Fiche de lecture Suppl ment au Voyage de Bougainville
Fiche de lecture Supplément au voyage de Bougainville Denis Diderot Titre: Supplément au voyage de Bougainville Auteur: Denis Dider or 11 Date de parution: 1 Sni* to View Genre: Conte philos hiq Biographie de l’auteu . Denis Diderot (1713-1784) est un phllosophe, écrivain et encyclopédiste français. Appartenant aux umières, il est à la fois romancier, conteur, dramaturge, essayiste, ainsi que critique littéraire et critique d’art. Il est surtout connu pour être l’auteur d’un des ouvrages les plus marquant de son siècle, l’Encyclopédie.
Peu célébré de son temps, c’est au XIXème siècle qu’il recevra une mmense reconnaissance postume. Résumé Deux personnages, A et B, dialoguent de l’oeuvre de Louis Antoine de Bougainville, Voyage autour du monde, tout juste paru. Mais B propose ensuite de parcourir le prétendu Le vieil Otaitien / Orou / L’Aumônier Même si il n’est question de lui que durant un seul chapitre, le vieil Otaitien possède une place importante dans ce livre.
Il nous est présenté comme un homme expérimenté, un grand sage de quatre-vingts dix ans passés qui en sait long sur la vie. Lorsque Bougainville arrive chez les Otaltiens, le vieillard ne les acceuille as chalereusement comme les autres habitants de l’île. Au lieu de ça, il se retire dans sa cabane et s’enferme dans un mutisme total. Ce vieil homme incarne la voix de la raison, car il sait que les Européens ne sont pas plein de bons sentiments: ils sont là pour asservir les Otaitiens et prendre tout ce qu’ils ont.
Dans le chapitre où il intervient, il met en garde son peuple contre les réelles intentions des Européens, avant de s’adresser directement à Bougainville pour lui dire de quitter line et de ne jamais revenir asservir son peuple. Orou est un Otaitien de trente-six ans, ayant une femme et trois illes, Asto, Palli et Thia. Cest lui qui acceuille l’aumônier chez lui. Lorsque ce dernier arrive, Orou respecte la tradition de « hospitalité et offre sa plus jeune fille, Thia, pour agrémenter sa nuit.
Le moine refuse d’abord, puls se plie aux traditions. Le lendemain, Orou ne comprenant pas pourquoi l’aumônier avait tant protesté contre sa fille la veille, il interroge l’aumônier sur la religion et le mariage, d’une part parce que le mot religion lui est inconnu, d’autre part parce le mariage à une définition très différente chez les Européen PAG » 1 ui est inconnu, d’autre part parce le mariage à une définition très différente chez les Européens, et que les Othaitiens ne comprennent que peu ou tout simplement pas.
Orou est curieux du mode de vie des Européens et s’étonne même de leurs moeurs et décisions, comme la pudeur. Orou remet également en cause la notion de « Dieu » et les conventions Européennes. Cest un personnage brave et fort parmi les Otaitiens qui, couplé ? celui de l’aumônier, pose des réflexions intéressantes. L’aumônier est un européen de trente-six ans faisant parti de l’équipage de Bougainville. II est du même âge que son hôte, Orou.
Ayant fait voeu de chasteté et n’envisageant même pas de se donner à une femme à laquelle il n’est pas marié, l’aumônier refuse catégoriquement les avances de Thia, la fille cadette de Orou, qui avait été destiné par son père pour honorer l’aumônier. Mais ce dernier fini par accepter de se soumettre aux traditions et d’honorer Thia. Le lendemain, Orou questionne l’aumônier sur la religion (qui prive le moine des plaisirs de la chair), sur le mariage, ainsi que sur les moeurs et la condition de la société européenne.
Les deux personnages appartiennent à des cultures différentes, t les questions innocentes et curieuses d’Orou remettent en cause le fondement et l’existance des moeurs européennes en les comparant aux moeurs otaitiennes. Le personnage de l’aumônier va donc de paire avec celui d’Orou, puisque c’est grâce à leur entretien que les réflexions du livre sont présentes et ont un impact sur le lecteur. PAGF30F11 grâce à leur entretien que les réflexions du livre sont présentes et ont un impact sur le lecteur.
Thèmes: Le mariage et la fidèlité La nature et la civilisation es points de vues et la relativité des comparaisons Le mariage et la fidèlité: C’est un thème très présent dans l’entretien entre Orou et l’aumônier. En effet, chez les Otaitiens, la définition du mariage revient aux prlncipes même de la chose, tels qu’ils sont dans la nature, c’est-à-dire « le consentement d’habiter une même cabane, et de coucher dans un même lit, tant que nous nous y trouvons bien ». Ainsi, les Otaltiens définissent le mariage de façon simple, et sans y faire intervenir la religion.
Les Européens, par contre, font du mariage une cérémonie qui crée un lien sacré, inaltérable et religieux entre deux personnes de sexe opposé. Et ‘est ici que s’opposent les Otaltiens et les Européens: sur la définition du mariage et sur la manière de traiter ce dernier, ainsi que la fidèlité qul va de paire avec. Les Otaltiens définissent ainsi le mariage comme un acte respectant l’ordre naturel des choses: tant que deux personnes sont heureuses et bien portantes ensembles, alors elles restent ensemble.
Si elles ne sont plus heureuses ensembles, alors elles se séparent. Ni plus, ni moins. Par contre les Européens définissent le mariage comme un acte religieux et sacré. Lorsque deux personnes se marient, c’est pou a vie, et c’est une union qui ne peut pas être brisée à cette époque. On peut aussi voir que chez les Otaitiens, pour savourer PAGFd0F11 qui ne peut pas être brisée à cette époque. On peut aussi voir que chez les Otaltiens, pour savourer les plaisirs de la chair d’une autre personne, il n’est pas nécessaire d’être liée à elle par le mariage.
Alors que chez les européens, se donner à une personne avec laquelle on est pas mariée est un blasphème, encore plus grand si la personne à laquelle on se donne est mariée, ou si l’on est mariée à une personne différente de celle à laquelle on e donne. Mais on peut aussi voir que les Otaitiens ne sont pas nécessairement obligés de prendre du plaisir uniquement avec leur autre moitié, contrairement aux européens, qui restent liées à la même personne toute leur vie. Deux définitions différentes donc, pour deux cultures, voir même deux mondes, différents.
La nature et la civilisation: ci, la nature, avec l’homme sauvage, l’homme des origines, trouve son adversaire et son opposé dans la civilisation, avec l’homme sophistiqué, l’homme raffiné. Chomme sauvage est, bien édivdament l’Otaitien, et l’homme sophistiqué est donc l’Européen. Mais alors que l’Otaitien possède peu voir pas de réelles règles, l’Européen à des codes, des moeurs et des lois parfols contre nature, des codes et des lois en parfaite opposition à celles de l’Otaitien. L’un est libre, l’autre est enfermé dans sa prétendue « civilisation », dictée par ses codes et ses lois.
Mais on ne se rend réellement compte de ça qu’en confrontant les deux mandes. Dans l’entretien dOrou et de l’aumônier, on voit que ce dernier, loin de dominer l’échange s 1 mondes. Dans l’entretien dOrou et de l’aumônier, on voit que ce dernier, loin de dominer l’échange, peine à justifier les oeurs européennes par des raisons logiques et réfléchies. Au yeux d’Orou, les moeurs de l’aumônier sont basées sur des conventions injustifiées et contre-nature. Diderot renverse ici le rapport de force entre les Otaitiens et les Européens, en mettant les Européens en position de faiblesse contre l’inocence de la nature des Otaitiens.
Le dialogue de fin entre A et B concerne également ce sujet, puisque les deux personnages tentent de voir quelles sont les coutumes de leur société provenant directement de la nature, et quelles sont celles que seuls les codes imaginaires édictent. B résume bien la condition de l’homme civilisé lorsqu’il dit « Il existait un homme naturel: on a introduit au-dedans de cet homme un homme artificiel; et il s’est élevé dans la caverne une guerre continuelle qui dure toute la vie.
Tantôt l’home naturel est le plus fort; tantôt il est terrassé par l’homme moral et artificiel » La société et la civilisation imposent donc une convention de morale aux hommes civilisés. Les Otaltiens bousculent le fondement et l’existante des lois morales, sociales et juridiques, mais ils bousculent aussi tout ce qui est édicté par l’Église, car ivant sans religion, ils ne sont pas corrompus par le Mal pour autant. pour eux, seul la nature a créée l’homme, et ce dernier n’appartient à personne, ni à Dieu, ni au Diable, ni à une entité plus puissante que l’homme.
Qui plus est, Oro 6 1 ni à Dieu, ni au Diable, ni à une entité plus puissante que l’homme. Qui plus est, Orou trouve parfaitement ridicule et contraire à la nature même de Ihomme le voeu de stérilité prononcé et encouragé par l’Église catholique de l’époque. Les européens sont également sous le joug de besoins fictifs et chimériques, qui est un code de société. Les Otaitiens, eux, se contentent du nécessaire, et ne veulent rien de plus. La notion même de propriété n’existe que peu ou pas chez les « sauvages », alors que les Européens sont profondement ancrés là-dedans.
On peut aussi voir que le mode de vie des Otaitiens est idylique, tellement idylique que même l’aumônier à l’idée de se débarrasser de ses vêtements et de rester parmi les Otaitiens, et regrettant après coup de ne pas l’avoir fait. un homme civilisé, qui plus est un homme d’église, serai donc prêt à renoncer à tout ses besoins fictifs, à son confort, à sa société, et même à la foi en son Dieu, pour rester vivre dans la patrie de ces hommes de la nature, de ces hommes sauvages.
Les points de vues et la relativité des comparaisons: En effet, les moeurs et codes Otaitiens ont beau s’opposer aux moeurs et codes Européens, mais pour que l’opposition soit possible, il faut un contexte, et des points de vues. Cest une thèmatique intèressante, et qui trouve un terreau fertile dans ce Supplément au voyage de Bougainville. Par exemle, si pour l’opposition des moeurs et des codes entre Otaitiens et Européens, on choisit de prendre le point de vu d’un européen standard, et b PAGF70F11