Le jeu de l’amour et du hasard
Les fausses confidences à l’Odéon Cela commence par une leçon de tai-chi. Au fond du plateau jonché d’escarpins, tandis que s’installe le public, on reconnaît la silhouette gracile d’Isabelle Huppert. Aramnte, dans la version de Luc Bondy, est une veuve sans abandon à la mélancolie, une veuve toujours de blanc vêtue, et même une veuve assez joyeuse. Cest la couleur dominante de ce spectacle heureux qui met en valeur, dans les -lumières subtiles de Dominique
Bruguière, la -‘langue étincelante de Marivaux. Cest la première qualité de ces Fausses confidences données dans un décor de murs mobiles. L’éclat de l’écriture, ses moirures infinies sont merveilleusement incarnés par des comédiens unis, Sni* to View nextVEge Sen p to n ext page très fins, -remarqua cocasse de Bulle Ogi puissance magnifiqu e – d’Yves Jacques, la ten Combes, le juste or 2 . La composition d Verley, la la déllcatesse l’émotion de Manon parcours de Sylvain Levitte.
On rit beaucoup dans ce Marivaux, car l’auteur desserments indiscrets est souvent malicieux. Les thèmes de l’argent, de la brutalité des calculs, la tension des intérêts contradictoires, la différence des classes, le trouble des cœurs et des corps ne sont en rien étouffés. Dans le jeu de dupes dans lequel on voudrait la prendre, Araminte ne perd jamais la main. Sa —vitalité est éclaboussante. Dorante, qui est introduit par calcul, est bien vite médusé devant sa belle charmeuse de atronne.
Louis Garrel sait indiquer les tourments du jeune homme, dépassé par la tornade blanche. «Trop petit, mon ami! », semble lui dire Araminte… Isabelle Huppert est éblouissante et sa joie sur un plateau donne au personnage que l’on a connu plus triste, plus inquiet, une juvénilité —tonique. Elle s’amuse. Le personnage aussi. À la fin, épuisés, les futurs amants gisent comme des —pantins. Le combat les a exténués, mais le combat c’était la vie…