La régulation
Celle-ci consiste à laisser libre cours au jeu du marché, seul capable les grands équilibres arrière par rapporta keynésienne d’interv les instruments étaie éralisme, de rétablir donc un retour en • • „-n es d’inspiration age ation par l’Etat dont e, budgétaire, fiscale, ainsi que la redistribution des revenus, tend à être abandonnée au profit de la régulation par le marché. C’est cette suppression de réglementations étatiques qu’on appelle déréglementation.
Celle-ci a pour objectif de permettre au marché de jouer pleinement son rôle de régulateur et, normalement, d’amener plus de concurrence. Cependant une constatation paradoxale s’impose. Parallèlement à cette déréglementation, un mouvement de regroupement des entreprises a été constaté. Cest le phénomène de concentration qui aboutit à un nombre de lus en plus petit d’entreprises de plus en plus grandes, les marchés de concurrence cédant leur place à des marchés oligopolistiques et de concurrence monopolistique.
Il convient donc, après avoir rappelé les points de vue théo théoriques sur les objectifs de la déréglementation ainsi que sa mise en oeuvre, de se demander pourquoi la déréglementation, au lieu d’amener plus de concurrence, a paradoxalement abouti des vagues de concentration des entreprises, ce qui est contraire a la concurrence. – Aspect théorique et mise en en oeuvre de la déréglementation
Ce sont les économistes classiques, avec Adam Smith, Ricardo, Jean Baptiste SAY et bien d’autres , qui ont analysé le fonctionnement du marché de concurrence et ont mis en évidence ses capacités de régulation par l’intermédiaire de l’offre et la demande. Les politiques économiques mises en oeuvre depuis quinze ans se réfèrent à ce point de vue théorique. A)Aspect théorique Les économistes classiques et néoclassiques font confiance aux choix des agents économiques.
Le profit étant le moteur de l’économie, chaque agent (et plus particulièrement producteurs et onsommateurs), si on le laisse agir librement, recherche la solution la meilleure possible pour lui. Et comme la somme des intérêts particuliers aboutit à l’intérêt général, l’optimum économique serait ainsi obtenu. Mais pour cela il faut laisser le jouer librement les mécanismes de l’offre et de la demande sur un marché de concurrence. Toute intervention de l’Etat perturberait cette mécanique parfaitement huilée, car les réglementations empêchent la concurrence.
Prenons l’exemple du marché du travail. En période de chômage, l’offre de travail est plus grande que la demande. Il faut donc laisser les salaires baisser jusqu’au moment où il sera à nouveau intéressant pour les entreprises dembaucher. Bien 2 jusqu’au moment où il sera à nouveau intéressant pour les entreprises d’embaucher. Bien entendu, ce raisonnement sous entend que l’Etat ne fixe pas de salaire minimum, que les syndicats n’exercent pas de pressions pour empêcher la baisse des salaires. Tant que l’on laisse au marché le soin de réguler l’économie « la main invisible » rétablit l’équilibre.
Cette vision de l’économie qui avait été remise en cause par Keynes a trouvé un nouvel élan depuis les année 80, étant donné ue les politiques d’inspiration keynésienne d’intervention de l’Etat ne produisent plus d’effet et n’arrivent pas à résorber le chômage. Ainsi, les gouvernements ont donc progressivement mis en place la déréglementation. B) Mise en oeuvre de la déréglementation La déréglementation qui consiste donc en un abandon de l’intervention de l’Etat dans l’Econome entraîne concrètement un certain nombre de mesures.
Les entreprises publiques sont privatisées pour que le profit redevienne le moteur de l’Economie. Le service public est remis en cause, et le nombre de fonctionnaires réduit. Les capitaux circulent librement à l’intérieur et à l’extérieur des frontières. Les prix sont également libéralisés L’Etat-Providence qui prend en charge les besoins sociaux se fait plus discret: les aides sociales diverses sont supprimées ou amoindries, les prestations sociales ne cessent de régresser, bref, la politique de redistribution est fortement freinée.
L’ensemble de ces mesures a entraîné une globalisation des marchés des biens et services: les entreprises se concurrencent sur l’ensemble de la planète et recherchent une baisse de leurs 3 les entreprises se concurrencent sur l’ensemble de la planète et echerchent une baisse de leurs coûts de production (production en juste à temps, délocalisations). On assiste à nouveau à la guerre des prix (il suffit d’observer les publicités des entreprises automobiles ou des entreprises de lessive).
Cependant, cette déréglementation n’a pas eu les effets souhaités sur la concurrence, puisqu’elle a eu pour corollaire une vague de concentrations. Il. – La déréglementation favorise la concentration des entreprises La concentration est le phénomène par lequel le nombre d’entreprises sur un marché a tendance à diminuer, et la taille de elles-ci à augmenter. La concentration est le résultat de la croissance externe (plusieurs entreprises se regroupent par absorption ou fusion). Quels sont les facteurs qui incitent les entreprises à se concentrer et quels en sont les conséquences sur la concurrence.
A) Pourquoi la concentration Les entreprises se voient obligées de se concentrer pour de multiples raisons dont les plus importantes sont les suivantes: Le progrès technique rend les outillages de plus en plus coûteux. Seules une entreprise de taille importante peut supporter de tels investissements. La grande dimension permet aux entreprises d’obtenir des économies d’échelle et d’atteindre la taille critique, indispensable dans certaines activités. Les techniques commerciales (études de marché, publicité) sont de plus en plus sophistiquées et donc de plus en plus coûteuses.
L’ouverture des frontières rend nécessaire l’exportation et l’internationalisation, straté ies ouvertes seulement aux grande 4 rend nécessaire l’exportation et l’internationalisation, stratégies ouvertes seulement aux grandes entreprises. Pour être plus efficaces, les entreprises s’allient et entretiennent es relations de partenariat, de sous-traitance et constituent d’immenses pôles de production et de commercialisation face auxquels les petites entreprises ne peuvent rien, sinon se laisser absorber.
A toutes ces raisons il peut être intéressant d’ajouter l’analyse marxiste qui voit dans ce phénomène de concentrations une des contradictions fondamentales du capitalisme. En se concentrant et en se mécanisant les grands groupes capitalistes remplacent l’homme par la machine. Or la plus-value, source du profit provient du facteur humain. Baisse tendancielle du taux de profit t chute du capitalisme sont les conséquences à plus ou moins long terme que Marx attendait de cet état de choses.
Il nous reste à analyser les conséquences sur la concurrence de ces vagues de concentrations constatées ces quinze dernières années. B) Effets de la concentration sur la concurrence Avant d’examiner ces effets, il convient de rappeler que les économistes classiques raisonnaient en considérant un marché de concurrence pure et parfaite qui part de certaines hypothèses, à savolr: Atomicité, c’est à dire un grand nombre de petites entreprises face à un grand nombre de consommateurs. Ainsi , la décision dun acteur n’aura pas d’incidence sur les autres acteurs.
Transparence des marchés. Homogénéité des produits. Mobilité des facteurs de production. Pas de barrières à l’entrée. S’il est vrai qu’un marché de concurrence pure et parfa S production. pas de barrières à l’entrée. S’il est vrai qu’un marché de concurrence pure et parfaite, tel qu’il est décrit dans la théorie, n’a jamais existé en réalité, on s’en rapprochait plus ou moins. Ces conditions n’existant plus, la concurrence change. Les marchés deviennent oligopolistiques et, de plus en plus, la oncurrence ne se fait plus par les prix, mais par les produits.
D’autre part, les entreprises pour obtenir une baisse substantielle de leur coût de production ont des relations de partenariat au niveau de la production et se concurrencent sur les marchés, chaque entreprise cherchant à présenter son produit comme unique. C’est la concurrence monopolistique. En conclusion on peut se demander s’il y a vraiment paradoxe. Il y a eu déréglementation ces quinze dernières années, donc retour au libéralisme. Mais cela est insuffisant pour que la régulation par le marché fonctionne puisque les conditions de la oncurrence pure et parfaite ne sont pas réunies.