Le Philosophe Scythe
Jean De La Fontaine – Fables, XII ; 20 – Le Philosophe Scythe — 1 693 Introduction Le philosophe Scythe est dédiée au Duc de Bourgogne et évoque une conception du bonheur en relation avec la philosophie de l’antiqulté. Il n’est donc pas étonnant que Jean de La Fontaine (1621-1695) y fasse référence au stoïcisme et ? l’épicurisme, courants majeurs de YAntiquité. L’admiration pour l’Antiquité explique que La Fontaine trouve une part de son inspiration dans des textes de fabulistes antiques tels Ésope ou Phèdre. La fontaine met en scène deux personnages opposés dans n apologue clôt par Etude de texte : 1.
Le récit d’une renc 1 . 1. Deux personnag • « un philosophe » ( or 3 tion géographique la Scythie, pays austère, rude et sauvage. • « Un sage » (vers 4 : enjambement vers 3-4 et mise en relief du mot rejeté « sage » au vers 4) associé à la Grèce et au Jardin : cité de lumière. Rapport métonymique (région/personne) : les caractéristiques de la région s’appliquent donc aux personnes. • opposition terme à terme des caractéristiques des personnes : austère/égalant les rois… 1. 2. Des comportements opposés : ?? Opposition facile dans la mesure où l’un applique les conseils de l’autre. ?? Sage : contexte édénique : heureux serein, il fait preuve de discernement et de tranquillité dans ses actes (« ébranchait, émondait » : diversité plaisante des activités). Actes réfléchis, par rapport au sage + actions qui connotent la mort faux du temps, noir rivage ») + hyperboles (« universel abatis + sonorités cassantes («coupe », « taille « tronque ce qui renvoie à une négativité destructrice à Absence de discernement, application systématique et dogmatique des conseils du sage. ?? Jeu d’opposition mis en exergue par la structure même du récit 1. 3. n récit court et vivant : • Le récit de cette rencontre est construit telle une comédie qui connait une évolution spatiale et temporelle dans un contexte non précisé (à des fins de généralisation). • La présentation du sage se falt à l’imparfait : pause de l’action. • Reprend avec le dialogue (vers 14) exposant deux points de vue opposés : l’un tend vers la vie alors que l’autre tend vers la mort. • dialogue récit donnent à voir les actions comparables mais aggravées chez le philosophe La diversité narrative est mise au service du jeu d’oppositions, lequel est mis au service de la double conception de la vie. . La double conception de la vie et du bonheur 2. 1. Des références culturelles et philosophiques claires . • Philosophe : stoïcien d’où l’idée d’une certaine austérité et violence = archétype du destructeur de ce que la vie comporte comme plaisirs et agréments (puisque généralisé). • Sage : épicurien doté d’une civilité et qui prend goût aux plaisirs de la vie. 2. 2. Deux conceptions antagonistes : La première conception est caractérlsée par l’image de la atisfaction tranquille doublée d’un souci d’esthétique (z épicurienne lié au plaisir du jardinage).
Par opposition, la conception du philosophe est dogmatique et intransigeante, e du jardinage). Par opposition, la conception du philosophe est dogmatique et intransigeante, elle renvoie à la violence et à la démesure et montre une absence de sensibilité. 3. La leçon de la fable • 3. 1. Des choix personnels visibles : • Vocabulaire choisi: positif pour le sage et péjoratif pour le philosophe (z caractérisation des personnages subjective) + connotations. Oriente le lecteur en faveur du sage avant la morale. ?? Sage = prototype de l’homme mesuré par excellence (comparaison filée: d’abord avec les rois et les dieux (vers 5) reflet de la plénitude + (vers 6), anaphore de « homme » le sage est donc l’image de l’homme par excellence) 3. 2. une prise de position personnelle • Le point de vue du fabuliste est suggéré et exprimé de façon indirecte : contestation du comportement du philosophe par une gradation négative croissante; jusqu’à l’usage du « je » qui expose son point de vue et la morale (formulée telle une vérité générale). ??? Ce sont les épicuriens qu’il faut sulvre car sinon on meurt prématurément du fait de la systématique suppression des désirs. Conclusion : Le philosophe scythe est un bon exemple du récit allégorique où DEUX conceptions de la vie et du bonheur s’affrontent. Chacun peut adopter celle qu’il préfère, mais le fabuliste guide son lecteur vers le choix de la morale épicurienne. une morale souriante et humaine est préférable ? l’intransigeance des stolciens/puristes En ce sens La Fontaine rejoint Molière dans ce choix d’un art de vivre plaisant, fondé sur le désir.