lhuitre
Le parti des choses, Francis Ponge, L’Huitre. Francis Ponge (1899-1988). En 1940, entre dans la Résistance lors de la Seconde Guerre mondiale, et sera décoré. En 1981, il reçoit le prix national de poésie. Introduction Le Parti pris des choses est un recueil de poèmes en prose qui parait en 1942. Titre conscience, ne peuv décrit des objets ban l’utilisation d’un lang décrit. pr or 8 ses, objets sans e recueil, le poète E. fu le lyrisme, et Oit venir de l’objet l. LJne écriture apparemment descriptive Cette impression est accentuée par le choix du poème en prose au lieu de la poésie versifiée, et par le titre même du poème. une description organsée en trois temps a) une certaine progression Le texte est construit en 3 temps = 3 paragraphes. – Premier paragraphe : description extérieure de l’huître : « d’une apparence Description très générale. – Deuxième paragraphe : on passe à une description intérieure de des éléments de plus en plus précis. Le premier paragraphe est constitué de plusieurs phrases (5), le deuxième est une seule longue phrase, et le troisième est une seule phrase courte. ) L’extérieur de l’huître : la solidité Elle est comparée à un « galet » idée de solidité et de longévité. Ponge insiste sur la difficulté pour ouvrir l’huitre : « apparence plus rugueuse » : désagréable au toucher, il est difficile de s’en saisir. « opiniâtrement clos » Solution pour l’ouvrlr – solution en trois temps, donne l’impression d’un mode d’emploi (cf. rythme ternaire marqué par les virgules). Il faut « s’y reprendre à plusieurs fois Des instruments sont nécessaires : torchon, couteau ébréché.
Nécessité d’utiliser la violence pour ouvrir l’huître : « Les coups qu’on lui porte utilisation d’une arme (couteau). « les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles » : deux erbes exprimant une violence renforcée par l’allitérationen [k] (qui rappelle le son des coups). c) Un intérieur rempli d’éléments hétéroclites Le fait que la description de « huitre faite par Ponge dans le second paragraphe ne soit constituée que d’une seule phrase avec beaucoup de juxtapositions insiste sur une sorte de difficulté pour définir la nature de l’intérieur du coquillage.
L’expression « tout un monde » est renforcée par « à boire et ? manger » (double sens : au sens propre signifie qu’il y a de l’eau et le fruit de mer et au sens figuré est une expression signlfiant u’on y trouve beaucoup de choses de qualité différente). Enumération d’éléments appartenant à des réalités diverses : les « Cieux « une mare », différente). « cieux « une mare le « sachet « dentelle Caractère insaisissable de certains éléments . – « les cieux d’en-dessus s’affaissent sur les cieux dien-dessous » : il devient difficile de distinguer lequel est lequel, tout se mélange. ? qui flue et reflue à l’odeur et à la vue » : expression d’une mobilité qu’aucun sens se semble en mesure de fixer, ni l’odorat ni la vue. Juxtaposition de termes nobles et péjoratifs (« nacre h, « mare », ? visqueux et verdâtre « dentelle noirâtre » la dentelle est une matière noble mais l’adjectif noirâtre la dévalorise) difficile de donner une valeur à l’huitre. d) La perle Le poème finit sur un paragraphe élogieux sur l’huitre. La beauté : « perle « nacre » (z l’intérieur de l’huître), « orner » fonction esthétique.
La rareté : « très rare » : superlatif, « formule » = petite forme : ce n’est pas abondant. 2) Une démarche apparemment objective (de « objet ») Le poète énonce d’emblée ce dont il va parler : « L’huitre » : premier mot et titre du poème. Les deux premiers verbes = verbe « être » : il s’agit de déterminer une identité, de définir. Eléments propres à une définition : la taille (« grosseur la couleur blanchâtre « blancs Y, « verdâtres « noirâtre la consistance rugueuse », « vis ueux la matière (« nacre »).
L’énonciation montre une biectivité : *AGF 3 rif B plusieurs fois » – Tournures se rapprochant d’une notice explicative : « il faut alors la tenir « se servir d’un couteau » 3) une recherche du détail Précision : « au creux d’un torchon », « couteau ébréché « marquent son enveloppe de ronds blancs Recours à des comparatifs de supériorité ou d’infériorité : « plus rugueuse », « moins unie » caractérisation précise de l’objet.
Description qui fait appel aux sens pour permettre au lecteur de se représenter au mieux l’objet dont il est question : a vue : « couleur b, « brillamment « blanchâtre « ronds blancs « vue Le toucher : « rugueuse », « ébréché », « visqueux – Le goût : « à boire et à manger ». – L’odorat : « odeur Et dans une moindre mesure, connotation à l’ouïe : « parler » Toutefois ces précisions restent souvent approximatives, comme le montre l’utilisation du suffixe « âtre » blanchâtre ? verdâtre b) ou encore « une sorte de b.
Cependant, sous des apparences descriptives, ce texte présente les caractéristiques d’un texte poétique. Il. Les caractéristiques d’un poème 1 Des jeux de sonorités – Des homéotéleutes (figure consistant à répéter des finales de mats) : « noirâtre « blanchâtre » « verdâtre » qui fonctionnent presque comme des rimes l’on trouve aussitôt à s’orner En [s] : « les cieux d’en-dessus s’affaissent sur les cieux d’en- dessous En [v] et [f] + assonance en [u] : « visqueux et verdâtre » flue et reflue à l’odeur et à la vue ». 2) Des jeux sur le langage
Sur la polysémie : « à boire et à manger » huître comestible avec du liquide et du solide à l’intérieur, huitre composé d’éléments hétérogènes. « firmament » est un terme habituellement utilisé en poésie, « nacre » exprime la pureté, mais ici le mot fait référence à la matière dont l’huître est constituée : d’ailleurs le jeu sur le sens propre et le sens figuré est mis en évidence par l’expression « ? proprement parler » mise entre parenthèses : c’est comme si le poète nous disait qu’il avait conscience d’utiliser un vocabulaire poétique, il précise car en général il utilise le langage poétique.
Différentes figures de style présente dans le texte le rende poétique : Oxymore : « brillamment blanchâtre » : « blanchâtre » connote un côté terne, non brillant. Personnifications : « c’est un monde opiniâtrement clos » : l’opiniâtreté (z persévérance, acharnement) est une qualité humaine. « un couteau peu franc » : connotation morale. « leur gosier de nacre » : l’huitre n’a pas de gosier. Métonymie : « les doigts curieux » pour désigner la personne qui tente d’ouvrir l’huïtre. 3) Métaphore filée entre l’huître et le monde Cette idée est retrouvée e deux reprises dans le