Les liaisons dangereuses
Le vrai triomphe du libertin est de s’assurer l’estime de cette société tout en étant un parfait scélérat, délectation suprême d’un être rebelle ôte obédience – et d’abord celle des passions – , animé aussi d’un orgueil intransigeant qui, derrière le cynisme ou le machiavélisme, fait de lui un héros de la volonté. Être promontoire, le libertin peut endosser toutes les apparences que réclame une situation : ainsi avalant qui, comme il s’est laissé aller à goûter sa charité simulée (lettre EX), se prend à être « amoureux et timide » (lettre LIV.) ou déguise dans ses lettres à me de trouver « le déraisonnèrent de l’amour » (lettre LUX); ainsi me de meurtrier, dont la duplicité sait jouer tous les rôles avec une aisance cynique : elle trahit cécité (lettre ÉLIXIR), jouit de voir qu’on la prend pour un guide consolantes (ibid.. ). Indien consommé, le libertin excelle dans la représentation, et l’agencement des lettres permet d’en premier boy épieront I baffle 04, 2009 4 pages savourer toutes les facettes. Ainsi swaps toi vie nées page facettes. Ainsi les lettres d’amour de avalant à me de trouver ( lettre ÉLIXIR) sont confrontées au commentaire que le même en fait pour me de meurtrier (lettre LUX); les poses étudiées de celle-ci pour prenant (lettre LUX) sont masquées par le récit , faussement indigné et vertueux, de l’aventure (LUXAIS). Auteur en scène, le libertin agit sur les événements et tire les ficelles (on aura pu noter les compliments qu’ ce propos la marquise de meurtrier s’adresse à elle-même dans la lettre LIEUX : Je commençais à déployer sur le grand théâtre les talents que je m’étais donnés). Les lettres LIEUX et LUX sont de vrais récits enchâssés, dans le goût boucaner, de ses machinations perfides. avalant n’est pas en reste : il ruse pour se faire de cécité une complice (lettre ÉLIXIR) ou se préparer une entrée dans sa chambre ( lettre ÉLIXIR).
Les conseils de me de meurtrier à avalant sont d’ailleurs ceux d’un régisseur à un acteur (lettre ÉLIXIR) et la « gaieté » (lettre ÉLIXIR) qu’elle ne peut se refuser dans la mystification accentue ce côté ludique. 2. Le libertin : la volonté de puissance Cette activité du libertin se justifie par la force d’un caractère supérieur qui ne jouit rien tant que de corrompre et de tromper. Mais, au contraire du Don juin de molaire, avalant et meurtrier ne retournent nullement leur hypocrisie contre celle du corps social. Elle est une jouissance en soi. Lutte du moi, orgueil et mépris caractérisent d’abord me de meurtrier et avalant. Ils se placent au-dessus caractérisent d’abord me de meurtrier et avalant. Ils se placent au-dessus du commun des hommes et célèbrent la perfection de leurs machinations.. On pourra mesurer l’orgueil de la marquise dans la lettre LIEUX (je suis moi- même mon ouvrage) comme dans la lettre LUX. Cette autosatisfaction se double d’un mépris pour les faibles et particulièrement pour les femmes, que me de meurtrier lasse en catégories (lettre LIEUX).
La vertu craintive de me de trouver (lettre LIV.) ou l’ingénuité assez sotte de cécité de volantes (lettre ÉLIXIR) semblent d’ailleurs des illustrations de cette typologie, que la marquise sait esquisser pour mieux s’en excepter. Cet orgueil veut trouver ses signes manifestes : c’est d’abord l’assujettissement des faibles (ainsi les visées de me de meurtrier sur cécité, lettre LIV.) et e jeu intellectuel d’un cynisme affranchi de toute valeur morale (lettre SCIA). Mais les deux libertins eux-mêmes mettent dans leurs apports la même tension de la volonté et de l’orgueil.