La conscience
Mais qu’est-ce que cela le moi ? Pour répondre pareille question, nous sommes prêts à dégainer nos papiers d’identité, à énumérer un catalogue de qualités : je suis Pierre X, né à Paris, étudiant, etc.. N’est-ce pas une réponse assez vague que cette énumération?
Est-ce bien ce moi et son catalogue confus d’appartenance qui est le sujet de la conscience? Le quelqu’un qui est conscient, qui est capable de dire « je » est appelé le sujet. Le sujet qui est posé avec l’objet et en relation avec lui. AI y a plusieurs manières de se représenter le sujet conscient. Cependant, pas de sujet sans objet, l’un et l’autre naissent ensemble : sujet/objet est un concept duel. Du point de vue de l’expérience cependant, il y a dans le vécu de la vigie ancré une triade, celle du sujet, de l’expérience qui fait le lien et de l’objet.
On peut aussi dire observateur-observation-observé, ou encore le penseur, l’ego, l’acte de penser, le cogiter, le pensé, les cogitation. Est- ce à dire que le moi consiste seulement dans la pensée? Qui est le sujet La conscience boy million I parer 04, 2009 24 pages relation avec lui. Il y a plusieurs manières de se représenter le vécu de la vigilance une triade, celle du sujet, de swaps toi vie nées page de la conscience ? Le moi qui pense est-il lui-même seulement une sorte de sous-produit de l’activité de la pensée ? Quelle consistance le moi possède-t-il?
Qu’est-ce que le moi ? A. Le moi empirique et son énigme I). Ne connaissons-nous pas le moi par expérience ? Nous passons notre temps à dorloter notre petit moi contre les blessures de son amour-propre ! Nous sommes obsédés par l’idée qu’il faut que « moi » je me situe par rapport aux « autres ». Nous vivons avec un sens de l’identité personnelle, dont nous cherchons constamment l’affirmation, qui est une appréhension de notre moi. Nous vivons dominé par la relation entre moi et les autres moi. Comment donc ne saurions nous pas alors ce qu’est le moi ?
Il est possible que nous ne connaissions pas très bien ôter moi personnel, nous ne savons pas encore ce que le moi peut être, mais nous devons bien pouvoir comprendre ce qu’est l’ego en partant de notre propre expérience. (texte) Il faut suivre une démarche descriptive et questionner directement la molle, le sentiment du moi dans ses manifestations. Ce n’est pas difficile puisque ce moi se met constamment en avant. Il le fait dans la parole par l’opinion : « Moi je pense que… » « Moi je crois que l’on devrait… » « Moi, je possède… » etc..
Nous connaissons tous des personnes qui se mettent en avant et qui à la limite ne râlent que d’elles-mêmes. N’est-ce pas exactement ce que nous faisons avant et qui à la limite ne parlent que d’elles-mêmes. N’est- ce pas exactement ce que nous faisons aussi? Le moi est le sujet en tant qu’il s’affirme dans ce qui est mien, dans un sentiment d’appartenance. Moi, cela n’ de sens que par rapport à ce que je considère comme étant à moi. Je me mets au centre d’un monde, comme l’araignée au centre de sa toile. A chaque objet de mon monde est relié un fil qui constitue mon attachement à cet objet (texte).
Moi c’est donc aussi : ma maison, mes livres, ma femme et mon nie ! C’est aussi mes convictions, mes croyances, mes aspirations, mes regrets, mes souvenirs, en bref, tout ce que je considère comme étant à moi, ce qui m’est personnel, comme contribuant étroitement au sens très aigu que je puis avoir de mon identité particulière. Il y a des signes qui ne trompent pas. Si jamais un des objets qui est relié à moi vient à disparaître, j’en ressens une souffrance, le fil de l’attachement se déchire et je souffre.
Je perds un peu de moi dans le vol d’un objet auquel je tenais énormément, je perds un peu de moi dans la disparition ‘un être auquel j’étais très attaché. Envers les personnes, les fils de l’attachement sont plus serrés et la souffrance d’autant plus grande. Le moi est le siège de l’attachement. L’attachement du moi non seulement relie mais il enserré aussi, il attache, ligote même celui qui y est pris. Le moi tient au réseau de ses attachements, il tend à vouloir p PAGE 3 FO 24 attache, ligote même celui qui y est pris. Le moi tient au réseau de ses attachements, il tend à vouloir perdurer dans une forme qu’il s’est donné.
Le moi veut persévérer dans l’être dans un processus constant d’acquisition, dans l’ordre e l’avoir: plus de pouvoir, plus de richesse, plus d’affection, plus de renommée : en résumé au fond, plus de reconnaissance à l’égard des autres moi. C’est aussi ce qui fait que le moi, est aussi le siège de l’amour-propre. (texte) Ce qui est blessé c’est l’amour-propre du moi à qui le temps ou les circonstances ôtent un lien. Celui qui est vexé par une remarque, qui tombe du piédestal sur lequel il s’était mis, c’est encore le moi.
L’identité du moi semble une structure très compliquée, mais dont les stratégies sont assez cohérentes. Que nous montre l’amour-propre ? (texte). Le moi se donne une image de soi valorisante de lui-même et désire être reconnu dans cette image. Son souci principal n’est pas d’être, mais de paraître ce qu’il voudrait être, de se montrer, se montrer comme « un ami » de X ou Y, « le père » de X, de se montrer comme « un scientifique », ‘ un footballeur », » un artiste », » un député », d’afficher son identité comme basque, breton, etc..
Sans cette image de soi qui peut-être flattée, confirmée, ou bien critiquée, reniée, y aurait-il ce que l’on nomme couramment l’amour- propre ? Or, l’amour-propre participe d’une caractéristique de ‘ego qui concis l’amour-propre ? L’ego qui consiste à tout ramener à lui-même. Pascal dans un texte célèbre des Pensées la vu avec beaucoup de pertinence. « La nature de l’amour-propre et de ce moi humain est de n’aimer que soi et de ne considérer que soi ». C’est ce que nous sommes toujours en train de reprocher aux autres sous la forme de l’égocentrisme ! En un mot, le moi a deux qualités : il est injuste en soi, en ce qu’il se fait le centre de tout ; il est incommode aux autres, en ce qu’il les veut asservir : car chaque moi est l’ennemi et voudrait être e tyran de tous les autres ». Si l’égocentrisme est injuste, c’est bien sûr parce que le prétendu centre n’est au fond pas séparable de l’individualité du corps. Quand le moi se prend lui-même comme référence en matière de jugement, comme référence en matière d’intérêt à l’égard de ce qui peut-être utile ou de ce qui a une valeur, on entre dans la confusion la plus totale.
Mes intérêts ne sont pas les intérêts de l’autre et des autres, si donc je dois décider de l’intérêt de tous, cela ne peut être qu’en mettant entre parenthèses la prééminence de mon intérêt particulier. Le moi est plus qu’incommode, il est non seulement plein de suffisance, mais il tire aussi de sa suffisance une volonté de puissance sans borne (texte). Le besoin d’asservir l’autre est un corollaire du sentiment d’accroître sa puissance besoin d’asservir l’autre est un corollaire du sentiment d’accroître sa puissance, jusqu’ délire de puissance égocentrique du mégalomane (texte).
Et pourtant, en réalité, ce sentiment de puissance est bien faible. Le besoin presque désespéré du moi de se voir reconnu devant les autres pour avoir une importance est d’une faiblesse pathétique. Texte) Celui qui dans une discussion fait beaucoup d’effort pour se mettre en avant, pour mettre sa propre personne sur la balance pour assurer ses idées est bien faible. Quand on a besoin de dire « moi je pense que… », c’est que l’on a immédiatement conscience qu’un autre pourrait penser autre chose, que cette petite personne qu’est le moi est bien limitée.
Il y aussi du pathétique dans l’inversion de la suffisance orgueilleuse, le sentiment ou la volonté d’impuissance qui fait que le moi se sent si petit que l’esprit se déjuge, se renie et se racornir sur lui-même. La haine de soi dirigée vers l’ego est aussi destructrice que la suffisance délirante de l’amour-propre. (texte) AI existe indéniablement un sentiment du moi. Le moi est la conscience individuelle attentive à ses intérêts et partiale en sa faveur. Ce sentiment du moi se met en p ace progressivement chez l’enfant qui apprend à se définir.
Chez l’adulte, il est censé être plus souple, il est censé laisser place à autrui pour ouvrir une conscience plus large et plus profonde. AI est lié étroitement au os autrui pour ouvrir une conscience plus large et plus profonde. Il est lié étroitement au souci de maintenir dans le temps une forme d’individualité distincte et définie. Le moi est temporel. Le moi change et se transforme. AI est de ce fait inséparable de la mémoire. Celui qui perd la mémoire perd aussi son identité.
Il ne sait plus qui il est, ce qui est un trouble important pour une conscience qui est dans la vigilance axée sur la conscience de l’ego. Le sentiment d’aujourd’hui s’appuie sur le passé. L’ego est comme une boule de neige qui roule sur le flan d’une montagne. Plus elle roule, plus elle accumule de la neige, lus le temps passe, plus l’ego accumule de l’expérience, plus ce passé pèse sur le présent. Le passé du moi fait corps avec son présent. Si nous disons « moi, moi », c’est partir du sentiment de continuité, nous pensons être le même dans le temps en dépit du changement.
C’est curieux. Comment puis-je rester le même si je change tout le temps? Ce qui reste constant dans le changement, nous pensons que c’est le « moi », une seule et même personne née à tel moment et qui a vécu tant d’années, qui a connu telle ou telle expérience, qui porte avec elle tel ou tel souvenir. Ce lot particulier fait que nous avons bien conscience que notre moi est différent d’un autre moi, aussi sommes nous en tant que moi complètement différents d’un autre. Partant de l’expérience psychologique, nous pouvons donc complètement différents d’un autre. Once avoir une appréhension du moi qui tourne autour du concept d’appartenances individuelles (texte). Nous appellerons cette structure du sujet le moi empirique. C’est au niveau du moi empirique que l’on peut distinguer le moi-social qui caractérise les appartenances de l’ego liées un rôle ou à un personnage, le moi-vital, qui caractérise ‘appartenance l’idée au corps, le moi-psychologique, qui caractérise le rapport intime du moi à lui-même, la définition de soi, l’amour-propre.
Selon chacun de ces niveaux, le moi se caractérise comme une forme d’identité prise par le moi à l’égard de ce qu’il revendique comme sien; ce qui veut dire que c’est une manière pour le sujet conscient de se définir. En me définissant, je me pense sous une forme particulière et suis alors à même de revendiquer une certaine identité. Mais suis-je une définition? 2) La question : « qu’est-ce que le moi ? » est très embarrassante. Si on nous demandait : « qu’est-ce que la tourterelle ? , nous pourrions toujours, faute d’avoir l’animal sous la main, avoir le recours d’aller chercher une encyclopédie pour montrer une photo. Nous pourrions former une définition en donnant une catégorie générale, celle des oiseaux et éventuellement une sous-famille dans laquelle se rencontre aussi le pigeon. Que faut-il montrer quand on parle du moi ? O quand on parle du moi ? Où est donc la catégorie qui pourrait le définir avec l’espèce qui le recouvrirait ? On ne peut montrer que les objets, on ne peut pas montrer un jet, car c’est exactement le contraire, c’est le sujet qui est le pouvoir de montrer.
Pour ce qui est de la définition, il y a là aussi un problème. Si le sujet peut définir n’importe quel objet, est-il capable de se définir lui-même? Peut-on enfermer le sujet dans une définition comme on le fait d’une entité mathématique ? On dirait alors le « moi » qui constitue Pierre ou Paul, comme on dit le « cercle ». Mais justement, une notion mathématique, c’est une abstraction, un concept, ce n’est pas la conscience vivante. Cela même qui permet de tout définir n’est-il pas au-delà de toute définition?