Lebon Psychologie Education
Gustave ce Bon (1910) Psychologie de l’éducation ‘éducation est Fart de faire passer le conscient dans l’inconscient Un document produit en version numérique par Roger Deer, bénévole, ingénieur à la retraite, diplômé de l’ENSAIA de Nancy (école nationale supérieure d’agronome et de industries alimentaires) roger. derr@wanadoo. fr Dans le cadre de la c sociales » fondée et dirigée par sociologie Site web : http 03 page s des sciences ofesseur de Classiques_des_sclences_sociales/index. tml une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l’Université du Québec à Chicoutimi Site web : http :h’bibliotheque. uqac. uquebec. ca/index. htm Gustave Le Bon, Psychologie de l’éducaation. (1910) Cette édition électronique a été réalisée par Roger Deer, ingénieur à la retraite, diplômé de l’ENSAlA de Nancy (école nationale supérieure d’agronomie et de industries à partir de de textes Microsoft Word 2001 pour Macintosh. Mise en page sur papier format LETTRE (IJS letten, 8. » x 11″) Mise en page complétée le 12 janvier 2003 à Chicoutimi, Québec. 2 Gustave Le Bon, Psychologie de l’éducaatlon. (1910) Table des matières Remarque de M. Roger Deer sur cette édition numérique Préface de la treizième édition Livre 1: Les enquetes sur la réforme de l’enseignement Chapitre l. Les nouvelles conceptions des maitres de l’Université en matière d’enseignement. Chapitre Il. ‘enquête parlementaire sur la réforme de l’enseignement Livre Il : L’instruction et l’éducation aux États-Unis Chapitre I. 2 03 de l’enseignement du latin et des langues vivantes. 3. Les résultats de l’enseignement de la littérature et de l’histoire. S 4. — Les résultats de l’enseignement des sciences. 55. Les résultats de l’enseignement supérieur et de resprit universitaire. L’opinion de Puniversité sur la valeur générale de 6. — l’enseignement universitaire Chapitre III. Chapitre IV. Les résultats finals de l’enseignement universitaire. Son influence sur l’intelligence et le caractère. Les lycées La vie au lycée, le travail et la discipline. La direction des lycées. Les proviseurs. 52. Ce que coutent les lycées à l’État. 3. — Chapitre V. Les professeurs et les répétiteurs. S 1. — Les professeurs. Les répétiteurs. Chapitre VI. ‘enseignement congréganiste Livre IV : Les réformes proposées et les réformateurs Les réformateurs. La transformation des professeurs. La réduction des heures de travail. L’édu-cation anglaise 3 03 La question de l’enseignement moderne et de l’enseignement professionnel S 1. — L’enseignement moderne. L’enseignement professionnel La question de l’éducation Incertitude des principes universitaires en matière 51 — d’éducation.
S 2. La discipline scolaire comme base unique de l’éducation Livre V : Psychologie de l’instruction et de l’éducation Les bases psychologiques de l’instruction 51. — Fondements psychologiques de l’instruction d’après les idées universitaires. S 2. — Théorie psychologique de linstruction et de l’éducation. Transformation du conscient en inconscient. S 3. — Comment la théorie des associations conscientes devenues Inconscientes explique la formation des instincts et celle des caractères des peuples. 5 4. — La période actuelle S 5.
L’instruction expérimentale. Chapitre II. Les bases psychologiques de l’éducation. 4 03 4 — L’enseignement des sciences expérimentales dans l’instruction secondaire. Chapitre VIII. L’éducation par l’armée Role possible du service militaire dans l’éducation. S 2. Les conséquences sociales des anciennes lois militaires. Le rôle éducateur des officiers. 5 6 Remarque sur cette édition numérique Par Roger Deer 1 janvier 2003 Psychologie de l’éducation de Gustave Le Bon, a été publié pour la première fois en 1902.
L’édition numérique de ce livre correspond au texte de la treizième édition (1910). L’auteur précise qu’elle est augmentée de plusieurs chapitres sur l’éducation aux États-Unis. Les citations sont en retrait, en Times 10, en bleu. Certaines citations étant très longues et très nombreuses, cela nuit à la lisibilité du texte. Comme d’habitude, voici la liste des expressions rares, des erreurs, des problèmes rencontrés et des corrections effectuées. Le numéro des pages indiquées ci-dessous ont celle du livre imprimé en 1910.
Voici p 40 S 03 déclanchement déclenchement (corrigé) un peu besoigneux -> besogneux (non corrigé) vérifier alignement du tableau de ne point fruster frustrer (corrigé) à donner l’enseignement secondaire (je trouve cette formule gauche) le système de tutoriat -> tutorat (corrigé) nous avons eu occasion (expression courante à l’époque) » stillstrafe » en allemand les noms communs prennent une majuscule (non corrigé) expliquable -s explicable (non corrigé) que nul charrue n’a ouvert -> nulle (non corrigé) aux carlovingiens -> carolingiens (non corrigé) rogmans (interprète officiel d’une ambassade à Constantinople et au Levant selon Larousse) Gustave Le Bon Psychologie de L’éducation augmentée de plusieurs chapitres sur les méthodes d’éducation en Amérique 1910 Retour à la table des matières 7 impuissantes aujourd’hui à rien changer. une preuve nouvelle de cette impuissance me fut fournie dans la circonstance que voici. ? la suite de la lecture d’une des premières éditions de ce livre, un éminent sénateur, que je ne connaissais que de réputation, le professeur Léon Labbé, membre de l’Académie des sciences et de l’Académie de médecine, vint e voir pour m’entretenir de son intention de prononcer un discours énergique au Sénat dans le but d’obtenir la réforme de notre ensegnement. Le savant académicien revint plusieurs fois discuter ce sujet avec moi. Le résultat final de nos discussions fut que pour Sur la première page de la traduction russe on lit : » Cette traduction a été faite par le général Serge Boudaievsky, sur le désir exprimé par son Altesse Impériale, le grand duc Constantin Constantinovich, président de l’Académie des sciences et directeur des Ecoles militaire, de la Russie. ‘ 9 transformer notre système d’éducation, il faudrait d’abord hanger Fâme des professeurs, puis celle des parents, et enfin celle des élèves.
Devant cette évidence, l’illustre sénateur renonça de lui-même à prononcer son discours. Dans mes précédentes éditions, je m’étais borné à dire quelques mots de l’enseignement à l’étranger. Considérant qu’il serait utile d’entrer dans des détails, j’ai consacré plusieurs chapitres de cette nouvelle édition, à étudier les méthodes d’éducation ado tées ar les professeurs dans le pays où l’enseignement a 03 exposé montrera combien est profond Pabîme séparant leurs conceptions des nôtres. Guidés ar une psychologie très sûre, les maîtres savent développer chez l’élève l’esprit d’observation, la réflexion, le jugement et le caractère.
Le livre joue un rôle très faible dans cet enseignement et la récitation un rôle nul. C’est exactement le contraire de ce qui se passe dans notre université. De récole primaire à renseignement supérieur, le jeune rançais ne fait que réciter des leçons. De rares esprits indépendants échappent ? l’influence universitaire, mais la grande masse des élèves en gardent toute leur vie la funeste empreinte. Et c’est pourquoi, si nous avons en France un etit noyau dhommes supérieurs qui maintiennent un peu notre rang dans le monde, les hommes moyens, vrais soutiens d’une civilisation, nous font de plus en plus défaut. Comment se formeraient-ils, puisque notre enseignement ne les crée pas ?
On trouvera à chaque page de ce livre la preuve, fournie par les universitaires eux-mêmes, que tout leur enseignement consiste à faire réciter des manuels. Dans la plus réputée de nos grandes Écoles, l’École Polytechnique, la méthode est la même. L’élève se borne à apprendre par coeur, pour les réciter le jour de l’examen, dès choses qui, n’étant entrées dans l’entendement que ar la mémoire, seront bientôt oubliées. Le très pauvre enseignement donné dans cette École a été fort bien jugé par un ancien polytechnicien, actuellement inspecteur général des Mines, M. A. Pelletan, dans un mémoire publié par la Revue énérale des Sciences du 15 avril 1910.
En 8 03 court extrait : L’instruction tournée uniquement vers les questions d’examen y perd tout caractère scientifique et n’exerce que la mémoire. Comme on ne demande au polytechnicien que d’apprendre son cours, et qu’on n’exige de lui aucun travail personnel, rien ne permet de distinguer sa véritable valeur : ceux qui ont beaucoup de émoire et peu d’intelligence peuvent obtenir des notes de supériorité, même en mathématiques. On les retrouve souvent la sortie dans les premiers rangs. La transformation de notre enseignement étant à peu près impossible, à quoi peut bien servir un nouveau livre sur l’éducation ? Ne sait on pas, d’ailleurs, que les piles innombrables de ceux qui paraissent journellement sur ce sujet n’ont guère d’antres lecteurs que leurs auteurs ?
C’est justement ce que je me disais lorsque, il y a plus de sept ans, navré de l’état d’abaissement où nous conduisait notre Université, je songeais ? rédiger ce volume. 10 Je me résolus cependant à l’écrire, d’abord parce qu’on ne doit jamais hésiter à dire ce qu’on croit utile, et ensuite parce que j’étais persuadé que, tôt ou tard, une idée juste finit toujours par pe ur soit le rocher où elle en effet, que mes recherches ont fini par trouver un écho dans une importante école, destinée à former nos futurs généraux. Je veux parier de l’École de guerre, établissement très heureusement soustrait à l’action de l’Université.
De savants maîtres, le général Bonnal, le colonel de Maud’huy, et bien d’autres y ont inculqué à une brillante élite d’officiers les principes ondamentaux développés dans cet ouvrage. C’est dans la profession militaire surtout que devait apparaître l’utilité de méthodes permettant de fortifier le jugement, la réflexion, l’habitude de fobservation, la volonté et la domination de soi-même. Acquérir ces qualités, puis les faire passer dans l’inconscient, de façon à ce qu’elles deviennent des mobiles de conduite, constitue tout l’art de l’éducation. Les officiers ont parfaitement compris ce que les universitaires n’avaient pu saisir. Une nouvelle preuve m’en a été fournie par l’ouvrage récent de M. e commandant d’étatmajor Gaucher, Étude sur la psychologie de la roupe et du commandement, où se trouvent reproduites les conférences faites par lui à des officiers pour leur exposer les méthodes d’éducation que j’ai développées, en me basant sur les données modernes de la Psychologie. Ce sera peut-être par l’armée que notre Université subira la transformation qu’elle refuse d’accepter. Ce n’est pas seulement dans l’armée française que les principes d’éducation établis dans cet ouvrage commencent à se répandre. Dans une fort remarquable étude publiée par The Naval and rnilita Gazette du 8 mai 1909. l’auteur s’exprime ainsi : 403