L’État et la mondialisation
Voilà une question complexe qui suscite davantage, à mon égard, des réponses mitigées. Malgré cela, je suis d’avis que l’épanouissement des groupes repoussant la globalisation réside dans la notion d’équilibre. Pour approfondir la réflexion, nous nous intéresserons d’abord aux thèmes de Pidentité et ensuite, des religions. L’identité dans un contexte de mondialisation L’identité est ce par quoi les individus et les collectivités se définissent. La mondialisation ayant pavé la voie aux migrations de masse, les socié L’État et la mondialisation Premium gy michae110818 1 21, 2014 14 pages
La globalisation ne doit pas empêcher les individus et les communautés de choisir leur rapport à la modernité, y compris dans le refus et le repli identitaire. Comment percevez-vous cette réflexion ? Le phénomène d’homogénéisation induit par la mondialisation semble fragiliser la diversité culturelle. Cest dans ce contexte que PIJNESCO a souhaité affirmer que « la diversité culturelle est une caractéristique inhérente à l’humanité » en adoptant, en octobre 2005, la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles.
Or, s’il faut en croire l’émergence de groupes désirant s’exclure de la société dans Swpe to page laquelle la globalisati simple promotion de à ce constat, devons- refus et le repli identi qui n’est pas en adéq or 14 to View t de constater que la t insuffisante. Face Ime de valoriser le une mondialisation ous définissant ? sociétés contemporaines sont confrontées à un certain métissage, ce qui peut ébranler les tenants d’une nation dont l’identité est conçue sur la base de références uniques.
Farchy (2007) nous rappelle que « les tentations de repli et la méfiance ? l’égard des autres s’affichent au moment même où les défis de la cohabitation culturelle deviennent mondiaux. » Qu’on le prenne pour acquis, Videntité est dynamique et donc appelée à se redéfinir. De ce fait, je doute que le repli identitaire soit la réponse la plus appropriée à ce phénomène. Boutros-Ghali (2009) nous confirme qu’ « on assiste, en effet, face à la mondialisation, à des replis identitaires, religieux, ethniques, tribaux. u même à l’échelle d’un village. » Le Québec n’échappe pas à cette tendance et l’épisode de la Charte de la laïcité nous a montré les érives qu’un tel débat peu engendrer au sein d’une popu ation représentée par des groupes aux schèmes de pensées différents. Pourtant, l’idée de définir des valeurs communes à un groupe hétérogène est cohérente avec la volonté de favoriser, et même de valoriser le vivre ensemble.
Or, « les politiques culturelles, lorsqu’elles se contentent d’avoir la nation pour horizon, peuvent servir des buts opposés à la diversité » (Ibid. ) Selon Boutros-Ghali (2009), le défi réside dans la possibilité d’établir un raisonnement approprié « entre le clocher (repli identitaire dans e monde occidental) et le satellite (mondialisation), ou entre le satellite et le minaret (repli identitaire dans le monde musulman). » Bien sûr, cette affirmation s’avère bien réductrice, puis 12 identitaire dans le monde musulman). ? Bien sûr, cette affirmation s’avère bien réductrice, puisqu’elle écarte toutes les autres causes motivant le repli de certains groupes. Il se permet tout de même d’affirmer que, considérant comment le monde d’aujourd’hui fonctionne, la mondialisation « prendra le dessus sur les replis identitaires. » (Ibid. ) Revenons à la notion d’équilibre dont nous parlions plutôt, uisqu’il s’agit pour moi de la réponse la plus à propos pour pallier le refus de la globalisation que certains valorisent.
Malheureusement, le monde contemporain est « marqué par la violence des États sur les gens, par des frontières souvent faites de murs et par la violence d’Identités collectives souvent dirigées contre l’autre. » C’est du moins ce qu’évoque Alain Bertho (2013) dans un éditorial très intéressant intitulé Les frontières de la mondialisation et le piège identitaire. Or, dans son plaidoyer contre le repli identitaire, Boucar Diouf (2008) fait valoir que la oexistence viable des groupes passe par l’ouverture à l’autre.
Et si se trouvait là la réponse au repli identitaire : favoriser, à travers le monde, des échanges moins déséquilibrés de productions culturelles afin de contribuer à ce que la mondialisation soit enfin porteuse d’une nouvelle manière pacifiée de vivre ensemble. » (Farchy, 2007) Ainsi, pour éviter le point de rupture que crée le repli identitaire, il importe que les diverses identités culturelles puissent s’épanouir au sein même d’une identité collective ou globale respectueuse de l’autre. La rémisse des sociétés de identité collective ou globale respectueuse de l’autre.
La prémisse des sociétés devrait être de valoriser la défense du bien commun. Dans cette perspective, il serait bien utopique de croire que le repli identitaire permette d’atteindre l’idéal que sous-tend la philosophie du bien commun. Les effets pervers du communautarisme Si nous avons vu que le refus de la globalisation et le repli identitaire peuvent être motivés par la recherche d’une identité propre, ces mêmes comportements peuvent également être conditionnés par Yalternative du communautarisme.
Dans le cadre du présent travail, le définition du communautarisme adoptée sera celle de Marie (2007), désignant « tout mouvement de revendication sociale et politique qui, dans un contexte très inégalitaire, mobilise des identités communautaires (surtout religieuses, ethniques ou régionales, éventuellement claniques) dans des rivalités ou des luttes ouvertes pour le pouvoir et pour l’accès aux ressources. ? C’est ce que nomme Lacoste (2003) la glocalisation. « L’incertitude face aux mutations du monde, la rapidité des changements suscitent en réaction une réaffirmation es identités locales, une réactivation des communautés d’appartenance : recherche de socles identitaires, montée des communautarismes, la mondialisation fragmente paradoxalement le monde. Jamais les combats mémoriels et Vintolérance religieuse n’ont été aussi aigus. ? (Brunel, 2007) L’actuelle crise ukrainienne n’est pas étrangère à ce phénomène, alors que l’est ukrainien russophone se replie sur des valeurs (qui s’adonnent à être celles d’un puissant 2 l’est ukrainien russophone se replie sur des valeurs (qui s’adonnent à être celles d’un puissant voisin autrefois parent) ui sont à l’opposé de celles des ukrainiens de l’ouest, tournés vers l’occident. Mals, sommes-nous habilités à bien saislr un tel conflit ?
Sur ce point, Kobtzeff (2014) nous ramène à l’ordre en prétendant que « l’indifférence par rapport au drapeau, ? l’identité nationale et aux grandes destinées du pays est le luxe des sociétés riches absorbées par le banal : carrière, études des enfants, vacances, habillement, logement, automobile, [etc. ]. Le vrai problème, les inégalités, sujet tabou, créent un sentiment à la fois d’humiliation et d’impuissance. ? Après tout, e repli identitaire peut-il être justifié par la volonté de refuser l’acculturation caractéristlque de la globalisation et ainsl, la perte des valeurs qui nous définisse au plus profond de notre être. « Le mythe poutinien de la grandeur retrouvée de la Russie crée l’illusion que ce sont les Russes qui redeviennent grands. En Ukraine où la situation économique et sociale est bien pire, les passions autour des interprétations de l’histoire, le drapeau, l’impression d’écrire l’histoire d’un nouveau pays est ce qui donne l’impression de reprendre le contrôle de son destin. ?? (Ibid. ) Loin de moi fintention de défendre la cause des russophone de l’Ukraine et de m’immiscer dans ce conflit. Je m’en suis grossièrement servi pour illustrer combien les motifs derrière le communautarisme et, par extension, la globalisation sont complexes. Quant à la légitimité de ces motifs, elle s’avère discutable. Une c PAGF s OF globalisation sont complexes. Quant à la légitimité de ces motifs, elle s’avère discutable. Une chose est certaine, c’est que la montée du nationalisme est souvent une réponse ? l’homogénéisation du monde. Alors, quant à l’affirmation de
Borbalan (1997) à l’effet que la globalisation ne doit pas empêcher les individus et les communautés de choisir leur rapport à la modernité, je suis d’accord. Mais comment cela peut-il se faire tout en maintenant la paix dans le monde Par le biais de ce texte, vous aurez pu constater que je suis pour le moins mitigé quant à savoir si le refus et le repli identitaire constituent une réponse légitime à la globalisation. Nous avons vu que pour l’aspect de l’identité, l’ouverture vers l’autre et le respect mutuel devrait permettre d’éviter ces scénarios et plutôt valoriser le vivre ensemble.
Toutefois, la situation se complexifie lorsque l’on aborde la question du communautarisme. Les enjeux sont d’une telle complexité et souvent si explosifs qu’il devient difficile de faire la part des choses. Mais, même dans ce contexte, une seule notion me revient à l’esprit, soit celle du vivre ensemble. Par conséquent, je répondrai que la globalisation doit servir d’outil à pacifier le monde. Cela sous-tend qu’il faille exclure la possibilité de s’exclure du processus. 6 2 annonce-t-elle un monde en voie d’unification ?
Les premiers constats des travaux des auteurs du culturalisme, n courant de l’anthropologie, postulaient que la culture est porteuse d’un caractère statique, voire figé. Or, la mondialisation, du moins telle que nous la connaissons aujourd’hui, amplifie l’aspect dynamique de la culture et influence le modelage social de l’identité. (Vinsonneau, 2002) Certes, la mondialisation contribue à la redéfinition des différentes cultures en y inculquant des tendances qui sont globalement homogènes.
Cela signifie-t-il l’anéantissement du caractère endémique des cultures régionales au profit d’une dynamique d’acculturation conditionnée par le phénomène de mondlalisation ? ? cette question, je reprendrai les propos de Gérald Leclerc (2003), à savoir qu’il faut, sans la nier, relativiser la mondialisation culturelle. pour cela, il importe de considérer le rôle de l’interculturation, qui n’est pas étrangère à une homogénéisation partielle de la société.
Par ailleurs, si l’émergence d’un monde unifié apparait irréaliste, il est permis de croire en la naissance d’une « empathie cosmopolite » stimulée par l’ouverture des sociétés sur les autres. Le « tradimoderne » de Warnier D’emblée, j’affirmerai que la différence est probablement la eule caractéristique qui soit réellement universelle. Elle existe à l’échelle des membres d’une même famille, des résidents d’un quartier, des citoyens des continents, etc.
Partant de cette déclaration, il serait utopique de croire en la possibilité que la culture soit elle aussi universelle. C’est sur 7 2 utopique de croire en la possibilité que la culture soit elle aussi universelle. Cest sur cette note que Warnier (2003) décrète que « la diversité culturelle et l’altérité ont encore de grands moments devant elles. » Néanmoins, nous constatons que es traits découlant de la culture populaire mondiale teintent de plus en plus les identités locales et régionales. ailleurs, « constatant que les processus de mondialisation, facilités par l’évolution rapide des technologies de l’information et de la communication, s’ils créent les conditions inédites d’une interaction renforcée entre les cultures, représentent aussi un défi pour la diversité culturelle » (UNESCO, 2005) Cest en s’appuyant sur cette dernière prémisse que l’UNESCO adoptait, le 20 octobre 2005, la Convention sur la protection et la promotion e la diversité des expressions culturelles.
Un des objectifs énoncés par cette convention était de stimuler l’interculturalité, concept qui « renvoie à l’existence et à l’interaction équitable de diverses cultures ainsi qu’à la possibilité de générer des expressions culturelles partagées par le dialogue et le respect mutuel » (UNESCO, 2005). Ainsi, l’interculturalité serait un outil permettant d’accroitre les interactions entre les cultures dans la perspective de construire des ponts entre celles-ci. Or, la constructlon de ponts entre les cultures ne signifie pas écessairement leur unification pure et simple.
Par exemple, les statistiques portant sur le commerce des produits de la culture étrangers permettent d’étayer cette thèse en montrant l’existence de flux d’éc culture étrangers permettent d’étayer cette thèse en montrant l’existence de flux d’échanges culturels réciproques. Ainsi, la qualité des ponts créés par la mondialisation d’être à double sens permet de sortir du paradigme de l’acculturation, en envisageant l’interculturation comme une des composantes du nouveau rapport entre le local et le global.
Cela nous amène, comme le ous-tend Warnier (2003), à se questionner sur l’authenticité des cultures. À cet égard, à l’image d’une photographie, je perçois la culture comme un résultat pris à un point de référence temporel spécifique. Sur ce point, l’ethnologue Michel Leiris stipule que « la culture d’une société consiste en la totalité des façons de penser et de réagir et des modes de conduites accoutumés que les membres de cette société ont acquis par voie d’éducation, d’imitation et qui leur sont plus ou moins communes (Manon, 2008).
Or, cette culture, pour en arriver au portrait qui la éfinit, peut s’être construite en prenant du recul par rapport à ses valeurs ancestrales pour les juger en fonction de valeurs universelles. Le phénomène auquel nous assistons s’apparente donc davantage à du syncrétisme culturel qu’à une simple unification sous-jacente à la mondialisation. Unification au sens de pacificatlon : l’ouverture à l’autre Jusqu’à maintenant, la présente réflexion s’est appuyée sur une définition du terme unifier comme étant l’action de standardiser les cultures. ? la lumière de ce qui précède, il s’avère opportun e faire évoluer la réflexion en repositionnant notre définition de l’expression unification pour lui don PAGF faire évoluer la réflexion en repositionnant notre définition de l’expression unification pour lui donner une connotation moins conquérante, c’est-à-dire de considérer l’aspect pacificateur du terme.
En effet, je suis d’avls qu’il ne fallle voir la culture populaire mondiale comme étant un virus colonisateur affectant les cultures locales. pour nous aider dans cette réflexion, notons que Ruano•30rbalan (1997) relève l’a émergence d’une échelle upplémentaire d’appartenance, placée au-dessus des sociétés nationales Dans ce contexte, des individus font le choix, conscient ou non, d’adhérer à des aspirations et à des valeurs que nous pourrions qualifier de communes à l’humanité.
Cela n’empêche certainement pas les cultures locales de s’émanciper au sein de la diversité culturelle mondiale. Ici, la clé est rouverture aux autres. Dans son livre intitulé L’autre mondialisation, Wolton (2003) nous rappelle que « pour affronter un monde toujours plus ouvert, et donc plus incertain, il faut au contraire être confiant de on identité, prêt à se confronter à d’autres valeurs Toutefois, l’ouverture à elle seule ne suffit pas à pacifier le monde.
En effet, cela ne peut se faire sans une compréhension de l’autre. Prenons l’exemple de l’homosexualité, considérée comme une maladie occidentale dans plusieurs pays notamment de l’Europe de PEst. Inutile de dire que, de manière générale, pour les occidentaux. cette perception se trouve rien de moins que rétrograde. Les enjeux identitaires – et nous pourrions ajouter géoculturels — sont enracinés trop profondément pour croire que le monde