portées contemporaines des théories du commerce international

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Portée contemporaine des théories traditionnelles du commerce international Le commerce international est l’échange de biens, de services ou de capitaux entre agents économiques de pays différents. Si ce type de commerce existe depuis des siècles, il connaît une réelle explosion notamment depuis 1950 et la mondialisation croissante de l’économie. En effet, le volume du commerce mondial a été multiplié par 15 depuls la fin des années 1950, et a triplé entre 1990 et 2010.

Si le commerce international connaît aujourd’hui une ampleur incomparable avec ce qu’il était plus d’un siècle dans le passé, il a toujours or 1 1 n économie, et ced uis d’économie classiqu largement aujourd’h international, il faut r d ortante littérature remiers théoriciens ith. on s’appuie encore s du commerce té élaborés dans un contexte économique mondial très différent de celui que nous connalssons actuellement, avec une économie beaucoup moins ouverte entre les pays, et un volume d’échanges largement moins consequent.

Ce constat nous amène à nous interroger sur la validité empirique de des théories traditionnelles du commerce international, et à nous demander dans quelle mesure ces théories sont elles encore applicables aujourd’hui, ou dans quelle mesure elle oivent être relativisées. pour introduire cette étude nous commencerons par présenter rapidement les grandes théories traditionnelles du commerce international, et nous testerons dans une deuxième partie leur validité empirique.

Enfin, dans une troisième et dernière partie partie, nous montrerons que les limites dans l’application contemporaine de ces théories ont conduit à un dépassement de celles-ci, et à l’élaboration de nouvelles théories du commerce international. I – Retour sur les théories traditionnelles du libre échange Comme nous l’avons dit précédemment, les échanges entre pays nt toujours fait l’objet de nombreuses théories en économie.

Dans cette partie nous nous concentrerons sur deux approches en particulier : l’approche classique, avec les apports de Smith et de Ricardo, puis l’approche néoclassique, avec notamment l’apparition du théorème HOS. A L’approche classique : spécialisation et libre échange Adam Smith, considéré comme l’un des pères fondateurs de l’économie classique, est notamment à l’origine de théories importantes dans le domaine du commerce international. Il est le premier à considérer l’échange international comme un jeu ? sommes positives, bénéfiques à l’ensemble des pays qui y particpent. our cela, chaque état a intérêt à se spécialiser dans la production pour laquelle ses coûts de production sont plus faibles qu’à l’étranger, et à participer au commerce international en exportant ces produits, pour lesquels ils disposent d’avantages absolus par rapport à ses partenaires commerciaux. Pour Smith, le libre échange est donc nécessaire car il conduit les pays à se spécialiser dans une production pour ensuite l’exporter, ce qui au final bénéficie à tous dans l’échange international.

David Ricardo repart du postulat de Smlth selon lequel le commerce international est un jeu à somme positive. Alors qu’il prédit l’avancée de l’économie vers un état stationnaire en raison de la décroissance du rendement des terres, il montre PAG » 1 vers un état stationnaire en raison de la décroissance du rendement des terres, il montre que le libre échange et la spécialisation permettent de retarder l’évolution vers cet état. Néanmoins, lui n’explique pas la spécialisation par l’avantage absolu mais par ‘avantage comparatif.

A la différence de Smith, il n’explique pas le commerce international par la différence dans es coûts de production absolus, mais dans les coûts relatifs, qu’il mesure en temps de travail (évalués dans sa théorie en homme / année). Avec son célèbre exemple du commerce de vin et de drap entre l’Angleterre et le Portugal, il montre que même un pays qui ne présente que désavantages absolus au sens de Smith a intérêt à se spécialiser là où ce désavantage est le moins grand, et c’est justement le commerce international qui permet malgré tout un intérêt à la spécialisation.

Un échange volontaire suite à la spécialisation conduit toujours à un gain à l’échange, car il permet n surplus de la production globale. B) L’approche néoclassique : facteurs de production et échange Les économistes Hecksher et Ohlin étudient les fondements de l’échange international en repartant de la théorie de Ricardo, mais en abandonnant la valeur travail présente dans celle-ci. Il existe bien un avantage comparatif en vertu duquel les pays intègrent le commerce international, cependant cet avantage ne dépend pas selon eux des coûts de production mais des différences de dotations en facteurs de production selon les pays.

Les produits nécessitant l’utilisation d’un facteur production dont le pays ispose en abondance auront un prix comparativement moins élevé. Les pays auront donc naturellement tendance à se spécialiser dans la production qui PAGF30F11 dans la production qui nécessite l’utilisation du facteur qu’ils détiennent en abondance, dans la combinaison productive qui lui conférera un avantage. Chaque pays va alors exporter ces biens qu’il produit avantageusement, et importer ceux dont la production nécessite une quantité importante d’un facteur relativement rare pour ce pays.

Cette démonstration, qu’on appelle le théorème de l’avantage comparatif, a été complétée ar la suite par la contribution de Paul Samuelson, qui a montré que le libre échange conduit à une égalisation progressive du prlX de facteurs de production sur le plan international. De fait, le théorème de l’avantage comparatif fonctionne malgré les différences relatives du prix des facteurs entre les pays, qui tendent à s’estomper.

Il – Portée empirique des théories classiques et néoclassiques du commerce international Si ces deux théories restent très célèbres en économie, il faut néanmoins constater qu’elles ont été établis à des périodes où l’économie et le commerce mondial étaient largement différents e ce qu’ils sont maintenant. De plus, ces théories reposent sur un certain nombre d’hypothèses de départ qui sont parfois difficilement vérifiables. Nous allons tenter dans cette deuxième partie de vérifier la portée empirique des théories présentées précédemment.

A) Les intérêts et les limites dans l’application contemporaine du modèle Ricardien Le modèle ricardien du commerce international repose sur un certain nombre d’hypothèses de départ : les coûts de transports sont nuls ou quasi-nuls, les facteurs sont immobiles entre les pays et parfaitement mob- r des pays, et les biens s PAGFd0F11 acteurs sont immobiles entre les pays et parfaitement mobiles ? l’intérieur des pays, et les biens sont parfaitement mobiles.

Avant d’entrer dans le détail, on peut remarquer que ces hypothèses de base constituent déjà une limite à l’application contemporane de ce modèle théorique: par exemple, on peut difficilement considérer que les facteurs de production, et notamment les travailleurs, sont immobiles sur le plan international. En effet, la constitution de zones de libre circulation comme l’espace Schengen permet une totale liberté de circulation des facteurs de production entre plusieurs pays. Même entre différentes zones lorsque la mobilité de travailleurs est plus compliquée, elle n’est jamais nulle comme c’est le cas dans le modèle de Ricardo.

Krugman et Obstfeld montrent quand à eux dans « Économie Internationale » que le modèle ricardien prédit une spécialisation beaucoup plus poussée que ce que l’on observe en réalité. Ils dénoncent également le fait que l’analyse de Ricardo néglige le rôle éventuel des économies d’échelle comme facteur des échanges, ce qui le rend incapable d’expliquer les échanges entre nations similaires, qui représentent pourtant une part de plus en lus importante du commerce international.

En dépit de ces remarquent, ils montrent que la principale prédiction de l’analyse de Ricardo est encore vérifiable aujourd’hui, puisque les pays tendent à exporter des biens pour lesquels leur productivité est la plus élevée. Cette affirmation est confirmée par les chiffres dans l’étude de Bela Balassa, qui montre que l’exemple du commerce entre le Portugal et l’Angleterre peut être repris avec les échanges entre Etats-Unis et Grande-Bretagne après la seconde guerre mondiale. s 1 avec les échanges entre Etats-Unis et Grande-Bretagne après la seconde guerre mondiale.

En basant son étude sur 26 secteurs déterminés, il montre que la productivité américaine de ‘époque est supérieure ? la productivité britannique pour tous les secteurs. Les Etats- Unis disposent donc d’un avantage absolu pour presque toutes les productions, cependant pour 12 de ces 26 secteurs, le Royaume-Uni a des exportations plus importantes que celles des Etats-Unis. Ils doivent donc disposé d’un avantage relatif, un avantage comparatif qui, conformément à la thèse de Ricardo, pousse le Royaume-lJni à se spécialiser même s’il ne dispose pas d’avantages absolus.

L’étude de Balassa montre ue les exportations américaines dépassaient les exportations britanniques seulement dans les industries où la productivité américaine était au moins deux fois supérieure à la productivité britannique. Bien que les hypothèses de base du modèle semblent caricaturale de la réalité, il semble que ses deux conclusions majeures soit relativement vérifiables encore aujourd’hui : les différences de productivité jouent un rôle majeur dans le commerce international, qui est structuré davantage par les avantages comparatifs que par les avantages absolus.

B) La spécialisation selon la dotation mise à mal par les études mpiriques Tout comme pour l’analyse classique, le modèle HOS repose sur un certain nombre d’hypothèses : l’économie y est en effet réduite à deux biens non substituables et à deux facteurs de production, le travail et le capital, qui sont substituables mais non mobiles entre les pays. Ce modèle ne prend par ailleurs pas en compte l’existence de droits de douane et de coût de transports, et considère que les facte 6 1 et considère que les facteurs de production sont toujours pleinement utilisés.

Une fois encore, l’application de ces hypothèses ne semble pas toujours compatible avec l’économie ctuelle : l’existence de chômage dans tous les pays développés montre par exemple que les facteurs de production ne sont presque jamais pleinement utilisés. Aussi, le travail et le capital ne sont pas parfaitement substituables pour toutes les productions. Cela étant, la théorie de « proportion des facteurs » a été une des plus influente dans l’analyse de l’économie internationale, ce qui implique qu’elle a fait l’objet d’une vérification empirique très étendue.

Le premier à s’être essayé à une vérification empirique de ce modèle est l’économiste W. Leontieff, dont l’étude centrée ur le cas des Etats-Unis a conduit au célèbre « paradoxe de Leontieff » : les Etats-Unis, dont la production globale présentait alors une très forte intensité capitalistique, exportait pourtant des biens plus fortement doté en facteur travail, tandis que leurs importations étaient plus intensives en capital. A première vue, ce constat semble invalider la théorie de Hecksher et Ohlin.

En réalité, Leontieff prolonge son étude qui vient ainsi compléter la théorie de dotation des facteurs plus qu’elle ne la contredit : les Etats-Unis exportaient en réalité des produits intensifs en travail ualifié, alors que leurs importations contenaient davantage de travail non qualifié. Ces exportations étaient en fait intensives en technologies, et nécessitaient la contribution de plus de savants ou d’ingénieurs par unité de production.

Finalement, les Etats- Unis disposaient d’un avantage comparati PAGF70F11 d’ingénieurs par unité de production. Finalement, les Etats- Unis disposaient d’un avantage comparatif dans les productions complexes, innovantes, et celles-ci peuvent très bien être moins dotés en capital que certaines importatlons dont la technologie est plus ancienne et maîtrisée, donc plus adaptable à une abrication de masse.

En 1987, une autre étude de Bowen et Leamer a testé empiriquement le modèle HOS en prenant un échantillon de 27 pays et de 12 facteurs de production. Or pour les deux tiers de ces facteurs de production, les échanges ne s’orientent pas dans la direction prédite par Hecksher — Ohlin plus de du temps. Ce résultat confirme que le commerce international ne se structure pas selon le modèle la dotation en facteur de production, invalidant la conclusion du modèle ROS.

En synthétisant ces études, Krugman affirme que les différences de ressources ne semblent pas être le principal déterminant e la structure des échanges. Au contraire, les différences de technologie jouent elles probablement un rôle dominant, comme l’a suggéré Ricardo. Ill — Prolongement ou dépassement des théories traditionnelles ? A – Distribution des revenus vs structure du commerce Smith comme Ricardo présentaient le commerce international comme un échange forcément bénéfique pour tous ses participants, quelque soit leur spécialisation.

Or aujourd’hui, de nombreux économistes dénoncent le fait que la spécialisation des pays du sud, souvent dans les produits primaires, n’est pas une pécialisation choisie mais contrainte, qui contribue à détériorer les termes de l’échange pour ces pays. En réalité, la théorie de Ricardo indique un gain global à l’échange mais ne dit rien du partage B1 réalité, la théorie de Ricardo indique un gain global à l’échange mais ne dit rien du partage de ce gain entre les différents participant : il se peut donc que ce partage soit fortement inégalitaire.

Si la théorie ricardienne semble en partie encore exploitable aujourd’hui dans l’analyse de la structure du commerce international, elle ne dit en revanche rien du partage des revenus. Parallèlement à ce constat, Krugman est Obstfeld montrent que même si le modèle Hecksher Ohlin a permis d’expliquer la structure du commerce international moins bien que ce que l’on pouvait imaginer, il reste extrêmement important pour comprendre les effets engendrés par le commerce international, particulièrement la façon dont il affecte la répartition des revenus.

Ils prennent ici l’exemple de la croissance des échanges de biens manufacturés entre le nord et le sud : dans ces échanges croisés, l’intensité des facteurs des importations du Nord est très différentes de celle de ces exportations, qui contiennent moins e travail qualifié et de haute technologie, ce qui expliquerait en grande partie les inégalités dans le partage des revenus découlant de ce commerce.

B – Krugman et la nouvelle théorie du commerce international Krugman, ayant émis le constat selon lequel les deux principales théories du commerce international que nous avons présenté sont incomplètes, pense pour sa part qu’il n’est plus suffisant de prolonger ces théories pour chercher à les adapter à l’économie contemporaine, et qu’il faut élaborer une nouvelle façon d’analyser le commerce international.

Dans la tentative de dépassement des modèles traditionnelles u commerce international, on peut citer le courant néo technologique, qui tente d’ana traditionnelles du commerce international, on peut citer le courant néo-technologlque, qui tente d’analyser la structure du commerce mondial en s’intéressant au coût et à la facilité d’accès à la technologie.

Ce courant base sa théorie dans le cadre de marchés oligopolistiques (faible nombre d’offreurs et très nombreux demandeurs), qui correspondent plus aux réalités du commerce actuel que les hypothèse de Ricardo ou d’HOS. Ici, les innovations ont une influence primordiale sur les flux ommerciaux : Porter notamment, a montré qu’une économie disposant d’un taux d’investissement élevé, parvient à établir de nouveaux procédés de fabrication qui conduisent à des situations de monopole, en créant un écart technologique avec la concurrence pour une durée limitee.

Krugman va dans le sens de cette théorie dans son ouvrage quand il déclare que dans de nombreux domaines industriels, l’avantage compétitif n’est pas déterminé par les caractéristiques nationales ou les avantages de dotations, mais plutôt par les connaissances engendrées par les firmes au travers de la recherche – développement et de ‘expérience. Krugman est le principal auteur à l’origine du renouveau des théories du commerce international.

Son explication part du constat que les consommateurs préfèrent la diversité et que la production intègre des économies d’échelle. La préférence des consommateurs pour la diversité explique la coexistence de différents modèles de voitures et de constructeurs, comme Volvo et BMW là où la théorie classique supposerait plutôt une spécialisation des économies. Cette idée de Krugman explique pourquoi il y a spécialisation par marque plutôt que spécialisation par produit. La plupart des nouveaux modèles 11