fin de parti 1956

essay A+

DOSSIER FIN DE PARTIE DE SAMUEL BECKETT I. RÉSUMÉ DE L’ŒUVRE La pièce s’ouvre sur une présentation de deux personnages (Clov et Hamm) et de leurs rapports. Cette présentation peut être délimitée comme allant de la page 8 à la page 18. On y retrouve plusieurs éléments qu renvoient à l’enjeu de la partie, qui est également un thème de Pceuvre. À la page 18, un autre personnage entre en scène et il s’agit de Nagg qui se trouve dans p g une poubelle. De la page 18 à la pa de 20 à 26, Hamm et Clov discut Hamm et 4 avoir à manger et sa poubelle, écoute.

Clov semble vivre une journée semblable à tant d’autres et ils en ttendent la fin qui apparemment tarde à venir. De la page 26 à la page 36, Beckett nous présente les rapports de Nagg et de son épouse Nell (qui se trouve elle aussi dans une poubelle). Les deux époux qui n’arrivent pas à se toucher sont aussi tristes que les deux autres personnages de la pièce. Nagg raconte une histoire sur un tailleur. Cette histoire qui jadis faisait rire sa femme la laisse ? présent de marbre, elle s’en est lassée. De la page 38 à la page 68, Hamm cherche à retenir Clov.

Hamm, qui est dans un fauteuil roulant et qui est aveugle, tour de chambre (38-42), il lui emande de regarder dehors avec une lunette (des jumelles) (4448), Clov à une puce dans le pantalon et Hamm lui demande de la tuer avec l’insecticide (4850), il lui demande également un chien que Clov n’a pas terminé de fabriquer et qui est estropié (56-60), il demande aussi des nouvelles de la mère Pegg à qui il a refusé la lumière, qui est morte dans la solitude et dont seule l’odeur de putréfaction de son corps, a permis à Clov de savoir qu’elle était morte (60-62), il demande sa gaffe à Paide de laquelle il l’espère réussir à sortir de son fauteuil roulant (62), il parle ensuite d’un fou qui pensait que la fin du onde était arrivé (64). Seulement, rien ny fait et Clov semble décider à s’en aller. Hamm jette l’éponge et lui dit qu’il souhaiterait savoir quand Clov s’en irait. Ce dernier trouve alors l’astuce du réveil qui sonnerait quand il ne serait plus là (68). De la page 68 à la page 84, Hamm raconte des histoires à Nagg.

II lui raconte d’abord son histoire de Noël (72-78) et l’homme dans l’histoire pourrait être le père de Clov qui l’aurait confié à Hamm alors qu’il n’était encore qu’un enfant. Clov vient annoncer qu’il a trouvé un rat dans la cuisine (78) et comme pour la puce, Hamm lui demande de l’exterminer. Ce dernier demande ensuite à son père et ? Clov de prier avec lui (78). Pas très motivés, ils abandonnent. Nage demande la 20F 14 ils abandonnent. Nagg demande la dragée que son fils lui avait promise en échange de son attention et la dragée lui est refusée (80). Clov décide de faire de l’ordre (82) et Hamm continue le récit de son histoire à Clov (84-86). Hamm demande à Clov d’aller voir si sa mère est morte et il s’avère que c’est le cas (88).

De la page 84 à la page 1 10, l’on assiste aux derniers moments de la pièce : Clov qui regarde dehors (88-92), Hamm qui emande à Clov de l’embrasser (94), Clov qui chante et est sommé par Hamm d’arrêter (100-102), Clov qui fait son bilan en gagnant la sortie (110-112) et Hamm qui fait le sien au cours duquel Clov revient (114-118), chargé d’une valise et apparemment prêt à partir, il revient se tenir à sa place, ? côté du fauteuil de son maître. Il. FICHE DE LECTURE 1. Présentation des personnages Hamm : Maître de Clov, fils de Nagg et Nell. C’est un personnage amer. Il est handicapé et aveugle et semble ne souhaiter qu’une seule chose : la fin du monde. Il ne veut voir subsister aucune créature vivante. II meprise ses parents et pense que les vieilles personnes sont inutiles. Il se montre odieux avec Clov, son valet qui est pourtant la seule personne sur laquelle il peut se reposer. 0F 14 Il est attaché à cet homme et le prend peut-être en pitié car curieusement, il menace de le quitter mais ne passe jamais à l’acte. LI Nagg, père de Hamm et époux de Nell. Tout comme son épouse, Nagg est cantonné dans une poubelle tout au long de la pièce. Son fils le répugne et l’affame. Il est malheureux et essaie en vain de toucher, de faire rlre son épouse. û Nell, mère de Hamm et épouse de Nage. Elle aussi se trouve ans une poubelle à côté de son mari. Son époux tente de la faire rire avec histoire, qu’elle trouvait drôle jadis. Elle est malheureuse et décède au cours de la pièce. Son fils reste de marbre lorsque Clov lul confirme le décès de sa mère. ? En dehors de ces quatre personnages principaux, deux personnages secondaires sont évoqués : la mère Pegg (décédé avant le début de l’intrigue et dont seul l’odeur de putréfaction émanant de son corps a permis à Clov de savoir qu’elle était morte) et l’homme dans l’histoire de Noël de Hamm (il pourrait s’agir du père biologique de Clov). 2. Axes d’analyse de Fin de Partie a. la question du langage L’œuvre de Samuel Beckett est atypique et occupe une place de choix dans l’histoire de la littérature. En effet, très sont rares les écrivains qui, comme lui, 3 4 4 misère et la solitude, qui semblent inhérentes a la condition humaine. Il utilise également l’impossibilité d’agir pour exprimer l’absurdité de la vie.

Cependant, Beckett ne s’exprime pas exclusivement sur le ton de la résignation ou du ressentiment; il cherche, dans ses œuvres, à faire face et à résister au malheur, au passage du temps, ? l’aliénation et à la déchéance. Ainsi, dans les univers désolés qu’il crée, l’humour est constamment présent. Ses univers sont peuplés de clochards, vagabonds, vieillards, malades, etc. , qui ne semblent attachés à la VIe que par un fil fin, celui de leur bavardage. L’absurde chez Beckett dépend surtout des situations et non des lieux. Ainsi, il peut arriver que le lieu où se déroule l’action ne soit pas cité avec précision (dans En attendant Godot, on sait que l’action se déroule dans une lande, sans plus de précision).

De plus, le langage utilisé n’est plus un moyen de communication mais il exprime plutôt le vide, ‘incohérence et représente la vie, qui est elle-même ridicule. Dans l’expression de l’absurde chez Beckett, on note également une volonté de dresser un tableau de la condition humaine prise dans son absurdité. L’absurde est surtout exprimé par l’absence de changement. Cette absence de changement qui est visible dans le quotidien de bon nombre des personnages beckettiens, a rendu certains inconscients de l’absurdité nce. C’est le cas de 4 de l’absurdité de leur existence. C’est le cas de Vladimir et Estragon dans En Attendant Godot. Éveillés, ils sont pourtant plongés dans un sommeil stupide.

Dans Fin de Partie, le langage beckettien est authentique et assimilable à celle de ses autres pièces théâtrales Les personnages de Fin de partie: dévident et étirent ensemble le temps qui les conduit vers une fin qui n’en finit pas, mais avec jeu et répartie, comme le feraient deux partenaires d’une ultime partie d’échecs. Ainsi, les mots triomphent, alors que les corps, 4 dévastés et vieillis, se perdent. Hamm et Clov usent du langage comme d’un somptueux divertissement, en des échanges exaspérés et tendres. Beckett a su avec jubilation écrire le langage de la fin, une langue au bord du silence, ui s’effiloche et halète, transparente et sereine, dernier refuge de Fimagination. (Laura pels : 2010). b.

Accablement et souffrance Il convient de noter que Samuel Beckett, qui était féru d’échecs, semblait concevoir la vie comme une partie triste et dont la fin tardait ? venir. Hamm est fatigué de cette existence dans laquelle il est malheureux, cantonné dans ce fauteuil roulant dont il ne peut s’extirper. De plus, il est aveugle et forcé de faire appel à Clov pour savoir ce qui se passe autour de lui. Il souffre de ces handicaps et sa souffrance semble le remplir d’amertume. Il artyrise Clov et dédaigne son père, n’acceptant de le nourrir qu’après que le vieil homme est 6 4 écouté son histoire. Clov semble considérer sa souffrance auprès de Hamm comme étant son destin, sa fatalité.

Il souffre mais ne s’en va pas. Nell et Nagg, dans des poubelles n’arrivent pas à se toucher. Le fait qu’ils se trouvent dans les poubelles montre à quel point leur vie est misérable. Ils sont vieux, et donc cantonnés au rang de déchets. Nell décède au cours de la pièce, probablement meurtrie par le mépris de son fils et la tristesse de leur existence (Nagg et elle). La souffrance est partout présente dans Fin de partie, comme si les personnages ne peuvent y échapper. c. la peur de la solitude La crainte de la solitude est surtout représentée par Hamm. En effet, il martyrise Clov mais sait que sans son valet sa vie serait probablement encore 5 plus miséreuse.

Il se moque d’abord de Clov lorsque ce dernier lui dit vouloir s’en aller. Il lui rappelle qu’il a toujours faite cette menace mais ne l’a jamais mise en exécution. Seulement, il ressent le sérieux de son valet lorsque celui-ci trouve l’astuce du réveil qui sonnerait quand il ne sera plus là. Il le menace et lui fait croire que loin de lui, son valet mourra (à croire que la situation que Clov vit sous son toit est plus heu , Hamm force Nage, son auditoire et craint sûrement de se retrouver seul si son valet venait en aller. Face au refus de son père, il le conditionne et requiert son attention en échange de nourriture. Clov ne s’en va plus.

Lui aussi pourrait avoir peur de la solitude vu qu’ayant observé qu’à l’extérieur règne le néant, il pense que sa vie auprès de son maître sadique est préférable à une mort solitaire dans un vacuum total. d. L’ambigüité de l’absurde Le mot « absurde » vient du latin absurdus qui signifie « dissonant (« drame et art dramatique», Encarta). Cest le caractère de ce qui est contraire et échappe à toute logique ou qui ne respecte pas les règles de la logique. C’est avant tout un degré de comique très élevé. Il signifie ce qui n’est pas en harmonie avec quelqu’un ou quelque chose, par exemple, une conduite absurde est un comportement anormal, un raisonnement absurde est un raisonnement complètement illogique. Cabsurde c’est également une philosophie et un courant littéraire.

Selon Pierre Brunel, on peut définir le but de l’absurde en littérature insi : Questionner et contester les conventions traditionnelles de la société par le biais de l’humour. [De plus] Le sentiment de l’absurdité de la condition humaine ainsi qu’un extrême 6 pessimisme étaient déjà présents chez le philosophe allemand Arthur Schopen 8 4 sentiment remonte à encore plus loin. En effet, Salomon, couronné Roi d’Israël vers 970 avant Jésus-Christ, fait remarquer que « tout est vanité et poursuite du vent, et il n’y a aucun avantage à tirer de ce qu’on fait ici bas » (Ecclésiastes, 2 : 11 Il ajoute « Et j’ai hai la vie, car tout est anité et poursuite du vent » (Ecclésiastes, 2:17).

Pour Salomon, la vie que nous menons ici bas est vaine, absurde car l’on ne peut rien en tirer. Revenons ? présent à Schopenhauer dont la philosophie va largement influencer les philosophies existentielles, notamment celles des écrivains français Jean-Paul sartre (1905-1980) et Albert camus (1 913-1960). camus fut révélé en 1942 au public par L’Étranger, dans lequel « Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir virent une sorte de manifeste de l’existentialisme. » (Brunel : 2004). ces philosophies existentialistes ont inspirés certains dramaturges es années cinquante et soixante, comme Beckett, Ionesco, Albee ou Pinter, et leurs œuvres sont classées sous le théâtre de l’absurde.

Dans Fin de Partie, cette immutabilité se traduit surtout par les thèmes de la monotonie, du perpétuel recommencement et du perpétuel questionnement car même si les personnages de Fin de Partie vivent dans une routine quotidienne et sont conscients de l’absurdité des inepties qui constituent leurs existences, ils essaient néanmoins d’en récha er. Il cherche à comprendre pourquoi la vie est néanmoins d’en réchapper. II cherche à comprendre pourquoi la vie est e qu’elle est : vaine, absurde et monotone. Pour fuir cette existence, il faut d’abord la comprendre. Ainsi, tout commence par une question qui vient rompre la continuité de la chaîne quotidienne : aussi bien « Qui suis-je ? » « Où suge ? » « Où vais-je ? » et « d’où suis-je tiré ? » de Voltaire que le simple 7 « Pourquoi ? » Ce besoin de rompre avec la continuité de la chaîne et la routine quotidienne est une caractéristique de l’absurde présente dans la plece.

Si les personnages beckettiens se questionnent, ils sont néanmoins loin de pouvoir donner un sens à leur existence absurde. Peut être est-ce ? cause des limites des mots. En effet, il est paradoxal que les dramaturges de l’absurde veuillent exprimer rationnellement l’irrationnel et user d’un discours logique pour suggérer l’absurde qui par définition même, échappe à la logique. Dès lors que l’on prend en compte ce caractère illogique de l’absurde, la crise du langage parait inévitable, d’autant plus que le sentiment de l’absurde révèle les tares des mots, notre instrument de communication. Dans son essai sur Proust, Samuel Beckett juge que La tentative de communiquer là où nulle communication n’est possible est une pur vulgarité ou une 0 4