de productivité. Le modèle de Ricardo revêt un caractère statique :à ce titre, il ne peut rendre compte des évolutions dans la spécialisation ‘un pays . Pourquoi un pays comme le Japon est-il passé d’une spécialisation fondée sur le textile à une spécialisation fondée sur la sidérugie puis l’automobile et l’électronique ? Le modèle HOS (Heckscher-Ohlin-Samuelson) fonde l’échange international sur des différences dans les dotations relatives de facteurs. Soit deux pays (France, Argentine), deux facteurs de production ( le capital, le travail), deux biens (la voiture et le blé). Le travail et le capital sont mobiles à l’intérieur du pays mais immobiles internationalement : il n’y a donc ni migration, ni délocalisation du capital. Contrairement au modele ricardien, il est supposé que les deux pays possèdent des technologies identiques.
L’originalité du modèle HOS consiste à considérer que la France est relativement abondante en facteur capital, par rapport à l’Argentine : cela signifie que le rapport est supérieur au rapport En vertu du principe néoclassique selon lequel le prix est fonction de la rareté, cette inégalité factorielle se traduit en termes monétaires : le prix du capital (c-à- d le taux d’intérêt) comparativement PAGF s OF traduit en termes monétaires : le prix du capital (c-à-d le taux ‘intérêt) comparativement au prix du travail (c-à-d le taux de salaire) est moins élevé en France qu’en Argentine.
On considère par ailleurs que la production de voitures est plus intensive en capital que la production de blé. Partant de ces hypothèses, on peut en déduire que la France, relativement abondante en capital, dispose d’un avantage comparatif dans la production de voitures, bien intense en capital : le prix de la voiture est relativement moins élevé en France qu’en Argentine, et la France a donc intérêt à se spécialiser dans la production de voitures.
Il s’agit là du héorèmed’Heckscher et Ohlin : un pays a intérêt à exporter le bien dont la production est intensive dans le facteur relativement abondant ( dans ce pays) et à importer le bien dont la production est intensive dans le facteur relativement rare (dans ce pays). Ce faisant, grâce à l’ouverture à l’échange international, la France peut vendre les voitures à un prix relatif plus élevé qu’en autarcie, ce qui l’incite à accroître sa production.
L’augmentation de la production de voitures se traduit en France par un accroissement de la demande du facteur relativement abondant (le capital), ont la rémunération réelle augmente ; réciproquement, dans le cas de la France, la rémunération réelle du facteur relativement rare dimnue. Ce résultat est connu sous la dénomination de théorème de Stoper-Samuelson . une hausse du prix d’un produit a pour effet d’augmenter la rémunération réelle du facteur productif dont l’emploi est le plus intensif dans cette produ 6 2 rémunération réelle du facteur productif dont l’emploi est le plus intensif dans cette production.
Ce théorème met en évidence un effet du commerce international sur la répartition interne de revenus : les détenteurs du facteur rare perdent à réchange nternational, tandis que les détenteurs du facteur abondant y gagnent. Suite à rouverture internationale, la rémunération des facteurs évolue en sens inverse en France et en Argentine : le prix du travail augmente relativement par rapport au prix du capital en Argentine, tandis qu’il diminue en France.
On montre alors que le commerce international doit conduire à l’égalisation relative et absolue des prix des facteurs entre les deux pays : il s’agit du théorème d’Heckscher-Ohlin-Samuelson. Lorsque la dotation factorielle d’un pays évolue ( suite à un phénomène de croissance démographique), la spécialisation du ays va se déformer en direction du bien intensif dans le facteur qui augmente : p. ex„ si la France connaît une forte croissance démographique, le stock de travail augmente et la France produit de plus en plus de blé.
Connu sous la dénomination de théorème de Rybczynski, ce second résultat donne au modèle HOS une dimension dynamique que l’on ne trouve pas dans une analyse ricardienne. La théorie HOS a fat l’objet de nombreux tests empirlques, au premier rang desquels celui réalisé en 1951 par Léontieff : il s’agit de montrer que les Etats-Unis, pays à l’époque relativement riche n capital par rapport aux autres pays développés, exporte des biens plus intense en capital que les importations.
Or, Léontieff aboutit à un para 7 2 aboutit à un paradoxe resté célèbre : les exportations américaines s’avèrent plus intense en travail que les importations. Ce résultat a suscité une double réaction : certains économistes-et Léontieff lui-même- ont tenté d’apporter des explications sans renoncer aux hypothèses du modèle HOS ; À l’inverse, d’autres auteurs ont vu dans le test de Léontieff Vinvalidation de l’approche en termes de dotations factorielles et se sont faits les défenseurs de ouvelles théories, fondées sur la concurrence imparfaite.
Aujourd’hui, de nouvelles théories expliquent l’échange internatlonal à partir de la structure de marché -Dans l’étude du lien entre commerce international et structure de marché plusieurs voies de recherche ont été explorées, portant respectivement sur l’existence d’économies d’échelle, sur la structure de monopole, sur Foligopole et sur la concurrence oligopolistique. Le commerce international résulterait de l’existence d’économies d’échelle : tel est le premier axe de recherche exploré dès les années30 par Ohlin ( 1933), Lerner(1932-1934) et Graham 1923).
Le terme d’économie d’échelle désigne le fait qu’une augmentation des facteurs de production (capital et travail) entraîne une augmentation de la production supérieure . Par ex. , si l’on multiplie le capital et le travail par deux dans une entreprise, la production sera multipliée par trois. Soit les pays A et B, identiques en taus points et disposant chacun de deux productions : celle du bien 1 et celle du bien 2. On suppose que ces et disposant chacun de deux productions : celle du bien 1 et celle du bien 2.
On suppose que ces deux biens connaissent des économies d’échelle identiques, que les consommateurs de haque pays répartissent également leur consommation entre le bien 1 et le bien2, que le facteur travail est limité à 10 unités dans chacun des pays. En l’absence de commerce international, chaque pays va produire une unité de bien 1 ( avec 5 unités de travail) et une unité de bien 2 (avec 5 unités de travail). Envisageons maintenant les effets de l’ouverture au commerce international.
Si le pays A se spécialise totalement dans le bien 1, la production max. qu’il peut obtenir est de 4 unités, il en est de même pour le pays B, s’il se spécialise totalement dans le bien 2. La production ondiale totale passe donc de 4 unités à 8 unités, grâce ? l’exploitation des économies d’échelle. Bien 1 Unités Bien 2 (unités) de travall de travail 2 8 région se spécialise dans un produit ou dans un autre.. Dans sa théorie du cycle de vie du produit, Vernon montre que le commerce international s’explique par la dynamique du monopole d’innovation Les différentes phases du cycle de vie d’un produit identifiées par Vernon (1961) : une première phase, intense en recherche- développement, est représentée par l’introduction du produit sur le marché par la firme, qui est seule à produire le bien urant cette phase, les séries de fabrication sont limitées, le prix du bien est élevé et la consommation est d’abord le fait de consommateur riches.
La croissances des ventes constitue la seconde phase : la production, intense en capital, se fait à présent en grande série, le prlX de vente du bien dimlnue , le spectre des consommateurs s’élargit et des firmes imitatrices apparaissent dans les pays d’origine du monopole. Durant la troisième phase, appelée phase de maturité, le produit se banalise, la production devient intense en facteur travail non qualifié, la consommation u bien devient courante, les firmes se livrent à une concurrence par les prix.
Le produit entame son déclin à la phase 4 : de nouveaux produits substituts apparaissent sur le marché, l’intensité en travail non qualifié s’accentue, le marché se trouve en surcapacité. A chaque phase du cycle de vie correspond une phase du commerce international : 1 ère phase : pas d’échange international : le monopole vend et teste son produit sur son marché national. 2èmephase : monopole produit à la fois pour son marché intérieur et pour l’exportation vers les pays développés 3ème phase : I