L’autodafé-candide

L’auto-da-fé 1 3 Les points de vue Au début, Voltaire feint d’adopter le point de vue de l’inquisition, ensuite, il adopte la vision nave de Candide : la prison se transforme en appartement d’une fraîcheur extrême, dans lequel on n’est « jamais incommodé par le soleil » par l’emplol de cet euphémisme, la prison devient un endroit plaisant qui répond à l’optimisme du jeune philosophe. L’inquisition apparaît comme un organisme plein de gentillesse pour les prisonniers.

La dernière phrase présente une réalité plus déplaisante sur un on objectif « le même jour la terre trembla de nouveau avec un fracas épouvantable » par ces variation, Voltaire cherche ? mettre le lecteur en le contenu polémiqu e or E de juge : el prépare ntre l’arbitraire religieux. Il Les objectifs de Vol Sni* to View 1 1’absurdité de la Cé monie religieuse. La cérémonie apparaît comme un acte absurde , une superstition qui s’appuie qui s’appuis sur une raison aberrante le spectacle de quelques personnes brûlées à petit feu, en grande cérémonie est un secret Infaillible pour empêcher la terre de trembler »

On note l’antithèse entre petit et grand, Putilisation de l’adjectif « infaillible » qui ramène la rellgion à un acte gratuit, qui tient plus de la so Swipe to View next page sorcellerie que de la foi. Les rapports de cause à conséquence vont dans le même sens « on avait en conséquence saisi un Biscayen » Par ce rapport, le narrateur cherche à montrer la logique des pouvoirs absolus qui pour conforter leur autorité imposent des raisonnements trompeurs.

C’est d’ailleurs ce rapport de causalité que combat Voltaire dans le discours de Pangloss. 2 L’arbitraire de l’inquisition Voltaire s’attaque au pouvoir arbitraire de l’inquisition qui dispose de la vie des gens pour des causes invraisemblables. Les religieux font saisir « un Biscayen convaincu d’avoir épousé sa commère » L’Eglise interdisalt le manage entre le parrain et la marraine du même baptisé.

Le motif est encore plus ridicule avec les Portugais « qui en mangeant un poulet en avait arraché le lard » L’abstention du porc est une règle de la religion juive, or les deux accusés, juifs convertis, en ne mangeant pas le porc seraient revenus à leur religion. L’arbitraire atteint son paroxysme avec Candide et Pangloss par le biais des verbes « parler et écouter P, termes neutres que tout un chacun pratique. Par une gradation habile, Voltaire montre la logique de l’arbitraire et de l’injustice qui va jusqu’au non sens. L’inquisition, un organisme peu religieux Voltaire présente l’inquisition comme un pouvoir anonyme, omnipotent et incompétent par les procédés suivants l’inquisition comme un pouvoir anonyme, omnipotent et incompétent par les procédés suivants : * Présence du « ON l’inquisition n’est jamais nommée présence de l’impersonnel : « il avait été décidé par runiversité e Coimbre » ‘k ellipse systématique des compléments d’agent ils furent tous deux revêtus d’un san-bénito * Forme et voix passives L’inquisition se présente donc comme un organisme muet et déshumanisé dont on ne connaît pas les membres.

Ceux-ci semblent agir selon leur bon vouloir. De plus Voltaire reproche à l’inquisition d’être sans rapport avec la foi. Pour réaliser cela, il présente une cérémonie religieuse qui met en jeu la vie des hommes comme un spectacle carnavalesque, vidé de tout contenu spirituel. L’expression « donner au peuple un bel utodafé » n’est pas sans rappeler la formule des empereurs romains « munus dare populo » (donner au peuple des jeux du cirque)par laquelle ils essayaient d’apaiser la populace en le divertissant, et en la détournant des vrais problèmes.

La parade n’a rien de solennel et parait grotesque. Voltaire s’attarde sur le déguisement comme au carnaval, semble admirer « le sermon pathétique « la belle musique en faux-bourdon » (chant d’église à plusieurs voix) Il apparaît comme un spectateur et non comme un fidèle. Le spectacle est donc dénoncé : il faut trouver des boucs émissaires. es non comme un fidèle. Le spectacle est donc dénoncé : il faut trouver des boucs émissaires.

Ill les armes au service de la dénonclation 1 1’humour noir Pour dénoncer la cruauté des inquisiteurs, Voltaire utilise l’humour noir (un humour qui fait sourire par des détails macabres) L’atrocité du crime est présente dans la phrases « le spectacle de quelques personnes brûlées à petit feu en grande cérémonie » On remarque le contraste entre l’expression familière culinaire à petit feu et la pompe mise en relief par l’expression grande cérémonie.

Le lecteur peut difficilement ourire du châtiment inique infligé aux pauvres malheureux sur lequel le sort s’acharne. 2Le burlesque Il s’agit d’un genre littéraire qui emploie des termes bas, familiers pour traiter un sujet serieux, ce qu’on observe dans la phrase suivante « Candide fut fessé en cadence pendant qu’on chantait » Le terme attendu est flagellé c’est-à-dire battu à coups de fouet » Or cette réalité devient ridicule et risible par l’utilisation du terme fessé.

On note encore la présence de la musique. Le prisonnier se transforme quasiment en instrument de musique puisque les oups accompagnent les chansons. 3 1’ironie * présence d’antiphrases « les sages du pays, bel(autodafé), efficace (moyen) ces termes sont à prendre dans un sens contralre et impliquent donc la complicité du lecteur qul PAGF termes sont à prendre dans un sens contraire et impliquent donc la complicité du lecteur qui doit percevoir entre eux et la réalité évoqué un désaccord.

Le second paragraphe est ironique : Voltaire feint de justifier l’autodafé par la précision des détails, par les périphrases à valeur d’euphémisme les appartements d’une extrême fraîcheur » La dernière phrase du texte fait écho à la première la terre trembla de nouveau avec un fracas épouvantable » La même catastrophe se produit, alors qu’on voulait s’en prémunir.

Il y a donc une condamnation claire de l’inquisition et de ses méthodes qui n’ont rien de religieuses Concluslon Voltaire, dans ce passage fait une satire violente de l’inquisition qu’il dénonce par les moyens de l’ironie et du burlesque. Il refuse toute forme de persécution. Cette page s’inscrit ainsi dans les combats qu’il a menés contre l’inquisition et le fanatisme religieux. Le ton reste celui de la gaieté macabre : sa cérémonie fait sourire et ainsi l’auteur gagne-t-il l’adhésion du lecteur.

Cette page apporte encore une fois une preuve de la présence du mal et dément l’optimisme béat de Pangloss. Candide commence peu à peu à remettre en question la théorie de son maitre puisque dans le paragraphe qui suit il dira « Si c’est le meilleur des mondes possibles que sont donc les autres ? » Remarques historiques L’autodaf le meilleur des mondes possibles que sont donc les autres ? » L’autodafé marque la purification de l’Eglise (auto da fe = acte e foi) par des cérémonie voulues exemplaires.

Il est constitué par la lecture solennelle des jugements de l’inquisition aux condamnés revêtus d’une casaque (san benito) et d’une mitre en carton sur laquelle sont peints des diables et des flammes. Le sens des flammes traduit le degré de culpabilité : les flammes droites annoncent la peine de mort et les flammes renversées la remise de cette peine. Puis vient l’exécution de la sentence les impénitents et les relaps sont brûlés vifs, les repentants bénéficient d’un réglme de faveur puisqu’ils sont étranglés avant ‘être jetés au feu.

Ceux qui échappent à la mort sont flagellés – comme Candide – emprisonnés, exilés ou privés de leurs biens. L’épisode de l’autodafé repose sur des circonstances historiques : le 20 juin 1756 eut lieu à Lisbonne un autodafé consécutif au tremblement de terre et Voltaire y fait référence dans son Précis du siècle de Louis XV : « Les Portugais crurent obtenir la clémence de Dieu en faisant brûler des Juifs et d’autres hommes dans ce qu’ils appellent un autodafé, acte de foi, que les autres nations regardent comme un acte de barbarie »