lecture analytique du discours sur la servitude volontaire , la boétie

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Etienne de la Boétie, 1530 – 1563 Présentation L’auteur Etienne de La Boétie naît à Sarlat dans le Périgord en 1530. Il a 18 ans lorsqu’il rédige le Discours de la servitude volontaire, qui deviendra son œuvre la plus connue. Issu d’un milieu aisé et cultivé il est attiré, à l’Instar de nombreux jeunes nobles et bourgeois de son temps, par ‘étude des civilisations grecque et romaine, auxquelles d’ailleurs il fait très souvent référence dans son ouvrage.

Traduct auteur de sonnets ga or 27 parlement de Bordea et pa médiateur, aux négo Protestants durant le rs de l’antiquité, de 23 ans le ite, en tant que e Catholiques et rié avec la veuve du frère de son ami Michel de Montaigne, il meurt de dysenterie ou de peste en 1563. L’œuvre Rédigé en 1 549 et publié en 1576, le Discours de la servitude volontaire prend le contrepied de l’œuvre de Machiavel Le Prince, écrite en 1513 et dédiée à Laurent de Médicis, seigneur de Florence.

Il s’agit là d’un ouvrage qui prodigue des conseils politiques au Prince afin que ce dernier gouverne avec efficacité, gouvernance qui peut, par exemple, prendre la forme de la tyrannie. La Boétie, au contralre, remet en cause la légltimité des uissants dont la domination sur le peuple ne repose, selon lui, sur rien de légi légitime. En portant un regard neuf sur la relation dominant/ dominé, le jeune auteur soutient une thèse originale : la puissance du tyran repose exclusivement sur le consentement populaire.

Une fois que le peuple refuse cette puissance, le pouvoir du tyran s’écroule. Voici ce qu’en dit Montaigne dans le chapitre XXVIII des Essais : « C’est un discours auquel il donna le nom de La Servitude volontaire, mais ceux qui l’ont ignoré l’ont bien proprement depuis rebaptisé Le Contre’un. Il l’écrivit par manière d’essai en a première jeunesse, à l’honneur de la liberté contre les tyrans. » C’est d’ailleurs en lisant ce texte que Montaigne se liera d’amitié avec le jeune homme. A noter.

Ce sont les protestants en 1 574 qui, persécutés, ont rebaptisé l’œuvre pour en faire un outil de contestation politique contre le roi de France catholique, d’où Le Contfun. Considéré ensuite comme un pamphlet contre la monarchie il sera réimprimé en 1789, 1835 et en 1857 contre Napoléon Ill. Au centre, la maison de l’auteur. Sarlat, Périgord Les points abordés La questlon que se pose donc La Boétie est de savoir pour uelles raisons des hommes acceptent de servir sans se révolter. Comment se fait-il qu’un seul puisse commander à tous ?

Qu’est- ce qui fait qu’un peuple puisse être l’instrument de son propre esclavage ? Pour l’auteur, trois raisons peuvent expliquer cette attitude : 1) 2) 3) L’habitude ou la coutume La manipulation du puissant L’intérêt o L’intérêt ou le profit Pour La Boétie, tous les hommes, vivent sur le même pied d’égalité fraternelle et, comme les animaux, cherchent à défendre leur liberté. Ceux qui acceptent de se soumettre sont donc dénaturés, ils ne sont plus alors des hommes. Si la force peut contraindre un homme à obéir, c’est surtout l’habitude qui asservit, une habitude qui a fait oublier à l’homme qu’il était libre.

Aussi seuls l’éducation et le savoir sont capables de maintenir l’homme libre éveillé en l’écartant de l’ignorance qui le maintient dans la servitude. « La première raison pour laquelle les hommes servent volontiers, est parce qu’ils naissent serfs et sont nourris comme tels. » Pour maintenir son pouvoir le tyran cherche à abrutir ses sujets. L’alcool, le sexe, les jeux : autant de moyens de contrôler le peuple en assouvissant ses désirs les plus bas. A cela s’ajoutent la religion et la superstition, auxiliaires indispensables du pouvoir. ? Le théâtre, les jeux, les farces, les spectacles, les gladiateurs, les bêtes curieuses, les médallles, les tableaux et autres drogues de cette espèce étaient pour les peuples anciens les appâts de la servitude, le prix de leur liberté ravie, les outils de la tyrannie. » Pour se maintenir en place, le tyran a besoin d’un petit nombre d’individus qu’il laisse profiter du sys 3 OF maintenir en place, le tyran a besoin d’un petit nombre d’individus qu’il laisse profiter du système. II les « tient » par l’appât du gain, es honneurs.

Ainsi se maintient la structure pyramidale de la société, que le tyran contrôle du sommet à la base grâce à une chaîne ininterrompue d’hommes à son service profitant de ses bienfaits. A la base de cette pyramide, le peuple ne fait que soutenir la domination d’une « bande organisée » dont le chef est « sacre « En somme, par les gains et les faveurs qu’on reçoit des tyrans, on en arrive à ce point qu’ils se trouvent presque aussi nombreux, ceux auxquels la tyrannie profite, que ceux auxquels la liberté plairait. ? Alnsl il suffirait que la base de cette structure renonce à soutenir ‘édifice social en place pour que celui-ci s’écroule de toutes pleces. La postérité de l’œuvre Resté confidentiel pendant de nombreuses années, le Discours de la servitude volontaire a malgré tout traversé les XVIIème et XVIIIème siècles jusqu’à être plagié sous la révolution française par un de ses chefs, Marat, qui dans Les chaînes de l’esclavage, « s’inspire » de l’œuvre de La Boétie.

C’est au XIXème siècle que le texte est reconnu comme une œuvre majeure, une des premières à avoir théorisé ce que fabolitionniste américain Henry David Thoreau appellera la désobéissance civile. En France c’est Lamennais, ancien prêtre devenu député socialisant à la fin de sa vie, qui remit l’œuvre au goût du jour dès 1835. A partir de devenu député socialisant à la fin de sa vie, qui remit l’œuvre au goût du Jour dès 1835.

A partir de cette époque elle est régulièrement réimprimée, devenant une référence littéraire pour tous ceux qul luttent contre un pouvoir politique injuste et illustrant à merveille ce principe de la désobéissance civile, notamment chez le grand écrivain Léon Tolstoï qui traduira le Discours de la seNitude volontaire en russe au début du XXème iècle, ou encore chez Gandhi et Martin Luther King. La statue de La Boétie à Sarlat Citations A propos des tyrans. ? Si on ne leur donne rien, si on ne leur obéit point, sans combattre, sans frapper, ils demeurent nus et défaits et ne sont plus rien « Soyez résolus de ne servir plus et vous voilà libres. Je ne veux pas que vous le poussiez ou l’ébranliez, mais seulement ne le soutenez plus, et vous le verrez, comme un grand colosse à qui on a dérobé sa base, de son poids même, fondre en bas et se rompre » Vous pouvez télécharger l’œuvre intégrale libre de droits ici . Texte intégral. c (unknown, 463 hits) Graffiti, ServitudeVolontaire – Genève2007 Analyses de textes TEXTE 1 Mais, ô grand Dieu, qu’est donc cela ? Comment appellerons-nous ce malheur ? Quel est ce vice ce vice horrible, de voir un nombre infini d’hommes, non seul ais servir, non pas être tyrannisés, n’ayant ni biens, ni parents, ni enfants, ni leur vie même qui soient à eux ? De les voir souffrir les rapines, les paillardises, les cruautés, non d’une armée, non d’un camp barbare contre lesquels chacun devrait défendre son sang et sa vie, mais d’un seul !

Non d’un Hercule ou d’un Samson, mais d’un ommelet souvent le plus lâche, le plus efféminé de la nation, qui n’a jamais flairé la poudre des batailles ni guère foulé le sable des tournois, qui n’est pas seulement inapte à commander aux hommes, mais encore à satisfaire la moindre femmelette. Nommerons-nous cela lâcheté ? Appellerons-nous vils et couards ces hommes soumis ? Si deux, si trois, si quatre cèdent à un seul, c’est étrange, mais toutefois possible ; on pourrait peut-être dire avec raison : c’est faute de coeur.

Mais si cent, si mille souffrent l’oppression d’un seul, dira-t-on encore qu’ils n’osent pas s’en rendre à lui, ou qu’ils ne le veulent pas, et que ce n’est pas couardise, mais plutôt mépris ou dédain ? Enfin, si l’on voit non pas cent, non pas mille hommes, mais cent pays, mille villes, un million d’hommes ne pas assaillir celui qui les traite tous comme autant de serfs et d’esclaves, comment qualifierons-nous cela ? Est-ce lâcheté ? Mais tous les vices ont des bornes qu’ils ne peuvent pas dépasser.

Deux hommes, et même dix, peuvent bien en cralndre un ; mais que mllle, un million, mille villes ne se défendent pas contre un seul homme, cela n’est pas couardise : elle n OF ille villes ne se défendent pas contre un seul homme, cela n’est pas couardise : elle ne va pas jusque-là, de même que la vaillance n’exige pas qu’un seul homme escalade une forteresse, attaque une armée, conquière un royaume. Quel vice monstrueux est donc celui-ci, qui ne mérite pas même le titre de couardise, qui ne trouve pas de nom assez laid, que la nature désavoue et que la langue refuse de nommer ?

Qu’on mette face à face cinquante mille hommes en armes ; qu’on les range en bataille, qu’ils en viennent aux mains ; les uns, libres, combattent pour leur liberté, les autres combattent pour a leur ravir. Auxquels promettrez-vous la victoire ? Lesquels iront le plus courageusement au combat : ceux qui espèrent pour récompense le maintien de leur liberté, ou ceux qui n’attendent pour salaire des coups qu’ils donnent et qu’ils reçoivent que la servitude d’autrui ?

Les uns ont toujours devant les yeux le bonheur de leur vie passée et l’attente d’un bien-être égal pour l’avenir. Ils pensent moins à ce qu’ils endurent le temps d’une bataille qu’à ce qu’ils endureraient, vaincus, eux, leurs enfants et toute leur postérité. Les autres n’ont pour aiguillon qu’une petite ointe de convoitise qui s’émousse soudain contre le danger, et dont l’ardeur s’éteint dans le sang de leur première blessure.

Aux batailles si renommées de Miltiade, de Léonidas, de Thémistocle, qui datent de deux mille ans et qui vivent encore aujourd’hui aussi fraîches dans la mémoire des liv datent de deux mille ans et qui vivent encore aujourd’hui aussi fraiches dans la mémoire des livres et des hommes que SI elles venaient d’être livrées hier, en Grèce, pour le bien des Grecs et pour l’exemple du monde entier, qu’est-ce qui donna à un si petit nombre de Grecs, non pas le pouvoir, mais le courage e supporter la force de tant de navires que la mer elle-même en débordait, de vaincre des nations si nombreuses que tous les soldats grecs, pris ensemble, n’auraient pas fourni assez de capitaines aux armées ennemies ?

Dans ces journées glorieuses, c’était moins la bataille des Grecs contre les Perses que la victoire de la liberté sur la domination, de l’affranchissement sur la convoitise. TEXTE 1 ANALYSE A ce moment du discours, l’auteur se pose la question de savoir comment des peuples peuvent renoncer à leur liberté et se soumettre à des tyrans. Nous verrons que cette attitude paraît berrante aux yeux de La Boétie et de quelle manière il fait Féloge de la liberté. Le constat d’un homme indigné a) un discours polémique Ce qui est frappant dans ce passage, c’est la violence avec laquelle l’auteur s’exprime. Il est révolté par ce qu’il voit autour de lui, et cette exaspération a des accents polémiques remarquables.

Ainsi l’énonciation est explicite : les nombreuses occurrences du pronom « nous » permettent d’impliquer à la fois le locuteur et le lecteur (appellerons-nous, nommerons-nous, appellerons-nous, qualif BOF à la fois le locuteur et le lecteur (appellerons-nous, nommerons- ous, appellerons-nous, qualifierons-nous). L’auteur s’adresse directement aux lecteurs pris à témoin : « Auxquels promettrez- vous la victoire ? » Les procédés oratoires sont nombreux, cherchant à provoquer une prise de conscience et à persuader le lecteur. Notons ainsi la présence de la modalité exclamative (à relever), et de très nombreuses questions rhétoriques (? relever).

Cette présence massive d’apostrophes tout au long du texte illustre l’étonnement indigné de l’auteur face à une situation incompréhensible. Comment « un nombre infini d’hommes » (L ) accepte-t-il d’être pyrannisé par un seul ? Toujours sur le mode polémique La Boétie va dénoncer de déséquilibre choquant. b) La dénonclation d’un rapport de force disproportionné C’est avec toute la fougue de sa jeunesse que l’auteur va dresser un tableau haut en couleurs des rapports dominants/dominés. Le lexique utilisé est résolument polémique et les connotations évaluatives très marquées. Le mot « vice » est répété plusieurs fois. Ainsi : Quel est ce vice, ce vice horrible… ? (répétition et hyperbole, L 2), figure reprise par la suite : « Quel vice onstrueux est donc celui-ci, qui ne mérite pas même le titre de couardise Des termes péjoratifs tels que « couard, couardise, lâcheté, vils » reviennent à plusieurs reprlses dans le texte afin de stigmatiser une attitude que l’auteur ne comprend pas, qui dépasse même la simple lâche PAGF texte afin de stigmatiser une attitude que l’auteur ne comprend pas, qui dépasse même la simple lâcheté, une attitude tellement étonnante que La Boétie n’a plus de mots pour la qualifier (De « Quel vice monstrueux » jusqu’à « que la langue refuse de nommer ? exagération en 4 temps). Pour souligner le déséquilibre entre les deux partis l’auteur a recours à l’opposition numérique. D’un côté « un nombre infini d’hommes » n’ayant rien à perdre (série de propositions négatives évoquant le dénuement du peuple : « ni biens, ni parents, ni enfants, ni leur vie même de l’autre « un seul Soulignons à cet égard la présence de nombreuses phrases négatives mettant l’accent sur la faiblesse du tyran : « non d’une armée, non d’un camp barbare, non d’un Hercule etc. ? Le portrait du tyran est ravageur (voir tous les termes péjoratifs qui lui sont associés). La démarche argumentative de l’auteur repose sur la répétition effets, et repose sur l’utilisation redondante de chiffres et de nombres qui se répondent en échos : 2, // « un seul» 100, 1000 // « oppression d’un seul » 100 pays, 1000 villes, 1 million d’hommes // « celui qui les traite tous comme autant de serfs… » _2, 10, 1000, 1 million, 1000 villes // « un seul homme » Pour illustrer ses propos l’auteur va les étayer en prenant pour exemple la confrontation militaire de deux armées qui se battent pour des motifs différents : l’une lutte pour sa liberté, l’autre par