Fontcuberta
Joan Fontcuberta «Ne pourrait-on pas vous qualifier d’artiste du simulacre demandait Ingrid Jurzak à Joan Fontcuberta dans un entretien daté de mars 2005. «En effet, répondait l’artiste, pour mol le simulacre doit être orienté dans trois directions par rapport au réel : la critique, la parodie ou la déconstructions. On pourrait partir à la recherche des caractères propres de l’apparence qui prétend être la réalité dans cette série Fauna sur laquelle l’artiste, en collaboration avec son ami, le Père Formiguera, ont travaillé de 1987 à 1989. Qu’est-ce-que série
Il s’agit d’un disposi schémas, cartographi vivacité les détails de OF4 S. wp next page otographie, s vidéo, relatant avec s découvertes zoologiques faites par le professeur Ameisenhaufen. Les photographies réalisées par Hans Von Kubert sont des tirages argentiques légèrement jaunis à l’appui et sont accompagnées de fiches techniques ( annotations rédigées par le professeur ) présentant le contexte dans lequel ces espèces ont été photographiées, révélant ridentité des contacts qui avaient l’époque permis au professeur de faire ces découvertes épertoriées dans ses archives.
L’ironie de Joan Fontcuberta réside notamment dans l’utilisation des noms propres donnés aux espèces présentées ( Bausilosaurus de Kock… ), de lieux invent to next page inventés. Parfois encore, les textes décrivent les circonstances dans lesquelles ces espèces ont été trouvées: «Le Solenoglypa Polipodida a été découvert grâce au contact G-16 qui fut attaqué par lui alors qu’il cherchait des truffes, » Dans cette installation, il s’inspira des expositions des musées zoologique et d’histoire naturelle.
Il s’agit donc de démanteler les ispositifs de l’ingénierie culturelle, des différents processus de création et de diffusion de la connaissance. Fauna est un dispositif baroque qui contient différents niveau de lecture dune infinie richesse. Ainsi les catégories de la connaissance auxquelles il renvoie sont: La myologie, les bestiaires médiévaux, la littérature gotique et de science-fiction, le cinéma… Il peux s’avérer prémonitoire a bien des égards.
On peut lire un débat sur l’étude des mutations, l’ingénierie génétique quelque vingt ans avant Dolly, la biotechnologie… médiéval, sciences aturelles,littérature,cinéma : le travail de préparation et de recherches de Joan Fontcuberta a des aspects très variés et est sûrement considérable dans la mesure où il souhaite donner du réel à son œuvre. Mais, pour monter de toutes pièces le projet Fauna, il n’est pas non plus nécessaire d’être spécialiste dans tous les domaines abordés. Plus que d’assimiler certains contenus, ma démarche est souvent de m’en approprier la rhétorique» déclarait l’artiste en 2005. À ce titre Fauna nécessite 2 m’en approprier la rhétorique» déclarait l’artiste en 2005. À ce itre Fauna nécessite la déconstruction du réel précédant : savoir quels sont ses constituants afin de mieux rebâtir le nouveau réel ; puis il va monté un dispositif basé sur une parodie qui contiendra un volet critique. Au sein de ce dispositif, tout reposera donc sur les formes données à cette réalité.
Ingrid Jurzak: «l_’importance du dispositif de présentation est indéniable dans la plupart de vos fictions. L’exposition serait-elle le seul mode efficace de diffusion de fictions telles que Fauna, Spoutnik, L ‘Artiste et la photographie, Les Retsch-Cor ou L’île aux Basques ? En quelque sorte, l’institution cautionne votre fausse démonstration. En l’impliquant au titre de complice de votre supercherie, remettez-vous en cause l’autorité de l’institution muséale comme instance de validation des savoirs (muséum) et des œuvres (musée) ? Joan Fontcuberta : «Je crois que la mise en question de toute forme d’autorité est le premier devoir de l’artiste : pour que celle- ci ait un sens et soit prise au sérieux, l’artiste doit commencer par mettre en doute l’autorité qui lui est la plus proche, celle des nstitutions artistiques elles-mêmes (l’Académie, le musée, la galerie, la collection, l’histoire de l’art, le discours critique, etc. » Il en sera ainsi pour le projet Les Sirènes de Digne une quinzaine d’années plus tard Botanique, zoologie, paléontologie, ethnologie s’approprie et 3 l’artiste Botanique, zoologie, paléontologie, ethnologie.. l’artiste s’approprie et détourne les codes scientifiques pour mettre en scène ses chimères. De part ce fait, il questionne la notion de vérité et la manipulation de l’information, avec umour ,imagination et rigueur, quasi scientifique. De fausses informations, mises en scène comme des vraies.
Cest aussi pour cela que Joan Fontcuberta fait reposer son récit et ses découvertes sur la figure du savant, celui dont le langage scientifique ainsi que les connaissances sont indiscutables «La photographie est aussi un genre d’écriture, un langage écrit, déclare Fontcuberta dans son ouvrage Le Baiser de Judas . Cependant, elle est apparue quand les dieux avaient déj abandonné les hommes, et quand l’esprit positiviste avait envahi e monde moderne».