Etre chômeur aujourd’hui

essay A

ETRE CHOMEUR AUJOURD’HUI Présentation de l’auteur Etre chômeur aujourd’hul est un ouvrage écrit par Bernard Legrand en 2012 et édité par L’Harmattan. Bernard Legrand, aujourd’hui âgé de 70 ans, est un chef d’entreprise qui travaille dans l’informatique. Il est spécialiste du Langage et de l’apprentissage (APL) pour de grandes sociétés comme Total, Renault et Allianz. En relation avec ce domaine, il a déjà écrit 5 livres don est une référence int org Durant son parcours Sni* to vieu au chômage à cause déposé le bilan de lie terlng Dyalog APL » rouvé plusieurs fois hé.

En 1993, il a en 1982. Etant gérant de son entreprise, il n’avait droit à aucune indemnité de chômage , n’étant pas lui même considéré comme « chômeur’ . Pour se relancer, il crée un cabinet de conseil qui a vécu 5 ans avant de fermer pour les mêmes raisons. Il a alors brièvement retrouvé un emploi salarié. Après 18 mois, faute d’avoir su développer une activité rentable, il a été licencié mais cette fois, il est devenu chômeur au sens légal du terme. Ne pouvant pas prendre sa retraite à 60 ans, il créé InterFluences en 2005, sans en être salarié.

Aujourd’hui, il vit des dividendes de ette société et des cours qu’il dispense. Pourquoi ce livre ? Bernard Legrand a é écrit ce livre pour répondre à toutes les personnes qui critiquent les chômeurs, et qui ont des a priori sur eux. En effet, grâce à son parcours professionnel il est devenu accompagnateur pour « personnes en recherche d’emploi ». Sa triple expérience en tant que chef d’entreprise, recruteur professionnel et chômeur, lui a permis de donner aux demandeurs d’emploi des conseils avisés et réalistes, tout en respectant chacun d’entre eux dans leur individualité. Aussi, le ressenti d’un chômeur, il le connait.

Tout au long de ce livre, il se ert de son vécu comme exemple afin d’aller plus loin dans sa réflexion. Ainsi, « Etre chômeur aujourd’hui » dénonce la condition difficile du chômeur dans son quotldien. Il pointe du doigt la mauvaise gestion de Pôle emploi, les conséquences des décisions politiques, les discriminations rencontrées par le demandeur d’emploi ainsi que les faiblesses de notre système éducatif. Résumé Bernard Legrand, lassé de l’opinion négative que véhicule la société en ce qui concerne le chômeur, démontre que beaucoup de personnes sont exclues sur des critères dlscriminatoires.

Il cite entre autre, une pléiade d’exemples dévalorisant le hômeur, tels « fainéant, paresseux » (pl 6). Ce statut, déjà difficile à vivre, est alourdi par les nombreuses « idées toutes faites » qu’ont les « travailleurs ». Il s’applique donc à aller au bout de toutes ses argumentations afin de démontrer que ce déni est la conséquence d’une insuffisance d’ toutes ses argumentations afin de démontrer que ce déni est la conséquence d’une insuffisance d’analyse et d’un manque d’information de la part de la population.

Malheureusement cette déslnformation est aussi entretenue par nos politiques. Aussi, en plus d’être dévalorisé du fait de son statu, la réinsertion u chômeur n’est pas évidente. L’inscription à pole emploi n’aide pas toujours à retrouver rapidement du travail. Son fonctionnement, selon Monsieur Legrand, s’avère inefficace (p89). Le manque de connaissances des conseillers sur les exigences et les attentes réelles du marché du travail rendent difficile le retour à l’emploi. Ajouter à cela, les exigences fixées par l’Etat qui faussent les statistiques.

La discriminatlon ethnique que rencontrent principalement les jeunes Français d’origine étrangère est aussi un fléau. Afin d’y remédier, nos politiciens ont mis en place des stratégies qui au inal, ne facilitent pas la réinsertion. Les CV anonymes (pl 24) en sont un exemple. Après analyse, Bernard Legrand nous montre que ce système est inefficace et coûteux. II est évident qu’un chef d’entreprise n’aimant pas les étrangers sera fixé le jour de l’entretien sur les origines du candidat.

Par contre, celui qui ne l’est pas n’entamera pas un recrutement par CV anonyme il ne s’intéressera qu’à la compétence et à la qualification du candidat . Il existe aussi la discrimination par l’âge, notamment envers les seniors. Mot qui selon Mr Legrand Il existe aussi la discrimination par l’âge, notamment envers es seniors. Mot qui selon Mr Legrand ne veut pas dire grand chose car en fonction du contexte, l’âge du senior varie et les inconvénients qu’on lui attribut se trouve être en réalité des atouts. Se retrouvent aussi confrontés au chômage, les jeunes sortant du système scolaire avec ou sans diplôme.

Notre mode éducatif étant en inadéquation avec le monde du travail, en y sortant, soit les jeunes n’ont pas acquis les fondamentaux c’est-à-dire savoir calculer ou comprendre un texte, sait ils ne connaissent pas le « mode d’emploi » du monde du travail et mettent donc plus de temps pour s’y insérer . Bien qu’il soit crltlque à l’encontre de tous ceux qui doivent trouver des solutions au chômage et envers tous ceux qui manquent de respect aux chômeurs, Bernard Legrand cherche des solutions pour améliorer notre système éducatif, pour aider ? l’insertion du chômeur tout en le valorisant.

Analyse Le regard que porte Monsieur Legrand est réaliste et pertinent. plutôt que de s’arrêter à son ressenti, à son vécu, il cherche ? comprendre les raisons qui poussent certains travailleurs à avoir un regard critique et condamnable vis-à-vis du chômeur. On pourrait penser qu’il ne prend pas de recul mais lorsque cela est écessaire, il analyse et s’appuie sur des statistiques plus ou moins récentes (si l’on tient compte de la date de publication) ainsi qu’à une analyse aboutie pour dénoncer (si l’on tient compte de la date de publication) ainsi qu’à une analyse aboutie pour dénoncer ces a priori.

II va jusqu’à souligner les maladresses de notre ancien président de la République Nicolas Sarkozy, notamment lors de son discours du 12 novembre 2009, où il dénigre les chômeurs (Pl 4). Il nous donne son point de vue concernant le chômage, la discrimination et l’éducation. Cette démarche éveille d’ailleurs ma curiosité sur deux points: La première concerne le mot chômage. Pourquoi a-t-il une connotation si négative dans notre société aujourd’hui ? La deuxième concerne l’insertion des jeunes sur le marché du travail. Pourquoi est-elle si complexe ? La perception négative du mot chômage n’a pas toujours existé.

Lorsque l’on remonte un peu dans l’histoire, on apprend que dans l’antiquité, ce mot avait une connotation positive. « On chômait pour honorer les Saints, pour marquer une pause entre deux périodes d’activités » écrit Yves Zoberman. Aujourd’hui, on a complètement basculé dans une approche négative de la notion de chômage et donc du chômeur. Tant que l’offre d’emploi était supérieure à la demande, que retrouver un emploi était facile, rapide, les chômeurs ne se retrouvaient pas en situation de précarité, on ne ressentait pas le jugement dans le regard de l’autre.

Aujourd’hui, être chômeur, c’est être perçu comme étant le maillon faible de la société. Cette perception est renforcée chez le salarié qui considère que c’est grâce de la société. Cette perception est renforcée chez le salarié qui considère que c’est grâce à lui que le chômeur perçoit ses indemnités, qu’il cotise pour lui. Or, comme le rappelle Monsieur Legrand, penser cela, c’est faire un grand raccourci : « ne perçoit une indemnité que celui qui a cotisé pour le chômage », donc qui a travaillé.

D’autre part, lorsque le travail est perçu comme un élément de gratification sociale, le fait d’être au chômage est synonyme d’échec social. Dès lors être chômeur, c’est ne plus faire partie des normes fixées par la société, c’est-a-dire être un individu autonome. Ce manque fait de lui un individu sanctionnable. Ainsi, partir en vacances n’est plus acceptable aux yeux des autres (p24), puisque selon « l’autre », cet argent il ne l’a pas mérité, et ‘autre part, il n’est pas censé en avoir assez pour pouvoir partir (jugement).

Toutefois cette fragilité sociale provoque une prise de conscience : avoir un travail n’est pas un acquis. Même en ayant signé un contrat à durée indéterminée, tout peut basculer. On le constate aujourd’hui avec toutes les vagues de licenciement que font les grandes sociétés. L’accroissement des plans sociaux que le gouvernement n’arrive pas à freiner, montre les limites de notre système éconormque. En effet, à ce jour, la demande de travail étant supérieure à l’offre, cela a pour effet d’accroitre le ous-emploi (théorie keynésienne), et de renforcer les situations précaires.

Pourtant, la notion le sous-emploi (théorie keynésienne), et de renforcer les situations précaires. Pourtant, la notion de réussite sociale fait partie d’une idéologie que les classes domnantes (telles que les actionnaires des grands groupes qui licencient) nous imposent. Garantir son patrimoine financier, en ne voulant pas perdre un centime est un exemple de l’état d’esprit de notre société capitaliste. De leur point de vue, avoir un haut revenu est un signe de réussite sociale.

Vu sous cet angle, être une mère au foyer n’est plus du tout valorisant. Reconnaissons tout de même que c’est un métier, puisqu’il faut consacrer du temps à l’éducation des enfants pour en faire des citoyens de valeur de demain. Malheureusement, cela n’est pas reconnu par l’Etat français, donc pas rémunéré. Le salaire est donc devenu une source de reconnaissance sociale et de dévalorisation de soi pour ceux et celles qui ne le perçoivent pas. Ainsi, la réussite sociale se fait avant tout par la réussite professionnelle.

Les jeunes ont intégré ce fait et souhaitent par conséquent réussir professionnellement, alors que réussir socialement pourrait aussi prendre en compte l’épanouissement e l’individu dans tous les aspects de sa vie (vie de famille, contribution non rémunérée à sa vie de quartier et au bonheur de son environnement en général). Mais cette morosité du marché du travail leur permettra-t-il de s’insérer ? Aujourdhui, la vision sociétale n’est guère rassurante. Le plei permettra-t-il de s’insérer ? Aujourdhui, la vision sociétale n’est guère rassurante.

Le plein emploi ne fait plus foi dans notre économie. Les jeunes ont du mal à se faire une place. Pourtant, étant le citoyen de demain il est primordial qu’il soit un être épanoui. L’insertion professionnelle des jeunes a commencé à être roblématique après la crise pétrolière des années 70. Depuis, le gouvernement a dû mal à trouver une solution durable. Suite à cette crise, notre société rencontre de profondes transformations. C’est la fin d’une croissance économique constante, d’une forte création d’emplois du temps de l’ère purement industrielle.

Notre époque est celle de l’individualisme, du besoin de reconnaissance, de la multi-culturalité. Cette crise engendre de nouvelles exigences et des modifications sociétales : flexibilité, adaptabilité tant au niveau de l’organisation du travail qu’au niveau des moyens de production, rallongement u temps d’études (trouver un travail qualifiant devenant plus difficile il faut être plus performant et étudier plus, on vit plus longtemps chez les parents). Malgré tous ces bouleversements économiques les méthodes d’enseignement n’ont pas connu de grandes modifications ni dans la forme ni dans le fond.

Aujourd’hui le système scolaire est remis en cause, le gouvernement reconnait son inadaptabilité. Vincent Peillon et George Pau-Langevin tentent de trouver une solution afin de permettre à tous les enfants d’ap George Pau-Langevin tentent de trouver une solution afin de permettre à tous les enfants d’apprendre, d’acquérir les ases indispensables comme le précise Monsieur Legrand, de comprendre un texte et de savoir compter, afin de s’insérer plus facilement dans le monde professionnel.

Quelle que soit la période de la crise, ce sont les plus diplômés qui ont le plus de chance de trouver et de garder un emploi. Qu’advint-il des décrocheurs, des élèves sortant du système scalaire sans diplôme ou peu diplômés ? Cette question ne date pas des années 2000. Elle se pose depuis plus d’une vingtaine d’années et malheureusement les solutions que propose aujourd’hui le gouvernement ressemblent beaucoup à celle d’il y a vingt ans. On aide certes les jeunes à trouver un emp101 mals ils passent par la case précarité et la case provisoire.

Même lorsque le jeune obtient un niveau d’étude élevé on constate que les chefs d’entreprise ne valorisent pas les acquis obtenus. Ils réservent les meilleurs emplois aux adultes et les moins bons aux jeunes actifs. Ce fonctionnement était concevable il y a trente ans mais encore une fois la structure economique et sociétale n’est plus la même. Hier, faire son entrée dans la vie active était synonyme de stabilité de vie, ce qui sous-entendait avoir une vie professionnelle stable, une vie marltale, familiale résidentielle.