L’action

essay A+

Un roman d’aventure par exemple suppose un type d’action dont les caractères peuvent être communs mais aussi parfaitement étrangers à l’action qui se déploie dans les domaines moraux ou économiques, de même qu’une action concertée qui about it à la prise de décision ans le domaine politique n’obéit pas aux schémas explicatifs qui commandent la préméditation d’un crime passionnel, même si dans tous ces cas on parle bien d’action. S’il est un concept bien propre à caractériser l’essence de nos sociétés, c’est bien le concept d’action et les dérivés sémantiques qu’il autorise.

Pour s’en persuader il suffit d’interroger le système de représentations qu’elles mobilisent pour se définir. Ainsi alors que d’un point de vue sociologique les sociétés d’Ancien régime définissaient leur population à travers des états comme la noblesse, le clergé u le Tiers état auxquels on ne demandait pas de faire mais d’être, les sociétés modernes se pensent à travers premier boy bille I baffle 09, 2009 315 pages l’opposition entre une population active et une population d’inactifs.

Par là même elles ne ave veulent pas simplement signifier que le fondement des sociétés repose sur des hommes capables d’activité productive, autrement dit sur le travail comme capacité de transformation de leur environnement, elles veulent encore montrer que l’activité est l’essence de l’homme ou si on préfère que ce que l’on est ne nous est pas donné à la aisance, mais que c’est en agissant qu’on fait quelque chose de son être.

Rien ne le montre mieux que le dialogue que bombarderais fait tenir à ses personnages dans Le Mariage de figera. Au comte illumina qui reproche figera de n’être rien parce qu’il n’est pas noble, figera réplique qu’ l’inverse c’est le Comte qui n’est rien parce qu’il s’est seulement donné la peine de naître, mais qu’il n’est pas actif c’est à dire qu’il n’ rien fait de sa vie qui puisse justifier les privilèges qu’il estime lui revenir de droit. Dans l’esprit de figera, mais ce serait valable pour tout le

Siècle des Lumières, il ne suffit pas d’exister pour être, c’est le faire qui nous fait être. On comprend par là que faire preuve d’activité soit un gage de légitimité sociale, mais plus encore l’activité est porteurs de valorisation morale. Être actif c’est en effet signaler à autrui l’utilité de son existence, non pas vivre égoïstement par conséquent, mais mettre son être à la disposition de la collectivité dans le souci de contribuer la prospérité générale comme le disait A.

smash. Pour lui inversement être inactif comme peu contribuer à la prospérité générale comme le disait A. smash. Pour lui inversement être inactif comme peuvent l’être les membres du clergé ou de l’aristocratie, c’est se dérober à ses obligations sociales, c’est vivre par conséquent dans le dés?ouvertement ou l’oisiveté toutes formes de vie également immorales et inutiles puisque non seulement on passe sa vie à ne rien faire mais qu’on vit encore en parasite de l’activité des autres.

L’idée selon laquelle l’oisiveté est mère de tous les vices n’est certes pas nouvelle, elle accompagne dès ses débuts la morale chrétienne, mais ce qui est nouveau c’est la façon par laquelle la modernité engage ce proverbe au service de ‘utilité sociale en inculquant aux individus l’idée qu’une vie passée dans l’oisiveté doit se payer d’un fort sentiment de culpabilité non seulement au regard de l’image de soi mais encore de l’image que l’on donne à voir à autrui.

Ce discrédit manifesté à l’égard des oisifs se retrouve dans l’image du feignant, qui n’est pas seulement celui qui économise ses efforts, mais aussi celui qui étymologiques ne fait rien, c’est à dire dont la vie se réduit au néant et par là-même est perçu comme d’autant plus coupable qu’il n’ su ou voulu en faire quelque chose lorsque l’occasion lui en était donnée.

En ce sens volontaire résume assez bien la valeur non seulement morale mais également existentielle de l’action lorsqu’ affirme dans les Lettres philosophiques , SÈVE que « l’home de l’action lorsqu’ affirme dans les Lettres philosophiques ,SÈVE que « L’homme est né pour l’action. N’être point occupé dit-il et n’exister pas est la même chose pour l’homme Autrement dit celui qui n’agit pas n’est qu’un être inachevé qui n’ pas actualisé les potentialités qu’il contient en lui et que seule l’action est à même de révéler.

A cet égard il faut préciser que volontaire évoque l’action et on pas simplement l’activité et sans doute convient-il de faire la différence entre les deux concepts. L’activité désigne la faculté d’agir c’est à dire de produire des effets dans un domaine particulier en sorte qu’on parlera d’activité professionnelle quand on investit son énergie dans le travail ou d’activité ludique quand on se consacre un jeu. Mais l’action a une portée plus générale et surtout plus essentielle parce qu’elle est l’expression la plus noble de l’activité.

Lorsque volontaire dit ainsi de l’homme qu’il est « né pour l’action » il donne à l’action une valeur entomologie en ce qu’il veut dire qu’elle est révélatrice de l’essence de l’homme. Et de fait la grandeur de l’homme se mesure de nos jours à ce qu’il est capable de faire, et on saisit dans cette perspective pourquoi nos sociétés valorisent à ce point les hommes d’action qui vont leur apparaître comme des modèles d’humanité parce qu’ils ont repoussé jusqu’ ses dernières limites ce que l’homme est capable d’accomplir.

Certes là encore il convient de nuancer ce dernières limites ce que l’homme est capable d’accomplir. Certes là encore il convient de nuancer ce propos. Toutes es sociétés ont magnifié les exploits c’est à dire les hauts faits de héros dont les actes ont été exemplaires en ce qu’ils révélaient la puissance d’agir de l’homme.

Mais les exploits d’écaille ou des Chevaliers mythiques du moyen âge qui nous ont été transmis par les chansons de geste relèvent précisément plus du beau geste que de l’action, ce sont des actes révélant un courage exceptionnel et un esprit de sacrifice qui visent moins à accomplir de grandes choses qu’ souligner la noblesse morale du héros et la fidélité à toute épreuve dont il peut témoigner dans la cause qu’il a entrepris de servir.

On est bien ici dans le domaine de la prouesse qui s’accomplit de manière désintéressée, et qui vaut pour elle-même sans prise en considération des moyens qui permettent à l’action de réussir, ce qui est traduit dans l’laide par l’opposition entre le courage d’écaille et l’intelligence d’lyses. Écaille est bien le héros par excellence par l’énergie qu’il déploie et par le courage dont il fait preuve, mais ce n’est pas lui qui triomphe de trois, parce que ses actes sont impulsifs et non pas réfléchis.

Écaille agit sous le coup de la colère ou de l’amour propre blessé, il ne prend jamais le temps de la flexion . Or il ne suffit pas d’être actif et de prendre des risques pour bien agir, encore faut-il que l’action soit reflet pas d’être actif et de prendre des risques pour bien agir, encore faut-il que l’action soit réfléchie pour être efficace, ce qui implique une stratégie c’est à dire une intelligence de la situation et des forces qui permette de triompher des obstacles qu’elle dresse devant soi.

A cet égard lyses n’est pas présenté par honore comme un héros et il est assez lucide pour se savoir inférieur en force et en courage Écaille ou jasa, mais il est certainement un homme d’action n ce qu’il n’agit pas inconsidérément mais intelligemment, et c’est sa sagesse et son esprit de décision et non le courage aussi héroïque soit-il qui lui permet de venir bout de trois. On le voit, un des critères qui permet de caractériser la nature de l’action suppose la raison comme calcul des meilleurs moyens pour parvenir à ses fins.

L’homme d’action est par suite celui qui procède à un calcul rationnel de ses chances de réussite, mais cela ne suffit pas encore à le définir, car un aventurier procède aussi à ce genre de calcul et c’est précisément ce qui lui permet de revivre, cependant si l’aventurier est un homme d’action, tous les hommes d’action ne sont pas des aventuriers, et ceux que nous honorons comme des grands hommes ne le sont pas.

C’est qu’en effet l’aventure consiste à rechercher l’action pour l’action ce qui veut dire qu’on la recherche non seulement pour les sensations fortes qu’elle peut procurer, mais aussi parce qu’on apprécie d’autant plus la les sensations fortes qu’elle peut procurer, mais aussi parce qu’on apprécie d’autant plus la valeur de l’existence qu’on passe son temps à la risquer. Au contraire ce qu’on appelle des grandes actions sont celles qui se signalent par a capacité de l’homme à imprimer au monde la marque de son action notamment par les changements qu’elle lui fait subir.

Pour nous Écaille est un héros, mais napoléonien est le prototype du Grand homme en ce que son action bouleversé l’ordre du monde. C’est cela qui nous apparaît vraiment comme exemplaire parce que l’action n’est pas recherchée pour elle-même mais pour les effets à long terme qu’elle produit dans le monde. Par l’action qu’ils déploient les grands hommes sont bien comme le dira gel les acteurs de l’histoire, ils ne se satisfont pas de la subir ils entendent la faire et en orienter le cours.

C’est urique comme nous aurons à l’examiner, la littérature des sexe et axe siècle a érigé l’homme d’action comme un véritable héros de notre temps soit parce que son action est créatrice de changements, soit parce qu’il a eu l’audace de les anticiper avant tous les autres et d’en capter l’orientation. A cet égard l’homme d’action n’est pas nécessairement un homme politique. Comme le montre sala à travers le personnage de mourut dans son roman Au Bonheur des Dames, la vie économique produit aussi des hommes d’action . Ainsi toute l’énergie que mourut met au service de la création des Grands Magasins relevé ‘action .

Ainsi toute l’énergie que mourut met au service de la création des Grands Magasins relève de cette croyance que certains hommes sont comme prédestinés bousculer les habitudes de leurs contemporains pour précipiter l’avènement du progrès. De même si les personnages de malaria ou de Sarthe sont littéralement obsédés par le besoin d’agir, même pour des causes qu’ils estiment perdues, c’est qu’ils ont le sentiment que leur existence ne se justifie pleinement qu’ partir du moment où ils ne sont pas spectateurs des événements du monde mais qu’ils en sont bien les acteurs.

Et c’est précisément cela qui conduira Sarthe à plaider pour une littérature et une philosophie de l’engagement autrement dit de l’idée que tout homme est non seulement responsable de ce qu’il est par ce qu’il fait, mais aussi que ses actes par l’exemplarité qu’ils représentent engagent aussi toute l’humanité. On comprend par là que cette valorisation de l’action trouve dans le domaine politique son mode d’expression le plus achevé.

Certes là encore cette valorisation n’est pas nouvelle et à orme par exemple on avait coutume de célébrer la mémoire des empereurs en gravant sur la erre des temples ce qu’on appelait alors les ères geste c’est à dire les actions remarquables qu’ils avaient accomplies pour repousser les limites de l’Empire, assurer sa prospérité et surtout maintenir la paix civile et les rois du Moyen âge ne procèdent pas différemment lorsqu’ s’en maintenir la paix civile et les rois du Moyen âge ne procèdent pas différemment lorsqu’ s’entourent de chroniqueurs c’est à dire d’historiens chargés de consigner les actions d’éclat accomplis par les monarques pour la grandeur du royaume. Mais à notre époque cette valorisation de l’action politique est d’autant plus forte que elle-ci s’inscrit dans un cadre démocratique où à la différence d’un monarque qui n’ de compte à rendre que’ Dieu, l’homme politique moderne est élu par le peuple et responsable devant lui, ce qui lui crée une impérative obligation de résultat.