Sport moderne
SOC 4 : Olivier Sirost HISTOIRE DU SPORT MODERNE 1- Les origines des sports modernes en Angleterre au 1 gème siècle. Les sports modernes puisent leurs origines dans les jeux traditionnels du monde rural et de l’aristocratie anglaise. La soule, le jeu de paume, la chasse, le tir à Farc, les joutes nautiques, la lutte, le hurling (crosse) sont déjà présents en Europe au 14ème s. ! Ils sont rejoints a Golf (1457) en Ecoss les jeux favorlsent la de Chesteffs Rooder Cricket. Certains jeux orsg tiq-:- 1491) en Italie, le France.
Au 16ème s. e la course hippique e jeu anglais du nsidérés dangereux t frappés d’interdictions (ville de Londres et établissements scolaires). Ces activités suscitent beaucoup d’engouement. Suivront des activités comme l’aviron et les courses nautiques. Au 17ème s. les jeux permettent de varier les comparaisons et les confrontations. Les tournois de tir à l’arc, les courses hippiques en sont des exemples. En 1 657 se déroule le premier match de golf, Ecosse – Angleterre. En 1681, se déroule un match de boxe anglaise.
Ces pratiques sont suivies de la création de clubs dans les élites de l’aristocratie anglaise et européenne au 18ème s. 1 720 : Yacht Club de Cork (Irlande) – 1740 : création du Jockey Club (Angleterre) – 1 742 : Skating Club d’Edimbourg (patinage) – 1744 : The Honorable Company of Edinburgh Golfers – 1747 : pratique de la soule dans les Publics Schools à Eton et (1749) – 1780 : première édition du Derby Anglais (course hippique) Dès la fin du 18ème s, se mettent en place de nombreux clubs et compétitions.
L’hippisme est un déclencheur de l’activité sportive (apparition de jockeys « stars », paris… ). e cricket est règlementé (1744) et l’entrée aux matchs devient payante (1777) en Angleterre. La Boxe s’organise. En 1719, James Figg est le premier champion de boxe anglaise. Il se retire en 1730 après 300 combats sans défaite. Les combats de boxe suscitent la polémique : trucage, morts, violence. – 1 715 : première course d’aviron en Angleterre. – 1 786 : première ascension du Mont Blanc par Balmat et Paccard. 1 783 : premier vol d’un homme en ballon. 1 792 : premier numéro du journal « The Sporting Magazine », consacré aux courses hippiques. – 1 795 : match de boxe référence entre Jackson et Mendoza. – 1 796 : première « Olympique de la République » sur le Champ de Mars à Paris (course à pied et course de chars). : école impériale de natation à paris. – 1804 création du Montréal Curling Club. – 1807 . -1817 : invention allemande de la draisienne (ancêtre du vélo). Huddersfield and Lockwood Swimming Club. 1825. – 1828 . première piscine couverte à Liverpool. création du Jockey Club à Paris. 833 . : Jeux Olympiques scandinaves en Suède. – 1834 : National Swimming Society (Londres). – 1837 837 : compétition d’athlétisme au collège d’Eton. 1 . 1- Définitions. Ces quelques éléments montrent qu’une transition s’opère dans l’organisation des jeux entre le 18ème s. t le 19ème s. Ces derniers s’organisent paris, de spectacles, PAGF 7 OF sg s. Ces derniers s’organisent sous forme de paris, de spectacles, compétitions réglées et d’associations. On se détache peu à peu de la forme participative totale et anarchique de la soule des origines.
Néanmoins, le côté brutal, viril des jeux est préservé. On parle de sports modernes et non plus de jeux traditionnels. C’est aussi parce que l’Occident entre dans la modernité : rationalité des umières, industrialisation et urbanisation, nouvelles classes sociales, individualisme, identités nationales, réformes sociales. Il faut former un nouvel homme et le sport répond à cette attente, à cette mise en équation nouvelle. Les références aux modèles de civilisations antiques ne sont pas anodines. our Pierre parlebas (Eléments de sociologie du sport), le sport est une forme de jeu supérieure qui vise au perfectionnement, qui soit le passage institutionnel du jeu sauvage au jeu domestiqué. Pour Jacques Ulmann (De la gymnastique aux sports modernes), le sport anglais est caractérisé par une philosophie morale : l’utilitarisme. Les intérêts individuels doivent servir les intérêts collectifs, voire nationaux. Le sportsman formé dans les collèges est l’élite, le leader chargé des affaires dans les colonies et les industries.
Pour Norbert Elias (Sport et civilisation, la violence maîtrisée), le sport est l’art de se tenir à un seuil élevé d’excitation. Cette « quest of excitment » repose sur une tension entre le fighting spirit et la modération de la violence assurée par le fair-play et le self-government. pour Georges L. Mosse (L’image de l’homme), le sport correspond à la formation du stéréotype de l’homme viril. Au moment où les sg l’homme), le sport correspond à la formation du stéréotype de ‘homme viril. Au moment où les repères sociaux sont ébranlés, les modèles du sportif, du « chrétien musculaire du chevalier, du gymnaste.
Le sport moderne n’est que la transposition de valeurs qui définissent le genre masculin selon les époques. Pour Georges Vigarello (Du jeu ancien au show sportif), le sport moderne se différencie des jeux en se codifiant. Il produit alors ses propres temporalités, ses espaces, ses communautés et ses récits ; ce qui en fait un mythe. Selon Dominique Lejeune, le sport anglais est porté par une morale du plaisir et une industrie du divertissement qui se côtoie ans les collèges britanniques, témoignant d’un nouveau style de 1. 2- L’apport anglais et la modernité.
Au 19ème siècle, l’Angleterre est la première puissance mondiale par l’importance de son empire colonial. C’est également le premier pays européen touché par les révolutions industrielles, les vulgarisations scientifiques de la biologie, l’unité nationale, l’urbanisation et les réformes sociales. Deux mondes s’y côtoient : d’un côté l’ancien monde Aristocrate et rural (celui des jeux traditionnels), de l’autre les nouvelles classes sociales qui sont la bourgeoisie et la classe ouvrière qui inventent des jeux sportifs t modifient les jeux anciens. pour R.
Holt (Histoire du corps), le corps de référence du sportif va changer en passant des extrêmes (le jockey malingre, le lutteur obese monstrueux et le cavalier oisif), au corps svelte et proportionné du « sportsman Cet idéal est travaillé par l’ada e rotestant et éducatif : un esprit sain dans un corps sai PAGF OF sg « sportsman Cet idéal est travaillé par l’adage protestant et éducatif : un esprit sain dans un corps sain. L’âge Industriel en Angleterre fait valoir des vertus : culte de l’effort et du mérite, valeur de la compétition pour elle-même, ens pratique.
La technologie remet en perspective les qualités esthétiques de pure force et brutalité pour laisser place à la vitesse et à la ruse. L’enfermement urbain et les problèmes de salubrité font du plein air une nécessité. Les espaces périphériques des villes sont ainsi des lieux dévolus aux sports comme Blackheat, Twickenham, Wimbledon. Londres : 2 300 000 habitants en 1850. Agents de l’administration et professions libérales : 183 000 ? 289 000 entre 1851 et 1891. Employés de bureau : 121 000 à 514 000 entre 1851 et 1891. 1880 : début des Social Settlement (P.
Geddes). La société britannique est marquée fortement par les apports de la science et notamment de la biologie. Les travaux de Lamarck et Darwin sur le transformisme et l’évolutionnisme vont être peu ? peu transposés à la société britannique par H. Spencer, R. Malthus et d’autres. Face à l’explosion démographique, à la misère sociale et au développement des épidémies (choléra, tuberculose, alcoolisme, rachitisme. .), les lois biologiques viennent régler le social. Le plus fort doit survivre et les autres disparaître sans intervention de l’Etat.
Le sport devient un élément-clé de cette onception nouvelle de la vie en société. Il est par la pratique du duel une lutte entre les espèces, comme il sera une lutte entre les nations via les compétitions internationales. Le sport est aussi un moyen de lutte efficace pour prév PAGF s OF sg compétitions internationales. Le sport est aussi un moyen de lutte efficace pour prévenir des maladies et pour rendre l’ouvrier plus productif (régénération). A la fin du 18ème siècle, John Wesley amorce une réforme de l’église protestante.
La relecture des textes évangéliques remet en cause la suprématie de l’homme sur la nature. On interdit alors les combats d’animaux et les mauvais traitements. Se développent les jardins à l’anglaise et les espaces verts dévolus aux sports comme en 1898 avec les cités jardins d’E. Howard. La réforme protestante déclenche l’apparition de petits groupes qui contestent le catholicisme et réexaminent les rapports au corps comme les Quackers (refus du progrès), les Amish (végétarisme), les Primitive Methodists (femmes prédicatrices)…
Parmi ces « sectes », il faut noter les YMCA fondés à Londres en 1844, qui développeront le sport et les mouvements de jeunesse aux Etats-Unis. Les protestants sont porteurs de cette éthique du corps sportif. La société Victorienne est confrontée à un chaos social fait de violence, maladies, pauvreté et redéfinition des identités. Il faut donc réformer cette société et son appareil éducatif, en particulier les élites. L’idée est de laisser place à une éducation nouvelle plus proche du corps et de la nature, relativisant la charge intellectuelle par une instruction pratique (bricolage, jardinage, arts, musiques, sport).
La philosophie sensualiste (Berkley, Hume) restaure la place du corps longtemps éludée par la religion. La réforme se déroule dans les Publics Schools comme Harrow, Rugby, Westminster, Malborough, Eton… En 1828, Thomas Arnold met en place cette r OF sg En 1828, Thomas Arnold met en place cette réforme au collège de Rugby dont il prend en charge la direction. Vont s’y côtoyer aristocrates et bourgeois, mêlant ainsi des habitudes de classes sociales, créant de nouveaux usages. L’enseignement scolaire s’appuie sur les traditions humanistes (Grec, Latin, Philosophie et Histoire antique).
On y voit associé la tradition du Grand Tour (voyage initiatique européen de fin d’études sur les grands lieux des civilisations passées). Il n’est pas surprenant que le modèle de corps qui s’impose alors soir référé au modèle de l’athlète antique redécouvert par les fouilles archéologiques. Les valeurs enseignées sont celles de l’aristocratie : élégance, dignité et honneur qui dessinent un art de vivre. Sy superposent celles de la bourgeoisie : la méritocratie. De cette conjonction naît une élite plus large : les gentlemen amateurs.
La mythologie raconte qu’à Rugby, on introduit le sport pour canaliser les élèves turbulents. Lors d’une partie de football W. Webb Ellis s’empare du ballon à la main. 1. 3- Des sports. Les sports « Old English » sont très présents au 19ème siècle. A l’occasion des fêtes ou lors de paris on se défie, sans toujours la présence de règlement. Les corps ondulés, véritable héros de l’époque sont ceux des lutteurs (W. R Grace) et des jockeys (Fred Archer). Tout le monde se confronte dans ces jeux : hommes, femmes, enfants, adultes, vieillards.
La base de la confrontation repose sur le handicap (parcours de course différent, coureur alourdi par des poids). On joue aussi sur la mesure Londres-york (700km) parcourus par 7 OF sg coureur alourdi par des poids). On joue aussi sur la mesure Londres-York (700km) parcourus par Foster Powell en 5 jours et demi en 1792. On aime aussi beaucoup les rixes populaires comme la soule, sans règles et très violentes dans les confrontations de rues ou de villages. L’aristocratie dans sa culture de l’honneur s’adonne davantage aux duels au pistolet ou à l’épée ainsi qu’à la chasse à cour.
Via les Public Schools se développe l’idéal du sport amateur qui contamine les nouvelles élites sociales et les classes moyennes. Les jeunes londoniens font alors naitre de multiples associations où le sport est réglé, obéissant à un nouveau style de vie. La polpalence est de rigueur et selon les saisons (hiver : football, rugby ; été : cricket, tennis, cyclisme, natation). – 1863 : création de la Football Association. 1871 : création de la Rugby Union. – 1 880 : Amateur Athletic Club fondé par des étudiants d’Oxford. 1 882 : Amateur Rowing Association impulsé par des étudiants d’Oxford et de Cambridge. – 1883 : finale de la coupe de football entre les Old Etonians (étudiants) et le Blackburn Olympic (ouvriers). Le sport populaire mettra plus de temps à se développer. La finale de la coupe (Cup) en 1883 montre que les vertus collectives es ouvriers l’emportent sur l’individualisme des élites sociales. Les jeux d’équipe (football et rugby) connaissent un essor populaire important dès 1890. II en va de même des combats de boxe qui prennent le relais des paris sur les animaux.
En 1884, Jack Dempsey incarne cette réussite sociale par le sport devenant le premier champion du monde de boxe. En 1 870, une nouvelle réforme pédagogiq BOF sg sport devenant le premier champion du monde de boxe. En 1870, une nouvelle réforme pédagogique remet en cause le modèle du gentleman athlète. Cela coïncide avec les débuts du professionnalisme anglais dans le football. En 1891 le club d’Arsenal place déjà des actions dans les mains de 860 actionnaires. On compte jusqu’à 25000 spectateurs lors dun match.
Les trois quarts de la population étant urbanisée, le football devient une pratique de masse. 2- Réception des sports anglais (France, Allemagne, USA). Les sports anglais qui reposent sur une codification des jeux dans le contexte politique colonial, le contexte social des tensions liées aux classes émergentes (bourgeoisie, ouvriers), le passage ? une économie industrielle, le redéploiement des religions, sont concurrencés par des modèles plus anciens comme la réparation militaire ou les gymnastiques.
Les sociétés en occident sont touchées après l’Angleterre par les mêmes processus de transformation. Réformer, c’est-à-dire réorganiser la société, c’est choisir un modèle de formation de l’homme et de la femme moderne. La circulation des Individus liée au voyage et au travail, la délimitation des frontières géopolitiques permet de saisir les influences étrangères. Les migrations et les communautés ethniques joueront un rôle important dans l’avènement du sport en occident. 2. 1- Développement du sport en France. A. Sur le plan politique :
A l’issue de la Révolution Française de 1789, l’idéal républicain de formation d’un homme nouveau qui promeut la liberté d’action et de corps, une fraternité entre les couches sociales et une société égalitaire émergent. Le tutoieme PAGF g OF sg une fraternité entre les couches sociales et une société égalitaire émergent. Le tutoiement, la citoyenneté, la cocarde sont des symboles forts que l’on retrouvera dans le sport français. B. Sur le plan religieux : On observe une baisse de la fréquentation des églises (diminution des baptêmes, communions et mariages).
Le pouvoir de l’église atholique est discuté par les Protestants puis par les lois de 1905 qui enlèvent à l’EgIise sa main mise sur l’éducation scolaire. C. Sur le plan social : La France est touchée par les épidémies liées aux nouveaux modes de vie (tuberculose, choléra, alcoolisme, syphilis). Des tensions entre bourgeoisie et aristocratie, entre ouvriers et patronat émergent. La réforme sociale de Frédéric Le Play. Face aux changements importants des cadres d’existence au 19ème siècle, il faut réformer les modes de vie. Frédéric Le Play est mandaté par le Sénat dans les années 1830 pour enquêter sur es changements.
Il réalise une enquête sur les ouvriers européens afin d’améliorer les conditions de vie (il sera suivi dans cette démarche par d’autres enquêteurs comme Alexandre Parent-Duchatêlet et Louis-René Villermé). Réformer la société française c’est alors intervenir à deux niveaux : la recomposition de la famille souche et de l’autorité paternelle ; un Etat fort et stable. Ces deux niveaux traduisent la recomposition de la société où le pouvoir se redistribue entre bourgeoisie et aristocratie et où la violence de la rue est p sse ouvrière. Le sport